J'ai trouvé GOTH! Je sais comment m'y prendre! J'ai ruminé dans le vide une mille et unième nuit et voilà, voilà, VOILÀ, Nom de Dieu de putain de chierie de bordel à cul de saloperie de pute de pompe à noeud de calvaire!
Je l'ai trouvé, l'enfant de con. Je le tiens par les schnolles. J'en reviens pas...
Christ, je pense que je suis heureux. J'érige une croix hosannière sur l'ossuaire de mes ébauches mort-nées! Alleluia, sweet Lord, Hallelujah you bastard.
Democratic presidential hopeful, Sen. Hillary Rodham Clinton, D-N.Y., wipes her eye as she listens to a disabled U.S. veteran in the audience tell his story during a campaign stop at The City of Lewiston Memorial Armory in Lewiston, Maine., Saturday, Feb. 9, 2008. (AP Photo/Carolyn Kaster)
Dis-moi, Saigneur, qu’après huit ans de cette face de singe obtus, ce Bush qui marche comme un ado jeté dans un pénitencier, le torse bombé, les bras en parenthèses, puant la pueur à travers la tévé, effrayé de se pencher, dis-moi que pire ne peut pas survenir, que je vais pas devoir survivre huit ans aussi au spectacle de cette vieille garce de Hillary me braillant au visage chaque fois que l’occasion est mûre, dis-moi que les femmes vont s’écoeurer de la regarder chialer avant le mois de novembre, je pourrai pas endurer ça, je pourrai pas. Donne-moi un psychopathe, un infirme, un vieillard sénile, un menteur priapique, un nègre, une femme ou même un Républicain, mais pas une pleureuse, et surtout pas une pleureuse à la vocation aussi tardive, Saigneur, sacrement! C'est comme glisser une vieille nonne fraîchement défroquée entre mes draps, toute nue, grelottante, parfumée au camphre et très vierge. Kesse tu veux que j'en fasse??? Elle est même pas capable de faire semblant comme du monde!
C'est pourquoi, m'engouffrant à grands frais dans le vacuum causé par l'absence de revues littéraires qui parlent des vraies affaires, j'ai laissé les jeunes loups de mon conglomérat (Christian Mistral Publishing Inc.) développer deux nouveaux périodiques excitants, sharps, proactifs et pas chers.
Achetez-les, parce que j'ai beau m'habiller avec ce que je trouve par terre, j'ai déjà perdu ma chemise préférée la semaine dernière. Oui, j'ai piqué les photos à LG et Lorazepam, mais les textes sont tous de moi et j'ai même pas les moyens de me payer ce que je vaux sur le marché. Ces magazines seront ma ruine...
Ché pas. Un peu des deux. Mais ce type, Stéphane Ranger, m'a rappelé sans le savoir que j'ai pas lu de poésie de mec depuis trop longtemps, et que ça fait du bien, au point de me redonner le goût d'en écrire. Je le cite ici sans vergogne:
Googlant pour combler tant soit peu mon (au fond) abyssale ignorance des genres littéraires évoqués dans l'en-tête, je suis tombé sur le site de André Cayrel, et ce charmant spécimen de 5-7-5:
jupe volante l’air de rien derrière elle le Mistral et moi
Les tabarnaks, va ben falloir finir par ce que je respecte leur programme de goules destroy: non seulement ils veulent pas mourir ni même se tasser du chemin, en plus faut qu'ils s'assurent avec leurs dernières forces botoxadriengagnonbeatlesmai68decrissesdecharognes que nos flos soyent ben débiles, rachevés pour de bon, pour sept fois sept générations, maudite gang puante de vieux bébés nuisibles, crevez donc hostie! Faites de l'air! Dégagez des ministères, des écoles, des journaux, des syndicats, des trous à rats oùske vous cachez votre shame de hippies ratés, de Canadiens-Français vendus, de lèpre grasse sur la face du temps! Décrissez!
Souveraine debout, savoureuse à genoux, délicieuse à contempler sinuant sur le plancher, et musicale et lumineuse dans le jouir urgent. Un sacré morceau de femme. Hommage.
Le lancement de Ed Hardcore, vendredi soir à l'Esco, s'est déroulé sans scandale majeur et j'ai ensuite ramené au Bunker, dans un gentil grésil, ce qui restait des Femmes à Couilles, de même qu'Émerance et Roger Gregor. Entre le gin bleu, la bière noire, la vitesse et l'extase, il semble que Meth et moi soyons les seuls à se souvenir assez précisément du déroulement de la soirée, que nous étirons toujours trois jours plus tard, peu pressés qu'elle se termine. C'est juste un peu difficile de visionner La Mélodie du Bonheur avec my darling qui s'esclaffe toutes les dix lignes à la lecture de Prison de poupées...
Faut aller voir ce que ce beau cinglé Coyote Inquiet a mis ici. Vous avez tous des chats, pour autant que je sache, et c'est pas parce que j'ai un peu tué le mien que je ne l'aimais pas. Et puis les astres, et les désastres, et les Sinatra. Et puis Cupidon, et Picasso, et l'odeur de la colle (du collage)...
On dira ce qu'on voudra. Que je m'énerve comme ça, sans motif évident, et on aura raison: mon motif est tout sauf évident, c'est même la nature de mon motif.
Quarante ans que je la trouve belle mais fausse et que je ferme ma gueule, après tout; quarante ans que je l'écoute roucouler tandis que le monde autour de moi change et que je suis forcé de changer avec tandis qu'elle perpétue à s'en éclater la peau déjà bien gonflante l'ère pourrie de CKVL, d'Edward Rémy, des vendeurs de cossins, du mépris des gens, comme une Michèle Richard de Nun's Island (c'est toujours à Verdun), comme un vieux monologue de Deschamps qu'il ne referait plus parce qu'il le laisse aux archéologues. Quarante ans et hier, en l'entendant roucouler encore à l'émission de Christiane Charette pour assumer quelque autorité sur la mémoire de Pierre Péladeau sans admettre d'où elle lui vient, me rendant chèvre en quête d'un coupe-chou, me rappelant que ce ne sont pas les demi-mondain(e)s qui me dégueulent mais les outres charlatanesques outrancières dont ça finit par être écrit sur le visage et qui sont les seules à croire qu'on est peut-être toujours dupes, hier donc, j'ai flippé hostie.
Quand Christiane dit «On sait pourquoi» et que l'autre sursaute par réflexe, «Ben là!», quand Maisonneuve le lui envoie dire par patientes et courtoises mais claires périphrases et qu'elle en reste sur cette impression suggérée qu'elle était, je sais pas, l'éminence grise asexuée de Péladeau, et que je me souviens de la French Connection, de comment elle s'en est foutre bien sortie parce que son amant a naturellement tout pris sur lui et que les hommes de justice ont fait le reste, quand je pense que ça fait quarante ans qu'elle nous fait chier parce qu'elle a démarré en jouant ses nénés pour plus tard le renier, j'en ai marre, chu écoeuré, je dis down avec cette culture révolue de journaux jaunes et de vedettes indélébiles comme des taches de sauce à spag sur le tissu social, je dis changeons le tissu social et prenons-en un autre, je dis à bas les vieilles colombes élevées à l'école de Coco Léopold, je dis à bas les chanteuses de Corus, parce que ça se reproduit ce monde-là, avec des Jean-Pierre Coallier, ça part de CIME et c'est rendu à 98.5 FM, ça engendre médiocrité, corruption et mépris souverain, ça transforme des Billy Bob Dutrizac écrivains en épaves hargneuses qui s'appellent Benoît (épaves, le mot-clé: la hargne, c'est sain, mais c'est comme la branlette, faut pas en abuser), anyway c'est une industrie de charogne.
Other than that, j'ai pas de problème avec ça. À preuve, je commenterai même pas cet article pris au hasard parmi cent, où l'écrivaine nous expose... Oh! pis merde.
Si j'ai dormi vingt-quatre heures comme une souche, c'est que j'ai passé la nuit de dimanche à lundi au Bunker avec cousin Jean-François (Moran). Un tas de temps à rattraper et d'idées à explorer. Et comme il part conquérir Cannes, on a beaucoup parlé de cinéma...
Sur son album Tabac figure un texte de me myself & I: Vers à soie.
Ébauche de note sur la débauche, ou plan de nouvelle sur la destroy-trinity, ou titre de mon next western-spaghetti slash pétroleuse: j'ai pas encore décidé.
J'esquisse des schémas, j'essaie de faire fitter tout ça sur le papier mais la motivation me fuit, l'hélice qui propulse ma protagoniste a une pale déwrenchée, j'ai pas pris la garantie prolongée, paraît que c'est moins de trouble et de microbes si on crisse le tas grouillant aux vidanges dret-là, et qu'on repart en neuf, genre; paraîtrait même qu'un artiste doit planifier, calculer, peser et mesurer la portion maximale de sa viande qu'il peut sans danger céder aux appétits du Chancre en fuck-me shoes. Parce que tout ne sera pas assez, jamais, que l'animal se repaîtra de vos moelles rouges et rongera vos nerfs morts et se curera les canines avec les éclats de vos os en contemplant ses orteils et s'enduira la peau de vos graisses fondues pour se garder au chaud tandis qu'un petit bout pointu de sa langue avide viendra darder sur ses babines pour nettoyer les restes de ce que vous fûtes hier encore. Puis cela rotera, digérera, chiera, changera de caverne et recommencera sans faim dicible, sans fin prévisible. Nulle émotion, nulle aspiration, nul langage ne toucheront jamais cet estomac ondulant et ces crocs homicides et ce sexe qui mord, plante ivre carnivore. Pour vaincre ces ventouses-là, j’ai testé foule de moyens, mais comme on ne crève un vampire qu’avec un épieu dans le cœur, on ne vient à bout des mangeuses qu’en les laissant bien vous manger après s’être maudit soi-même et grassement empoisonné.
