Aucun message portant le libellé public. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé public. Afficher tous les messages

4.9.08

Trop beau pour être vrai. Sort of.

Ce qui me fait chier, la seule affaire astheure, c'est qu'il faut que j'ajoute ce post-scriptum à mon billet de tantôt sur les chiens, les chats et les bodysnatchers. Je ris, un peu nerveusement mais je ris, de ce qui se passe en ce moment-même, et c'est mieux que toutes les alternatives, mais je voulais pas en rajouter, on va encore me reprocher de souiller la place publique avec une affaire privée, mais qu'est-ce que vous voulez: y a pas un écrivain au monde qui serait pas obligé d'écrire ceci.

Je l'ai dit, les flics sont venus hier matin tôt sur appel d'un voisin excédé, ils sont entrés, ont enquêté, ont failli l'arrêter, ont accepté de la laisser partir à condition qu'elle parte et ne revienne pas. C'était prévisible: j'avais réussi avec peine il y a six semaines à le lui éviter, en dissuadant les gens d'ici de la faire expulser, mais je les ai vus pâlir quand elle est arrivée l'autre soir.

Eh ben, je finissais de polir mon billet quand on a frappé à la porte et j'ai ouvert et vous devinez le reste, j'ai refermé, abasourdi, j'ai dit tu dois filer, ils vont rappeler leur 911 et ce coup-ci tu dors au poste, mais elle n'entendait pas, occupée à gémir que je suis censé être un altruiste, a siffler pitié, j'ai essayé une dernière fois de lui faire comprendre a travers la porte que c'était justement pour ça que je lui recommandais de prendre de l'avance, on n'est pas dans une bourgade de province ici, quand les flics te disent de te faire oublier, tu déménages, mais c'était comme chaque fois que je lui ai parlé d'expérience, elle est persuadée que le monde est un théâtre d'ombres et de guignols pour son amusement, un film avec des monstres en celluloid, ou la police fait semblant de jouer la police, le Hells est un acteur déguisé en Hells, l'écrivain est un fat ignorant qui n'en sait pas plus qu'elle seulement parce qu'il a gagné au loto de l'édition douze fois en vingt ans alors qu'elle est bloquée page 30 de son premier manuscrit, l'université vaut un abonnement au Nautilus, la psycho est une science et son con n'enverra pas de conséquences vers sa tête et son coeur juste parce qu'il est moderne, et oh, bordel, je vous épargne le reste, que je sais par coeur même si j'ai pas entendu un mot de plus, le disque est usé, anyway, je sais que c'est inconcevable, même moi j'y crois pas, mais elle tape comme une sourde dans la porte au même rythme que je tape ces mots, et soudain les hurlements du chien et les plaintes de la scie se mêlent en un parfait son blanc, lénifiant, insonorisant...

C'est Mac qui écrivait pas plus tard que le premier septembre (il permettra que je le cite): Uhm… Il est vrai que, si vous me permettez de m'auto-citer, « ça peut toujours être pire. » Ne jamais oublier ça… Tout peut toujours être pire. Pas besoin de 100 giga de mémoire pour se rappeler de ça.

J'avais trouvé ça spirituel, viril et prophétique comme il convient à l'écrivain de l'être quand il transforme ses aléas en matière littéraire, mais ça me chicotait, j'avais pas réalisé que j'ai commis une métaphore avec le sol qui s'ouvre sous vos baskets quand vous pensez avoir touché le fond, ça vient juste de me revenir, je me rappelle pas encore dans quel livre, ça fait un bail, mais bon, ce qui me buzzait autour du crâne comme une mouche merdière invisible, c'était ce sentiment effrayant que Mac avait raison, sur toute la ligne, sauf le bout qui se rit des gens qui l'oublient, héhé.

Je me marre maintenant, je ris de moi et de cette vie avec de grands sursauts de bedaine, la tension sort, je pense au fameux acronyme anonyme que Mac et moi nous sommes amusés a forger puis a répandre au temps des fêtes sur la blogosphère comme des Santa Claus hilares et seuls: LYES. LYES. LYES. La Yeule En Sang. A force de rire tellement...