20.9.08
Juste en cas
19.9.08
Ça parle au diable
16.9.08
Il est pas gros lui non plus: juste un peu enrobé...
Un jardin (à l') intérieur
Je bois à ça, ainsi qu'à toi et ton Divin Crachat.
Là, si le miracle s'ébruite, il y aura foule sous ton balcon! :-)
Une Germaine Lauzon inouïe
Lecture-hommage bien particulière de la pièce de Michel Tremblay au Théâtre du Rideau Vert
Montréal, le 28 août 2008 — Le Théâtre du Rideau Vert célèbre les 40 ans de la création de la pièce Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay, en organisant une lecture publique pleine de surprises et d’originalité, un projet initié par l’animatrice Monique Giroux, bien connue pour son engagement envers la création et toutes les formes d’art d’expression française.
Plusieurs personnalités issues des milieux artistiques, culturels et médiatiques ont rêvé d’interpréter cette pièce de Michel Tremblay. Elles monteront sur les planches … et joueront le jeu! En tout, quinze femmes bien connues du public québécois seront réunies : Monique Giroux, Jocelyne Cazin, Diane Lemieux, Suzanne Lévesque, Marie-Christine Trottier, Ariane Moffat, Dominique Poirier, Nathalie Petrowski, Isabelle Maréchal, Marie-Élaine Thibert et plusieurs autres surprises! Grâce à l’idée originale de Monique Giroux, elles auront le plaisir d’interpréter les personnages de cette pièce et seront dirigées par Denise Filiatrault, directrice artistique du Théâtre du Rideau Vert, qui connaît parfaitement la pièce et l’univers de Tremblay, notamment pour avoir fait partie de la distribution originale de la pièce il y a 40 ans!
Seulement deux représentations de cette lecture-hommage auront lieu : le dimanche 9 novembre prochain à 16 h et 19 h 30. Les billets pour cet événement sont en vente au prix de 100 $, et sont disponibles directement au guichet du Théâtre du Rideau Vert, par Internet à l’adresse www.rideauvert.com ou par téléphone au (514) 844-1793. Les abonnés du Théâtre du Rideau Vert ont la priorité d’achat pour cet événement jusqu’au 15 septembre, date où les billets seront mis en vente au grand public. Les recettes de ces lectures aideront à soutenir les nombreuses activités du Théâtre du Rideau Vert, le plus vieux théâtre professionnel au pays, qui fête cette année ses 60 ans.
Rappelons que c’est le 28 août 1968, au Théâtre du Rideau Vert, que la pièce Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay, une œuvre marquante de la dramaturgie québécoise, a été présentée pour la première fois.
Oui. Monique Giroux en Germaine Lauzon. C'était pas son idée, c'est celle de Filiatrault, et Giroux a presque regretté d'avoir de l'initiative! Mais attendez: elle va être fantastique.
Et je rêve d'autres lectures de d'autres classiques sur les lieux de la première. Peut-être pas à cent piasses la pop, peut-être plus adapté aux bourses étudiantes.
14.9.08
Quand la pédagogie n'est pas une science, mais un humanisme
Bruno Roy, ayant pris connaissance du billet que j'ai signé plus haut et plus tôt aujourd'hui, m'adresse un courriel que j'ai demandé à publier, à titre exceptionnel, parce qu'il contient matière à réflexion, voire à inspiration pour ceux qui font le beau métier d'enseigner. Il m'y autorise et je l'en remercie de tout coeur.
C'est intégral, trucs personnels et tout: écrire une lettre, c'est vraiment comme baiser, y a des quickies sur le bord du bureau et des caresses sur vélin qui durent jusqu'à l'extinction des chandelles et le monde entre les deux, et parfois des préliminaires, parfois du cuddling, parfois fuck all that, tout dépend du message et du désir, de ce qu'on veut offrir et prendre.
Quand y a des préliminaires, faut montrer la scène au complet, sinon la pénétration décontextualisée opère un glissement de sens, et on n'a pas le temps de se mettre en oeuvre assez pour venir quand c'est le temps, le film est fini et y aura pas de rencontre. Je sais pas si la plupart des gens comprennent, ou sentent à tout le moins, comment un texte est bâti. Probablement pas plus que je sais ce qu'il y a derrière le gypse de mon bunker. À l'école, on apprend les notions de plans, d'exposition et de noeud et de conclusion, puis on analyse des poèmes, des chansons , des films, pour étudier leur mécanique. Mais un auteur aguerri comme Bruno ne fait plus rien de ça avant d'écrire une lettre: ce qu'il fait, il ne s'en aperçoit même pas, c'est structurer son texte à mesure qu'il s'élabore et s'assemble dans sa tête, quelques lignes à l'avance comme une émission en direct moins sept secondes, le temps pour le censeur de couper si quelqu'un dit Stéphane Dion ressemble à la bite de Chrétien quand il sort de l'eau froide, un peu aussi comme les différents angles de vue qui s'offrent au réalisateur en simultané, parmi lesquels il pige et choisit et compose une émission. Non, les gens savent pas, et nous ignorons qu'ils l'ignorent, d'où les Hymalayas d'incompréhension et de malentendus qui s'empilent et se bousculent.
Christian,
J'en ai encore des frissons. Le boomer que tu aimes est ému. Profondément. Touché jusqu'à l'os. J'ignorais ce que je représentais pour toi, alors que tu étais ti-cul dans ce collège où ce sont les profs qui faisaient la différence, non la pédagogie du milieu. Certes, tu me l'as déjà rappelé. Mais cette fois-ci, même si chez moi, le souvenir est réel mais vague, j'ai souvenir de t'avoir dit « Tiens ! On a le même nom... » Aujourd'hui, nous pratiquons le même métier, celui d'écrire. C'est comme si à l'époque, nous nous étions reconnus. Ainsi que tu le dis, tu « devais toujours envisager cet ours d'homme en contre plongée » Petite anecdote. J'ai longtemps fait des camps de vacances. Un jour, un campeur dont je me souviens du prénom, Gary, m'avait dit : « Ton visage est une forêt dans laquelle il y a un ours. » Voici que l'ours persiste dans la représentation qu'on se fait de moi. Ton texte dit que j'ai « le regard doux » de ceux « qui n'écoeurent pas ».
