Le corbillard
Par des temps de brouillard, de vent froid et de pluie,
Quand l'azur a vêtu comme un manteau de suie,
Fêtes des anges noirs ! dans l'après-midi, tard,
Comme il est douloureux de voir un corbillard,
Traîné par des chevaux funèbres, en automne,
S'en aller cahotant au chemin monotone,
Là-bas vers quelque gris cimetière perdu,
Qui lui-même, comme un grand mort, gît étendu !
L'on salue, et l'on est pensif au son des cloches
Elégiaquement dénonçant les approches
D'un après-midi tel aux rêves du trépas.
Alors nous croyons voir, ralentissant nos pas,
A travers des jardins rouillés de feuilles mortes,
Pendant que le vent tord des crêpes à nos portes,
Sortir de nos maisons, comme des coeurs en deuil,
Notre propre cadavre enclos dans le cercueil.
Émile Nelligan
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29 commentaires:
" Il est douloureux de voir un corbillard "
Emporter quelqu'un de si jeune , de si talentueux, broyé dans une machinerie lourde qui se nourrit des gens et qui les jette après usage!
Elle a démarré jeune la musique, son père fan de Sinatra le chantait souvent et elle avec lui. Elle avait plus qu'une voix unique comparée souvent aux grandes chanteuses de jazz et de soul music, elle écrivait ses chansons et s'est créé un style!
Je crois qu'elle va rester dans les mémoires et dans le patrimoine de beaucoup. Quand Pat l'a découverte, je m'en souviens très bien, il l'écoutait en boucle. Quand je rentrais le soir, elle était là, sa voix, son punch et quand je repartais le matin, elle était toujours là avec ses graves et sa sensualité, sa souffrance aussi, sa capacité à émouvoir, à faire sentir, à me retourner les sangs aussi mais toujours en me rattrapant au vol par son énergie et sa sincérité!
Emile pour Amy, note poignante. Merci Black Angel.
Des gens pleurent à la télé une morte et plusieurs morts. Sombre de discours funèbres et de condoléances monarchiques, les attentions médiatiques m’absorbent dans le processus des souffrances. L’on s’y accroche à notre vie humaine, et lorsque frappent les morts subites, on se tort de douleur comme les crêpes du balcon.
Sortie d’étoffes noires et de peaux en pleurs sur les évènements désastres. Les coeurs amochés brillent à l’écran et rugissent douleur en noir sur blanc. On fait état des sombrologies techniques et judiciaires, pour en rajouter au tranchant de la faux, on l’aiguise pour déguiser l’aberrance, de talk-shows populistes soi-disant réfléxionaires, plutôt des mercenaires de l’écran vedette, chercheurs de primes d’écoute, d’influence et d’affluence spectatrices. Cette «machinerie lourde» de la dame en Blue, elle fait davantage que vous broyer jusqu’à la moelle, elle vous recycle au documentaire, elle vous recense en morts célèbres et coïncidences, vous achève en compilations anniversaires (semblerait-il que l’âme échue depuis un certain temps devient bien publique). Outre les pertes affligeantes, les fadaises des goulus de l’information me consternent et me saignent encore un peu plus.
Malgré tout, chaque fois que les ciseaux de La Parque coupent la ficelle de vies humaines, j’entends les échos des visionnaires des montagnes d’Asie, ces petits gens d’orange vêtus et chaussés de gougounes en peau de yéti : «La naissance est une triste célébration et la mère de nos souffrances, alors que la mort, l’absolue délivrance, est grandiose ».
Sommes-nous encore trop occidentaux pour nous réjouir et danser sur les tombes?
que la mort, le seul aboutissement dont on soit assuré, paraisse si affligeante pour peu qu’elle survienne avant que l’âge n’ait achevé de lentement nous pourrir la vie, voilà certes matière à questionnement.
et bien sages en effet ces petits bonhommes oranges qui y voient plutôt l’ultime libération - la sérénité qu’ils en retirent (réelle ou factice, qui peut le dire?) leur rend d’ailleurs la notion même de sarcasme inassimilable, puisque dépourvue du moindre usage…
Oh! Triste portrait d'une dame que cette machinerie lourde, faut être jeune et bien fougueux pour parler de la sorte!
Hier, c'est pas si loin, j'avouais( façon de parler) entre le plat et le dessert à une vieille amie , pas vue depuis quatre ans, que je n'avais plus peur de la mort!