Faut les faire choker sur le festin, crisse. Y a pas d’autre moyen certain. Faut que leurs tripes soient votre tombeau et que leurs souffrances vous récompensent du sacrifice.
OK, Amélie me fournit de quoi ne pas spéculer à l'inquiétude comme un moteur qui tourne à l'odeur résiduelle de gasoline, ce qui me décrit pile-poil.
Le Duck n'est pas à Pinel. Il est, mettons, redevenu campivalencien à contrecoeur. Chu nul en géo mais chu fort en français, faque relisez avant de m'écrire que ça se peut pas.
Il est pas sorti de l'auberge, c'est tout ce que je me sens autorisé à dire avant de lui avoir parlé, mais au moins il n'est pas à Pinel. Dès que je mets la main dessus et que j'en ai fini avec lui, je vous donne des nouvelles de ce qui reste.
Je me sens plein de largesses, et mon miroir ne dit pas le contraire, ni mes chemises qui craquent aux entournures.
Plein de largesses, assez pour me compter six jours pleins si on inclut dimanche dernier, six jours de bonheur béat et pourquoi pas? C'est déjà six fois plus que ce qu'on espérait. On jouait, et ça nous a fait une tonne de bien. Back to work, now. Retour à l'ouvrage. Crisse de job à plein temps, de croire en rien et de pas s'émouvoir jamais, de manoeuvrer des coudes et du ciboulot tout en joggant sur un tapis roulant à rebours, de trahir soi-même et autrui en harmonie synchrone, et encore faut-il trouver du temps pour la poésie, et pour sortir les vidanges, et...
Ché pas comment ils font, les gens, les vrais. Moi j'ai une hernie rien qu'à y penser.
L'ai toujours su, moi, qu'il avait du chevaleresque en lui, que ça lui plaise ou pas, et qu'elle le lui ferait sortir du bide quand viendrait le moment, bon gré mal gré. Les gens le conçoivent pas, ils s'imaginent que c'est elle qui le défend, depuis la cour d'école c'est comme ça, mais eux savent, et moi aussi je sais: il la protège depuis toujours, surtout contre elle-même et sa facilité surnaturelle à se compliquer la vie.
J'ai sorti un seul poisson de l'eau dans ma carrière de pêcheur, un tout petit, durant un séjour au Lac Chépukoi avec Louis Hamelin, mais cette fois-là j'étais tout seul dans la chaloupe, Louis était parti marcher dans le bois et parler aux animaux et il avait négligé de me montrer comment retirer l'hameçon. Anyway, j'ai regardé ce petit poisson se débattre près d'une demi-heure hors de l'eau avant de rendre son âme de petit poisson, et encore, a fallu que je l'assomme avec la rame.
Croyez-moi quand je vous dis que ces deux-là, séparés l'un de l'autre, ne dureraient pas quinze minutes. Ils sont leur mutuel élément. Ils s'aiment tellement que c'en est dégoûtant.
Hé hé. Attends seulement que je les pogne. Anne Archet m'a fourni une bonne description...
D'après mes calculs, même en comptant large, d'ici quatre jours au plus tard et en supposant que vous l'ayez inhumé à Pinel pour un mois, vous allez devoir libérer notre Canard, que vous avez pris au piège la veille de Noël.
Laissez-le sortir, hostie. I shit you not, comme dirait l'autre, le doux de nous deux...
Je viens de faire quelques rounds avec Antoine: quand il me sent comme ça, il me laisse fesser en masse, il sait que ça me fait du bien parce que je peux me laisser aller en sachant qu'il ne frémira pas d'un iota (ça, c'est un i grec). Les gens sont si fragiles, on ose à peine les contredire quand ils évoquent la pertinence du persil dans le cheesecake aux cerises, les gens astheure en Occident s'effondrent en larmes et en lamentations pour tellement moins que ça...
Donc, quand j'ai eu fini de morigéner mon colosse de Bordeaux, il m'a passé sa cybermain dans ma cyberchevelure, m'assurant que tout va bien et que ça durera, après quoi je me suis essuyé les yeux puis, Canayen romantico-nordique, je suis reparti en canot volant dans les airs et les courants de l'Internet (c'est pas liquide, le web, c'est pas visible ni tangible, on n'y surfe pas, quelle expression stupide, on y vole, on y vole!) vers kekchose qui me toucherait le bout des doigts, peut-être, seulement ça, kekchose qui me ferait sentir la fraîche tandis que ma main traîne avec nonchalance par-dessus le rebord en écorce de bouleau, le rebord du canot.
J'ai trouvé ça, ou cela m'a trouvé. Retrouvé, rattrapé, replié, regonflé, replacé sous la cuisante ampoule qui flashe et vous torture et vous empêche de dormir quand c'est votre propre vie qui pose les questions et que vous ne disposez d'absolument aucune marge de négociation, pas le moindre espace où fuir, pas une seule pirouette qui ne soit connue des services secrets de votre propre sale vie privée, affectés à vous faire avouer vos fautes, voire à n'en confesser qu'une pour commencer, quitte à y rattacher les autres au fur et à mesure de l'interrogatoire obligatoire, jusqu'à ce que vous sachiez avouer les fautes des autres...
Ce Simon, il me met le moton. Il va être sept heures du matin et je ne puis songer à autre chose que secouer ce brave et tendre con. Mais pourquoi? Dans l'espoir qu'un peu de sa candeur tombe de ses poches dedans les miennes? Ou qu'au contraire un morceau de mon âge se liquéfie et l'éclabousse et le vernisse et le protège?
Pas souvent que je vous achale avec les cossins qui émaillent ma vie littéraire: un contrat par icitte, un article par-là, une émission entre les deux comme pour confectionner un sandwich aussi haut et aussi fier et aussi durable que la tour de Babel…
J’aime pas trop penser au fait que ça m’ennuie, tout ça, maintenant, et que je ris gentiment des auteurs qui usent du web pour annoncer leur camelote. J’aime pas trop y penser parce que je prends la mesure de mon usure. Hier, ces auteurs-là, hier encore, c’était moi : travaillant à durer avec férocité, craignant de périr avant d’avoir irrévocablement pissé aux contours du territoire. C’est bandant, de forger sa légende. Ensuite, on débande.
L’affaire dont je vous parlais ici sera diffusée le 5 février. J’étais très soûl et je ne garantis rien d’autre, en conséquence.
Par ailleurs, j’apprends à l’instant la parution de cette anthologie sur Montréal, signée Marie-Morgane Le Moël, au Mercure de France. On m’a mis au chaud entre Richler et de Coubertin ; Gabrielle Roy m’évente languide avec un grand plumeau.
Pas de farce : j’ignore quel texte on a choisi. Je ne suis que l’auteur.
Ma petite Anne Archet se tape trente-et-un balais ce jour d'hui. Le cancer a eu la chienne d'elle et la voilà toute fuckée de devoir attendre pour mourir, de vieillesse.
Gode blesse ze gouine, God bless your soul, whoever you are, Anne ma soeur Anne.
Mort dans la nuit de dimanche à lundi. C'était un sacré personnage qui m'a toujours, allez savoir pourquoi parce qu'ils étaient fort dissemblables, fait penser à Allen Dershowitz. Peut-être dans sa manière de foutre un beau bordel et de faire étriver les juges, comme quand il présentait Mom Boucher sous les traits d'un cuisinier pratiquant la moto dans ses loisirs.
Il était sorti de sa retraite pour défendre mon ami Hans Marotte lorsque celui-ci était encore étudiant en droit. Devenu avocat, c'est Hans qui m'a défendu à son tour. Je dois donc quelque chose à Maître Robert Lemieux. Qu'il repose en paix.
On se connaît depuis trois lustres. Elle n'avait pas l'âge de traîner au Grand Café. Le premier soir, je lui ai filé ma carte de guichet automatique et mon NIP pour qu'elle aille chercher du fric au coin de la rue. Chacun sait, après tout, que les jolies filles sont les plus fiables!
Dredio, Éditions du Marchand de feuilles, aboutit en librairies lundi. Ce qui suit provient du communiqué.
RÉSUMÉ
Roman-croisade moderne, Dredio met en scène un ennemi invisible qui hante une ville féerique détruite par la guerre, où des chevaux égarés errent entre les soldats aux dents serties d’or. Dredio est la rencontre inespérée entre Evaïa, la narratrice, et un jeune garçon. Leur expédition à travers les débris les mènera dans une église en ruines où un boulanger a installé un four de fortune avec les pierres de la voûte. Dredio et Evaïa rencontreront alors un éleveur de pigeons voyageurs qui deviendra leur compagnon de route. Dans un univers carencé, entre les colombiers et les coeurs cadenassés, le lecteur verra poindre la reconstruction d’une ville et de l’âme de ses habitants, avec les petites étincelles que seul l’amour peut provoquer.
Dredio est un conte philosophique et une leçon de guerre. Marie-Chantale Gariépy semble nous dire, telle une cassandre, de faire attention, car sa ville inventée et sa guerre imaginaire sont universels et pourraient bel et bien se retrouver chez nous. Dredio est un roman qui pique le coeur à en pleurer.
EXTRAIT
Pour son meilleur voilier, il choisit Milady, une jolie femelle au corps longiligne, à la tête délicate et au plumage pâle.
Caporal avait roucoulé sans interruption pendant plusieurs jours, la queue en éventail, le cou gonflé jusqu’à ce que, enfin, Milady succombe à sa cour continue. Une dizaine de crépuscules plus tard, elle pondait un premier oeuf, suivi d’un second le lendemain. Les fiers parents couvèrent tour à tour jusqu’à ce que Dredio inscrive la dix-neuvième croix au calendrier. Les oeufs oscillaient, frémissaient dans le nid sous le regard bienveillant de Caporal et Milady, de Darsec et Dredio.