Lorsque j'enseignais, j'avais cette douce volonté de dire ce que je pensais en sachant parfaitement − à ta manière d'écrivain allais-je découvrir − que je soulevais des débats. Je provoquais mes élèves de 5e secondaire en partageant leur vivacité intellectuelle car, ils savaient d'instinct, comme ton premier contact avec moi, que mon dire n'avait rien de doctrinaire. Persuadés que mes élèves ne sont pas dupes, je me devais de ne pas faire semblant. C'est probablement ce que tu as deviné puisque, contrairement aux adultes qui savaient en profiter, je ne te rendais pas nerveux. Avec mes élèves, je ne négociais rien, je transmettais une vision des choses jamais neutre et qu'ils avaient droit de réfuter. J'ai toujours conçu mon enseignement comme une tâche de transmission de la culture. Tant au plan humain qu'au plan pédagogique, je me sentais responsable de cette transmission. Responsable et passionné. Aucun doute. Je n'ai jamais « anonné » mon cours. Par ailleurs, j'ai toujours été convaincu que le bon élève est celui qui est disposé à se laisser surprendre, à se laisser étonner, déjà disponible à ce qu'il veut devenir un jour. Permettre la découverte, voilà ce qui m'animait. Et qui, en fait, était la découverte de lui-même.
En lisant ce que tu m'as écrit, tu me rappelles qu'une dizaine d'élèves du Mont-Saint-Louis à qui j'ai enseigné ont publié principalement des recueils de poésie. Carle Coppens, Cynthia Girard, Sylvain Campeau, Frédérique Marleau pour ne nommer que ceux-là. Bien que je ne t'aie jamais enseigné et compte tenu de ce que tu m'as écrit aujourd'hui, je vais te considérer de la « gang » de mes anciens étudiants. Sache, toutefois, que c'est plus pour me glorifier que par reconnaissance.
Je veux te remercier d'avoir pris le temps de lire mon dernier bouquin « du boomer qui n'a rien de l'esprit haïssable qui corrompt toute histoire que cette engeance touche. »
Je t'embrasse.
Bruno
Y a des Boomers que j'haïs pas. Y en a même une couple que j'aime.
Je connais Bruno Roy depuis plus de trente ans. Comme j'en ai quarante-trois, on se figure aisément qu'à l'époque, je devais toujours envisager cet ours d'homme en contre-plongée. L'étrange est qu'il a peu changé. La barbe a blanchi, mais peu et depuis peu, et son pas est toujours souple et dynamique, son rire contagieux, son regard doux, sa carrure est toujours celle d'un gars qu'on n'écoeure pas.
Il enseignait au Collège Mont-Saint-Louis, aux élèves plus âgés qui portaient des vestons bleus. Le mien était vert. Mais j'avais su qu'il avait publié un livre. Sur la chanson québécoise. Je l'ai lu, mais le sujet ne m'intéressait pas plus qu'aujourd'hui. Ce qui m'intéressait, c'était le livre comme livre, et l'homme en chair et en os qui l'avait publié, que je voyais chaque jour à la cafétéria au milieu de ses étudiants qui l'adoraient, ce type, cet écrivain.
Je me suis mis à lui tourner autour. Treize ans, seul vert dans un bouquet de bleus qui me poussaient du coude, essayant d'accrocher son regard, comme s'il avait pu ne pas me voir.
Ça a pris du temps, je ne sais pas combien au juste, ni même vaguement, le temps ne passait pas au même rythme en 1978, en tout cas pas pour moi. Mais un jour il s'est présenté un moment, une percée, les grands se sont dispersés en même temps, sauf deux ou trois, et à celui qui allait lui parler il a fait signe d'attendre une minute sans me quitter des yeux, je crois qu'il m'a dit: «Bonjour. Comment tu t'appelles?»
Je lui ai tendu la main, hardi: «Christian Roy, Monsieur.»
Il a souri. «Tiens! On a le même nom...»
«Je sais! J'ai votre livre...»
Je fouillais dans mon sac, je trouvais rien, il attendait, c'était un pédagogue dont émanait chaleur et sécurité, je me souviens m'être calmé juste comme ça, et d'avoir été surpris: les adultes me rendaient nerveux, le savaient et en profitaient.
Bruno est un ami très cher depuis vingt ans. Il n'a pas semblé stupéfait de me retrouver, juste ravi, quand j'ai publié Vamp et qu'à son tour il levait les yeux pour me regarder, comme s'il savait que j'arriverais quand je serais grand. Et notre relation est passée sans heurt aucun de mon enfance à notre amitié d'hommes où j'ai moi aussi parfois des choses à lui apporter.
Il vient de publier un bouquin fascinant et très beau sur l'Osstidcho (Bruno Roy, L’Osstidcho ou le désordre libérateur, XYZ Éditeur, 2008, 200 p.), un bouquin de Boomer qui n'a rien de l'esprit haïssable qui corrompt toute histoire que cette engeance touche. Bruno Roy était un «orphelin de Duplessis», il est peut-être le seul à avoir pu s'arracher à la misère intellectuelle et physique et aux séquelles psychologiques incapacitantes, ce pour quoi il a parlé pour eux tous des années durant, et je crois qu'ils seront toujours sa tribu de référence, pas la génération entière comme pour les autres. Je ne l'ai même jamais entendu dire grande noirceur, je n'ai jamais entendu un poncif sortir de sa bouche, jamais lu un lieu commun sous sa plume. Pour ça que ce livre est digeste pour nous, puis passionnant, il l'a écrit pour transmettre la mémoire et expliquer, mais ils disent tous ça et finissent par se flatter la bedaine en évoquant Woodstock, sauf que lui, ben, il le fait.
Longtemps que j'ai pas recommandé un livre ici, et un auteur. Monique Giroux le recevait en mai à Radio-Canada: l'entretien est là.
Un de ces cinq épices, je parlerai d'un autre de ces jeunes vieillards magnifiques près de mon coeur, ces gars qui ne vous bassinent pas avec la révolution tranquille qui n'a jamais eu lieu, ces hommes libres dans le brouillard de la raison. Il s'appelle Daniel Pinard. J'ai pas assez d'essence pour me rendre jusqu'au bout, je remets à plus tard. À sa prochaine laryngite, comme ça je pourrai en placer une.
MM
Me reste à consigner quelque chose ici, parce que j'ai réalisé que plusieurs, moins au fait de nos bibliographies, sont tentés d'assimiler notre petite opération d'hier (nous en menons quatre ou cinq par année, rien de forçant) à une solidarité entre refusés de Moebius.
Éric McComber a dirigé le numéro 109 de la revue. Thème: Défaillances. Gom y a participé. Moi itou. Le monde est petit, pareil, cibole, Ouahaha.