Pourquoi aurais-je à la craindre avec une vie si pleine?
Je ne suis pas raccord avec vos visionnaires oranges gougounés, désolée, Lyberium.
La naissance est pour moi une chance même si mal passée, vivre un cheminement et la mort dans le meilleur des cas si elle ne nous cueille pas à l'improviste, le point final.
Moi, tout rouleau compresseur que je vous semble être, je réitère que, l'important c'est de jouir de ce qui nous est offert et d'en faire bon usage.
La naissance est, my god! formidable, si vous n'en êtes pas convaincu, d'autres s'en sont chargés!
La souffrance, la souffrance...
Et l'importance d'être à la vie, l'importance...
La mort n'est pas grandiose, pas plus qu'elle n'est pathétique, on est pas des blousailles, icitte, on sait bien que, c'est notre lot à tous!
L'important n'est pas de naître ou de mourir mais plutôt de ce qui se passe entre.
Humblement @ Dameblue
Suite à lecture de ce billet , et au constat de mon manque de délicatesse flagrant, je m'incline et m'excuse à vous, Dame Blue, et à la Tribu. Je suis entré chez vous sans frapper, les bottes pleines de boue, sans invitation. Vigoureux, fougueux et idiot je suis parfois, comme ça je suis, Ô oui, parfois je suis comme ça. Loin de vous, la caricature du "rouleau compresseur", bien loin de vous, je dirais même tout le contraire. J'ai lu ci et là vos billets de grandes émotions, vos commentaires d'une synthèse désarmante en la Tribu, votre cœur intelligent livré sans conditions: vous avez de l'aplomb doux, du coffre certes mais toujours bienveillante vous êtes, philanthrope et généreuse.
Il avait peut-être deux bouteilles de trop qui coulait en mon sang, lorsque qu'une blondasse de la télé m'a foutu en rogne, lorsqu'elle couvrait la mortalité en deux minutes, business as usual, avant de sauté sur le sujet de la décrépitude de nos infrastructures :"Parlant de mort, parlons de notre fameux pont Champlain". Dégoûté, choqué, déçu un peut de l'ami humain, je me suis emporté. J'ai voulu conclure mon commentaire sur une dialectique, d'une réflexion lue jadis qui m'avais frappé sur l'appréhension de la mort, une bien mauvaise idée, de bien mauvaise façon. Si j'avais su...
Mes excuses et mes condoléances, je vous les offre dans le ring, aux yeux et vues de tous, comme un seul homme, si petit soit-il. Je n'est pas voulu vous les servir dans le vestiaire, par biais courriel, par la porte d'en arrière. Vous méritez toute la franchise et le respect qui vous caractérise, celle qui fait que la Tribu vous aime tant et vous le démontre abondamment.
Dans l'espoir de prochains rounds, dans de meilleures circonstances, je vous demande pardon... Michael
Michael, héhé...
Pas gêné, ti-coune.
'Coute-moé ben, dude, Lyberium or whatever:
There's no way in hell que tu pourrais passer par en-arrière avec Blue. I mean, no way. None. Essaie, pour le fun. Me faudra soixante minutes maximum, Lyberium, pour le savoir. Ton identité, on la déculotte en douze heures max, et ensuite on décide en Tribu si on l'expose ou pas. Ce serait dommage, après quatre ans d'anonymat, mais bon, icitte, les dommages, on s'en tape les ballounes.
Tu vas recevoir un courriel privé de Blue, juste pour toi: fais-le laminer, dude.
And don't come back around here. T'écris comme un méchant homme qui rote.
Je suis dans les câbles, en dehors du ring même, édenté et saignant. Un uppercut d'un homme puissant. Je m'y attendait en osant ici, pas si vite, mais je m'y attendait.
"Tu écris comme un méchant homme qui rote"
J'avoue l'avoir fait, dans le Journal du Bocal, mon ancien blog qui était affiché sur mon profil vlà cinq minutes. Dans le temps de "Presque l'hiver", je n'allais plus très bien, je sombrais tranquillement. Ce "K-O" m'aura permit de prendre conscience que je n'avais pas ajusté mon profil Blogger avec mon nouveau blog : Lyberium .
Peut-être ça voulait dire, le fait que j'écris comme un méchant homme qui rote, que ma plume est faible. Et bien, je vais continuer de défendre mes lettres parce que j'aime écrire, j'aime partager, et j'aime tout simplement. Parfois malhabile, d'autres fois avec fautes, j'en conviens, mais de tout mon cœur, en passant par les tripes, même si ce n'est pas à la hauteur.
