15.8.08

Mot du vendredi : émétophilie.

Le cœur d’un homme est une longue et vaste table de banquet qu’il ne lui est pas donné de faire rase, ni dans le regret, ni dans la détresse du désespoir, ni dans le désir de renouveau, pas même lorsque le temps use sa mémoire et sa raison et le rend pareil à un petit enfant : les reliefs du repas de sa vie demeurent, fantômes de miettes et de meules entamées, de vins tirés et bus, de venaisons fumantes et de riches sauces désormais anonymes et mélangées les unes aux autres.

Mais il est, autour de la table, des places qu’occupèrent telles femmes, parfois assises, souvent allongées, à genoux ou érigées sur de hauts talons, des places désormais vides et qui le resteront, et bien que cela soit triste comme un grand soulagement, il nous revient aussi que les Romains n’ont jamais vraiment eu de vomitorium attenant à la salle à manger, et que l’Histoire est souvent mensongère.

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