Mac a été l'auteur vedette des éditions Triptyque, qui publient Moebius, pendant quasiment trois quarts d'heure avant qu'il ne s'écoeure et ne commence à ressembler à un kodiak réveillé par des scouts le 15 janvier. J'exagère, va sans dire, pour l'effet, dans les faits il est resté presque toute l'après-midi. Bon, il est resté un ou deux ans, je sais pas, demandez-y, anyway il les faisait freaker et eux lui, il leur faisait peur mais pas pour ce qu'on a pu laisser supposer, car il est doux et réfléchi, il crie pas, en tout cas je l'ai jamais entendu, mais il te regarde au fond des yeux et tu sens la vibration du moulin réflexif se transmettre au sol jusqu'à toi, son corps se fatigue invariablement avant son esprit, et si on le connaît peu, on peut éprouver l'inquiétude d'être en train de débiter des sottises et le désir de percer le secret de cette barbe qui dissimule un sourire amusé indulgent ou une moue de mépris méritée s'il sourit dans sa barbe, allez savoir, ces barbudos sont tous des communistes, on n'en sait pas davantage.
J'ai, cependant, publié dans onze numéros de la revue au fil des ans (Fontes, poèmes et chansons, est également paru chez Triptyque). Moebius existe depuis 1977. Et j'en viens à la réponse à la question que m'adressait Swan. Elle a été bonne fille, et patiente, et j'ai promis. Qu'est-ce que la mafia Moebius?
13.9.08
Le vrai grand leader
Droper les gants, duel, dystopie
Avec la mémoire du monde nowadays, on peut générer une anthologie toute fraîche une fois par mois, et deux magazines seraient en masse, en même temps qu'un minimum (faut qu'ils se contredisent, faut qu'ils s'ostinent, faut que la liberté de presse et le congrès des points de vue soient préservés contre toute atteinte par la tyrannie, et la grand-mère de l'anonyme est un être humain, et il ressemble à Rambo comme un Lhasa Apso à un pitbull).
Feeling en mode anthologique, et feeling de rigoler mais sérieux pareil, faque je me repasse des affaires que j'aime.
Extrait de L'orage, Gomeux, 31 août 2008
En beau joualvert contre ces petits mongols donc, qui ont pris gout aux discours, qui vomissent leur amnésie partout où on leur en donne la chance, qui travaillent en construction mais qui détestent leur syndicat, qui plutôt que de demander plus d'argent à leurs serfs, chialent sur le montant que le gouvernement leur prends à chaque paie. Oui, on paye des taxes, mais bout de crisse, si on était moins schizo, plus debout, chez nous! ben crisse, y aurait moyen d'avoir des services équivalent aux taxes qu'on paie.
En esti contre ces grandes gueules qui dans le vestiaire avant la game de hockey libre à Brossard, chialent contre la police en jeans trop mounounes contre les nèyes pis qui braillent quand tu leurs snap la puck dessus, enwouèlle, drop les tes gants, le mongol, chu là!
Et c'est vrai. Il est là. C'est rendu rather rare.
La Malice veut jouer dur
Pas besoin de Google. Je connais Mélanie. Épaisse. Y a pas grand chose que tu sais que j'ignore. Fuck off, babe, I'm just warming up.
Alternatives
Enfin, c'est à ça que sert l'expérience et ce qu'il faut bien appeler la jarnigouène: un ti-cul anonyme nous fait suer moins longtemps parce qu'on sait le faire sortir plus vite de son terrier. Celui-là, il s'appelle Charles Quimper. Oui, oui, le sale qui m'enjoint de dégager pour lui laisser la place littéraire, la bibitte qui promet de m'ouvrir la gorge et qui déclare être l'avenir.
Ça vaut la peine d'aller jeter un oeil sur l'avenir.
Vous avais dit de me le laisser.
E=m+a divisé par moi
E=mc2
Là, j'avais envie de rire avant d'aller me coucher, aussi ne vais-je le lire qu'une fois. Et je le reproduis ici pour le bénéfice de ceux qui aiment l'algèbre de la libre pensée et marcher debout autrement que par hasard comme des singes. Les hommes marchent debout tout le temps. C'est ce qui les distingue, avec le pouce opposé aux autres doigts, et ce n'est pas une raison pour se l'enfoncer dans le cul: il sert à mieux empoigner une bouteille.
Voilà. Tout ce qui suit est de Mac.
Ah… C'est navrant. Je suis toujours étonné de constater la mollesse intellectuelle des moralistes. C'est à ça que sont parvenus les Faucons de l'école de Léo Strauss. Terrifier la termitière à un point tel que tout ce qui finit par sortir des gosiers est une sorte de cri primal et désarticulé qu'on est tenu de prendre en compte sous peine d'être qualifié de brute insensible.
Mathématiquement, les Martinais de ce genre nous forcent à discuter d'équations qu'ils posent à peu près comme ceci :
Pomme = chinois = tomate + astéroïde
Profit - pomme = poulet
Tomate + astéroïde - poulet / transport en commun < ou = à Averell Harriman
D'où : Tomate / plus-value = usufruit de la plote de sa mère
D'où on conclut que :
Pomme + art = gaspillage
Pomme = 0
Ergo :
Art = gaspillage
D'où :
Achetons des hélicoptères de combat montés de tourelles à Gatling 600 balles par minute (y a des petites fillettes qu'on empêche d'aller à l'école).
On fait trois émissions, une bourge pour Téléquébec/Arte, une moyenne pour RC/TF1, pis une morone pour TVA/M6. Le but : filmer des experts en train de répéter l'équation sur fond musical, et afficher 500 fois la conclusion :
ART = GASPILLAGE.
Qui osera revenir là-dessus ensuite, par exemple, en voulant quantifier la valeur « pomme ». Tu vas parler à qui ? Tu vas partir un blog. Tu vas imprimer un samizdat. Tu vas écoeurer tes blondes avec ça.
Naaah.
Reste plus qu'à se positionner pour ou contre le gaspillage. Le poncif est enfoncé. Les pas sont imposés par la musique, et par le patron de la salle de danse. T'aimes pas ? Flingue-toi. On entend plus que ça, anyway, dans le mix. Les tambours. Ça a remplacé le bruit des bottes. Dansez sur le beat, c'est la machine qui compte le temps. Bah, bah, bah, bah, bah, bah, bah, bah…
Meuuh… Meuuuh… Tazez-moi, je m'ennuie ! Meuuuh… meuh… attachez-moi une couille au plafond par un crochet rouillé… Bah, bah, bah, bah, bah, bah, bah, bah… And the beat goes on. In ingles.
Publier, effacer: update
Mais non. Il n'y en a pas, de cadre moral pour ce que je voudrais pouvoir parfois, et il y a tant de raisons pour n'en souffler mot, ne serait-ce que parce qu'on me reprocherait someday somewhere d'avoir même un instant souhaité pouvoir déroger à une éthique nette. Ceux qui blasteraient le plus ne seraient pas les petits ennemis ordinaires, les anonymes châtrés qui sèment des haikus en anglais de cul aux vents douteux de la sphère; ce serait les gens qui comptent sur moi, les honnêtes et les gentils, ceux-là qui pensent avant de sauter dans le feu, le temps de s'assurer d'une ligne de conduite cohérente, et puis qui sautent: ceux qui sortiront de là, de l'épreuve du feu, et qui se plaindront de l'avoir tentée, qui viendront me demander des comptes parce que mon exemple les y aurait poussés, je veux pouvoir sans regret les repousser dans le charcoal et passer mon chemin sans pisser dessus pour les éteindre, et aller jaser avec ceux qui auront bravé le bûcher pour leurs propres motifs moraux. Ceux-là, s'ils fument toujours un peu, je leur pisserai dessus de bon coeur.