Bien entendu qu'un commentaire comme celui-ci, venant d'un homme pour lequel on a un admiration sans borne, ça vous brise les côtes, ça vous arrache l'espoir pendant un moment mais je suis un battant et, même si je suis jeune, j'en suis pas à ma première claque sua yeule.
Merci de l'accueil passagère, malgré qu'elle fut été brutal, et mes respects de pas passer par quatre chemins. C'est ce qui m'a attiré ici, c'est pour ça que je vais continuer d'y venir, en prenant soin de fermer ma grand yeule cette fois.
Dude,
Chu pas une vieille tapette jésuitique tripant syntaxique (le jésuitisme, ça me botte pas: ne reste que vieille tapette tripant syntaxique), aussi ne vais-je pas te verger sur les doigts pour avoir écrit (DEUX FOIS! BAD BOY!)je m'y attendait.
J'ai recommandé à Blue de tenir compte de ton expérience: tu es inscrit depuis quelques années, et ça vaut quelque chose.
Pour le reste, ben, on n'est pas forts sur les anonymes, ici, mais c'est pas rédhibitoire. T'écris bien, tu peux rester. Just don't mess with my woman, dude: c'est pas la première fois qu'on t'avertit.
@ Le plumitif
J'en reviens pas: t'es quasiment aussi vieux que moi et pourtant tu le taponnes crissement bien, ce clavier, old man!
@Mistral
les plus récentes découvertes des neurosciences sont formelles : la plasticité cérébrale se maintient jusqu’à l’âge le plus avancé (ce qui veut dire, entre autres, qu’en dehors d’une maladie neurodégénérative, les vieux cons ne le sont pas devenus avec le temps mais le sont plutôt demeurés obstinément depuis l’âge le plus tendre)…
par ailleurs, venant d’un old master à qui je dois une bonne part de mon souci de me raffiner quelque peu l’expression, ça fait vraiment plaisir à lire!
Chu ben d'accord: les vieux cons sont d'anciens jeunes cons. Pas sûr que ce soit pure obstination de leur part, toutefois: peut-être qu'ils n'ont pas eu le choix.
L'âge le plus avancé, c'est l'instant avant de crever, non?
La plasticité cérébrale se maintient, tu feras pas gober ça à quiconque a plus de quarante ans. T'oublies pas plus souvent qu'avant où t'as mis tes clés, toi?
Pas cool, de dire que les demeurés le font exprès.
mes clés, heu… quelles clés? j’ai des clés moi???
non mais faut pas confondre la plasticité et l’ensemble des fonctions cérébrales. la mémoire en effet, c’est moins évident …
l’idée, c’est juste qu’on peut créer de nouveaux réseaux neuronaux, et donc faire de nouveaux apprentissages, à tout âge. (bon, c’est sûr que si quelqu’un de très très vieux se paye un trip de physique quantique alors qu’il n’a pas ouvert un livre de math depuis qu’il a poché son secondaire, il risque d’en arracher un peu… sans compter qu’il risque aussi, en effet, d’oublier le lendemain les trois quarts de ce qu’il a appris. mais peu importe, grâce à la plasticité cérébrale, il peut le réapprendre illico! c’est pas beau ça, c’est pas un profond message d’espoir pour les momies en devenir : l’école perpétuelle du quatrième âge?)
bon ok, pour les demeurés, je te concède qu’en l’état actuel de nos connaissances (ah misère, voilà que je parle au nom de l’humanité entière maintenant…), la question de savoir si c’est par obstination, intrinsèquement ou en raison d’un ensemble de facteurs à la fois internes et externes encore mal identifiés reste ouverte…
Moi si, j'oublie plus souvent qu'avant où je gare ma voiture, ça c'est récurent. Faut dire que plus jeune, je pouvais pas la conduire, bon, ben, c'est pas le débat!
J'ai la vue qui baisse aussi et plus les bras assez longs pour lire de près sans lunettes! Alors la plasticité cérébrale qui se maintient, je demande à voir!
Les vieux cons sont d'anciens jeunes cons, dommage mais bon, peut-être qu'en effet ils n'ont pas eu le choix ou personne sur leur route pour les aider à l'être moins. Est-ce qu'on est obligé de rester con?
J'ai bien le sentiment pour ma part de l'être moins qu'avant, je veux dire plus jeune, ce qui ne m'empêche pas de l'être encore de temps en temps!