– Il va utiliser son diamant pour perforer la coquille de l’intérieur, regardez bien.
– Un diamant ? Mais comment un diamant s’est-il retrouvé dans l’oeuf ?
Darsec jucha Dredio sur un caisson pour qu’il voie mieux.
– Le diamant est en fait une petite protubérance cornée qui pousse sur le bec de l’oisillon. Il s’en sert comme d’un marteau pour briser la coquille et sortir. Au bout de quelques jours, le diamant disparaît.
Attention, c'est à vous que je m'adresse, sur le ton de suppliance et d'humanité que toute ma pauvre voix écrite peut évoquer. Passez, les coeurs caparaçonnés, les âmes pressées, passez votre chemin. Je parle aux coeurs sensibles.
Je parle aux hommes et aux femmes qui font partie de mon espèce, de ma nature et de ma civilisation, pas aux frigides sauvages indifférents rectangulaires qui promènent leur sale masse savonnée parmi nous et prétendent nous régir et prétendent au titre d'êtres humains; que ceux-là, par prudence sinon par décence, passent leur chemin.
Coeurs sensibles, je vous envoie chez Mac, y voir des images qu'aucuns mots ne sauraient rendre. C'est pour moi un fort troublant aveu, mais du moins le fais-je librement, et pas sous la contrainte d'une Arizonienne mongoloïde armée d'un berger allemand, d'un secondaire trois et de quinze gros sans-dessein sexuellement immatures, vêtus de treillis, munis de fusils, puant des pieds et lisant Archie's Comics.
Gens de coeur, allez-y voir. La télé a tort de vouloir détourner les gens sensibles des choses les plus choquantes. Ce sont les gens sensibles qui changent les choses, depuis toujours.
Puis, si vous revenez, on verra ce qu'on peut faire, ok?
Voici ce qu'on va faire. Toute la tribu. Les Facs en premier, pis Ed avant ça, pis Gomeux pis vous tous qui trollez par-icitte ou un autre site relié a notre conglomérat. Pis moi, qui dois renouveler mon adhésion. Pis Big Mac, ma foi, je suppose qu'il est en good standing avec AI.
Non, je parle pas d'Intelligence Artificielle: celle du Scotsman est Surnaturelle. Je vous propose qu'on adhère tous à Amnistie Internationale. Tu suite, genre. Today. Avant que les photos ne s'estompent et que les images ne se dissolvent dans tout ce qu'on doit faire. Vous savez comme ça va vite.
Amnistie, ça coûte trente piasses, quinze pour les étudiants. Membership annuel. Je vais en causer sur mon modeste blog et les filles vont déclencher un boucan d'enfer chez elles ou alors je ne connais pas nos Femmes Testiculées! C'est un début. C'est quelque chose. Jesus Christ Mac! comme dit l'autre si bien.
Pas de temps et guère de goût pour vous crémer la pâtisserie, ça fait que la voici:
Avant que Ben Bradlee ne devienne Ben Bradlee, il lui arriva un truc qu'il enseigna à Woodward et Bernstein (plus tard, après qu'il soye devenu BB, mais avant qu'il soye joué par Jason Robards Jr au cinéma). Il avait su de source sûre que Lyndon Johnson allait enfin virer J. Edgar Hoover, et il surfa sur son scoop jusqu'à la salle de rédaction du Washington Post. Le lendemain, LBJ annonçait la nomination à vie du vieux crapaud, et murmurait à ses proches: «Dites à Ben Bradlee d'aller se faire mettre»!
C'est pourquoi je ne vous annoncerai pas ici l'imminent retour en terre de blog d'un claviériste cher à nos coeurs, au cas où il changerait d'idée et qu'on m'en fasse reproche jusqu'à Pâques 2049.
Ce post a sauté. Soit mon fait, soit celui de Blogger. Parfois, je soupçonne Blogger d'être plus soul que moi, en tout cas je le sais plus capricieux. Ce post, donc, le voici rétabli quelques jours plus tard, parce qu'on me l'a demandé, en espérant qu'on ne me demande plus rien à ce propos.
J'y ai rien demandé, au début. À cette femme. Ni de venir chez nous tomber en amour avec moi, ni de me laisser tomber en amour avec elle.
J'ai rien demandé, surtout pas qu'on nous traite de fouteurs de merde. Mais ceux que ça intéresse et qui ne nous aiment pas auront affaire à moi.
Otherwise, les bines sont cuines. Cuines et brunites. Get it?
Kevin et Cynthia m'ont convaincu de mitonner une batch de mes fameuses fèves au lard, et au diable le diab'! Heureusement, j'ai fini le sirop d'érable de Meth hier et ne serai pas tenté de l'y ajouter: strictement cassonade et mélasse!
Ça va sentir bon dans la cabane pendant que ça cuit et très mauvais après.
J'étais pour ainsi dire en cabane, quand j'ai vu ce film-là. Moulin Rouge… J’étais assigné à résidence pour avoir un peu abîmé le dentier d’un voisin, qui s’obstinait à chanter fort et faux sur une musique intrusive, répétitive, harmonieuse comme de la chaux vive. Trois mois, je crois, j’ai passés aux Catacombes, le logis légendaire de mon meilleur ami, geôlier pas chiant du tout, rien d’un screw, et doté d’une dalle en pente raide selon mon cœur, mais inscrit à un cours de cinéma universitaire qui m’a soumis par procuration à un tas de tourments, dont le film avec Bjork et Deneuve, un autre avec le jeune Obi-Wan Kenobe au Japon (peau blafarde, poitrine creuse :canon de l’érotisme Anglo-nippon)...
Ça, cependant, ce Tango de Roxanne, kicke du cul en Austin de beu.
Kevin, qui n'est pas très intelligent (QI 140, 143 maximum), n'arrive pas à commenter ce post et m'envoie donc sa réaction par courriel:
Ah, hé, hé ,hé... Tu es sûrement le seul que je connaisse qui revient faire visite à sa dernière prison et à son geôlier de façon hebdomadaire, sans que le contribuable y ait quoi que ce soit à faire ou à dire. Mais les Catacombes, quelle affaire... Je n'ai eu vent que d'une seule autre oubliette, le Château d'If, où la haute-voltige spirituelle se fût déployée comme en nos murs. Ceux qui n'ont rien su des prisons fraternelles ou qui n'ont pas lu Dumas ne savent pas de quoi on parle. Chacune de tes visites durant lesquelles je me réinvente garde-chiourme laxiste est un plaisir pour les sens et l'esprit, malgré que mon foie y perd quelques cellules.
Je suis très troublé par cette disparition, mais ce n'est pas grand-chose, je suppose, à côté du chagrin de Hans et de sa soeur, et de la douleur de leur père. Cette femme-là semblait plus jeune dans la soixantaine avancée que je l'étais mi-trentenaire, et même Kevin, qui venait de dépasser vingt ans lorsqu'il l'a rencontrée, en fut durablement impressionné.
Cette photo est bouleversante: on jurerait Marlène. Oh, Christ! J'ai de la peine.
DAOUST, Andrée (Michèle Andray) À l'hôpital St-Luc, entourée d'amour, le 5 janvier 2008, est décédée Andrée Daoust (Michèle Andray), à l'âge de 73 ans. De sa nouvelle demeure, elle continuera de veiller sur son époux bien-aimé Germain Marotte, ses enfants Marlène (Neil) et Hans (Diane), ses cinq petits-enfants: Fauve, Félix, Yosa, Louve et Jude ainsi que sur ses nombreux parents et amis. Les funérailles auront lieu le samedi 12 janvier à 13 heures, en l'église St-Enfant-Jésus (11 boul. St-Jean-Baptiste, P.A.T., angle Notre-Dame). Au lieu de fleurs, un don à la fondation du CHUM serait apprécié.
J'avais rouvert ce site pour en faire un blog de guerre. Maintenant que je me suis tant soit peu calmé les nerfs, que s'est apaisée ma grande colère et que les risques d'acv s'éloignent comme des rumeurs d'orage tropical, je ne sais pas trop ce que je vais ni ce que je veux y mettre. Faudra être patients avec moi...
La dame de Monsoreau, Alexandre Dumas (14 janvier 2007). J’ai lu, Paris, 1985, 634 pages.
Fatherland, Robert Harris (21 janvier 2007). Julliard, Paris, 1002, 426 pages.
Enigma, Robert Harris (25 janvier 2007). (T.O. Enigma, Hutchinson, Londres, 1995) Plon, Paris, 1996, 320 pages.
Archange, Robert Harris (29 janvier 2007). (T.O. Archangel, 1998) Plon, Paris, 1999, 382 pages.
Don Camillo, Giovanni Guareschi (6 février 2007). Seuil, Paris, 1951-2003, 810 pages.
Pompéï, Robert Harris (12 février 2007). (T. O. Pompeii, 2003) Plon, Paris, 2004, 416 pages.
Si c’est un homme, Primo Levi (28 février 2007). (T. O. Se questo è un uomo, 1958). Julliard, Paris, 1987, 216 pages.
Imperium, Robert Harris (5 mars 2007). Hutchinson, London, 2006, 344 pages.
Histoire romaine, M. Le Glay, J-L Voisin & Y. Le Bohec (7 mars 2007). PUF, Paris, 1991, 588 pages.
La source, James A. Michener (18mars 2007). (T. O. The source, 1965) Robert Laffont, Paris, 1966, 604 pages.
Trek : Captain’s peril, William Shatner (26 mars 2007). Pocket Books, NY, 2002, 336 pages.
Trek : Captain’s glory, William Shatner (10 avril 2007). Pocket Books, NY, 2006, 350 pages.