Publier, effacer: update. Je ne veux plus que ça arrive, que je publie pour effacer ensuite, mais je suis trop incertain de mon jugement, temporairement, pour le promettre. Par contre, je vais annoncer tout de suite le sujet de deux prochains billets, ça me servira d'ancrage le temps que je me (re)dresse, et cela, je ne l'effacerai pas.
Je vais parler de Monique Giroux et d'un projet inouï qu'elle a mis en branle. Inouï, c'est le mot.
Et je vais recenser les suites de notre chaîne de bureaux blogués (sur trois générations de tag, gros max, après ça devient exponentiellement on-s'en-crisse), dont je m'excusais à l'avance auprès de mes tagués pour l'importunité, et qui a viré en gros trip de fun noir pour tous les tribaux.
11.9.08
Suite Office
Grâce à son affection et son Kodak, voici mon bureau: Ceci est mon bureau livré pour vous, assisez-vous pas su'l bord ya pas de pattes.
Bon, euh, tout ça, c'est la faute à Dominic Arpin, via Patrick Dion, et maintenant je dois transmettre ma contagion, on va m'en vouloir autant que j'en veux à Pat astheure, faque j'ai mis les adresses de cinq amis dans mon chapeau et je vais tirer cinq noms au hasard...
Aah! Fuck it! Je ferme les yeux pour être fair, je glisse à terre!
Le premier sera Mac. Son bureau risque d'en surprendre plusieurs.
Ensuite de ça, Gaétan Bouchard.
Ivan le Terrible.
Gomeux.
Le dessert viendra de Belgique: Philo a grand besoin de se défouler un peu.
10.9.08
FatFace $ PinHead
Celle des Bleus est insultante à hurler, tous ces ministres attablés autour du Premier dans une cuisine, ânonnant une saynette presque aussi fausse et irritante qu'un épisode de Virginie.
Celle des Rouges fait mon affaire: simultanément, j'ai cessé de recevoir ce flot de courriels idiots m'accusant de cryptoconservatisme assoiffé de sang , situé vers l'occident de l'extrême-droite. Aussitôt que le monde a commencé à voir Dion jaillir de la tévé comme un Jack-in-the-box au cou articulé par un spring lousse, aussitôt que le monde a vu la grotesque face de Denis Coderre gueuler en gros plan et faire peur aux enfants à l'heure du souper, le monde semble avoir perdu l'envie de m'ostiner sur mon désir de statu quo. Y en a qui disent que l'apparence est un facteur trivial et superficiel en matière démocratique. Moi, je dis que je veux pas voir ces gueules d'ordures, lire l'ambition, la duplicité ou la couardise dans leurs yeux faux, cinq ans durant au Téléjournal.
9.9.08
La Tribu
On entre sans l'avoir demandé, on n'en sort plus jamais, même pas mort, en ce sens la Mafia est plus souple.
Un de mes deux ou trois amis les plus chers a rompu les ponts avec moi récemment, il se peut que nous n'échangieons plus jamais un seul mot, pourtant il fait toujours partie de la Tribu, tout comme moi, il le sait et on n'a même pas besoin d'en parler. Parce que c'est un état d'esprit, pas un club Kiwanis, et que parmi les idiosyncrasies qui nous rassemblent tous, la plus singulière n'est pas l'égo monstrueux, c'est la capacité d'en faire abstraction entre nous, dans le cercle tribal, le temps de relaxer en sachant qu'on n'aura pas à faire la classe ou à protéger notre substance des parasites aux dents longues et aux échines torses. Un espace virtuel et moral où le coeur peut parler sans danger, l'esprit jouter pour le pur plaisir, l'amitié s'épanouir. Des fois, aussi, on fait griller des guimauves et venir des danseuses.
8.9.08
Quizztoire Littéraire
Réponse: Moi.
Question: Le saviez-vous?
Réponse: Moi non plus.
Adorable Mélanie Vincelette.
7.9.08
Sandra Gordon, the original: La dernière beatnik
C'est le temps d'aller faire une virée à LA COUR À SCRAP.
Suppression
Je n'ai pas d'explications à fournir encore. Rien de ceci ne me ressemble. Les psychotropes m'ont souvent versé un supplément d'audace dans les veines, mais ils n'avaient jamais eu d'incidence sur mon jugement stratégique, encore moins littéraire. Ce n'est plus le cas. Me reste à m'observer, m'épier, m'écouter, découvrir si ces occurrences relèvent d'une mutation de mes vues, d'une faille physique, d'un défaut d'adaptation aux réalités nouvelles de mon âge, ou simplement, et ce serait terrible, d'un relâchement éthique lié à une seconde perte de foi. Ce serait, assurément, un cul-de-sac.
En attendant, je retire le billet bien vitriolique que j'ai publié cette nuit. Le relisant, je n'ai pu lui trouver aucune justification, sinon qu'il me défoulait; j'y ai bien mis trois ou quatre heures. Sauf que le type en cause y était accablé pour rien, rien d'autre que le fait qu'il me rend malade, mais ça n'a jamais été une raison suffisante à mes yeux pour s'en prendre à quelqu'un. Je ne comprends pas ce à quoi j'ai pensé.
Alors voilà. L'occasion se représentera, et je lui enfoncerai des mots-clous dans les nerfs, mais pas comme ça, pas pour rien, pas parce que je suis en guerre avec Bigras qui lui m'a fait quelque chose.
Je poste ceci pour ceux qui l'ont lu, le billet évaporé, pas pour exciter la curiosité des autres. Ceux qui l'ont lu ont le droit de savoir pourquoi il n'y est plus.
6.9.08
Geste de réparation: la suite
Mais je m'en souviens, astheure, c'est mon chien qui a mangé mon devoir. Non, c'est mon devoir qui a mangé mon chien. J'ai raté le dernier métro. Ma grand-mère était malade. Y en restait pus, de disques, chez HMV quand chu arrivé, y étaient toute vendus. J'ai pris un taxi jusque chez Véronique pour qu'elle t'achemine ma part, tsé, mais son butler a dit qu'elle était au Bistro à Jojo en train de caler des shooters la tête en arrière.
Fait que je suis un peu désemparé. Où t'envoyer réparation, Nathalie Simard? Prends-tu PayPal?
