26.1.08

Un bateau dans une bouteille...

Pas souvent que je vous achale avec les cossins qui émaillent ma vie littéraire: un contrat par icitte, un article par-là, une émission entre les deux comme pour confectionner un sandwich aussi haut et aussi fier et aussi durable que la tour de Babel…

J’aime pas trop penser au fait que ça m’ennuie, tout ça, maintenant, et que je ris gentiment des auteurs qui usent du web pour annoncer leur camelote. J’aime pas trop y penser parce que je prends la mesure de mon usure. Hier, ces auteurs-là, hier encore, c’était moi : travaillant à durer avec férocité, craignant de périr avant d’avoir irrévocablement pissé aux contours du territoire. C’est bandant, de forger sa légende. Ensuite, on débande.

L’affaire dont je vous parlais ici sera diffusée le 5 février. J’étais très soûl et je ne garantis rien d’autre, en conséquence.

Par ailleurs, j’apprends à l’instant la parution de cette anthologie sur Montréal, signée Marie-Morgane Le Moël, au Mercure de France. On m’a mis au chaud entre Richler et de Coubertin ; Gabrielle Roy m’évente languide avec un grand plumeau.

Pas de farce : j’ignore quel texte on a choisi. Je ne suis que l’auteur.

8 commentaires:

Lumilla Farès a dit...

«C’est bandant, de forger sa légende. Ensuite, on débande.»


essais le même procédé mais pour les ''autres'' (société/peuple/groupe quelconque d'humains la/bref les caves :P)

On se rends vite compte que l'effet est inverse:

forger la légende d'un peuple on débande, puis ensuite on bande..

tu trouves pas? (en tout cas henry miller serait d'accord lui)

Mistral a dit...

Je suppose que ce vieux sweet boche serait d'accord avec toi, même si je ne pige goutte à ce que tu m'exposes: je le suppose parce que je sais qu'il se dirait en désaccord avec moi. He was a fucking liar, like all writers, but he was the greatest fucking liar of us all, et toute sa légende, tissée de fausse modestie partant de et revenant à LUI, prouve que j'ai raison, Simon.

Lumilla Farès a dit...

je m'informe
et jte reviens à ce sujet

Mistral a dit...

Tu t'informes? Dis-moi où, surtout, si c’est pas indiscret : je cherche depuis 1988 quelqu’un qui en sache plus long que moi sur HM. Je serais d’humeur grizzly, je t’offrirais de gager ta couille gauche contre la mienne que tu feras chou blanc, mais bon, tu as vingt ans, ta couille gauche vaut davantage que la mienne, en termes d’actuariat, et plus j’approche du jugement, moins je joue avec la justice naturelle, moins je crochis le droit organique…

gaétan a dit...

Vous auto-ploguer! Bah... personnellement c'est le battage publicitaire unanime autour d'un film ou d'un livre qui m'achale. Souvent dans ce temps-là, je m'abstiens et je laisse le temps au temps de me donner ou non raison.
Quant à la chose du 7 fév. j'avais en mémoire que / mais je ne savais pas quand. Maintenant je le sais.

Mistral a dit...

Ben non, justement, tu le sais pas, ou c'est moi qui pais dans le champ. J'écris le 5, tu dis le 7. Tu l'avais en mémoire? Ou t'es un saboteur du camp adverse (les écrivains pourris mais riches). Ou y a une reprise?

Héhé. Relève pas, je déconne.

Je m'auto-plogue pas, Gaétan. T'es un p'tit nouveau ici, toi, hein? Mets-toi a l'aise, y a de la plasticine dans le pot que tu vois sous la lampe chinoise, exprime ta créativitionnité jusque vers midi, ensuite lave-toi les mains et l'intervenante va venir te voir. Tu vas l'aimer, elle est super fine.

Non, je m'autoplogue pas, j'en ai tellement pus besoin ni envie, mais j'ai envie d'en avoir envie encore, je retournerais tout refaire, remonter cette échelle de Jacob, hostie que c'était cool et que c'est allé trop vite, trop facilement... Sniff...

Sauf qu'on m'a fait remarquer qu'il y a des gens qui s'intéressent a ces choses et que j'étais négligent de ne marquer aucuns repères, et je préfère me faire traiter de sodomite nécrophile batteur de femelles que d'écrivain négligent.

Le 5, Gaétan. Vingt heures. Bring your own beer.

Lumilla Farès a dit...

je suis tombé sur un truc sympa... HM parle justement au début du dernier chapitre (tropique du capricorne) :c'est plus fort que moi il faut que je cite:

«L'idée s'empara de moi, pendant que j'étais arrêté ainsi, que j'avais cessé de penser à elle; je ne pensais plus qu'à ce livre que j'écris maintenant, qui avait fini par devenir plus important qu'elle, que tout ce qui nous était arrivé. Ce livre sera-t-il la vérité, tout la vérité, rien que la vérité, et Dieu me soit en aide? Me replongeant dans la foule, je me débattais avec cette idée de «vérité». Depuis des années que j'essayais de raconter cette histoire, le problème de la vérité n'avait cessé de peser lourdement sur moi, comme un cauchemar. A maintes et maintes reprises, j'ai relaté à d'autres gens les circonstances de notre vie; j'ai toujours dit la vérité. Mais la vérité peut-être aussi mensonge. La vérité ne suffit pas. La vérité n'est que le noyau central d'un tout inépuisable. [...] Je savais, dans le fond de mon coeur, quelle voulait en fait se libérer de moi; seulement, j'étais bien trop couard pour l'admettre en moi-même. Mais quand je m'aperçus qu'elle pouvait se passer de moi, ne fût-ce que pour un temps limité, la vérité que j'avais essayé d'exclure, se mit à pousser et gagner en moi à une rapidité alarmante.»

en bref, voilà, voilà...
c'est pas wikipédia, mais c'est mieux que rien.

Mistral a dit...

Quel coup à me faire, comme ça, sans prévenir!

Tu me replonges aussi sec à vingt ans, je mange le Capricorne et ma vie change...

Le Cancer m'a instruit, mais le Capricorne est autant responsable de ce que j'ai fait dans la vie et comment je l'ai fait (écrire) que ma mère pour ma venue en ce monde. Et j'attends depuis vingt ans le bon moment pour le rouvrir. Merci d'avoir décidé que c'était maintenant. Sincèrement. Je vais le recommencer tantôt. Tu m'as jeté à l'eau et maintenant je nage, et j'en suis... Oh, bien des choses imprécises encore, mais le feeling est bon.