Radio-Sexe, bonjour. Bonjour Fernande, de Saint-Liboire.
Médame Proooouuulx?
Oui, Fernande, vous êtes en ondes.
Méda...
Fernande, pourriez-vous fermer votre radio? Vous comprenez, ça cause des réverb...
Médame Proooouuulx?
Fernande, allez tourner le piton de votre radio et revenez prendre le téléphone, on vous attend, on va se parler.
Mé...
FERNANDE!
...
Bon, c'est rentré dans les ordres, alors qu'est-ce qui serait votre problème ma belle Fernande? Un beau coin, Saint-Liboire. Je suis passée par-là, dans le cadre d'une tournée, et, euh, c'est le plus beau coin du Québec, peut-être. Avec mon imprésario. Une tournée. On n'a pas pu rester pour visiter, malheureusement. On allait, euh, négocier un important contrat, ahh, mais j'en ai déjà trop dit, ça ne s'est pas fait, vous savez ce que c'est le show-business, vous lisez le Télé-Radio-Monde, imprimé par Monsieur Pierre Péladeau, un homme délicieux en passant, très propre sur lui et impressionnant comme Canadien-Français avec de l'argent, ce qui me fait penser j'allais oublier mesdames Danielle Ouimet sera avec nous vendredi!
Médame Proooouuulx?
Huh?
M...
Il faut savoir se faire respecter comme artiste, c'est Jean Lalonde qui m'a appris ça, Monsieur Jean Lalonde, hein mesdames? Le dernier des vrais crooners avec Fernand Robidoux. En tout cas chers auditeurs vous ne direz pas que je ne vous aime pas, à vous parler comme ça en confidence, et qui ne se souvient pas de Madame Alys Roby? Nous sommes avec Fernande, de Saint-Nazaire!
Saint-Liboire. Médame Proooouuulx?
Oui.
C'est pas vrai, hein, que Michel Louvain c't'une tap...
Non, non, non, Fernande. Je comprends votre question, il y a toujours des langues sales dans la colonie artistique comme dans le Plateau Mont-Royal, on sait comment c'est, quand quelqu'un réussit, d'autres veulent le salir, et Michel Louvain est certainement, euh, une de nos plus grandes, un artiste le plus grand qu'on a eu, et rappelez-vous qu'Elvis a eu à tourner le dos aux mêmes choses que vous dites pas, et j'en passe, c'est justement le genre de potinance malveillage qu'on essaie d'enrudiquer ici à CKVL grâce aux frères Teitelman qui sont bien bons pour nous autres, oh, je vois qu'on a un autre appel, tout de suite après l'important message du docteur David Azoulay on passe à un autre appel, Radio-Sexe avec Huguette Proulx, le numéro est...
Médame Proooouuulx?
6.9.08
Ce que j'ai lu de mieux cette semaine
Attention, c'est délicat, mince et métallique avec des grumeaux collés comme une aiguille dans le bras qui a servi déjà mais pas pour de la bonne comme ça.
Faut être prudent quand on baragouine avec de la nitroglycérine entre les dents…
La fin gâcherait tout, avec ces rimes en bouscueil de petite fille, si elles ne venaient confirmer ce que la grande nous expose au début. Je le ferais lire à mes étudiants en littérature si j'étais assez cave pour être prof. J'aurais voulu qu'on me le fasse lire, dans le temps, mais ce genre de texte n'existait pas. Les filles n'écrivaient pas avec cette paix en 1985.
Faut être prudent quand on baragouine avec de la nitroglycérine entre les dents…
La fin gâcherait tout, avec ces rimes en bouscueil de petite fille, si elles ne venaient confirmer ce que la grande nous expose au début. Je le ferais lire à mes étudiants en littérature si j'étais assez cave pour être prof. J'aurais voulu qu'on me le fasse lire, dans le temps, mais ce genre de texte n'existait pas. Les filles n'écrivaient pas avec cette paix en 1985.
C'est tordant, tout le monde s'en crisse
Ce grand insignifiant me repique un bébé qu'on a fait ensemble, se sauve avec pour le foutre dans la gorge d'une autre en éructant des Rhha rhha Rha Tu me tueras Canadian Tire, et tout le monde s'en crisse. Entre courriels et coups de fil, l'harmonie règne: on trouve que Mistral pique une crisette mistralique, probable qu'il a pris de la droye, peut-être même bu de la bière. Ça va lui passer.
Pis, Danny, t'aimes-tu ça, te faire fourrer? Comment ça s'est fini ta poursuite contre la radio pour perte de Canadian Tire?
On m'achale depuis des années pour savoir ce qui m'a ôté le goût d'écrire des chansons. J'ai jamais rien dit hors du privé, je trouvais que ça manquerait de dignité, mais y a du monde qui comptent là-dessus, la dignité et le travail d'autrui, et qui ne perdent pas une minute de sommeil à l'idée de coller leur ventouse à la source comme des hosties de maringouins, et vient un temps où faut un coup sec de tapette, héhé.
Ben voilà: ceux qui voulaient tant le savoir, vous le savez astheure. Allez vous faire tatouer la face d'Éric Lapointe dans le bas du dos pis crissez-moi patience. Je sais que ça paraît pas comme ça, mais je suis de mauvaise humeur.
Pis, Danny, t'aimes-tu ça, te faire fourrer? Comment ça s'est fini ta poursuite contre la radio pour perte de Canadian Tire?
On m'achale depuis des années pour savoir ce qui m'a ôté le goût d'écrire des chansons. J'ai jamais rien dit hors du privé, je trouvais que ça manquerait de dignité, mais y a du monde qui comptent là-dessus, la dignité et le travail d'autrui, et qui ne perdent pas une minute de sommeil à l'idée de coller leur ventouse à la source comme des hosties de maringouins, et vient un temps où faut un coup sec de tapette, héhé.
Ben voilà: ceux qui voulaient tant le savoir, vous le savez astheure. Allez vous faire tatouer la face d'Éric Lapointe dans le bas du dos pis crissez-moi patience. Je sais que ça paraît pas comme ça, mais je suis de mauvaise humeur.
Dans le blanc des yeux
Renée Martel.
Comment osez-vous enregistrer mes mots sans me faire le courtoisie d'un coup de fil? Légalement, rien ne s'y oppose, mais moi je m'y oppose, et je vais devoir rappeler qu'il est des lois qui ont précédence.
Allez à Londres faire du cinéma avec Bigras et ne vous faites pas valoir avec mes mots de mon vivant sans m'en parler avant!
Sale picouille de fond de bar-salon, faut être effrontée en tabarnak, je pense que je commencerais quasiment à me fâcher.
Comment osez-vous enregistrer mes mots sans me faire le courtoisie d'un coup de fil? Légalement, rien ne s'y oppose, mais moi je m'y oppose, et je vais devoir rappeler qu'il est des lois qui ont précédence.
Allez à Londres faire du cinéma avec Bigras et ne vous faites pas valoir avec mes mots de mon vivant sans m'en parler avant!
Sale picouille de fond de bar-salon, faut être effrontée en tabarnak, je pense que je commencerais quasiment à me fâcher.
V'là Bigras qui recommence
Seize ans que ça dure.
Un moment donné, il avait annoncé sa retraite, mais on sait ce que ça veut dire: Plume a toffé six jours, Leloup six ans, Ferland six semaines, Bigras soixante secondes. Mais dans le cas de Dan, ça m'a suffi pour fermer ma gueule, en public: je me suis dit il a d'autres intérêts, il se tiraille avec des durs luisants sur le ring et sous la caméra, il aide des jeunes au refuge et dans les pubs de St-Hub et à Télé-Québec, il écrit même ses propres trucs astheure, il a plus besoin de faire accroire qu'il a écrit les miens.
Ben non. Le v'là reparti. Seize ans qu'il use du verbe écrire au lieu de composer pour parler des chansons qu'on a créées ensemble, moi les mots, lui la mélodie. Vous trouverez peut-être que j'ai la peau trop sensible. Je vous emmerde.
Dans cet entretien, il ressort son poncif de zones communes, en parlant de Renée Martel. À l'époque, dans toutes les gazettes et les tivis, il nous décrivait comme partageant des zones d'ombre communes. Il voulait dire que ce que j'ai écrit est à lui. De lui, tant qu'à y être. Le mec a de la misère à écrire sa liste d'épicerie et il sous-entend que mes vers sortent un peu de son cul. C'est écoeurant.
J'aurais pas détesté qu'on me consulte avant de reprendre Soirs de Scotch, avec Renée Martel ou qui que ce soit. Mais je viens de l'apprendre par le journal, et je vais brasser de la marde.
Gros crisse de sale.
Un moment donné, il avait annoncé sa retraite, mais on sait ce que ça veut dire: Plume a toffé six jours, Leloup six ans, Ferland six semaines, Bigras soixante secondes. Mais dans le cas de Dan, ça m'a suffi pour fermer ma gueule, en public: je me suis dit il a d'autres intérêts, il se tiraille avec des durs luisants sur le ring et sous la caméra, il aide des jeunes au refuge et dans les pubs de St-Hub et à Télé-Québec, il écrit même ses propres trucs astheure, il a plus besoin de faire accroire qu'il a écrit les miens.