Geste de réparation
Vous avez réparé, vous? Moi, ça m'est complètement sorti de l'idée.
En lisant ça, j'en voulais moins à la journaliste pour son truc avec Bigras. Ouais, ça peut toujours être pire, mais parfois pire c'est bien. Et ça c'est tellement pire que tout, I mean gênant et gras de stuff glissant dégueulasse, vous savez ce que je veux dire, y a pas de mots, anyway je file mieux. Enfin, pas pire.
Hhhmmmmpppff...
C'était une réelle souffrance
Aujourd'hui ils sont tous morts, mais si je savais où on a dompé leurs os, j'irais pisser dessus. Pas très sain, j'en conviens, et qui ne réglerait rien.
Le but de mon petit sketch tout à l'heure, et de ceci qui le suit, c'est d'essayer de vous faire voir que le net, les blogs, les agglutinations de commentaires autour de forums, c'est la même calice d'affaire. C'est pas forcé d'être ça, mais la gravité joue, tout nous y incite, et je sais que vous changerez pas, vous les intelligents que je connais, je sais que je suis aspiré aussi par ma faiblesse et ma paresse, mais il y a une chose dont je sais que je pourrai toujours la dénoncer: la pédanterie de tous les crottés qui se pensent plus smattes que les Belles-Soeurs parce qu'ils végètent sur le Net au lieu d'un balcon du Plateau en mil-neuf-cent soixante et quelque. Frenchie n'est pas mort, ni Edward, ni Hélène chépaki, et nous sommes tous des Belles-Soeurs astheure. Étouffons-nous avec nos timbres Gold Star.
Médame Proooouuulx?
Médame Proooouuulx?
Oui, Fernande, vous êtes en ondes.
Méda...
Fernande, pourriez-vous fermer votre radio? Vous comprenez, ça cause des réverb...
Médame Proooouuulx?
Fernande, allez tourner le piton de votre radio et revenez prendre le téléphone, on vous attend, on va se parler.
Mé...
FERNANDE!
...
Bon, c'est rentré dans les ordres, alors qu'est-ce qui serait votre problème ma belle Fernande? Un beau coin, Saint-Liboire. Je suis passée par-là, dans le cadre d'une tournée, et, euh, c'est le plus beau coin du Québec, peut-être. Avec mon imprésario. Une tournée. On n'a pas pu rester pour visiter, malheureusement. On allait, euh, négocier un important contrat, ahh, mais j'en ai déjà trop dit, ça ne s'est pas fait, vous savez ce que c'est le show-business, vous lisez le Télé-Radio-Monde, imprimé par Monsieur Pierre Péladeau, un homme délicieux en passant, très propre sur lui et impressionnant comme Canadien-Français avec de l'argent, ce qui me fait penser j'allais oublier mesdames Danielle Ouimet sera avec nous vendredi!
Médame Proooouuulx?
Huh?
M...
Il faut savoir se faire respecter comme artiste, c'est Jean Lalonde qui m'a appris ça, Monsieur Jean Lalonde, hein mesdames? Le dernier des vrais crooners avec Fernand Robidoux. En tout cas chers auditeurs vous ne direz pas que je ne vous aime pas, à vous parler comme ça en confidence, et qui ne se souvient pas de Madame Alys Roby? Nous sommes avec Fernande, de Saint-Nazaire!
Saint-Liboire. Médame Proooouuulx?
Oui.
C'est pas vrai, hein, que Michel Louvain c't'une tap...
Non, non, non, Fernande. Je comprends votre question, il y a toujours des langues sales dans la colonie artistique comme dans le Plateau Mont-Royal, on sait comment c'est, quand quelqu'un réussit, d'autres veulent le salir, et Michel Louvain est certainement, euh, une de nos plus grandes, un artiste le plus grand qu'on a eu, et rappelez-vous qu'Elvis a eu à tourner le dos aux mêmes choses que vous dites pas, et j'en passe, c'est justement le genre de potinance malveillage qu'on essaie d'enrudiquer ici à CKVL grâce aux frères Teitelman qui sont bien bons pour nous autres, oh, je vois qu'on a un autre appel, tout de suite après l'important message du docteur David Azoulay on passe à un autre appel, Radio-Sexe avec Huguette Proulx, le numéro est...
Médame Proooouuulx?
Ce que j'ai lu de mieux cette semaine
Faut être prudent quand on baragouine avec de la nitroglycérine entre les dents…
La fin gâcherait tout, avec ces rimes en bouscueil de petite fille, si elles ne venaient confirmer ce que la grande nous expose au début. Je le ferais lire à mes étudiants en littérature si j'étais assez cave pour être prof. J'aurais voulu qu'on me le fasse lire, dans le temps, mais ce genre de texte n'existait pas. Les filles n'écrivaient pas avec cette paix en 1985.
C'est tordant, tout le monde s'en crisse
Pis, Danny, t'aimes-tu ça, te faire fourrer? Comment ça s'est fini ta poursuite contre la radio pour perte de Canadian Tire?
On m'achale depuis des années pour savoir ce qui m'a ôté le goût d'écrire des chansons. J'ai jamais rien dit hors du privé, je trouvais que ça manquerait de dignité, mais y a du monde qui comptent là-dessus, la dignité et le travail d'autrui, et qui ne perdent pas une minute de sommeil à l'idée de coller leur ventouse à la source comme des hosties de maringouins, et vient un temps où faut un coup sec de tapette, héhé.
Ben voilà: ceux qui voulaient tant le savoir, vous le savez astheure. Allez vous faire tatouer la face d'Éric Lapointe dans le bas du dos pis crissez-moi patience. Je sais que ça paraît pas comme ça, mais je suis de mauvaise humeur.
Dans le blanc des yeux
Comment osez-vous enregistrer mes mots sans me faire le courtoisie d'un coup de fil? Légalement, rien ne s'y oppose, mais moi je m'y oppose, et je vais devoir rappeler qu'il est des lois qui ont précédence.
Allez à Londres faire du cinéma avec Bigras et ne vous faites pas valoir avec mes mots de mon vivant sans m'en parler avant!
Sale picouille de fond de bar-salon, faut être effrontée en tabarnak, je pense que je commencerais quasiment à me fâcher.
V'là Bigras qui recommence
Un moment donné, il avait annoncé sa retraite, mais on sait ce que ça veut dire: Plume a toffé six jours, Leloup six ans, Ferland six semaines, Bigras soixante secondes. Mais dans le cas de Dan, ça m'a suffi pour fermer ma gueule, en public: je me suis dit il a d'autres intérêts, il se tiraille avec des durs luisants sur le ring et sous la caméra, il aide des jeunes au refuge et dans les pubs de St-Hub et à Télé-Québec, il écrit même ses propres trucs astheure, il a plus besoin de faire accroire qu'il a écrit les miens.