Brutus : assassin par idéal, Anne Bernet (19 avril 2007). Perrin, Paris, 2000, 414 pages.
Auguste, Jean-Pierre Néraudeau (25 avril 2007). Les Belles Lettres, Paris, 1996, 414 pages.
Tibère ou la spirale du pouvoir, L. Storoni Mazzolani (27 avril 2007). (T. O Tiberio o la spirale del potere) Les Belles Lettres, Paris, 1986, 366 pages.
Ordinary heroes, Scott Turow (1 mai 2007). HarperCollins, Toronto, 2005, 372 pages.
Crime unlimited (L’histoire de Harry Starks), Jake Arnott (10 mai 2007). (T. O. The Long Firm, 1999). Passage du Marais, Paris, 2002, 342 pages.
Crime song (La ballade de Billy Porter), Jake Arnott (14 mai 2007). (T. O. He kills coppers, 2001). Passage du Marais, Paris, 2003, 310 pages.
True Crime (L’ombre de Harry Starks), Jake Arnott (19 mai 2007). (T. O. truecrime, 2003). Passage du Marais, Paris, 2005, 310 pages.
L’évangile selon Pilate, Éric-Emmanuel Schmitt (31 mai 2007). Albin Michel, Paris, 2005, 284 pages.
Comme un collégien, John Le Carré (7 juin 2007). (T. O. The honourable schoolboy, 1977). Éditions G. P., Paris, 1980, 496 pages.
Errol Flynn : Satan’s Angel, David Bret (9 juin 2007). Robson Books, London, 2004, 274 pages.
The onion field, Joseph Wambaugh (23 juin 2007). Dell Publishing, New York, 1973, 444 pages.
Jules César, Roger Caratini (25 juin 2007). 1. Rome, ville à vendre! 1997, 548 pages. 2. La symphonie gauloise, 2001, 572 pages. 3. Le crépuscule du dieu, 2001, 504 pages. Michel Lafon, Paris.
La légende de Seabiscuit, Laura Hillenbrand (6 juillet 2007). (T. O. Seabiscuit : an american legend, 2001) JC Lattès, Paris, 2001, 392 pages.
Auguste, Roger Caratini (15 juillet 2007). 1. L’héritier, 2001, 304 pages. 2. L’Imperator, 2001, 432 pages. Michel Lafon, Paris.
The Jersey Lily, Pierre Sichel (20 juillet 2007). Prentice-Hall Inc., N.J., 1958, 456 pages.
Lonesome Dove, Larry McMurtry (9 août 2007). Tome I, 1990, 552 pages. First, Paris.
Lonesome Dove, Larry McMurtry (16 août 2007). Simon & Schuster, New York, 2000, 860 pages.
Le Christ s’est arrêté à Éboli, Carlo Levi (19 août 2007). (T. O. Cristo si è fermato a Eboli, 1945) Folio, Paris, 1948, 304 pages.
Dead man’s walk, Larry McMurtry (26 août 2007). Simon & Schuster, New York, 1995, 464 pages.
Les crimes de monsieur Kissinger, Christopher Hitchens (4 septembre 2007). (T. O. The trial of Henry Kissinger, 2001) Saint-Simon, Paris, 2001, 204 pages.
Fiasco, James Robert Parish (18 septembre 2007). Wiley, Hoboken, 2006, 360 pages.
The innocent man, John Grisham (18 octobre 2007). Doubleday, New York, 2006, 360 pages.
State of denial (Bush at war, part III), Bob Woodward (26 octobre 2007). Simon & Schuster, New York, 2006, 560 pages.
The secret man, Bob Woodward (31 octobre 2007). Simon & Schuster, New York, 2005, 250 pages.
Forfaiture à la Maison Blanche, Theodore H. White (14 novembre 2007). (T. O. Breach of faith, 1975) Fayard, Paris, 1976, 394 pages.
Watergate : les fous du président, Carl Bernstein & Bob Woodward (27 décembre 2007). (T. O. All the president’s men, 1974) Robert Laffont, Paris, 1974, 388 pages.
Reçu ce titre de Prévert en cadeau de Max. Prévert, je lui dois d'avoir fait aimer la poésie à mon fils. Je m'y plonge. Les sphygmomachins peuvent atttendre; d'ailleurs ça se vend tout seul.
Me reste à recevoir mes exemplaires de la revue La Compagnie à Numéro.
I miss her ass. I miss our talks and I miss our chats. I even miss our fights, and I miss the making up. I'm the one who should be locked up in the loony bin.
Reviens de visiter le canard. Lui ai apporté des livres. Le vert hosto lui va bien. À l'évidence, il n'est pas plus fou que vous et moi, ce qui, convenons-en, n'est pas le plus incontestable des certificats, mais bon: à la BAnQ, il y avait des gars qui parlaient tout seuls en faisant du taï-chi près des rayons de géo-politique.
Le moral est bon. Il sait que la Tribu se soucie de son sort et appelle à sa libération. Ça lui fait du bien.
Y a un truc qui peut sauver des vies, surtout dans le sinistre temps des Fêtes. C'est ce comm de Gom.
Répandez-le autour de vous, si vous flairez une jeunesse en détresse. Leur acheter du temps pour jongler, c'est tout ce qu'on peut faire peut-être, mais peut-être que c'est assez.
Sa face n'a pas changé des masses depuis que je l'ai rencontré à Brébeuf. Il avait dix-neuf ans. Ou dix-sept? Je sais plus. Il a quelques froncements supplémentaires au front, mais bon, il n'a jamais été du genre insouciant. Toujours aussi laid, ça c'est sûr...
J'ai arrêté la poésie pour ce type-là. Parce qu'il l'écrivait mieux que moi. Il était la suite, l'avenir, la salvation, et je me suis assis en le regardant partir avec le flambeau.
Et il a fini par publier, de superbes vers, que personne n'a compris, mais il a livré sa part de rimes (façon de parler; la rime: pas son truc).
Now what? NOW WHAT? You want great poetry, ask him, not me.
Reçu ça à l'instant d'un membre de l'UNEQ qui requiert l'anonymat.
Où le diable d'homme trouve-t-il l'énergie de se démultiplier ainsi? Travailler pour tout le monde et le Père Noël en même temps, le tout sans conflit d'intérêts? Je l'admire encore plus que je le déteste, c'est très embêtant...
Paraît qu'il se félicite d'entretenir de brèves mais passionnées relations avec mes ex, durant lesquelles il leur demande de parler de moi. Je vois ça d'ici. Stan haletant (bref mais passionné, remember?): «Come on, baby, talk Misty to me!»
Sex was great, mais on s'engueulait tout le temps. Malheureux comme les pierres. Temps que ça cesse.
Max me fournit la dernière pièce pour mettre un terme à cette affaire. Et aux délicats qui me mettraient sur le dos de rendre publique une affaire privée, je signale que j'étais au chaud chez moi quand cette affaire a commencé, en public.
Je suis dans ma famille pour Noël, j'essaierai de t'écrire au retour sur ma version de cette soirée. Une chose est sûre, je ne pense pas devoir porter l'odieux, et je pense que tu le sais. Mon erreur, au final, aura été de me présenter fin soûl au Cheval Blanc, donc complètement manipulable. À moitié inconscient, je dirais. Pas mangé, trop bu, j'ai payé en effet une bière à ce cher Bastien, c'était un genre de fin de soirée agréable.
J'ai décidé de partir, me suis levé d'un bond. Elle a suivi, je pense n'avoir rien dit. J'ai finalement dit quelque chose quand on était rendu dans mon entrée pis ça s'en venait sérieux. Wo bec. On prend un dernier verre pis moi je me couche.
Merci de pas avoir cité mon nom de famille sur ton blogue. C'est au moins ça. Ma blonde trouverait ça faible de ma part, cet engrenage dont je me suis tiré in extremis. Si cette femme me quitte, je ne sais pas ce que je ferai. Donc, en te demandant pardon pour ma faiblesse envers cette histoire entre toi et elle et elle et Mac... je ne te demande rien, en fait. Je ne comprenais rien à son truc, j'étais fin soûl, et j'ai surtout trouvé bizarre qu'elle se jette dans mes bras dès mon arrivée à la librairie de Bruno, comme si on était de grands amis.
Enfin,
pardon,
Max
No problem. Quelqu'un veut en rajouter une couche? Sinon je passe à autre chose.
The girl wishes to set things clear. Now that she's back in her mama mode up there in the country, she does sound so sane, big-hearted and altogether innocent, doesn't she? No dope, no booze, no literary types to try your waning charms on, or grab their balls if that doesn't work, and no wide back to climb on, no name to drop, just peace and maternal bliss.
Now it's an easy enough thing to chart her progress since she first targeted me, and easier still to correlate each and everyone of her droppings in my town with some kind of trouble she made for me. But that can wait, since it doesn't make for very exciting reading. No, I think I'd rather set things clear, too. I mean, it's gonna have to get done, and after I've slept a while, I'll fucking get on with it.
Trop, décidément, de visiteurs à la vanille, ici. De conseillers conjugaux en cardigan, de fonctionnaires du sexe épanoui-respectueux-et-sain dans une optique d'écoute active, de zombis sociétaux bodysnatchés par les métastases de Corneau et les fuites mammaires de Janette et le généreux caca mental épandu par Passe-Partout de bord en bord du champ psycho-cul.
Trop de kids de vingt ans qui ont peur de mourir en baisant: ils feignent tous de ne pas croire en l'amour et s'en persuadent mutuellement, participant à la joie des nouveaux prêtres, du clergé pomo qui ne dit pas son nom, cependant qu'ils ânonnent leurs leçons incrustées avec l'aplomb d'un Lacordaire et la détermination d'un zouave pontifical.