Ben non. Le v'là reparti. Seize ans qu'il use du verbe écrire au lieu de composer pour parler des chansons qu'on a créées ensemble, moi les mots, lui la mélodie. Vous trouverez peut-être que j'ai la peau trop sensible. Je vous emmerde.
Dans cet entretien, il ressort son poncif de zones communes, en parlant de Renée Martel. À l'époque, dans toutes les gazettes et les tivis, il nous décrivait comme partageant des zones d'ombre communes. Il voulait dire que ce que j'ai écrit est à lui. De lui, tant qu'à y être. Le mec a de la misère à écrire sa liste d'épicerie et il sous-entend que mes vers sortent un peu de son cul. C'est écoeurant.
J'aurais pas détesté qu'on me consulte avant de reprendre Soirs de Scotch, avec Renée Martel ou qui que ce soit. Mais je viens de l'apprendre par le journal, et je vais brasser de la marde.
Gros crisse de sale.
Les nerfs, la blogosphère
Kesse vous en avez à foutre que Stephen Harper soit réélu? C'est pas comme s'il était vraiment dangereux. À tout prendre, je préférerais pas de gouvernement du tout, mais s'il en faut un absolument, aussi bien qu'il soit minoritaire Conservateur et impuissant avec un Césarion en proue que majoritaire Libéral avec un impuissant au top et une légion de crosseurs revanchards derrière.
J'adore les Conservateurs. Leur programme comprend le rétablissement de la peine de mort, dont tous les sondages depuis 25 ans indiquent que les Canadiens la réclament en majorité, pourtant même sous Mulroney, quand le Parlement était à eux, ils n'ont pas osé l'appliquer. Même chose pour l'avortement, même chose pour tout. Laissez-les jouer aux cowboys et aux Indiens, aux Démocrates et aux Républicains: ils sont tellement honnêtes pour la plupart qu'ils ne songent même pas à piller le Trésor public. Cela vient après le second mandat, pour eux. Les Libéraux ne songent qu'à ça, à force de gouverner toujours depuis 130 ans.
Harper donne des candys à l'Ouest, des candys à l'est, il fait une crisse de bonne job et il est moins révoltant à regarder pendant quatre ans aux nouvelles de six heures que l'autre flagelle.
J'adore les Conservateurs. Leur programme comprend le rétablissement de la peine de mort, dont tous les sondages depuis 25 ans indiquent que les Canadiens la réclament en majorité, pourtant même sous Mulroney, quand le Parlement était à eux, ils n'ont pas osé l'appliquer. Même chose pour l'avortement, même chose pour tout. Laissez-les jouer aux cowboys et aux Indiens, aux Démocrates et aux Républicains: ils sont tellement honnêtes pour la plupart qu'ils ne songent même pas à piller le Trésor public. Cela vient après le second mandat, pour eux. Les Libéraux ne songent qu'à ça, à force de gouverner toujours depuis 130 ans.
Harper donne des candys à l'Ouest, des candys à l'est, il fait une crisse de bonne job et il est moins révoltant à regarder pendant quatre ans aux nouvelles de six heures que l'autre flagelle.
Garde du corps
Bien que la moralité et les interdits qu’elle dicte aient évolué depuis Courbet, notamment grâce à la photographie et au cinéma, le tableau est resté provocateur. En témoigne l’événement qu’a représenté son entrée au musée d’Orsay. Un gardien fut même affecté en permanence à la surveillance de cette seule pièce, pour observer les réactions du public.
On l'a pris gay, pour plus de sûreté.
On l'a pris gay, pour plus de sûreté.
4.9.08
Trop beau pour être vrai. Sort of.
Ce qui me fait chier, la seule affaire astheure, c'est qu'il faut que j'ajoute ce post-scriptum à mon billet de tantôt sur les chiens, les chats et les bodysnatchers. Je ris, un peu nerveusement mais je ris, de ce qui se passe en ce moment-même, et c'est mieux que toutes les alternatives, mais je voulais pas en rajouter, on va encore me reprocher de souiller la place publique avec une affaire privée, mais qu'est-ce que vous voulez: y a pas un écrivain au monde qui serait pas obligé d'écrire ceci.
Je l'ai dit, les flics sont venus hier matin tôt sur appel d'un voisin excédé, ils sont entrés, ont enquêté, ont failli l'arrêter, ont accepté de la laisser partir à condition qu'elle parte et ne revienne pas. C'était prévisible: j'avais réussi avec peine il y a six semaines à le lui éviter, en dissuadant les gens d'ici de la faire expulser, mais je les ai vus pâlir quand elle est arrivée l'autre soir.
Eh ben, je finissais de polir mon billet quand on a frappé à la porte et j'ai ouvert et vous devinez le reste, j'ai refermé, abasourdi, j'ai dit tu dois filer, ils vont rappeler leur 911 et ce coup-ci tu dors au poste, mais elle n'entendait pas, occupée à gémir que je suis censé être un altruiste, a siffler pitié, j'ai essayé une dernière fois de lui faire comprendre a travers la porte que c'était justement pour ça que je lui recommandais de prendre de l'avance, on n'est pas dans une bourgade de province ici, quand les flics te disent de te faire oublier, tu déménages, mais c'était comme chaque fois que je lui ai parlé d'expérience, elle est persuadée que le monde est un théâtre d'ombres et de guignols pour son amusement, un film avec des monstres en celluloid, ou la police fait semblant de jouer la police, le Hells est un acteur déguisé en Hells, l'écrivain est un fat ignorant qui n'en sait pas plus qu'elle seulement parce qu'il a gagné au loto de l'édition douze fois en vingt ans alors qu'elle est bloquée page 30 de son premier manuscrit, l'université vaut un abonnement au Nautilus, la psycho est une science et son con n'enverra pas de conséquences vers sa tête et son coeur juste parce qu'il est moderne, et oh, bordel, je vous épargne le reste, que je sais par coeur même si j'ai pas entendu un mot de plus, le disque est usé, anyway, je sais que c'est inconcevable, même moi j'y crois pas, mais elle tape comme une sourde dans la porte au même rythme que je tape ces mots, et soudain les hurlements du chien et les plaintes de la scie se mêlent en un parfait son blanc, lénifiant, insonorisant...
C'est Mac qui écrivait pas plus tard que le premier septembre (il permettra que je le cite): Uhm… Il est vrai que, si vous me permettez de m'auto-citer, « ça peut toujours être pire. » Ne jamais oublier ça… Tout peut toujours être pire. Pas besoin de 100 giga de mémoire pour se rappeler de ça.
J'avais trouvé ça spirituel, viril et prophétique comme il convient à l'écrivain de l'être quand il transforme ses aléas en matière littéraire, mais ça me chicotait, j'avais pas réalisé que j'ai commis une métaphore avec le sol qui s'ouvre sous vos baskets quand vous pensez avoir touché le fond, ça vient juste de me revenir, je me rappelle pas encore dans quel livre, ça fait un bail, mais bon, ce qui me buzzait autour du crâne comme une mouche merdière invisible, c'était ce sentiment effrayant que Mac avait raison, sur toute la ligne, sauf le bout qui se rit des gens qui l'oublient, héhé.
Je me marre maintenant, je ris de moi et de cette vie avec de grands sursauts de bedaine, la tension sort, je pense au fameux acronyme anonyme que Mac et moi nous sommes amusés a forger puis a répandre au temps des fêtes sur la blogosphère comme des Santa Claus hilares et seuls: LYES. LYES. LYES. La Yeule En Sang. A force de rire tellement...
Je l'ai dit, les flics sont venus hier matin tôt sur appel d'un voisin excédé, ils sont entrés, ont enquêté, ont failli l'arrêter, ont accepté de la laisser partir à condition qu'elle parte et ne revienne pas. C'était prévisible: j'avais réussi avec peine il y a six semaines à le lui éviter, en dissuadant les gens d'ici de la faire expulser, mais je les ai vus pâlir quand elle est arrivée l'autre soir.
Eh ben, je finissais de polir mon billet quand on a frappé à la porte et j'ai ouvert et vous devinez le reste, j'ai refermé, abasourdi, j'ai dit tu dois filer, ils vont rappeler leur 911 et ce coup-ci tu dors au poste, mais elle n'entendait pas, occupée à gémir que je suis censé être un altruiste, a siffler pitié, j'ai essayé une dernière fois de lui faire comprendre a travers la porte que c'était justement pour ça que je lui recommandais de prendre de l'avance, on n'est pas dans une bourgade de province ici, quand les flics te disent de te faire oublier, tu déménages, mais c'était comme chaque fois que je lui ai parlé d'expérience, elle est persuadée que le monde est un théâtre d'ombres et de guignols pour son amusement, un film avec des monstres en celluloid, ou la police fait semblant de jouer la police, le Hells est un acteur déguisé en Hells, l'écrivain est un fat ignorant qui n'en sait pas plus qu'elle seulement parce qu'il a gagné au loto de l'édition douze fois en vingt ans alors qu'elle est bloquée page 30 de son premier manuscrit, l'université vaut un abonnement au Nautilus, la psycho est une science et son con n'enverra pas de conséquences vers sa tête et son coeur juste parce qu'il est moderne, et oh, bordel, je vous épargne le reste, que je sais par coeur même si j'ai pas entendu un mot de plus, le disque est usé, anyway, je sais que c'est inconcevable, même moi j'y crois pas, mais elle tape comme une sourde dans la porte au même rythme que je tape ces mots, et soudain les hurlements du chien et les plaintes de la scie se mêlent en un parfait son blanc, lénifiant, insonorisant...