Ben non. Le v'là reparti. Seize ans qu'il use du verbe écrire au lieu de composer pour parler des chansons qu'on a créées ensemble, moi les mots, lui la mélodie. Vous trouverez peut-être que j'ai la peau trop sensible. Je vous emmerde.
Dans cet entretien, il ressort son poncif de zones communes, en parlant de Renée Martel. À l'époque, dans toutes les gazettes et les tivis, il nous décrivait comme partageant des zones d'ombre communes. Il voulait dire que ce que j'ai écrit est à lui. De lui, tant qu'à y être. Le mec a de la misère à écrire sa liste d'épicerie et il sous-entend que mes vers sortent un peu de son cul. C'est écoeurant.
J'aurais pas détesté qu'on me consulte avant de reprendre Soirs de Scotch, avec Renée Martel ou qui que ce soit. Mais je viens de l'apprendre par le journal, et je vais brasser de la marde.
Gros crisse de sale.
Les nerfs, la blogosphère
J'adore les Conservateurs. Leur programme comprend le rétablissement de la peine de mort, dont tous les sondages depuis 25 ans indiquent que les Canadiens la réclament en majorité, pourtant même sous Mulroney, quand le Parlement était à eux, ils n'ont pas osé l'appliquer. Même chose pour l'avortement, même chose pour tout. Laissez-les jouer aux cowboys et aux Indiens, aux Démocrates et aux Républicains: ils sont tellement honnêtes pour la plupart qu'ils ne songent même pas à piller le Trésor public. Cela vient après le second mandat, pour eux. Les Libéraux ne songent qu'à ça, à force de gouverner toujours depuis 130 ans.
Harper donne des candys à l'Ouest, des candys à l'est, il fait une crisse de bonne job et il est moins révoltant à regarder pendant quatre ans aux nouvelles de six heures que l'autre flagelle.
Garde du corps
On l'a pris gay, pour plus de sûreté.
4.9.08
Trop beau pour être vrai. Sort of.
Je l'ai dit, les flics sont venus hier matin tôt sur appel d'un voisin excédé, ils sont entrés, ont enquêté, ont failli l'arrêter, ont accepté de la laisser partir à condition qu'elle parte et ne revienne pas. C'était prévisible: j'avais réussi avec peine il y a six semaines à le lui éviter, en dissuadant les gens d'ici de la faire expulser, mais je les ai vus pâlir quand elle est arrivée l'autre soir.
Eh ben, je finissais de polir mon billet quand on a frappé à la porte et j'ai ouvert et vous devinez le reste, j'ai refermé, abasourdi, j'ai dit tu dois filer, ils vont rappeler leur 911 et ce coup-ci tu dors au poste, mais elle n'entendait pas, occupée à gémir que je suis censé être un altruiste, a siffler pitié, j'ai essayé une dernière fois de lui faire comprendre a travers la porte que c'était justement pour ça que je lui recommandais de prendre de l'avance, on n'est pas dans une bourgade de province ici, quand les flics te disent de te faire oublier, tu déménages, mais c'était comme chaque fois que je lui ai parlé d'expérience, elle est persuadée que le monde est un théâtre d'ombres et de guignols pour son amusement, un film avec des monstres en celluloid, ou la police fait semblant de jouer la police, le Hells est un acteur déguisé en Hells, l'écrivain est un fat ignorant qui n'en sait pas plus qu'elle seulement parce qu'il a gagné au loto de l'édition douze fois en vingt ans alors qu'elle est bloquée page 30 de son premier manuscrit, l'université vaut un abonnement au Nautilus, la psycho est une science et son con n'enverra pas de conséquences vers sa tête et son coeur juste parce qu'il est moderne, et oh, bordel, je vous épargne le reste, que je sais par coeur même si j'ai pas entendu un mot de plus, le disque est usé, anyway, je sais que c'est inconcevable, même moi j'y crois pas, mais elle tape comme une sourde dans la porte au même rythme que je tape ces mots, et soudain les hurlements du chien et les plaintes de la scie se mêlent en un parfait son blanc, lénifiant, insonorisant...
C'est Mac qui écrivait pas plus tard que le premier septembre (il permettra que je le cite): Uhm… Il est vrai que, si vous me permettez de m'auto-citer, « ça peut toujours être pire. » Ne jamais oublier ça… Tout peut toujours être pire. Pas besoin de 100 giga de mémoire pour se rappeler de ça.
J'avais trouvé ça spirituel, viril et prophétique comme il convient à l'écrivain de l'être quand il transforme ses aléas en matière littéraire, mais ça me chicotait, j'avais pas réalisé que j'ai commis une métaphore avec le sol qui s'ouvre sous vos baskets quand vous pensez avoir touché le fond, ça vient juste de me revenir, je me rappelle pas encore dans quel livre, ça fait un bail, mais bon, ce qui me buzzait autour du crâne comme une mouche merdière invisible, c'était ce sentiment effrayant que Mac avait raison, sur toute la ligne, sauf le bout qui se rit des gens qui l'oublient, héhé.
Je me marre maintenant, je ris de moi et de cette vie avec de grands sursauts de bedaine, la tension sort, je pense au fameux acronyme anonyme que Mac et moi nous sommes amusés a forger puis a répandre au temps des fêtes sur la blogosphère comme des Santa Claus hilares et seuls: LYES. LYES. LYES. La Yeule En Sang. A force de rire tellement...
L'usure d'une force de la nature
There's some guy using an electric saw out there, not a pleasing sound at all usually, but the stinking dog still manages to screech worst. Either kill it or kill me, please.
When the moon hits your eye like a big pizza pie, je bidouille.
Si on vous répète que je suis le pionnier du blog littéraire au Québec, rappelez-vous que sans elle, venue avant moi, j'en serais toujours à graver quelques rimettes farouches à la pointe du canif sur la surface cathodique d'un moniteur à Off, tout en parcourant les touches du clavier de mon oeil impatient, louche et gauche, cherchant le piton pour Fiat Lux!
Mais enfin, j'étais doué pour la chose, et quoique impatient je n'arrêtais jamais: c'est ce qu'elle m'apprit en premier, que l'ordi c'est ainsi, que Capri c'est fini, qu'il faut se buter comme un âne aux problèmes et se résoudre à en voir surgir deux pour chacun qu'on résout, mais qu'on finit par aboutir, si on est taillé dans cette étoffe qui préfère se salir sans sortir des balises et s'user en polissant du code HTML jusqu'aux palpitations de l'aube. Bidouiller, c'est ça, et ça fait un bien fou quand on vient de rompre enfin avec la folie de son amour, qu'on veut marquer le jour d'une pierre wysiwyg, une pierre tombale, une borne romaine, une garnotte à slingshot, un galet pour lapider le temps perdu et s'éloigner soulagé dans l'autre direction.