Hé, hé, comme là, maintenant! Faut être trop conne pour annoncer au monde qu'on l'a été et qu'on pense ne plus l'être tout le temps!
@ Blue
C'est pas con, ça...
Ce plastique cérébral, là, on peut en commander sur Internet ou quoi? Ça se trouve dans Chinatown?
cérébral, je sais pas, mais du plastic on en trouve aisément sur Internet…
quant à Chinatown , c’est bien connu, on y trouve toujours autre chose que ce qu’on y cherche…
Are you crazy, dude? Oké, of course you are, mais j'veux dire...
Tu peux pas écrire PLASTIC su'l Net! Pis su mon blog en plus! T'as jamais entendu parler d'Échelon? Suffit d'une seule agence d'intelligence US qui sait pas encore que Ben Laden est mort ou d'un seul commando de Marines Overkill pour que nos fenêtres et nos portes pètent à coups de bottes d'ici minuit, or j'ai besoin de mon sommeil, moi.
gasp! il est presque minuit... ceci est un message pour toute forme d’intelligence agencée en provenance du south of no north : just relax guys, y a belle lurette qu’il ne casse plus de baraque (là j’ai vraiment fait gaffe à l’orthographe) ce plastic-là…
Mon roman favori parmi tous, c'est East of Eden. Je crois que Steinbeck n'aurait pas dédaigné ton South of no North (as a title for the sequel, hihi). Me, I love it.
So, still you come back with that pl*st*c shitword? Ça fait une heure qu'ils me torturent pour savoir ton adresse, et j'ai rien avoué, et pas seulement parce que je n'en ai aucune idée, c'est aussi un peu pour les faire chier par principe, chu pas un stool par principe, même si j'ai rien à stooler c'est pas rapport.
Je te laisse sur ce prophétique échange extrait du classique film The Graduate (1967):
Mr. McGuire: I just want to say one word to you. Just one word.
Benjamin: Yes, sir.
Mr. McGuire: Are you listening?
Benjamin: Yes, I am.
Mr. McGuire: Plastics.
Benjamin: Exactly how do you mean?
ah merci de me remémorer cet édifiant dialogue! je revois Dustin Hoffman tout tendu, suant, déglutissant avec peine - avec la voix de Patrick Deweare en fait en ce qui me concerne, parce qu’il a fallu longtemps avant que j’aie l’occasion de voir le film en version originale…
East of Eden est aussi un de mes favoris (je sais d’ailleurs plus ce que j’ai foutu de mon exemplaire déjà bien fatigué ramassé il y a des lustres à l’Échange). South of No North, à vrai dire, c’est à Buko que Steinbeck aurait pu le piquer, mais il lui aurait fallu ressusciter un peu alors évidemment…
heu… sinon, comme je prends connaissance de tout ceci un peu tard, j’espère que tu ne récupères pas trop mal d’avoir été ainsi soumis à la question en raison de mon vocabulaire inconséquent…
I was deep into John Fante, téléphone débranché, Internet désinternété.
J'ai bien dû acheter cinq ou six fois East of Eden, à l'échange évidemment. Sûrement parce que je les ai donnés à des amis, parce que je l'aimais tant. T'as dû faire pareil.
Tu veux dire l'Inquisition? Ces connards? Juste à cause que t'as écrit plastic sur mon bl...
Oh shit! Here they come again!!!
LYES! (c’est l’cas d’le dire…)
(osti, tu me rappelles qu'y faut que je m'y mette à Fante; peux-tu croire ça, je l'ai encore jamais lu!)
Ben sûr, je peux le croire. Pourquoi ne le croirais-je pas?
heu... ouain... au pied de la lettre de même, c’est vrai que j’ai l’air de t’attribuer une clairvoyance exagérée… (osti d’expressions toutes faites à marde aussi, ça m’apprendra!)
Ma clairvoyance, personne encore n'en a surestimé la potence, héhé.
Non, simplement, si tu me dis que t'as pas lu Fante, je te crois. T'ai jamais pris en flagrant délit de menterie.
ah ok, je lis un peu trop entre les lignes… : )
(et à force de chercher de midi à quatorze heures, ch’t’en train d’oublier de dîner barnak!)
Tu lis pas suffisamment entre les lignes, Plum.
Tu sais ben qu'y a rien à faire ek moé quand chfile de même, à moins de me saigner sua voie publique.
Bon appétit.
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