C'est Mac qui écrivait pas plus tard que le premier septembre (il permettra que je le cite): Uhm… Il est vrai que, si vous me permettez de m'auto-citer, « ça peut toujours être pire. » Ne jamais oublier ça… Tout peut toujours être pire. Pas besoin de 100 giga de mémoire pour se rappeler de ça.
J'avais trouvé ça spirituel, viril et prophétique comme il convient à l'écrivain de l'être quand il transforme ses aléas en matière littéraire, mais ça me chicotait, j'avais pas réalisé que j'ai commis une métaphore avec le sol qui s'ouvre sous vos baskets quand vous pensez avoir touché le fond, ça vient juste de me revenir, je me rappelle pas encore dans quel livre, ça fait un bail, mais bon, ce qui me buzzait autour du crâne comme une mouche merdière invisible, c'était ce sentiment effrayant que Mac avait raison, sur toute la ligne, sauf le bout qui se rit des gens qui l'oublient, héhé.
Je me marre maintenant, je ris de moi et de cette vie avec de grands sursauts de bedaine, la tension sort, je pense au fameux acronyme anonyme que Mac et moi nous sommes amusés a forger puis a répandre au temps des fêtes sur la blogosphère comme des Santa Claus hilares et seuls: LYES. LYES. LYES. La Yeule En Sang. A force de rire tellement...
L'usure d'une force de la nature
These last days I've been caught between a howling dog and a crazy screaming pussy, I'm beginning to feel like some character in a Poe and/or de Maupassant short-story, except this doesn't end, they took the pussy away but the hellish bitch of a dog keeps on calling that woman who left it there alone this morning and the one before and the one before that, every three minutes like clockwork you hear this winter wind high-pitching through the closed windows and you wake up in a sweat, except the windows are wide open, there's no wind, no winter, it's a sweet september, it's going to be gone before we know it, and that grotesque nevrotic beast that can't live with itself a few hours a day without crying those disgusting sounds of degenerate despair so someone somewhere will come and pet it, oh God I fear that kind, they're are more and more everywhere, dogs thinking they're cats and girls thinking they're Hemingway and failed middle-aged men suddenly remembering they were raped in the shed the day Bobby Kennedy was shot, all those endless legions of lost creatures joining the parade of victims, chanting together, feeling stronger, this is all too much for me to comprehend, I only know those zombies will win in the end, there won't be one single Howard Roark-like character left standing anywhere, male or female, human or canine. I haven't thrown up in twenty years but I'd give anything for a bitter and brutal barf right now. I seem to remember I felt better afterwards.
There's some guy using an electric saw out there, not a pleasing sound at all usually, but the stinking dog still manages to screech worst. Either kill it or kill me, please.
There's some guy using an electric saw out there, not a pleasing sound at all usually, but the stinking dog still manages to screech worst. Either kill it or kill me, please.
When the moon hits your eye like a big pizza pie, je bidouille.
Ting-a-ling-a-ling, ting-a-ling-a-ling, chante, mon gars, fais comme un oiseau, un piaf qui ne se cachera pas pour mourir: j'ai bidouillé toute la nuit ce blog en pestant et bénissant et priant le nom d'Annie Strohem, qui m'apprit à le faire et comment ça s'appelle.
Si on vous répète que je suis le pionnier du blog littéraire au Québec, rappelez-vous que sans elle, venue avant moi, j'en serais toujours à graver quelques rimettes farouches à la pointe du canif sur la surface cathodique d'un moniteur à Off, tout en parcourant les touches du clavier de mon oeil impatient, louche et gauche, cherchant le piton pour Fiat Lux!
Mais enfin, j'étais doué pour la chose, et quoique impatient je n'arrêtais jamais: c'est ce qu'elle m'apprit en premier, que l'ordi c'est ainsi, que Capri c'est fini, qu'il faut se buter comme un âne aux problèmes et se résoudre à en voir surgir deux pour chacun qu'on résout, mais qu'on finit par aboutir, si on est taillé dans cette étoffe qui préfère se salir sans sortir des balises et s'user en polissant du code HTML jusqu'aux palpitations de l'aube. Bidouiller, c'est ça, et ça fait un bien fou quand on vient de rompre enfin avec la folie de son amour, qu'on veut marquer le jour d'une pierre wysiwyg, une pierre tombale, une borne romaine, une garnotte à slingshot, un galet pour lapider le temps perdu et s'éloigner soulagé dans l'autre direction.
Bidouiller des onze, douze heures, après un temps, quand il vous en fallait dix avant, c'est vous démontrer à vous-même que si le souffle est court et le désir moins ardent (qu'avant), vous n'en poursuivez pas moins l'ascension et la traversée des alpages, pétant au passage quand vous croisez les bêlants génies qui vous y enverraient paître si vous leur présentiez un miroir juste après leur avoir dessiné un mouton.
Enfin, j'espère que le nouveau design ne vous déplaît pas trop. Moi, je sais pas, j'ai pus les yeux en face des trous.
Hearts will play
tippy-tippy-tay,
tippy-tippy-tay
Like a gay tarantella...
Si on vous répète que je suis le pionnier du blog littéraire au Québec, rappelez-vous que sans elle, venue avant moi, j'en serais toujours à graver quelques rimettes farouches à la pointe du canif sur la surface cathodique d'un moniteur à Off, tout en parcourant les touches du clavier de mon oeil impatient, louche et gauche, cherchant le piton pour Fiat Lux!
Mais enfin, j'étais doué pour la chose, et quoique impatient je n'arrêtais jamais: c'est ce qu'elle m'apprit en premier, que l'ordi c'est ainsi, que Capri c'est fini, qu'il faut se buter comme un âne aux problèmes et se résoudre à en voir surgir deux pour chacun qu'on résout, mais qu'on finit par aboutir, si on est taillé dans cette étoffe qui préfère se salir sans sortir des balises et s'user en polissant du code HTML jusqu'aux palpitations de l'aube. Bidouiller, c'est ça, et ça fait un bien fou quand on vient de rompre enfin avec la folie de son amour, qu'on veut marquer le jour d'une pierre wysiwyg, une pierre tombale, une borne romaine, une garnotte à slingshot, un galet pour lapider le temps perdu et s'éloigner soulagé dans l'autre direction.
Bidouiller des onze, douze heures, après un temps, quand il vous en fallait dix avant, c'est vous démontrer à vous-même que si le souffle est court et le désir moins ardent (qu'avant), vous n'en poursuivez pas moins l'ascension et la traversée des alpages, pétant au passage quand vous croisez les bêlants génies qui vous y enverraient paître si vous leur présentiez un miroir juste après leur avoir dessiné un mouton.
Enfin, j'espère que le nouveau design ne vous déplaît pas trop. Moi, je sais pas, j'ai pus les yeux en face des trous.
Hearts will play
tippy-tippy-tay,
tippy-tippy-tay
Like a gay tarantella...
3.9.08
2.9.08
Un vers dans l'Apple, ma clique et les claques
Is equal to the love you make...
The End, Abbey Road, The Beatles ( Lennon/McCartney, comme si Lennon pouvait écrire un si beau vers), Apple Records, 1969.
+++
C'est ça, Patrick, merci ben gros, astheure on va avoir tous les obsédés par la clique du Plateau sur le dos, vont crier à la concussion, gémir qu'on prévarique, grattons-nous le dos car ça nous pique...
Héhé. Thanks, man. Suis touché.
J'ai lu quelque part, j'oublie où, qu'une portion de la gens carnetis profitait du 31 août pour ploguer cinq blogs cools récemment découverts, ou cinq qu'on ne fréquenterait pas avec assiduité parce qu'ils sont éloignés de nos préoccupations mais auxquels on reconnaît des qualités qui les distinguent.
Touché, disais-je, donc débiteur: j'ai une créance karmique envers la blogoboule. J'ai passé la nuit, ça s'est adonné ainsi, à labourer à travers des sites pourris de qualités mais qui me faisaient fort chier, et j'ai pas envie d'en parler pantoute, mais ma liste de marque-pages contient aussi de chouettes trouvailles, à peu près cinq, so let's (blog)roll: je ne vais pas élaborer maintenant sur mes raisons parce qu'il me reste dix minutes gros max avant de m'effoirer comateux sur le clavier.
1. Simplement: un récent billet, magistral, voit Mars péter la gueule à Février...
2. HoaxBuster: Who you gonna call? Où l'on voit que l'existence des légendes urbaines n'est pas une légende urbaine.
3. Wired: beaucoup de stock, dont des blogs captivants, pour la tête d'ampoule qui a tout sauf un lien vers Literotica.
4. WaybackMachine: un insondable cimetière muséal de l'internet, dont les blogs morts et déterrés.
Faut que j'aille me coucher...
31.8.08
Boucle bouclée, cerise ardente sur un sundae fondant
Y a que l'exposé de Meth qui n'a pas trouvé grâce aux yeux du rédac-chef de Liberté au Canada. C'est savoureux en sacrement, surtout pour ceux qui la connaissent: elle pond un papier tout en nuances et en retenue, et on lui refuse le crachoir pour cause d'attaques ad hominem. Ils savent pas ce qu'est une attaque ad hominem tant qu'ils l'ont pas rencontrée, héhé: elle est capable de rapprocher considérablement les hominem d'ad patres d'un seul regard si elle se fiche en rogne.