Bidouiller des onze, douze heures, après un temps, quand il vous en fallait dix avant, c'est vous démontrer à vous-même que si le souffle est court et le désir moins ardent (qu'avant), vous n'en poursuivez pas moins l'ascension et la traversée des alpages, pétant au passage quand vous croisez les bêlants génies qui vous y enverraient paître si vous leur présentiez un miroir juste après leur avoir dessiné un mouton.
Enfin, j'espère que le nouveau design ne vous déplaît pas trop. Moi, je sais pas, j'ai pus les yeux en face des trous.
Hearts will play
tippy-tippy-tay,
tippy-tippy-tay
Like a gay tarantella...
3.9.08
2.9.08
Un vers dans l'Apple, ma clique et les claques
Is equal to the love you make...
The End, Abbey Road, The Beatles ( Lennon/McCartney, comme si Lennon pouvait écrire un si beau vers), Apple Records, 1969.
+++
C'est ça, Patrick, merci ben gros, astheure on va avoir tous les obsédés par la clique du Plateau sur le dos, vont crier à la concussion, gémir qu'on prévarique, grattons-nous le dos car ça nous pique...
Héhé. Thanks, man. Suis touché.
J'ai lu quelque part, j'oublie où, qu'une portion de la gens carnetis profitait du 31 août pour ploguer cinq blogs cools récemment découverts, ou cinq qu'on ne fréquenterait pas avec assiduité parce qu'ils sont éloignés de nos préoccupations mais auxquels on reconnaît des qualités qui les distinguent.
Touché, disais-je, donc débiteur: j'ai une créance karmique envers la blogoboule. J'ai passé la nuit, ça s'est adonné ainsi, à labourer à travers des sites pourris de qualités mais qui me faisaient fort chier, et j'ai pas envie d'en parler pantoute, mais ma liste de marque-pages contient aussi de chouettes trouvailles, à peu près cinq, so let's (blog)roll: je ne vais pas élaborer maintenant sur mes raisons parce qu'il me reste dix minutes gros max avant de m'effoirer comateux sur le clavier.
1. Simplement: un récent billet, magistral, voit Mars péter la gueule à Février...
2. HoaxBuster: Who you gonna call? Où l'on voit que l'existence des légendes urbaines n'est pas une légende urbaine.
3. Wired: beaucoup de stock, dont des blogs captivants, pour la tête d'ampoule qui a tout sauf un lien vers Literotica.
4. WaybackMachine: un insondable cimetière muséal de l'internet, dont les blogs morts et déterrés.
Faut que j'aille me coucher...
31.8.08
Boucle bouclée, cerise ardente sur un sundae fondant
Y a que l'exposé de Meth qui n'a pas trouvé grâce aux yeux du rédac-chef de Liberté au Canada. C'est savoureux en sacrement, surtout pour ceux qui la connaissent: elle pond un papier tout en nuances et en retenue, et on lui refuse le crachoir pour cause d'attaques ad hominem. Ils savent pas ce qu'est une attaque ad hominem tant qu'ils l'ont pas rencontrée, héhé: elle est capable de rapprocher considérablement les hominem d'ad patres d'un seul regard si elle se fiche en rogne.
Alors, bien sûr, son texte va paraître ici. En complément de ceux qu'on trouvera là-bas. Qui ont tous été rédigés pour faire ravaler ses tristes gonades au goret gorlo qui s'est figuré pouvoir nous grogner son haleine de Goering sans qu'on en fasse du bacon.
Oh, pour les nouveaux: ici on cultive l'attaque ad hominem, une journée sans attaque ad hominem est comme une polka sans accordéon.
L'ironie juteuse, full goo, c'est qu'elle a écrit ça pour répliquer à ce qui ressemble diablement à une attaque ad hominem, et que quand l'homo c'est moi, elle saute dans le tas. Ma reine.
Methane Alyze aka Mélissa LeBlanc
Salut
L'art impopulaire ça inclut aussi la relève, mais pas tant que ça finalement, et c'est normal, l'artiste doit faire ce passage nécessaire de fronter sa vie pour l'art le temps que "ça" se fasse dans le vide de la (re)production artistique.
Je suis sur mon premier roman et je me demande si Vallée a pas chié un peu trop en même temps qu'il pondait le sien (Un titre, kekchose?) pour devenir fasciste névrotique schizoïde de même et feindre ignorer ce qui différencie un artiste d'une personne normale, surtout après que ledit artiste a publié, exposé ou diffusé le moindrement, obtenu l'approbe ou l'opprobre de son public et de ses pairs et qu'il a enfin accès à cet univers mirifico-mystique de la subvention artistique nationale de spécialité. Viva la republica grand signor!
Passke tsé, y'a une sorte de pimp sherbrookois qui a même piqué des affaires dans mon épicerie, je suis obligée de pawner trop régulièrement mon portable et je me dis Whoa Nelly! que tu sois écrivaine québécoise ou revampée par Timbaland, ce que vous financez à fond au Canada c'est déjà pimpé, passé, douteux, listériosé sur les bords anyway, à mon goût à moi - la relève - ça fait que je vais continuer à maximiser ma subvention HLM de gens à bas revenu en région et à m'inspirer de la perte de la garde de mes enfants, parce que j'ai pas de char, pour garrocher quelques heures de sport extrème littéraire dans les cathodes numériques, tout à votre joie future.
Ouais, j'aimerais bien qu'on me paye d'avance mais ça ferait de moi une pute. En fait je me limite à la massothérapie, deux jours semaine.
Pour terminer ma mauvaise dissertation, vues d'ici, les subventions artistiques me semblent accordées au mérite à des artistes et des ratistes qui ont travaillé et travaillent activement à traduire les osties d'absurdités schizophrènes qui meublent la tête de gens comme Vallée.
On est tous des artistes quand on est up.
Toujours un plaisir de casser du fasciste et de vous dire fuck.
En attendant si vous êtes dans le huit un neuf cet automne et voulez voir moi et d'autres affaires littéraires pas financées que du monde encore plus jeune que moi font en Estrie dont l'adorable et prometteuse Sophie Jeukens qui vous dit rien de moins que :
"Vous êtes tous joyeusement conviés à l'événement culturel le plus déjanté de la rentrée 2008!
N'hésitez pas à y inviter à votre tour tous tous tous vos nombreux amis ;P
Au plaisir!".
Event: Zone d'exclamation publique
"lectures, open mike, musique, expo, foire du livre et autres p'tites folies"
What: Performance
Host: Les Plumes de L'ombre
Start Time: Wednesday, September 17 at 8:00pm
End Time: Wednesday, September 17 at 11:00pm
Where: Café Esprit et Vie (300 rue King Ouest Sherbrooke)."
