Emcée me l'a annoncé doucement hier midi, après l'avoir appris chez Sandra Gordon, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui et qui naquit la même année que lui.
Je n'ai pas dormi depuis. Rien à voir avec un bouleversement émotif, un choc, une douleur vive et soudaine. Tout le contraire, en fait. Je savais que je devrais laisser à la nouvelle le temps de me pénétrer, et à moi celui de l'absorber. La mesurer. L'interpréter. L'écrire. J'ai commandé de la coke sans le moindre désir, la première fois depuis des mois, au point que mon pusher me croyait mort ou en prison à force de ne plus recevoir mes appels. Sans le moindre désir, mais je m'installais pour un lent et long bout de temps, ce qu'il faudrait pour rassembler mes souvenirs et réfléchir et ressentir. On ne va pas dormir quand un ami vient de mourir. Pas avant l'épuisement des pensées.
Simon. J'ai relu toute notre correspondance, qui s'étend sur nombre d'années et prend plusieurs formes, des courriels et des chats, surtout. Me suis rappelé ainsi cent choses que j'avais oubliées. Qu'on avait faites, ou discutées, les deux en général. Et chaque archive me semblait propre à choisir pour publier ici un échantillon de ta voix. Sauf que c'est privé. C'est pas parce que t'es mort que je suis délié de notre accord tacite de confidentialité. Pas le jour de tes funérailles, anyway. Dans l'avenir, on avisera. On avisera. Dans l'avenir. Christ! Que ces concepts semblent creux et futiles aujourd'hui...
Alors quoi?
Alors ça. Autrefois, j'ai tâté du podcast. Ici, au Bunker, de manière expérimentale. Et le premier, je l'ai fait avec toi. On l'a diffusé. C'était public. On était plutôt contents du résultat. Et on l'y entend, ta voix, Kid, on l'y entend d'une façon qui fait mal maintenant.
Je l'exhume donc. En mémoire de toi, mon gars...
Simon. J'ai relu toute notre correspondance, qui s'étend sur nombre d'années et prend plusieurs formes, des courriels et des chats, surtout. Me suis rappelé ainsi cent choses que j'avais oubliées. Qu'on avait faites, ou discutées, les deux en général. Et chaque archive me semblait propre à choisir pour publier ici un échantillon de ta voix. Sauf que c'est privé. C'est pas parce que t'es mort que je suis délié de notre accord tacite de confidentialité. Pas le jour de tes funérailles, anyway. Dans l'avenir, on avisera. On avisera. Dans l'avenir. Christ! Que ces concepts semblent creux et futiles aujourd'hui...
Alors quoi?
Alors ça. Autrefois, j'ai tâté du podcast. Ici, au Bunker, de manière expérimentale. Et le premier, je l'ai fait avec toi. On l'a diffusé. C'était public. On était plutôt contents du résultat. Et on l'y entend, ta voix, Kid, on l'y entend d'une façon qui fait mal maintenant.
Je l'exhume donc. En mémoire de toi, mon gars...