Oui, je crache aux yeux de tous et je pisserais même pas sur un ami s'il était en feu, c'est ma nouvelle église.
Mais Antoine, c'est pas pareil. Quoiqu'il vous raconte pour vous emberlificoter et vous bourrer le mou, il a quarante-huit ans aujourd'hui, Athéna veille sur lui et j'ai fait livrer six tourtières du Lac-Saint-Jean à Athéna.
Deep Throat a mis plus de trente ans avant de se dévoiler, et encore, il était gaga: «Nixon? Nixon qui?» Mais Woodward, Bernstein et Bradlee se sont tus...
On n'est pas tous de vieux espions jaloux. Joseph-Daniel, par exemple: comme de juste, cette tête de linotte surexcitée s'est dénoncé lui-même en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Star Académie. À quoi bon protéger des gens comme ça? Il trouve que Meth est un aimable génie. Elle croit que Big Mac va l'épouser. S'imaginent qu'ils existent si quelqu'un d'autre écrit sur eux. M'a-t-elle assez purgé avec ça! «Vas-tu écrire sur moi? Si jamais t'écris sur moi...» Ben voilà, conasse: j'écris sur toi.
Le Basduck, puceau wiseass, quand il ne se mêle pas de me dire comment écrire ou de chiendepocher langue-à-terre autour des filles que je fourre, y va de sa voix aimante mais ferme, au timbre de virilité inimitable:
Je me demande comment ça va se terminer. Sûr, en tout cas, que Mistral restera pas fâché contre elle; il peut pas. Ni contre Max, d'ailleurs; ni contre moi. Il va devoir... cesser de fréquenter Meth ? La jeter à l'extérieur de l'espace mythique? Comme si c'était possible !
Je me demande ce qu'il va devenir. Je serai là pour le supporter dans cette histoire. J'espère qu'il va se porter bien. À Noël, en plus... sniff !
Eh ben, eh ben. Come on, fuckers.
Mistral said...
Ben, aux dernières nouvelles, l'espace mythique était autour de moi, pas dans la librairie de Bruno Lalonde ou sur le sofa de Max. Je suis fort capable de jeter n'importe quelle bougresse hors du cercle.
Tu te demandes ce que je vais devenir, mon pit? Tu devrais pas plutôt vaquer à perdre ton pucelage?
Come one, come all. Me no love no one no more.
La LeBlanc n'a rien trouvé de mieux, de plus couillu que s'en prendre à Bastien sur le blog du kid, via le post qui l'éraflait: usant de pitoyables allusions sexuelles et picorant son intégrité, glissant subtile comme un narc qu'il avait fumé DE LA DROGUE, bref étant elle-même, débordée à discréditer quiconque la reconnaît pour ce qu'elle est, même un étudiant de vingt ans, et bien timidement, encore, lâche et sournoise, cooptant un backup anonyme et brutal, paladin des ombres qui sentait le cognac, et en avant sur 84 commentaires que je te brasse du jeune, et en avant que je m'en moque parce qu'il m'identifie pas sous le stress des menaces, et en avant que je lui laisse penser que Mistral est là-dessous. Sacré justicier, en effet. Battre un jeune gars en portant cagoule pour épater une pétasse aux lèvres souillées. Ne surtout pas venir chez moi, essayer la même chose. Se tirer vite fait en se dissimulant derrière des Subaru gris-perle. Gagner quoi? Une photo nue? Une déclaration d'amour? J'en ai à jeter par le châssis, les plus fraîches de dimanche dernier, en veux-tu, je t'en donne!
Fortunément, right? la foudre est tombée sur toute cette merde et ne restent que des cendres fumantes qui sentent la couardise arrosée de cordial.
Il n’en est pas toujours des femmes comme des hommes, heureusement, et celle dont il est ici question doit chercher sa place quelque part entre le domaine de l’hystérie et le royaume de l’inconscience. Après avoir voulu baiser ma femme, elle me voulait moi, le tout pour mettre en rogne un homme dont la fidélité n’est pas à discuter.
Il en est des femmes comme des hommes, malheureusement, pour ceci : l’intelligence confine parfois à la connerie, et si mon ami a su voir les bribes de hautes volées dont la créature était capable, c’était sans supputer la bassesse intrinsèque qui est celle de cette fendue.
La seule issue honorable pour ce genre de gourgandine, c’est le silence, parce que, Mélissa, tu n’es pas de taille, quoique toutes tes machinations soient de telle nature qu’elles visent à nuire à un être qui m’est cher. La manipulation, le passif-agressif, j’en ai soufflé, et même par la lecture de toi, je me vois aux prises avec ce que je considère comme un restant d’humanité : l’amant, l’ami, il l’a été contre l’avis de son entourage entier; le père, il l’a été aussi, mais mon frère vaut trop pour ton enfance.
Je m’en viens ici te dire, sachant d’expérience que tu n’entendras rien, d’aller traîner ton envie de lucre littéraire ailleurs. Tu remues des forces bien au-delà des tiennes.
Je suis arrivé à 19h30 avec mon ami de Cégep. J'ai vu Meth sur la galerie. J'ai pensé à retourner, en fait, j'ai cru le faire; mais, je l'ai pas fait. Principalement à cause de mon ami qui rentrait se faire du fun; à cause que Meth m'offrait de la pipe et que Max serait là. Je voulais la revue, aussi, d'ailleurs.
Je suis resté parce que la soirée était cool. Ça se passait bien, j'ai cru pouvoir me rendre utile. J'ai pensé à toi. Je savais pas quoi faire. J'ai laissé Mélissa faire ce qu'elle voulait.
Ipso facto je me suis rendu utile; ne serait-ce qu'en étant une figure rassurante qui la laissait pas faire de conneries. Léa aussi, d'ailleurs, a pas joué son jeu. Je sais pas pourquoi. En tout cas, c'est bien la seule. (mon ami non plus, d'ailleurs; semblait pas l'attirer. Elle est quand même sélective; hum...)
J'ai été traumatisé, je t'avouerai. Je savais pas trop quoi faire; sinon quoi NE PAS faire.
Aussi, j'ai pas pensé qu'elle sortirait avec Max ; je l'idéalisais encore un peu. Je le fais toujours, d'ailleurs. Comme Meth. Sont d'aimables génies; comment je pourrais leur en vouloir ?
Je vais te dire comment. J'ai trouvé qu'ils avaient mal agi. D'abord, Meth, en se frottant à tous; en disant qu'elle avait cassé; en pensant que ça ferait plus de différence. Elle dit être amoureuse de Big Mac; elle faisait des projets. Ce qui est bien, au fond. Ce qui est moins good pour toi. Je comprends pourquoi tu l'aimes.
Écoute, j'ai pas la prétention d'avoir du génie mais je peux te dire (te demander?) d'arrêter de coucher avec; question que ce soit plus facile - brrr...
Sinon, pour ce qui est de Max, c'est un « aimable génie », cela va de soi. Il m'a même payé une bière. J'ai eu l'impression qu'il était là pour ça; je l'aime beaucoup, Max...
Ben, alors? J'ai pensé que dans un cas comme dans l'autre c'était mieux pour tout le monde qu'ils sortent ensemble; question que tout le monde avait à apprendre la leçon qu'ils ont appris, au fond.
Je suis jeune mais j'ai les yeux brillants; j'ai pas su quoi faire avec ça. Ok? Qu'est-ce qu'il fallait que je fasse? Je veux dire, je sais pas..
Moi, j'ai pensé aller les voir pis leur dire que c'était pas correct; voir, de leur interdire de faire ça; prétextant que c'était pas correct pis que Mistral serait déçu de l'apprendre (cachant moi-même ma déception).
Anyway, je comprends pourquoi tu l'aimes.
Ben, je le dis : nous sommes tous cons.
Je suis pas déçu, dans le fond. J'ai une agréable confiance. L'espoir qu'ils vont apprendre.
Bon, et j'insisterai pas sur ton compte, ok? Jamais.
Et c'est signé, mais je suis novice dans la sodomie d'amis et j'ai assez trahi pour aujourd'hui: sa signature, on l'aura pas, ni les cruchons chargés de la sécurité dans les corridors du Web parce qu'ils ont échoué à faire flics ou même screws, ni les écornifleux, ni les velléitaires qui s'imaginent arrivés avec un contrat d'édition, ni les ambitieux aux molles gonades. You can all go drown in the putrid cesspool you've wished this world to become.
I'm ready. Me loves nothing and no one no more. I spit on my own blood, I take a dump on the french language, I piss on literature and friendship can suck my balls. Come one, come all, I'm ready to betray, I'm ready to cheat and hide, I'm ready to grab and run, I'm ready to swing this dead cat at the world! You want me out, come and get me, come on, fuckers, you don't have to take sides anymore, I've done it for you: see me there? You're on the wrong side!
I lost faith in God about twenty-five years ago, and that was a tough one, still hurts, but I could live with it. Now, when a man loses faith in Man, how’s he supposed to live with that, and can the world live with him? I foresee all kinds of unforeseen dangers...
I'll make your very names bleed. Come on, fuckers, daddy's waiting! Come before I go after the whole cowardly lot of ya!
J'en ai mon crisse de char de ses zigonneries. La cocotte va découvrir les vertus régénératrices de la vérité. Fini de la protéger. Chuis en train de la protéger jusqu'au brouillage avec un ami cher, et elle s'est arrangée pour en rencontrer d'autres hier. Ca va faire le niaisage! Ma blonde qui n'est pas ma blonde, no more!
Va y avoir la pluie du ciel maudit qui lave les crosses betôt! La sentez-vous? On me pendra par la poche avant que cette putain débarque en ville et se serve de moi pour s'immiscer en deux mois dans vingt ans de relations sociales. Et je vais ajouter un aveu: oui, la clique existe!