Alors, bien sûr, son texte va paraître ici. En complément de ceux qu'on trouvera là-bas. Qui ont tous été rédigés pour faire ravaler ses tristes gonades au goret gorlo qui s'est figuré pouvoir nous grogner son haleine de Goering sans qu'on en fasse du bacon.
Oh, pour les nouveaux: ici on cultive l'attaque ad hominem, une journée sans attaque ad hominem est comme une polka sans accordéon.
L'ironie juteuse, full goo, c'est qu'elle a écrit ça pour répliquer à ce qui ressemble diablement à une attaque ad hominem, et que quand l'homo c'est moi, elle saute dans le tas. Ma reine.
Methane Alyze aka Mélissa LeBlanc
Salut
L'art impopulaire ça inclut aussi la relève, mais pas tant que ça finalement, et c'est normal, l'artiste doit faire ce passage nécessaire de fronter sa vie pour l'art le temps que "ça" se fasse dans le vide de la (re)production artistique.
Je suis sur mon premier roman et je me demande si Vallée a pas chié un peu trop en même temps qu'il pondait le sien (Un titre, kekchose?) pour devenir fasciste névrotique schizoïde de même et feindre ignorer ce qui différencie un artiste d'une personne normale, surtout après que ledit artiste a publié, exposé ou diffusé le moindrement, obtenu l'approbe ou l'opprobre de son public et de ses pairs et qu'il a enfin accès à cet univers mirifico-mystique de la subvention artistique nationale de spécialité. Viva la republica grand signor!
Passke tsé, y'a une sorte de pimp sherbrookois qui a même piqué des affaires dans mon épicerie, je suis obligée de pawner trop régulièrement mon portable et je me dis Whoa Nelly! que tu sois écrivaine québécoise ou revampée par Timbaland, ce que vous financez à fond au Canada c'est déjà pimpé, passé, douteux, listériosé sur les bords anyway, à mon goût à moi - la relève - ça fait que je vais continuer à maximiser ma subvention HLM de gens à bas revenu en région et à m'inspirer de la perte de la garde de mes enfants, parce que j'ai pas de char, pour garrocher quelques heures de sport extrème littéraire dans les cathodes numériques, tout à votre joie future.
Ouais, j'aimerais bien qu'on me paye d'avance mais ça ferait de moi une pute. En fait je me limite à la massothérapie, deux jours semaine.
Pour terminer ma mauvaise dissertation, vues d'ici, les subventions artistiques me semblent accordées au mérite à des artistes et des ratistes qui ont travaillé et travaillent activement à traduire les osties d'absurdités schizophrènes qui meublent la tête de gens comme Vallée.
On est tous des artistes quand on est up.
Toujours un plaisir de casser du fasciste et de vous dire fuck.
En attendant si vous êtes dans le huit un neuf cet automne et voulez voir moi et d'autres affaires littéraires pas financées que du monde encore plus jeune que moi font en Estrie dont l'adorable et prometteuse Sophie Jeukens qui vous dit rien de moins que :
"Vous êtes tous joyeusement conviés à l'événement culturel le plus déjanté de la rentrée 2008!
N'hésitez pas à y inviter à votre tour tous tous tous vos nombreux amis ;P
Au plaisir!".
Event: Zone d'exclamation publique
"lectures, open mike, musique, expo, foire du livre et autres p'tites folies"
What: Performance
Host: Les Plumes de L'ombre
Start Time: Wednesday, September 17 at 8:00pm
End Time: Wednesday, September 17 at 11:00pm
Where: Café Esprit et Vie (300 rue King Ouest Sherbrooke)."
Bye.
30.8.08
OK, la gang, remuez-vous, j'ai besoin de vous autres.
Lemieux a compté pour moi, il compte toujours, c'est un peu ce que je lui écrivais il y a quelques semaines, vingt-cinq ans après. J'ai pas le texte, je l'ai rejoint par le biais d'un formulaire sur son site, j'ai pas le texte et c'est rarissime que yours truly n'ait pas le texte, I mean je suis celui qui conserve ses listes d'épicerie pour le futur bénéfice des exégètes, je suis celui qui dort avec un extincteur sous son oreiller, je suis le notaire barbare des temps éteints, celui qui épingle chaque éclat de sa vie comme un papillon tropical et qui documente, documente, archive, documente, documente, réitère trois fois le verbe pour s'assurer que c'est documenté, mais j'ai pas ce texte-là et c'est tant mieux, lui l'a, c'était privé, parfois j'ai du mal à tracer la ligne entre le public et le privé, je vais donc de mémoire me paraphraser: je lui exprimais, vingt-cinq ans après, que son invitation au restaurant quand j'avais dix-huit ans suite à ma lettre parue dans le courrier des lecteurs du Devoir m'avait durablement marqué, de plus en plus avec le temps. Il devait avoir l'âge que j'ai maintenant, il était une sommité dans son boulot en plus d'un essayiste publié en France, et il était passé par-dessus mon extrême jeunesse, à côté de mon écoeurante maladresse, il s'était intéressé à ce que pouvait avoir en lui le signataire de cette lettre. Or, au fil des ans et de ma propre carrière, je me suis retrouvé souvent, je m'y retrouve chaque jour davantage, dans la position de garder contact avec la jeunesse agissante et de retarder le naturel qui m'inciterait à contourner la jeunesse agissante, ces abrutis de boutonneux ignares qui m'encombrent, n'est-ce pas, ces ados maigres qui ne savent pas que tout a été soldé par Hamelin et moi et que rien ne sert d'écrire encore, ces innocents attendrissants qui nous regardent de travers dans les lancements parce qu'on tend à se parler entre nous, du bon vieux temps, comme si on était des croûtons, comme si on était...
Comme si on était Claude Beausoleil et Lucien Francoeur, quand Louis et moi avions vingt ans, et qu'on les regardait se jaser d'un temps avant nous autres, de partys auxquels on n'avait pas été invités, de nuits de la poésie qu'on ne pouvait appréhender que sur film, alors qu'eux y étaient, de Gatien Lapointe et de Vanier à quatorze ans, de Hubert et de Réjean... Cibole, c'est donc nous maintenant. On le voulait si fort, être eux et pas des gamins velléitaires, et Christ on l'a eu, ce qu'on a voulu, cela et plus, ça s'est passé si vite, comme dans un mix entre une fable de La Fontaine et un conte arabe...
C'est alors, dans ces occasions-là, que je me souviens de Pierre Lemieux, et chaque fois je trouve le goût et l'énergie de parler au sacraman de jeune qui monte. Ché pas si vous comprenez. J'ai de la misère à l'expliquer. En tout cas, c'est ce qu'il m'a donné, et à des jeunes qui ne le connaissent pas, à travers moi.
Cela dit, il a besoin d'une sweet dose de la tribu, et ce M. Vallée aussi. Secouez-les moi un peu.
28.8.08
En construction (Screw Derrida: je ne déconstruis pas)
C'étaient de sacrés gars.
Vieux motard que j'aimais
Pour vous donner une idée: c'est un des plus chers amis de Big Mac. En partant, on sait donc déjà que c'est pas une moitié d'homme et qu'il écrit intéressant. Mais le bougre ne se contente pas du minimum syndical...
23.8.08
Céline sur le lieu de la Défaite
19.8.08
Test
Tripe, Tribu.
18.8.08
Labourer l'amour
Par ailleurs, je n'ai jamais bandé sur Marilyn Monroe, et pas seulement parce que ses os pourrissaient déjà dans la terre avant ma mise bas. Jean Harlow ne me fait ni plus chaud ni plus froid, pourtant elle fut inhumée vingt-cinq ans avant l'autre, et Brigitte Bardot c'est pareil, qui respire encore. Comme quoi une bobine de celluloïd et un frigidaire jetés dans le vide ne tombent pas à la même vitesse, mais je digresse.
Dans ce film, Les Désaxés en français (ils ne perdront jamais la main, les Français, pour dénaturer un titre), il est question d'un tas de choses dont je n'ai ni l'envie ni la liberté de parler, ce qui était aussi le cas du scénariste, Arthur Miller, sauf qu'il se servit de ces contraintes pour écrire le film.
Quand je retranche la part d'envie et la part de liberté sur ma parole, il en reste encore, les bons jours. Ceci en est un, et voici ce qui reste:
J'ai cherché d'instinct un extrait du film pour répondre à cette femme que j'aime contre toute raison (elle m'avait laissé des pistes cybernétiques odoriférantes comme urine de biche aux coins ronds de la Toile, des appels, et qui donc voudrait aimer autrement que contre la raison?), d'instinct je le répète, parce que rien en Monroe ne m'excite alors que cette femme suscite le vif et le bon en moi, et que ce film en noir et blanc et gris est en teintes qu'elle n'a pas, elle qui est en couleurs, et j'ai pensé que peut-être c'était la figure de Gable qui m'achalait la mémoire, et oui, c'était un peu ça aussi, mais surtout...
