3.7.02

D'ici, de mon bureau, j'embrasse tout mon minuscule et précieux univers. Ma vue, ma tévé, mon lit, mon frigidaire, ma bibliothèque et mon Kevin endormi sur le sofa dans un drap léger de coton propre, un micro-ventilo calculé pour lui flatter la couenne à l'air chaud charrié, ses derniers mots ont été merci de veiller sur moi et il s'en est allé dans la paix temporaire qu'il fréquente si peu.



On a bu sans abus. La visite de JC l'a troublé autant que moi, en un sens, en plusieurs. L'a obligé à se re-situer, se redéfinir, se redire ce qu'il est, cet homme et cet enfant, et, n'est-ce pas, l'un n'est pas la suite de l'autre avec une évidence aussi aveuglante qu'on l'aimerait croire.



En regard de la loi du silence qui règne dans ma famille, l'omertà sicilienne fait figure de note de service, au pire d'aimable consigne. Tout me crie de me taire sur mon fils et ce qui me remue et m'empêche de dormir ce soir. Je l'ai fait, me taire, toute ma vie en cette matière. Ma famille est-elle fière?

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