I think I hate just about everybody I love just now, and everybody that loves me hates my guts too. Fucking Christmas ain't even here yet, but wait and see what I can do from here to Boxing Day. There's gonna be fluids spilled on the goddamned cyberfloor.
Les Souverains Anonymes. Et celui qui les anime, qui travaille à leur redonner leurs noms, depuis 1990 : Mohamed Lotfi.
Extrait de la dernière émission de l’année. J’ai pas la cruauté de souhaiter Joyeux Noël aux gars, mais Bonne Année, c’est indiqué, me semble…
Noël en prison, c'est rough en tabarnak. C'est beau, aussi. Même les screws sont plus doux, et il règne un silence quasiment recueilli dans les wings; les gars ont droit à quelques gâteries, mais ce qu'on sent surtout, ce qui suinte, même à travers les murs épais de Bordeaux par exemple, c'est ce silence lourd et privé, quand chacun pense à sa famille en même temps, celle d'aujourd'hui parfois mais rarement, le plus souvent celle d'autrefois, jamais celle du futur, ça fait trop mal...
C’est arrivé jeudi soir, vers vingt heures, et je n’ai pas trouvé les mots depuis pour en parler ici.
Ça frappait comme un huissier à l’huis du Bunker. À la troisième salve, j’ai répondu. C’était un messager porteur d’un sac-cadeau, avec des rubans frisés multicolores. Je suis retourné à mon chitchat coquin avec une délicieuse et j’ai dit que je venais de recevoir une bombe ou un colis d’anthrax.
À la vérité, j’aime me faire attendre, pour le sexe, la bouffe ou les cadeaux, ce qui revient au même. À la fin, n’y tenant plus, j’ai ouvert le paquet…
C’était une boîte de chez Henri Henri, chapeliers, maison fondée en 1932. Mon grand-père y achetait ses fedoras déjà à cette époque, moi-même depuis 1982, et j’y ai emmené mon fils dix ans plus tard. Et elle le sait.
Elle, c’est Soft. J’en ai parlé ici à mots couverts il y a quelque temps. Tout a toujours été couvert dans notre affaire, circonstances obligeaient, et voici qu’elle m’offre ce feutre magnifique, couvre-chef princier, qui vaut une fortune et témoigne des richesses de son tendre cœur. Rien n’indique d’ailleurs qu’il vienne d’elle, sinon ce poème/chanson glissé dans la boîte, qu’elle m’écrivit le 2 juillet 1998, qu’elle ne m’envoya jamais et que je ne garderai pas pour moi.
Je te retrouverai
Dans le journal hier une photo M’a ramenée en arrière quelques années plus tôt Tu portes encore, je vois, ce vieux chapeau Et ce sourire canaille qui depuis m'a manqué Bien plus qu’on ne pourrait imaginer
Dans la rue un beau matin Je te retrouverai Ou bien dans un refrain Je te retrouverai Je te retrouverai Je te retrouverai Je te retrouverai
On s’était brouillé à cause d’une femme C’est vrai que t’as toujours aimé les jeux de dames Elles te l’ont bien rendu et sans compter Moi-même d’ailleurs j’ai cru… mais ça n’a pas duré L’amour vit moins longtemps que l’amitié
Refrain
Je me demande souvent c’que tu deviens Si tu te souviens de ce refrain Qui marquait toutes nos complicités Je te retrouverai
Je porterai ce feutre demain, pour rencontrer ma famille et bénir ma nouvelle nièce. J’aurai chaud à la tête et Soft dans la peau.
C'est un bien bizarre de mot, celui-là. Jamais su trop qu’en penser. Bien avant d’être fort, par un caprice de la nature, et de disposer de ressources et d’un certain pouvoir pour le faire, j’ai voulu protéger mes proches, mais je crois n’y être jamais arrivé, je me dis même de loin en loin qu’ils se porteraient mieux somme toute sans ma force, mes ressources, mon pouvoir, dérisoires.
Il y a quelqu’un dont je me suis abstenu de parler vraiment depuis deux ans, ce qui en a intrigué plusieurs. On s’est demandé ce qui nous liait, pourquoi je le couvrais, on a risqué les plus rectales rumeurs.
Le temps est venu de clarifier ce mystère tant soit peu, maintenant que Bastien touche au terme de sa troisième session universitaire en ville. Le fait est que je me sens responsable, que je suis grandement responsable de l’avoir attiré ici et encouragé sans le vouloir à sauter des étapes. Et je ne saurai peut-être jamais si j’ai fait plus de mal que de bien. Le jury délibère.
La lettre reproduite ici, sous forme de fac-similé, jettera quelque lumière sur ce qui s’est passé. Il n'est que de cliquer sur Goulatromba...
Jamais vu encore un truc pareil. Une photo-bulle, qu'ils appellent ça. Pour ceux, et surtout celle, qui croiraient pas Le Devoir, faut visiter ce panorama pris hier par Jean-Pierre Lavoie pour le compte de La Presse.
Le plus beau, pour moi, c'est que de tous les endroits et les envers de Montréal, le mec a choisi précisément celui que j'ai montré à ma blonde qui n'est pas ma blonde au retour de la Rôtisserie Laurier.
Je commence à croire qu'elle a eu tort, en fin de compte. Et s'il y avait vraiment eu UNE TEMPÊTE DIMANCHE!
I love that kid, God help me. Il ne comprend pas tout, ni moi non plus, mais bon, j'en sais quand même un peu plus long. Par exemple, il se figure que je le désirerais copie conforme de son vieux. Quelle drôle d'idée. J'ai toujours été au fait que je ne supporterais jamais de me rencontrer moi-même, et je suis fier qu'il ait développé sa propre personnalité, et j'aime les traits qu'il tient de sa mère, que j'aimais, après (et avant) tout.
Surtout, ce n'est pas Justin Trudeau, ce perroquet stérile et stupide qui se renie lui-même et nierait ma nation pour honorer la mémoire d'un père qui lui portera toujours ombrage.
Alors c'est ça. Hier midi, on était tout contents d'avoir passé une semaine sans chicane, à se ménager, à avoir des prévenances. Même sur le Web, ça compte. Comme au téléphone.
Mais la tempête. Mais la tempête! J'étais aussi déçu qu'elle, probablement plus, parce que j'étais horny comme un lièvre alors que je venais de l'envoyer se branler luxueusement quinze minutes avant. Le Web, toujours.
Il ne tombait pas de neige à Sherbrooke. Donc il n'en tombait nulle part ailleurs. S'il fait du soleil en Estrie, il en fait partout! Et le monsieur des autobus, qui assurait qu'aucun départ n'était compromis! Elle m'en parlait encore à minuit. Et son envie à elle, urgente, impérative, que j'arrive de suite? Qu'étais-je, alors, sinon une fiotte? Y EN A PAS, DE TEMPÊTE!
Et ce phénomène, cette créature qui m'est chère et m'émeut parce que, hein? à chacun sa chacune; croyez-vous que l'article du Devoir d'aujourd'hui (signé Fabien Deglise) intitulé Le Québec sous le blizzard, qui recense les sorties de route, les problèmes d'autobus et d'avions, les conseils de rester à la maison, croyez-vous qu'une seule phrase là-dedans ou l'accumulation de toutes l'amènera à résipiscence, voire dans le proche voisinage? Think again. Parce qu'il n'y a pas eu de tempête hier. Me semble que c'est clair.
I knew a girl once, or rather I tried to, but she was one-of-a-kind, a creature I'd never met before, nor had I encountered any of her traits in another woman in the course of my adult life. Twenty-five years since my first contract with a girl, such contract running anywhere from a single night up to marriage, and since then many more contracts than I would care to admit or could even remember, but resulting in what qualifies as experience, that awful, cynical thing, that point where you'd be a fool to expect anymore surprises.
And still, there she was, real as can be. She was a superbly, almost criminally talented poet, words seemed to dance right out of her fingers and straight to the screen where they placed themselves in harmony, and then sense and meaning grew out of the words, as if organically. It was really something.
Why then could I never get more than two or three sentences out of that girl, in the tens of hours we talked during the dozen times or so we met and the hundreds of times we chatted, more than two or three lines that were not moronic, futile, childlike, dishonest, sophistic, circular or downright hysterical?
She was fluid. No personality to speak of. Nothing solid, nothing concrete. Nothing resembling a moral center or a principle, nothing she could hold on to in times of distress, which were of course many. She let herself be a slave to her own unending petty desires, the satisfaction of which mobilized her entirely and carried her from one moment to the next, pushing further away the dreaded task to think, reflect upon her life, judge herself and make real decisions. That prospect scared her to no end, and I was powerless to help. She was never in one place, be it physical or emotional or frame-of-mind, long enough for me to connect. She made escaping each instant her main activity, not really aware that it consumed her, and also the energies of those around her. She went relentlessly through life asking, demanding, pleading, whining, begging, commandeering, like some sort of ancient mythological beast ravaging the country, demanding to be fed, endlessly. She could not give a thing in return, not even her body, since her pleasure obsessed her, devoured her soul, and her body was but a conduit to that end. another black hole from which no light escapes, no tangible matter, nothing, neither flesh nor sunday shoes. She thought herself a good, compassionate person, with a heart and everything, but the truth is she was sentimental, like most of her contemporaries, brought up on tv and movie magazines and slogans and sob stories, and she was naturally equating crying for herself with what she thought feeling for another might be like. She never could grasp the basics, risk a place in her chest to love and trust and cherish someone, not even for an hour. She just could not bring herself to stick a toe out in the rain. Had she not been such a gifted and inspired artist, one would have dismissed her as just another flaky brainless nutjob, but that poetry, the flat solid fact that she knew a place in herself where no fear entered, no primal lust nor hunger nor capriciousness nor dumb automatic defensive jibberish, a place where her mind could flourish like an orchid in a greenhouse, well, it shaked the shit out of my cozy boring certainties, forced me to revisit my experience, and I'm glad at least for that. That, and that I'm still sane after all.