Surtout, j'ai réalisé qu'il y a Cynthia dans le personnage de Roslyn Taber, celle qui insiste en pleurant pour que Gaylord abandonne ses laitues aux lapins plutôt que de tuer les lapins. Et il y a Kevin dans l'incompréhension de Gable, qui voudrait un peu de respect aussi pour ce qu'il est, lui, et qui n'est pas un lapin. Et là, il y a moi, qui ai compris Louis, et qui me suis senti comme ça aussi, souvent, sans jamais le sens de l'écrire ou d'en parler, ni même de m'en rendre compte.
A la fin, le plus important de tout a surgi. Je n'avais pas erré dans mon esprit en songeant à la femme de mon coeur en conjonction avec ce film. Je n'avais pas d'emblée réalisé pourquoi elle m'y faisait penser...
Entre elle et moi, la langue a toujours été très près du coeur et du cul, et quand nous en usions pour parler, il arrivait que nous recourions à l'anglaise. La langue anglaise offre un mot, feral, qui lui est exclusif. Aucune traduction ne lui fait justice. Et ce mot est le nôtre, à elle et à moi, pour toujours grâce au plaisir et la complicité qu'il nous a procurés.
Les chevaux, métaphoriques de l'humain moderne, qui sont capturés dans Misfits ne sont pas des mustangs. Pas des chevaux sauvages. Ce sont des feral horses, retournés à la nature après un passage par la domesticité. Ils me plaisent davantage que les innocents sauvages et me paraissent autrement plus dangereux. Kunta Kinte avait appris l'anglais et l'hypocrisie nécessaire à la survie quand il fallut lui couper la moitié du pied. Le cheval feral refuse d'être ferré, et il faut se lever tôt pour l'expédier à la fabrique de colle...
Elle, c'est le cheval. Feral. C'est Roslyn qui parle sans réfléchir et sans calcul et qui gâche en proposant de le payer le cadeau des cinq chevaux que Gaylord allait lui offrir, voire se donner à lui aussi. C'est aussi Marilyn Monroe ayant la peau de Clark Gable dans le désert du Nevada à force de folies: il s'est traîné jusqu'en Californie et a claqué douze jours après la fin du tournage. Même Scarlett O'Hara n'avait pu faire tourner Rhett Butler en bourrique comme ça. Ni la tragédie de perdre Carole Lombard ni ses missions aériennes en pleine guerre ni ses trois paquets par jour durant trente ans n'avaient eu raison de lui. Il fallait Monroe. Pourquoi n'a-t-il pas quitté le Plateau? Il pouvait pas plus que moi, je suppose...
15.8.08
Intense vieille joie
Please, une loupe.
Tentant, mais je déchiffre pas les petits caractères du contrat, so please, une loupe.
Montréal-Nord (suite)
Un quartier en santé ne repousse pas les pompiers à coups de pierres quand les incendies ragent. Les pompiers ne l'ont pas dit, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu, mais c'est la faute du climat policier, et c'est sérieusement menaçant.
Montréal-Nord
Changeons le nom de Montréal-Nord, calvaire, parce que plusieurs l'appellent déjà le Bronx, voire Montréal-Noir. J'ai mon Plateau, vous avez votre Mile-End ou votre Parc-Extension ou votre Faubourg à m'lasse ou votre Petite-Patrie, je vous en prie n'insistons pas monsieur le maire pour que ces gens s'identifient par un nom satellitaire.
Villanueva: encore (et j'ai pas fini d'en parler).
Mot du vendredi : émétophilie.
Mais il est, autour de la table, des places qu’occupèrent telles femmes, parfois assises, souvent allongées, à genoux ou érigées sur de hauts talons, des places désormais vides et qui le resteront, et bien que cela soit triste comme un grand soulagement, il nous revient aussi que les Romains n’ont jamais vraiment eu de vomitorium attenant à la salle à manger, et que l’Histoire est souvent mensongère.
Naturel
14.8.08
Le mot du jeudi
• 1821; dans un contexte angl. av. 1786; trad. de l'angl. blue stocking
¨ Péj. Femme à prétentions littéraires; intellectuelle pédante. Des bas-bleus. « Vous me faites pérorer comme un bas-bleu » (Loti). — Adjt Elle est intelligente, mais un peu trop bas-bleu. Þ pédant.
De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville, 1835-1840
Non, c'est pénétrant. Humain, Effilé. Prophétique. Écrit sans jargon ni citations de psys ni spinning policier. 1835, et frais comme un mammouth arraché au pergélisol hier, débité ce matin, servi à midi.
La tâche principale que je m’étais imposée est maintenant remplie ; j’ai montré, autant du moins que je pouvais y réussir, quelles étaient les lois de la démocratie américaine ; j’ai fait connaître quelles étaient ses mœurs. Je pourrais m’arrêter ici, mais le lecteur trouverait peut-être que je n’ai point satisfait son attente.
On rencontre en Amérique autre chose encore qu’une immense et complète démocratie ; on peut envisager sous plus d’un point de vue les peuples qui habitent le Nouveau Monde.
Dans le cours de cet ouvrage, mon sujet m’a souvent amené à parler des Indiens et des Nègres, mais je n’ai jamais eu le temps de m’arrêter pour montrer quelle position occupent ces deux races au milieu du peuple démocratique que j’étais occupe a peindre ; j’ai dit suivant quel esprit, à l’aide de quelles lois la confédération anglo-américaine avait été formée ; je n’ai pu indiquer qu’en passant, et d’une manière fort incomplète, les dangers qui menacent cette confédération, et il m’a été impossible d’exposer en détail quelles étaient, indépendamment des lois et des mœurs, ses chances de durée. En parlant des républiques unies, je n’ai hasardé aucune conjecture sur la permanence des formes républicaines dans le Nouveau Monde, et faisant souvent allusion à l’activité commerciale qui règne dans l’Union, je n’ai pu cependant m’occuper de l’avenir des Américains comme peuple commerçant.
Ces objets, qui touchent à mon sujet, n’y entrent pas ; ils sont américains sans être démocratiques, et c’est surtout la démocratie dont j’ai voulu faire le portrait. J’ai donc dû les écarter d’abord ; mais je dois y revenir en terminant.
Le territoire occupé de nos jours, ou réclamé par l’Union américaine, s’étend depuis l’océan Atlantique jusqu’aux rivages de la mer du Sud. À l’est ou à l’Ouest, ses limites sont donc celles mêmes du continent ; il s’avance au midi sur le bord des Tropiques, et remonte ensuite au milieu des glaces du Nord.
Les hommes répandus dans cet espace ne forment point, comme en Europe, autant de rejetons d’une même famille. On découvre en eux, dès le premier abord, trois races naturellement distinctes, et je pourrais presque dire ennemies. L’éducation, la loi, l’origine, et jusqu’à la forme extérieure des traits, avaient élevé entre elles une barrière presque insurmontable ; la fortune les a rassemblées sur le même sol, mais elle les a mêlées sans pouvoir les confondre, et chacune poursuit à part sa destinée.
Parmi ces hommes si divers, le premier qui attire les regards, le premier en lumière, en puissance, en bonheur, c’est l’homme blanc, l’Européen, l’homme par excellence ; au-dessous de lui paraissent le Nègre et l’Indien.
Ces deux races infortunées n’ont de commun ni la naissance, ni la figure, ni le langage, ni les mœurs ; leurs malheurs seuls se ressemblent. Toutes deux occupent une position également inférieure dans le pays qu’elles habitent ; toutes deux éprouvent les effets de la tyrannie ; et si leurs misères sont différentes, elles peuvent en accuser les mêmes auteurs.
Ne dirait-on pas, a voir ce qui se passe dans le monde, que l’Européen est aux hommes des autres races ce que l’homme lui-même est aux animaux ? Il les fait servir à son usage, et quand il ne peut les plier, il les détruit.
L’oppression a enlevé du même coup, aux descendants des Africains , presque tous les privilèges de l’humanité ! Le Nègre des États-Unis a perdu jusqu’au souvenir de son pays ; il n’entend plus la langue qu’ont parlée ses pères ; il a abjuré leur religion et oublié leurs mœurs. En cessant ainsi d’appartenir à l’Afrique, il n’a pourtant acquis aucun droit aux biens de l’Europe ; mais il s’est arrêté entre les deux sociétés ; il est resté isolé entre les deux peuples ; vendu par l’un et répudié par l’autre ; ne trouvant dans l’univers entier que le foyer de son maître pour lui offrir l’image incomplète de la patrie.
Le Nègre n’a point de famille ; il ne saurait voir dans la femme autre chose que la compagne passagère de ses plaisirs, et, en naissant, ses fils sont ses égaux,
Appellerai-je un bienfait de Dieu ou une dernière malédiction de sa colère, cette disposition de l’âme qui rend l’homme insensible aux misères extrêmes, et souvent même lui donne une sorte de goût dépravé pour la cause de ses malheurs ?
Plongé dans cet abîme de maux, le Nègre sent à peine son infortune ; la violence l’avait placé dans l’esclavage, l’usage de la servitude lui a donné des pensées et une ambition d’esclave ; il admire ses tyrans plus encore qu’il ne les hait, et trouve sa joie et son orgueil dans la servile imitation de ceux qui l’oppriment.
Son intelligence s’est abaissée au niveau de son âme.
Le Nègre entre en même temps dans la servitude et dans la vie. Que dis-je ? souvent on l’achète dès le ventre de sa mère, et il commence pour ainsi dire à être esclave avant que de naître.
