Donc, quand j'ai eu fini de morigéner mon colosse de Bordeaux, il m'a passé sa cybermain dans ma cyberchevelure, m'assurant que tout va bien et que ça durera, après quoi je me suis essuyé les yeux puis, Canayen romantico-nordique, je suis reparti en canot volant dans les airs et les courants de l'Internet (c'est pas liquide, le web, c'est pas visible ni tangible, on n'y surfe pas, quelle expression stupide, on y vole, on y vole!) vers kekchose qui me toucherait le bout des doigts, peut-être, seulement ça, kekchose qui me ferait sentir la fraîche tandis que ma main traîne avec nonchalance par-dessus le rebord en écorce de bouleau, le rebord du canot.
J'ai trouvé ça, ou cela m'a trouvé. Retrouvé, rattrapé, replié, regonflé, replacé sous la cuisante ampoule qui flashe et vous torture et vous empêche de dormir quand c'est votre propre vie qui pose les questions et que vous ne disposez d'absolument aucune marge de négociation, pas le moindre espace où fuir, pas une seule pirouette qui ne soit connue des services secrets de votre propre sale vie privée, affectés à vous faire avouer vos fautes, voire à n'en confesser qu'une pour commencer, quitte à y rattacher les autres au fur et à mesure de l'interrogatoire obligatoire, jusqu'à ce que vous sachiez avouer les fautes des autres...
Ce Simon, il me met le moton. Il va être sept heures du matin et je ne puis songer à autre chose que secouer ce brave et tendre con. Mais pourquoi? Dans l'espoir qu'un peu de sa candeur tombe de ses poches dedans les miennes? Ou qu'au contraire un morceau de mon âge se liquéfie et l'éclabousse et le vernisse et le protège?
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