Il n’a pas vu le mur venir Un cul-de-sac en plexiglas Dont il pressentait la présence Au détour doux de chaque danse Qu’il obtenait de sa promise En moulant l’air mais la balise Ne se laissait pas découvrir Fluctuant invisiblement Aux environs du no-man’s land Et quand il heurta la paroi Pissant le sang par les narines Il put enfin marquer l’endroit D’éclaboussures alizarine.
Je me demande ces temps-ci quand ce damné Kanienkehaka (Monsieur McComber pour les proches) se reposera de m’épater. Chaque jour qui passe, il se surpasse. Il nous a bien eus, tous, moi le premier, avec sa prose joual, qu’il travaillait si sérieusement, si amoureusement qu’on croyait fatalement que le gars n’avait pas le choix, qu’il serait incapable de torcher un feuillet classique si sa vie en dépendait, qu’il était sympathique et fanatique et authentique mais pas dangereux, littérairement, pour autant.
Eh bien, il a baisé tout le monde et c’est plaisir de voir ce beau sauvage nous sortir page après page de mots qui coulent comme un ruisseau en charriant du sens, de l’émotion, même un tranquille et sûr art de vivre. Il écrit le plus clair du jour et de la nuit, puis il se désennuie en faisant des jeux de mots, des jeux d’esprit. C’est Big Mac : first I take Manhattan, then he takes Berlin (ou Budapest, c’est pas sûr encore).
Il m’autorise à reproduire cette histoire, publiée en commentaire de son blog ce soir…
Ce Niçois, donc, il me racongte, tu vois, il me dit comme ça :
— Si tu passe par ce coing, eng bicyclette, faudra bieng faire attengtiong, le mating. Avang de partireeeu, qu'y a pas trop de vengt. Parce si tu fais pas gaffe, tu vas te faireuh jeter au bas de la falaise. Faudra bieng te méfier du Mistral.
Je luis dis : — Blebeeehh non. C'est mon pote.
Il me dit ensuite, et c'est assez ahurissant : — Quangd y se lève, le Mistral. C'est pour trois, six, ou neuf jours. Jamais moings. Y se lève jamais pour une seule journée. Il est comme ça.
Il n’y a aucun, aucun, absolument aucun doute possible sur le sexe d’Anne Archet. Et, by the way, elle n’est pas non plus un combo de Zhom/Lady Guy. Comment je le sais? Elle me l’a dit, et Lady ne m’aurait pas menti.
Archet est une fille parce qu’elle trouve que c’est une bonne idée, que je laisse tomber ma guerre. Elle a peur pour moi. Elle croit que je peux pas gagner contre la calomnie (ce en quoi elle n’a pas tort, but that’s not the point). Elle suggère que je traite ça par le mépris. Bref, c’est une fille. Et quelle fille! Je l’adore.
Eh bien non. J’y songeais, c’est vrai, à faire des déçus et des soulagés, parce que je n’ai pas coutume de demeurer fâché durant des semaines, que je déteste ça, que je ne suis plus endurable, que je me chicane avec ceux qui me sont les plus chers.
Tout ce temps, y a que ma blonde qui n’est pas ma blonde, parmi les filles qui m’aiment un peu, beaucoup ou passionnément, depuis peu ou depuis longtemps, y a qu’elle qui ne m’ait pas poussé à abandonner, Dieu la bénisse, et quand je lui ai fait part plus tôt ce soir de mon hésitation, elle a répondu d’accord, mais alors faudra faire une note! She’s a mean mama, between you and me…
J’ai des amis qui fourbissent leurs fusils en Charente, en Gironde, en Parc-Extension, en Estrie, en UQAM, en UNEQ, en toge, en tabarnak tous. Prêts à m’accoter, mais qui comprendront si je décide de slacker.
Franchement, avant ma conversation avec Anne, j’étais prêt à le faire. Maintenant, je me donne encore le temps d’y penser davantage. Péan, Dutrizac, Marie-Françoise TAGGART : ce serait vraiment trop injuste qu’ils s’en tirent comme ça, juste parce que je suis un bon gars.
Elle: Mais je crois que la chose la plus moche que j'ai faite... Je suis sortie de la salle de bain Je regardais ton poster où tu es tout mimi et je t'en ai étampée une câlisse de droite sur le nez vraiment fort Tsé des affaires de gens saouls. Lui: Tu te souviens, hier soir? Elle: De quoi? Lui: Je t'ai dit qu'au bar, avec Kevin, je me suis mis à saigner du nez. [nose smile] Elle: Han? Wow. C weird.
Avec Vigneau, OldCola est l'ami en qui j'ai la plus grande confiance. J'appuierais sur quasiment n'importe quel piton sans réclamer d'explication si l'un de ces deux-là le demandait. Mais quand Cola m'a invité sur FaceBook, j'ai pas voulu. Sais pas pourquoi au juste. J'avais rien lu encore de si terrible à propos du gizmo, mais l'instinct, les vibrisses du vieux chat de gouttière...
J'ai un pote, écrivain brillant et guerrier de la liberté, qui s'en est rendu compte et a tout nettoyé ce qu'il pouvait de lui-même là-dessus après quelque temps, et j'ai un autre pote, écrivain brillant et amant de la liberté, qui a fait pareil. Et j'ai ce pote, Tony Tremblay, poète brillant et incarnant la liberté, qui nous dit ici pourquoi c'est une bonne idée.
Jeudi, enregistré Cabine C de peine et de misère. Christiane Charette m'a dit que j'avais l'air paf et m'a fait un gros câlin. Pu serrer la main de Daniel Pinard, que j'admire.
Ensuite, suis allé aux danseuses, première fois en vingt ans. Ai ramené Alice au Bunker, une sauterelle de ma connaissance. La nature a suivi son cours (d'éducation sentimentale).
OK. Tout est résolu, net et réglé comme mon étrange cousine Maïté (je peux bien vous le dire, ce n’est pas un secret, c’est même sa fierté de n’avoir jamais saigné une minute en retard chaque mois de sa vie depuis l’âge de quatorze ans jusqu’à son cinquante-deuxième anniversaire, et de s’être privée d’homme pour ne jamais troubler ce sacerdoce calendaire).
Résolu, dis-je. Le texte sur Lapointe a bel et bien été publié, dans Moebius, en 2005. Sous le titre Puzzle, toutefois, et Bastien m’a aidé en se rappelant l’avoir vu dans cette revue, mais guère en oubliant quel numéro (107) et quel thème («Écrire la ville»). J’ai fouillé ma bibliothèque et l’ai débusqué, mais il n’est pas dans la mémoire de mon ordinateur, qui s’appelle Memory Babe III, parce que Memory Babe II m’a claqué à la gueule avant que j’aie pu tout archiver. Alors, hein, j’ai appelé Raymond Martin, le dernier des trois fondateurs de Triptyque, au poste depuis trente ans, un peintre amant de poésie qui publie, qui publie, un air de Hells assagi, une voix rare mais belle d’animateur radio nocturne, un chic vieux loup qui voit à tout, et comme de juste il avait ça dans sa machine, je l’ai reçu dans la minute.
J’étais à répondre au courriel d’un jeune apprenti-écrivain, j’essayais de le soulager de la hantise que l’édition est noyautée par une clique (d’abord parce qu’en pratique ce n’est pas vrai, ensuite parce que si même cela était, un artiste déterminé ne se laissera pas ralentir pour si peu, au contraire il aura l’instinct d’accélérer), je relisais ma réponse quand mon regard a accroché la liste des contributeurs au Moebius 107, imprimée en quatrième. Éric McComber. Kevin Vigneau. Et une lettre de Geneviève Robitaille à Jean Barbe.
Mac et moi, on se connaissait moins, à cette époque, et je n’avais jamais lu la présentation de Robert Giroux en tête de numéro. En lisant ceci, j’ai ri avant de recommencer mon mail au jeune auteur. «Éric McComber et Christian Mistral, eux, sans doute des citoyens de plus louche fréquentation, nous entraînent dans l’univers des rues nocturnes, des petites putes, des bars, de la musique, parmi ces «chanteurs qui ont la vie molle», ricane Mistral.
Les petites putes, je veux bien en partager la responsabilité avec Mac, même s’il n’y en a pas dans mon texte : après tout, il aurait aussi bien pu y en avoir. Mais ce ricanement qui m’est prêté, je n’aime pas, pas du tout, pas plus que cette intention d’insulter Lapointe en public qu’on s’est complu à m’attribuer pour exciter les passions, alors même qu’à l’évidence je ne souhaitais rien de tel.
C’est pourquoi je suis content de déposer ici cette dernière pièce et de la laisser à l’appréciation de chacun.
Puzzle
L’hiver d’avant celui qui passe, après ceux-là déjà passés, vers la fin sèche de 2003 (un soir crasseux, venteux et froid), Lapointe m’a téléphoné.
Avais-je des textes à lui montrer ? Qui parleraient de Montréal, la putain sale et transversale, et puis de crime et puis de vin ? Quelque chose de joli, de fatal et d’urbain, qui passerait à Cité Rock Détente comme une cuillerée de Benylin?
J’ai dit Éric, es-tu malade ? Tu t’es trompé de numéro, ou bien t’es chaud. Moi chuis Mistral, chuis pas Tabra. Il a dit non, je me trompe pas. Il a dit oui, chuis chaud un peu, mais c’est pas à Roger que je veux parler, c’est à toi, mon vieux. J’ai dit bon bon, je vous connais depuis longtemps, tu t’es pris le bec avec lui ou lui avec toi, ou quelque chose comme ça, en tout cas tu te réconcilieras et j’en serai pour ma peine. Il a dit non, final bâton, basta Tabra, on vient de travailler un an et il a scrapé notre ouvrage et faut que je reparte en neuf.