Sans besoin comme sans plaisir, inutile à lui-même, il comprend, par les premières notions qu’il reçoit de l’existence, qu’il est la propriété d’un autre, dont l’intérêt est de veiller sur ses jours ; il aperçoit que le soin de son propre sort ne lui est pas dévolu ; l’usage même de la pensée lui semble un don inutile de la Providence, et il jouit paisiblement de tous les privilèges de sa bassesse.
S’il devient libre, l’indépendance lui paraît souvent alors une chaîne plus pesante que l’esclavage même ; car dans le cours de son existence, il a appris à se soumettre à tout, excepté à la raison ; et quand la raison devient son seul guide, il ne saurait reconnaître sa voix. Mille besoins nouveaux l’assiègent, et il manque des connaissances et de l’énergie nécessaires pour leur résister. Les besoins sont des maîtres qu’il faut combattre, et lui n’a appris qu’à se soumettre et à obéir. Il en est donc arrivé à ce comble de misère, que la servitude l’abrutit et que la liberté le fait périr.
L’oppression n’a pas exercé moins d’influence sur les races indiennes, mais ces effets sont différents.
Avant l’arrivée des Blancs dans le Nouveau Monde, les hommes qui habitaient l’Amérique du Nord vivaient tranquilles dans les bois. Livrés aux vicissitudes ordinaires de la vie sauvage, ils montraient les vices et les vertus des peuples incivilisés. Les Européens, après avoir dispersé au loin les tribus indiennes dans les déserts, les ont condamnées à une vie errante et vagabonde, pleine d’inexprimables misères.
Les nations sauvages ne sont gouvernées que par les opinions et les mœurs.
En affaiblissant parmi les Indiens de l’Amérique du Nord le sentiment de la patrie, en dispersant leurs familles, en obscurcissant leurs traditions, en interrompant la chaîne des souvenirs, en changeant toutes leurs habitudes, et en accroissant outre mesure leurs besoins, la tyrannie européenne les a rendus plus désordonnés et moins civilisés qu’ils n’étaient déjà. La condition morale et l’état physique de ces peuples n’ont cessé d’empirer en même temps, et ils sont devenus plus barbares à mesure qu’ils étaient plus malheureux. Toutefois, les Européens n’ont pu modifier entièrement le caractère des Indiens, et avec le pouvoir de les détruire, ils n’ont jamais eu celui de les policer et de les soumettre.
Le Nègre est placé aux dernières bornes de la servitude ; l’Indien, aux limites extrêmes de la liberté. L’esclavage ne produit guère chez le premier des effets plus funestes que l’indépendance chez le second.
Le Nègre a perdu jusqu’à la propriété de sa personne et il ne saurait disposer de sa propre existence sans commettre une sorte de larcin.
Le sauvage est livré à lui-même dès qu’il peut agir. A peine s’il a connu l’autorité de la famille ; il n’a jamais plié sa volonté devant celle de ses semblables ; nul ne lui a appris à discerner une obéissance volontaire d’une honteuse sujétion, et il ignore jusqu’au nom de la loi. Pour lui, être libre, c’est échapper à presque tous les liens des sociétés. Il se complaît dans cette indépendance barbare, et il aimerait mieux périr que d’en sacrifier la moindre partie. La civilisation a peu de prise sur un pareil homme.
Le Nègre fait mille efforts inutiles pour s’introduire dans une société qui le repousse ; il se plie aux goûts de ses oppresseurs, adopte leurs opinions, et aspire, en les imitant, à se confondre avec eux. On lui a dit dès sa naissance que sa race est naturellement inférieure à celle des Blancs, et il n’est pas éloigné de le croire, il a donc honte de lui-même. Dans chacun de ses traits il découvre une trace d’esclavage, et, s’il le pouvait, il consentirait avec joie à se répudier tout entier.
L’Indien, au contraire, a l’imagination toute remplie de la prétendue noblesse de son origine. Il vit et meurt au milieu de ces rêves de son orgueil. Loin de vouloir plier ses mœurs aux nôtres, il s’attache à la barbarie comme à un signe distinctif de sa race, et il repousse la civilisation moins encore peut-être en haine d’elle que dans la crainte de ressembler aux Européens[1].
A la perfection de nos arts, il ne veut opposer que les ressources du désert ; à notre tactique, que son courage indiscipliné ; à la profondeur de nos desseins, que les instincts spontanés de sa nature sauvage. Il succombe dans cette lutte inégale.
Le Nègre voudrait se confondre avec l’Européen, et il ne le peut. L’Indien pourrait jusqu’à un certain point y réussir, mais il dédaigne de le tenter. La servilité de l’un le livre à l’esclavage, et l’orgueil de l’autre à la mort.
Je me souviens que, parcourant les forêts qui couvrent encore l’État d’Alabama, je parvins un jour auprès de la cabane d’un pionnier. Je ne voulus point pénétrer dans la demeure de l’Américain, mais j’allai me reposer quelques instants sur le bord d’une fontaine qui se trouvait non loin de là dans le bois. Tandis que j’étais en cet endroit, il y vint une Indienne (nous nous trouvions alors près du territoire occupé par la nation des Creeks); elle tenait par la main une petite fille de cinq à six ans, appartenant à la race blanche, et que je supposai être la fille du pionnier. Une Négresse les suivait. Il régnait dans le costume de l’Indienne une sorte de luxe barbare : des anneaux de métal étaient suspendus à ses narines et à ses oreilles ; ses cheveux, mêlés de grains de verre, tombaient librement sur ses épaules, et je vis qu’elle n’était point épouse, car elle portait encore le collier de coquillages que les vierges ont coutume de déposer sur la couche nuptiale ; la Négresse était revêtue d’habillements européens presque en lambeaux.
Elles vinrent s’asseoir toutes trois sur les bords de la fontaine, et la jeune sauvage, prenant l’enfant dans ses bras, lui prodiguait des caresses qu’on aurait pu croire dictées par le cœur d’une mère ; de son côté, la Négresse cherchait par mille innocents artifices à attirer l’attention de la petite créole. Celle-ci montrait dans ses moindres mouvements un sentiment de supériorité qui contrastait étrangement avec sa faiblesse et son âge ; on eût dit qu’elle usait d’une sorte de condescendance en recevant les soins de ses compagnes.
Accroupie devant sa maîtresse, épiant chacun de ses désirs, la Négresse semblait également partagée entre un attachement presque maternel et une crainte servile ; tandis qu’on voyait régner jusque dans l’effusion de tendresse de la femme sauvage un air libre, fier et presque farouche.
Je m’étais approché et je contemplais en silence ce spectacle ; ma curiosité déplut sans doute à l’Indienne, car elle se leva brusquement, poussa l’enfant loin d’elle avec une sorte de rudesse, et, après m’avoir lancé un regard irrité, s’enfonça dans le bois.
Il m’était souvent arrivé de voir réunis dans les mêmes lieux des individus appartenant aux trois races humaines qui peuplent l’Amérique du Nord ; j’avais déjà reconnu dans mille effets divers la prépondérance exercée par les Blancs ; mais il se rencontrait, dans le tableau que je viens de décrire, quelque chose de particulièrement touchant : un lien d’affection réunissait ici les opprimés aux oppresseurs, et la nature, en s’efforçant de les rapprocher, rendait plus frappant encore l’espace immense qu’avaient mis entre eux les préjugés et les lois.
12.8.08
Une petite tranche de Rousseau avant d'aller dormir
Jean-Jacques Rousseau
Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
...
Émilie Bilodeau
La Presse
9 août 2008
Fredy Villanueva, 18 ans, est tué par un policier de Montréal dans le stationnement du parc Henri-Bourassa.
14 octobre 2007
Quilem Registre meurt à l'hôpital trois jours après avoir reçu une décharge de pistolet électrique d'un agent du SPVM. L'homme de 38 ans était d'origine haïtienne.
9 juillet 2007
Vianney Charest, 51 ans, a été abattu dans l'arrondissement Montréal-Nord. L'homme tentait de fuir après avoir volé le tiroir-caisse d'un motel.
1er décembre 2005
Mohamed Anas Bennis, 25 ans, meurt après avoir reçu deux coups de feu tirés par un agent du SPVM. Selon les policiers, Anas aurait poignardé un agent «sans motif connu». La famille estime qu'Anas, qui sortait d'une mosquée, a plutôt été victime de profilage racial.
14 novembre 2005
Une adolescente de 14 ans meurt dans une poursuite policière qui se termine en accident dans Hochelaga-Maisonneuve.
20 juillet 2005
Un couple d'octogénaires perd la vie dans une collision avec une fourgonnette du SPVM. Selon les policiers, les victimes avaient brûlé un feu rouge.
4 juillet 2005
Un quinquagénaire est tué par le tir d'un policier sur le Plateau-Mont-Royal. Selon des témoins, l'homme menaçait les agents avec une barre de métal.
20 juillet 2004
Des agents de l'équipe tactique SWAT tentent d'intercepter Benoît Richer, 28 ans, et le tuent alors qu'il cherche à s'enfuir. Le suspect faisait l'objet d'un mandat d'arrestation pour tentative de meurtre sur un policier.
24 juin 2004
Un homme de 36 ans, soupçonné d'avoir volé un véhicule, est abattu par un agent du SPVM au coin du boulevard Gouin et de la 19e Avenue.