J’ai dit O.K., j’ai quelques textes, où c’est que t’es ? Il m’a dit où, c’était un bar pas loin d’ici. J’ai raccroché, j’ai respiré, j’ai téléphoné à Vigneau. J’ai dit choisis un tien poème qui pourrait faire une bonne chanson pour ce garçon, j’ai dit pars de Parc-Extension et rejoins-moi là-bas tantôt, dans une heure et quart environ, j’ai dit arrête de râler, je sais fort bien qu’il se fait tard et qu’on congèle, mais c’est pas tous les mardis gras qu’Éric s’offre à la poésie. J’ai imprimé dix inédits et puis je suis monté voir Steve et puis ma foi je n’ai pas vu le temps passer : quand mon cellulaire a sonné, c’était Vigneau comme de raison, disant que le bar était vide, hormis la serveuse et Lapointe qui ronflait sur une banquette. J’ai dit j’arrive, j’y vais j’y vole, surtout tente pas de le réveiller.
J’ai débarqué, j’ai dit la fille saura y faire, Éric s’endort seulement s’il connaît les gens qui l’entourent, et comme de fait, la fille au bar c’était sa blonde, et elle l’a extrait du sommeil d’une sweet façon.
Il était plus frais que jamais, ni chaud ni froid, ni brûlé ni gelé, ni fripé ni farci, ni mauvais ni ami, et je mesurais confusément d’un coup tout le chemin qu’il avait parcouru seul, et le progrès de notre singulier rapport. Car Lapointe et moi n’avions jamais entretenu quoi que ce fût qui ressemblât à des relations chaleureuses ; or, cette hostilité-là, franche, épidermique, naturelle et sans raison, cette intransigeance chargée de menace qui gâchait chacune de nos rencontres impromptues depuis le début, en des lieux illégaux et à des heures indues, ces feelings acides, en somme, qui sont des empêchements à la fraternité facile, avaient fini à notre insu par nous servir : Éric me laissait voir sa vérité, ce qu’il ne fait qu’avec effort, y compris à son propre examen, et cela tenait en grande partie à ce que je ne lui avais jamais menti. Je n’attendais de lui rien qu’il n’eût envie de fournir et il ne voulait rien de moi, puisqu’il avait Tabra.
J’ai mis longtemps à deviner pourquoi il aimait qu’on se casse et qu’on s’encaisse de loin en loin mais jusqu’au fond. Le deviner, l’imaginer, le déduire : écouter quand il me l’expliqua un matin mou déjà ancien. Il venait de conclure une conversation téléphonique avec son gérant, marchant de large en long dans sa chambre immense tandis que je picolais à la cuisine ; quand il revint, catastrophé, la face crampée d’un tourment mystérieux, j’ai été curieux, et quand j’ai fini, une heure plus tard, par savoir ce qui se passait, j’ai été pris d’une grosse tendresse pour cet homme-là, ce Lapointe, et d’un respect très clair enfin, et d’autres sentiments aussi, dont le regret qu’on ne soit pas amis. Ce qui s’était passé, pour faire court, c’était que son gérant lui avait parlé en gérant, plutôt qu’en pote intime d’avant la gloire qu’il était aussi, aux temps miséreux héroïques du cégep. Éric répétait : « C’était le dernier. Le dernier... » Le dernier humain en dehors de sa famille, homme ou femme, qui l’aime et l’entoure depuis les jours d’avant ce succès plein de surprises empoisonnées. Il était seul, ce matin-là, cet artiste adulé, comme peu d’hommes l’ont été, puisqu’il n’avait que moi en qui verser sa confiance, moi doté de sa certitude que je ne l’aimais pas. Il préférait cela, cette absence d’ambiguïté, dans la cuisine, le temps de se resituer dans un monde sans amis sûrs et désintéressés, le temps de respirer sans songer à séduire, égoïstement, et ça n’a pas duré longtemps, bien sûr, mais après ça on n’a plus pu jouer au jeu de s’écœurer. On a préféré s’éviter. On ne connaissait pas d’autre jeu.
Jusqu’au fameux soir froid crasseux où je l’ai rejoint dans ce bar avec mes textes et ceux des autres et mon Vigneau d’humeur sceptique. Éric a lu le tas entier, toute une pile de papier à grave voix d’écorce vive, de gueule de bois et de charbon, cherchant l’os et palpant la chair des strophes sages en rangs serrés, démontrant un sens aiguisé de la musique innée des mots en plus d’un flair de chat sauvage pour les trucs louches et les ficelles et la bullshit et les patchages, tous ces procédés innocents auxquels ont recours les auteurs depuis toujours et même avant quand il s’agit d’enfiler plein de perles en colliers cohérents, ces rustines et ces bouche-trous qu’on ne voit n’entend ni ne sent et tous ces vers en or à fou ces cuillerées de sirop doux qui font passer la médecine quand on se mêle d’écriture et de maîtriser la métrique, il voyait clair à travers ça et dégageait les idées fortes, il autopsiait la poésie tout en lui marquant du respect, chassant le beau le franc le dur, mêlant les mots à l’inaudible rythme soûl et personnel de son propre esprit créateur.
Des dix, un texte alluma son regard et enfla sa voix plus que les autres. C’était un morceau fort et fiévreux composé au terme d’une nuit consommée à jaser avec CGDR, inspiré par ses confidences et que je lui avais offert. J’avais hésité un instant avant de l’inclure dans le lot : Christian-Gilles le chantait déjà lors des modestes et sporadiques engagements qui, à cinquante-cinq ans, lui permettaient de patienter jusqu’à ce qu’on découvre son talent. Allais-je lui reprendre ce présent fabriqué avec son passé pour le confier à Lapointe, seulement parce que l’artiste en moi étouffait l’honnête homme? Foutre non. Il me fallait une meilleure raison que ça.
L’idée m’a traversé l’esprit qu’à vingt ans, ces considérations me seraient passées douze pieds par-dessus la tête : je n’aurais jamais songé sérieusement à peser mes mots et mes amis sur les plateaux d’une même balance, cela n’aurait rimé à rien, puisque les mots pesaient plus lourd, toujours, plus que l’humain et que l’honneur et que la vie, que la famille et que l’amour, que la santé, le bonheur et le reste de ces abstractions illusoires auxquelles un monde frileux accordait tant de prix. À vingt ans, oui, mais non plus aujourd’hui que j’approchais du double. Il me fallait une meilleure raison que ça. Deux fois meilleure au moins. Meilleure deux fois que l’ambition légitime de diffuser mon œuvre au mieux, de la servir, la planter dans une terre grasse et l’arroser en masse et lui donner du soleil. Cette raison miraculeuse, qui doublerait l’ancien modèle, cette formule améliorée capable d’englober, de contenir les dimensions inflationnaires de mon cas de conscience, cette métaraison, je me fis fort de la trouver sur le chemin du rendez-vous avec Éric, mais il faut croire que je marchai trop vite car il achevait déjà sa seconde lecture que rien ne me venait encore. Alors, pris d’un soudain mordant dégoût, comprenant que j’allais dépouiller mon ami CGDR en son absence et me déshonorer du même élan et mettre ça, ce geste froid de carriériste avide, sur le dos de l’idéal artistique, je rétrogradai sans ralentir, je crus sentir cramer le caoutchouc de mon cœur élastique, grincer la machine en surchauffe, mais rien n’y parut cependant que j’embrayais sur le sujet de la chanson, soit CGDR lui-même, et je brossai un tel portrait du personnage, tandis que Vigneau jouait fin seul au pool, qu’Éric en perdit tout intérêt pour les textes qu’il déposa sur la table voisine sans me quitter des yeux, réclamant d’en savoir davantage.
Quelques semaines plus tard, quand CGDR l’alla voir avec son CD maison et trois brouillons jetés au Bic sur des napkins, il fut reçu à bras brûlants. En quelques nuits blanchies d’alchimie chansonnière, ces deux improbables compères accouchèrent d’un hit brillant sous toutes ses faces de furieux feux, un engin calibré au rasoir, plein d’énergie féroce et d’images excitantes, et c’est déjà pas évident à faire tout seul, mais à deux ça devient carrément rarissime, et du premier coup ça ne se voit pour ainsi dire jamais. J’étais soufflé, admiratif, envieux, sur le cul, toutes valeurs confondues mais deux oreilles sous mon sommeil. CGDR, à ma demande mendiante, se renseigna discrètement sur le sort de mes textes et m’informa l’automne suivant, fort embarrassé, que Lapointe n’en retiendrait aucun. Trop poétiques. Pourquoi il m’a pas rappelé ? Trop occupé. Pourquoi j’ai pas su le toucher?
Trop débranché.
J’ai revu Éric hier, cette nuit en fait, ce sept mars 2005, au même bar susdit pas loin d’ici, en plein Plateau, rue Rachel, ça s’appelle le Tap Room pour ceux que ça intéresse. Paraît que des gens se font tatouer sa face dans le dos. C’était écrit dans le journal et il trouvait ça très drôle. Anyway, je lui ai fait faire une ligne, il s’est écrasé au pool, pour me remercier, j’imagine, ou parce que les chanteurs ont la vie molle. Il était un morceau de la ville, et moi un autre, et futé serait celui qui adjoindrait deux pièces du puzzle immense sans savoir à quoi c’est censé, ultimement, ressembler.
Méditation à l'ère du numérique
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Adieu Christian, mes sympathies à tes proches et à la Tribu. Je t'ai lâché,
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DOCUMENT 3
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