21 février 2004
Rohan Wilson, Noir de 28 ans, meurt après avoir été arrêté par six agents du SPVM. Il se cogne la tête à plusieurs reprises sur le trottoir durant l'intervention policière.
4 septembre 2002
Michel Morin, sans-abri de 43 ans, meurt lorsque des agents le menottent à plat ventre dans un café de la rue Saint-Denis.
8 février 2001
Michael Kibbe, 19 ans, fait une chute mortelle de huit mètres alors qu'il est sous la surveillance de deux policiers du SPVM.
18 juillet 2000
Sébastien McNicoll, 26 ans, meurt après avoir été aspergé de gaz poivre par un agent du SPVM.
16 juillet 2000
Luc Aubert, 49 ans, meurt d'une crise cardiaque après avoir été aspergé de gaz poivre par quatre agents du SPVM.
Source: Collectif Opposé À La Brutalité Policière
8.8.08
Pour Big Mac qui a perdu Rosie
By Rob Sharp
Double jeopardy
The Russian scholar Mikhail Bakhtin believed having two manuscripts of his The Bildungsroman (or Novel of Education, 1936-38) would protect him from life's vicissitudes. Not so. At the beginning of the Second World War one of the copies, the final draft, was with his publisher, and he kept an earlier draft. During the siege of Moscow, the publisher's offices were destroyed. By this point, however, Bakhtin had used his copy for cigarette paper, which was in short supply. His hard graft literally went up in smoke.
Lost in France
Some years after Gustave Flaubert (above) crafted Madame Bovary – the 1857 tome that garnered him worldwide glory – he lost his magic touch in a quite spectacular way. Due to the anxiety provoked by the German army invading France in 1871 during the Franco-Prussian War, the writer frantically interred a box of papers beneath the garden of his house at Croisset, Rouen. Forgetting to recover them, he snuffed it in 1880, and his home was unkindly razed to the Normandy turf to make way for concrete docks. General local consensus is that the author's words still lie buried there, destined to be unread for eternity.
Burning issue
In the early 19th century Scots essayist Thomas Carlyle (above) dispatched the first draft of his history of the French revolution – the imaginatively titled French Revolution, Vol 1 – to John Stuart Mill. The latter accidentally let his housemaid use the papers to kindle a fire. Paradoxically, Carlyle found himself consoling his friend, and later wrote: "Mill ... remained injudiciously enough till almost midnight, and my poor Dame and I had to sit talking of indifferent matters; and could not till then get our lament freely uttered." Carlyle had to reproduce the book from scratch, but it was eventually published in 1837.
Carbon copy
The year was 1932. Malcolm Lowry's editor at Chatto & Windus, Ian Parsons, parked his convertible sports car outside his London office in order to make a phone call inside. On his return, the publisher found to his horror that a briefcase containing Lowry's novel Ultramarine had been pilfered. He thought, wrongly, that Lowry would have another copy. Thankfully, the book was saved for posterity by a pal, Martin Case, who had typed up the manuscript. He retrieved a carbon copy that Lowry had thrown in the bin – and Ultramarine was published by Cape (not Chatto) in 1933.
A strange case
In 1922, Ernest Hemingway's first wife, Hadley, was travelling by train to Switzerland, grappling with a suitcase containing all that the great man had written up to that point. According to Murphy's Law – if something can go wrong, it will – the case was stolen. Legend has it that when Hemingway found out, he was rather irate. But when he started writing again, the words came crisper, faster and – some say – better. It's just possible the Swiss crook behind this minor heist made the author into the literary behemoth we now cherish.
7.8.08
Le grain tombé entre les meules, Fayard, Paris, 1998, p. 241.
Александр Исаевич Солженицын
Adlai for president!
Adlai Stevenson
27 août 1952
6.8.08
Coïncidences
La vie est farcie de ces coïncidences et en général on les adore: d'où vient alors qu'elles nous insupportent dans les romans et dans les films? Il n'est guère qu'au théâtre que nous acceptions la convention sans renâcler, parce que le théâtre est supposé être irréel; pourtant la réalité est émaillée quotidiennement d'occurrences qui paraissent bien peu probables...
5.8.08
Neveurmagne!
Germaine Guèvremont s'est inspirée de son amant, le poète Alfred DesRochers, père de Clémence, pour créer l'archétype du Survenant. Encore aujourd'hui, personne n'en parle, ni dans les chapelles, ni dans les manuels, à croire que le Québec clérical étouffé dans sa mesquine hypocrisie subsiste aujourd'hui à travers de nouvelles institutions et de nouvelles générations portant seulement de nouveaux noms.
4.8.08
Александр Исаевич Солженицын, (11 décembre 1918, Kislovodsk - 3 août 2008, Moscou)
D'Alexandre Soljenitsyne, je retiens par-dessus tout L'Archipel du Goulag, rédigé clandestinement sur du papier à cigarette, du papier cul, du papier enterré dans les jardins d'amis sûrs pour le protéger du KGB.
Et puis aussi sa bouille débonnaire, sous ce front en forme de fesses, rigolant à Apostrophes tandis que Jean Daniel et Jean D'Ormesson dressés sur leurs ergots se crêpaient le chignon en piaillant sans lui prêter la moindre attention, dans une belle démonstration d'égo idiot, aussi appelé gallicisme.
2.8.08
Godspeed, Simon!
Traite
J'ai braillé comme un veau à nouveau, l'histoire nous trait l'eau des yeux. On oublie que Richard Chamberlain n'a que faire des femmes. Et, du point de vue d'un écrivain, je suis fasciné par le fait que Rachel Ward et Bryan Brown se soient rencontrés sur le plateau, épousés, et aient engendré trois enfants. À la place de l'auteur, Colleen McCullough, je me sentirais un peu leur aïeule.
Leclerc, encore
J'assisterai ce soir au show en hommage au poète à la Place des Arts. Réjouissante orgie de mots en perspective.
1.8.08
29.7.08
28.7.08
Félix
C'était la grand-maman de Catherine Major. Un autre secret.
Elle est ma cousine de la fesse gauche, aimant et étant aimée de mon cousin Jean-François Moran. Un tiers secret.
Jamais su conserver un secret.
J'ai rendez-vous depuis des mois avec mon prochain, peut-être mon ultime amour, au pied de la statue de Félix, et je l'embrasserai et elle m'embrassera près de ses jambes de bronze qui semblent des troncs de bouleau.
26.7.08
Cayouche
La légende veut qu'il ait écrit cette chanson à titre de travaux communautaires dans une affaire semblable.
L'alcool au volant
par Cayouche
{Refrain:}
L'alcool au volant c'est criminel
La bière vient chaude pis la poche te gèle
Si tu bois en drivant, t'es tout l' temps arrêté
À tous les cinq milles pour pisser
Même si que t'as gradué, même si que t'es âgé
Tu vas te faire pogner, Oh, par la G.R.C.
Tu vas avoir l'air ben "coucoune"
Main' que tu souffles dans la balloune
Mais c'est bien mieux que de se faire tuer
{au Refrain}
J'ai du fun à prendre une bière, des fois même deux
On a du fun quand ce qu'on est su l' bootleger
Mais c'est quand tu tombes dans le chemin
Avec un char dedans les mains
C'est là que tu viens dangereux
{au Refrain}
P.S. Merci à Gom pour le lien Youtube.
19.7.08
Grands mystères
No fucking idea. Aucune phoquigne idée. Take it away, Del.
Runaway...
Quatre-vingt-dix-sept (et demi)
Le matin, fiston et moi étions allés visiter grand-maman Malvina, qui est âgée de quatre fois vingt ans plus dix-sept et demi. Après avoir stimulé notre imagination toute notre vie, elle la défie. Elle est née peu avant le double fléau de la première guerre mondiale et de la grippe espagnole. Pas d'antibiotiques, mais pas non plus de bombe atomique. Pas de droit de vote pour les femmes. Pas de cinéma parlant. Pas de réfrigérateurs. Pas de jeans taille basse...
Elle est née onze ans avant la mort de Marcel Proust.
Ça va faire quarante ans qu'Armstrong a dansé sur la lune et grand-mère était déjà épatée de voir ça sur sa télé couleurs. Si l'on estime que la somme des connaissances humaines à notre déroutante époque double aux sept ans, s'apparentant davantage à un cancer exponentiel qu'à une bénédiction du ciel, la faculté d'absorption d'une vieille dame ayant traversé le vingtième siècle et débordé sur le suivant donne le vertige. Après tout, sa propre mère est morte en vivant à peu près comme son aïeule, usant des mêmes outils, animée des mêmes valeurs. On n'en peut dire autant de Malvina Boucher qui, petite fille à Pointe-aux-Trembles, était instruite de traverser la rue lorsqu'elle croisait des Juifs, et qui revint transfigurée du pavillon d'Israël à l'Expo 67, au point qu'elle m'en parlait toujours quinze ans après: «Ils font pousser des oranges dans le désert!»
17.7.08
McCartney à Québec
Parce qu'on est toujours là, n'est-ce pas?
(Matthieu 3,17)
Il a vingt-six ans et il part. Faire sa vie privée, sa vie publique? De nos jours, les deux se confondent. John Boy s'en va-t-en Chine et je suis bien fier de lui, ce qui ne m'empêchera pas de mal dormir jusqu'à son retour...
Chu tellement nul en géo-politique.
16.7.08
Blaise Pascal, Pensées
8.7.08
Plaisirs d'été
Archives disponibles ici. La chanson débute après une quinzaine de minutes d'entretien entre Cat et l'animateur.
Dites 33! Misère, va faire 33°...
Par ailleurs: ça fait vingt et un ans que la margarine québécoise est blanche. Maintenant qu'on a abrogé le règlement mais qu'une génération s'y est accoutumée, va-t-elle virer au jaune dès cet été? J'en perds le boire et le manger...
2.7.08
Opération Cancrelat: phase II
Marcher? Opus?
Inénarrable
Paysage de mon époque (hommage à Francis Bacon)
© Sylvain Martel
Ça ne ressemble à rien et c'est très beau, très puissant, réjouissant le regard et capturant l'esprit...
Impayable
24.6.08
Fac-similé
à MCL
cci Kevin Vigneau
date 24 juin 2008 00:59
objet Re: ???
M-C,
Je rentre à l'instant au Bunker après un séjour aux Catacombes (chez Kevin).
Pas dormi; ai dû, de fait, intervenir pour arranger les choses entre eux (K et C), puis dans le coeur et les tripes de mon ami, puis dans les trips et l'esprit de sa femme, puis me suis assoupi assis après les avoir mis au lit, et au réveil il m'a frappé deux fois à la face, ce qui en soi n'est pas sans précédent: nous nous tapons sur la gueule une fois par deux ans à tour de rôle, en moyenne, selon mes estimations, et je te prie de croire que je ne te raconterais jamais ça dans l'improbable triple cas où l'on me trouverait sobre, rationnel et au fait de ce qui fait tiquer les femmes. Si je te cause et t'expose ainsi sans fard les choses de ma vie, depuis dimanche jusqu'à lundi, si j'esquisse à grands traits ma nuit blanche aux liquides et gris coloris, c'est parce que nous, toi et moi, faisons de concert l'émouvant pari de ne rien dissimuler, enjoliver, maquiller, contrefaire ou déguiser. Tout au plus nous plaisons-nous depuis le début à parfumer nos phrases (leur cambrer les reins, leur mousser les seins, les astiquer, les épiler, les ajuster, les calibrer, les bichonner, les dégrossir et les polir): tout cela dans l'intérêt du langage, humain attribut propre à la communication, et moteur de la civilisation.
Je crois en la notion de civilisation. Étrangement, c'est assez récent. Je n'y avais pas beaucoup réfléchi avant.
Kevin, qui s'est penché sur ces choses trois ans durant à l'université, vient tout juste d'avoir trente berges et se trouve au périlleux confluent de sa barbarie et de son idéal. Je l'ai emmené aussi loin que je pouvais, il ne m'écoute plus maintenant, n'écoute plus personne en fait et devra s'écouter lui-même ou à défaut se damner. À chacun sa destinée selon sa force et son chien, au sens d'avoir du chien ou au sens que ton chien est mort: on choisit tant qu'on peut et au-delà le choix nous échappe.
Je voudrais t'écrire et te bercer davantage, mais le jus me manque: I guess I'm getting too old for this writing racket!
Peut-être pourrions-nous, peut-être devrions-nous nous voir cette semaine dans le Parc, avant de couper le robinet. Je promets d'être aussi déplaisant que possible, pour te rendre notre éloignement moins pénible. J'ai paraît-il un certain talent pour dégoûter les gens, mais force m'est d'admettre qu'avec toi, je vois mal comment m'y prendre.
Statue de Félix, sandwiches, bouteilles d'eau, tertre ombreux, friselis dans le feuillage et paparazzi dans les buissons. On parle de tout sauf de mon pied gauche.
Kisses,
Chris
PS: J'adresse fac-similé de la présente à Kevin, puisqu'il y est question de lui. Ne va surtout pas t'inquiéter: c'est une procédure naturelle entre nous et il ne t'écrira pas ni ne laissera ton adresse sortir de chez lui.
19.6.08
13.6.08
Been there, done that?
Je dirais qu'il bée entre Couillard et Carole Devault.
Louis dirait mieux, Louis dirait pis. Pour mon fils de vingt-six ans, pour mes amis et ma compagne de trente, pour ses flos et celui de mon ami, pour mon vieux chum de quarante-cinq aussi et son fils et sa fille et pour mon Bro de trente-sept et sa fifille naissante, je cite aussi ceci.
12.6.08
CSF
Torture et pâtisserie
Apprendre, me soumettre à une femelle, une seule, ne m'est déjà pas naturel: à deux, c'est du vice ou du grand art, et que la lèpre me mange la face si je manque à ma foi.
10.6.08
Il y a eu du sport!
8.6.08
4.6.08
Free at last! Free at last! Thank shrinks allmighty, the Duck is free (sort of) at last!
3.6.08
Cath Major en prière...
Christian!
Voici un souvenir de cette première interprétation de "déchirée, l'enfance"...
On t'embrasse fort et en espérant te voir bientôt, j'apporte tes textes avec moi aux Cent-Ans, je te donne des nouvelles!
Catxx et Jeff xxx
1.6.08
«Le Donald Pilon du New Jersey!» s'esclafferait-elle.
Si vous aimez Buk, Fante, Shepard et/ou me myself and I, faites un croche du côté de chez Sandra Gordon (vous pouvez pas vous tromper, c'est la cour à scrap dans le vieux champ de Jacques Daniel). Ma première impression: elle se trouve un peu à l'étroit dans la forme poétique, mais la prose lui va comme un maillot-résille.
À l'attention de Monsieur Mon fils, suite à notre passionnante jasette interrompue à l'aube, ainsi qu'à tous ceux qui pigent .
Diderot & d'Alembert
(XVIIIe)
Philosophe...
L'héautontimorouménos
Tiré de : Les fleurs du mal
A J. G. F.
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera
Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !
Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?
Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
HOMO SUM, ET HUMANI NIHIL A ME ALIENUM PUTO
Les Romains, gras et déjà languides, depuis le beau milieu de leur dégénérescence insoupçonnée, les Romains au moins se sentirent interpellés un peu, et beaucoup pleurèrent.
On ne sait plus qui fut Terence, ni s'émouvoir à ses sentences. Et si le temps avait un sens, même circulaire, il a bien viré de vecteur, astheure; il s'écoule à rebours, sablier retourné comme un verre à shooter.
Outre avoir foutrement soif, je suis un oppossum, un humain nihiliste ou un putois aliéné.
31.5.08
Parfois elles vont nu-pieds...
C'est très compliqué...
Ça se complique encore.
C'est enfin, pourtant, aussi simple que pur et ancien comme le monde: je commence à le comprendre.
Entre vassal et suzerain, entre capo et parrain, entre chevalier et dulcinée, le même lien de foi doublé de menace, de besoin mutuel et d'amour se tisse.
Comme moment de lumière...
Jean Piat incarne Robert d'Artois et c'est la consécration pour le con et les romans du con: plus personne ne lui cherchera des poux sur ce qu'il a écrit lui-même ou pas, nul ne dira un mot de travers à cette Brigitte Bardot des lettres, toute carosserie, rien dans le moteur, conduite à droite et carburant au monarchisme résistant . Et toute la merdaille du bonhomme est là, qui s'évertue à qualifier d'historiques ses fables sur l'aristocratie industrielle ou la royauté médiévale, assis sur ses lauriers usurpés de peintre d'une France ancienne et pré-républicaine tout en chiant sur mon accent, qui est certainement plus près de celui de ses protagonistes tels qu'ils furent vraiment, que le sien.
Le Roué, c'est moué!
30.5.08
Souls, les pontes de Paris...
Ceux qui ont vu mon entrevue avec Christiane Charette à Cabine C auront remarqué que j'en conviens de bon coeur: il m'arrive de boire un coup de trop avant d'entrer en scène en m'imaginant donner le change, pour m'apercevoir plus tard que ça crève l'écran.
Cela étant, je ne sollicite que les suffrages des lecteurs, et on vote en mangeant ou pas mes maux: ceux qui passent outre n'ont pas à me subir ad degueulam, je ne risque pas de les enquiquiner durant deux ou trois quinquennats. Ce qui plus est, et c'est pas rien, je ne préside point un pays qui dispose de LA BOMBE!
Je n'ai même jamais conduit une voiture: les dommages que je suis susceptible de causer une fois bourré jusqu'au trognon, comme Chirac semble l'être ici, sont insignifiants en comparaison.
Fuck, man, Jack the Shrak looks pissed drunk, man, I mean he's rolling down the river Seine...
On the other hand, Lora-Zepam, celle qui change d'alias plus vite que de kilt, ma petite mère ano-emo-insomniak de Kébek et l'âme de Paddy Brisebois, lance un pavé dans ma crédulité bien épaisse: la vidéo serait en slo-mo, juste un chouïa, et je devrais invoquer ça rétroactivement pour excuser toutes mes interviews depuis vingt ans.
Aussitôt que je dessoule, je revisionne le clip, histoire de voir s'il accélère...
Poésie pure et crasse
Elle est zonée poétique comme la vallée du Richelieu est zonée agricole. She's in the zone. Et, bénéfice marginal pour moi, quand elle écrit, elle ne jacasse pas sans cesse comme une oie sur ses fesses.
S'abonner à :
Messages (Atom)