Bye.
30.8.08
OK, la gang, remuez-vous, j'ai besoin de vous autres.
Lemieux a compté pour moi, il compte toujours, c'est un peu ce que je lui écrivais il y a quelques semaines, vingt-cinq ans après. J'ai pas le texte, je l'ai rejoint par le biais d'un formulaire sur son site, j'ai pas le texte et c'est rarissime que yours truly n'ait pas le texte, I mean je suis celui qui conserve ses listes d'épicerie pour le futur bénéfice des exégètes, je suis celui qui dort avec un extincteur sous son oreiller, je suis le notaire barbare des temps éteints, celui qui épingle chaque éclat de sa vie comme un papillon tropical et qui documente, documente, archive, documente, documente, réitère trois fois le verbe pour s'assurer que c'est documenté, mais j'ai pas ce texte-là et c'est tant mieux, lui l'a, c'était privé, parfois j'ai du mal à tracer la ligne entre le public et le privé, je vais donc de mémoire me paraphraser: je lui exprimais, vingt-cinq ans après, que son invitation au restaurant quand j'avais dix-huit ans suite à ma lettre parue dans le courrier des lecteurs du Devoir m'avait durablement marqué, de plus en plus avec le temps. Il devait avoir l'âge que j'ai maintenant, il était une sommité dans son boulot en plus d'un essayiste publié en France, et il était passé par-dessus mon extrême jeunesse, à côté de mon écoeurante maladresse, il s'était intéressé à ce que pouvait avoir en lui le signataire de cette lettre. Or, au fil des ans et de ma propre carrière, je me suis retrouvé souvent, je m'y retrouve chaque jour davantage, dans la position de garder contact avec la jeunesse agissante et de retarder le naturel qui m'inciterait à contourner la jeunesse agissante, ces abrutis de boutonneux ignares qui m'encombrent, n'est-ce pas, ces ados maigres qui ne savent pas que tout a été soldé par Hamelin et moi et que rien ne sert d'écrire encore, ces innocents attendrissants qui nous regardent de travers dans les lancements parce qu'on tend à se parler entre nous, du bon vieux temps, comme si on était des croûtons, comme si on était...
Comme si on était Claude Beausoleil et Lucien Francoeur, quand Louis et moi avions vingt ans, et qu'on les regardait se jaser d'un temps avant nous autres, de partys auxquels on n'avait pas été invités, de nuits de la poésie qu'on ne pouvait appréhender que sur film, alors qu'eux y étaient, de Gatien Lapointe et de Vanier à quatorze ans, de Hubert et de Réjean... Cibole, c'est donc nous maintenant. On le voulait si fort, être eux et pas des gamins velléitaires, et Christ on l'a eu, ce qu'on a voulu, cela et plus, ça s'est passé si vite, comme dans un mix entre une fable de La Fontaine et un conte arabe...
C'est alors, dans ces occasions-là, que je me souviens de Pierre Lemieux, et chaque fois je trouve le goût et l'énergie de parler au sacraman de jeune qui monte. Ché pas si vous comprenez. J'ai de la misère à l'expliquer. En tout cas, c'est ce qu'il m'a donné, et à des jeunes qui ne le connaissent pas, à travers moi.
Cela dit, il a besoin d'une sweet dose de la tribu, et ce M. Vallée aussi. Secouez-les moi un peu.
28.8.08
En construction (Screw Derrida: je ne déconstruis pas)
C'étaient de sacrés gars.
Vieux motard que j'aimais
Pour vous donner une idée: c'est un des plus chers amis de Big Mac. En partant, on sait donc déjà que c'est pas une moitié d'homme et qu'il écrit intéressant. Mais le bougre ne se contente pas du minimum syndical...
23.8.08
Céline sur le lieu de la Défaite
19.8.08
Test
Tripe, Tribu.
18.8.08
Labourer l'amour
Par ailleurs, je n'ai jamais bandé sur Marilyn Monroe, et pas seulement parce que ses os pourrissaient déjà dans la terre avant ma mise bas. Jean Harlow ne me fait ni plus chaud ni plus froid, pourtant elle fut inhumée vingt-cinq ans avant l'autre, et Brigitte Bardot c'est pareil, qui respire encore. Comme quoi une bobine de celluloïd et un frigidaire jetés dans le vide ne tombent pas à la même vitesse, mais je digresse.
Dans ce film, Les Désaxés en français (ils ne perdront jamais la main, les Français, pour dénaturer un titre), il est question d'un tas de choses dont je n'ai ni l'envie ni la liberté de parler, ce qui était aussi le cas du scénariste, Arthur Miller, sauf qu'il se servit de ces contraintes pour écrire le film.
Quand je retranche la part d'envie et la part de liberté sur ma parole, il en reste encore, les bons jours. Ceci en est un, et voici ce qui reste:
J'ai cherché d'instinct un extrait du film pour répondre à cette femme que j'aime contre toute raison (elle m'avait laissé des pistes cybernétiques odoriférantes comme urine de biche aux coins ronds de la Toile, des appels, et qui donc voudrait aimer autrement que contre la raison?), d'instinct je le répète, parce que rien en Monroe ne m'excite alors que cette femme suscite le vif et le bon en moi, et que ce film en noir et blanc et gris est en teintes qu'elle n'a pas, elle qui est en couleurs, et j'ai pensé que peut-être c'était la figure de Gable qui m'achalait la mémoire, et oui, c'était un peu ça aussi, mais surtout...
Surtout, j'ai réalisé qu'il y a Cynthia dans le personnage de Roslyn Taber, celle qui insiste en pleurant pour que Gaylord abandonne ses laitues aux lapins plutôt que de tuer les lapins. Et il y a Kevin dans l'incompréhension de Gable, qui voudrait un peu de respect aussi pour ce qu'il est, lui, et qui n'est pas un lapin. Et là, il y a moi, qui ai compris Louis, et qui me suis senti comme ça aussi, souvent, sans jamais le sens de l'écrire ou d'en parler, ni même de m'en rendre compte.
A la fin, le plus important de tout a surgi. Je n'avais pas erré dans mon esprit en songeant à la femme de mon coeur en conjonction avec ce film. Je n'avais pas d'emblée réalisé pourquoi elle m'y faisait penser...
Entre elle et moi, la langue a toujours été très près du coeur et du cul, et quand nous en usions pour parler, il arrivait que nous recourions à l'anglaise. La langue anglaise offre un mot, feral, qui lui est exclusif. Aucune traduction ne lui fait justice. Et ce mot est le nôtre, à elle et à moi, pour toujours grâce au plaisir et la complicité qu'il nous a procurés.
Les chevaux, métaphoriques de l'humain moderne, qui sont capturés dans Misfits ne sont pas des mustangs. Pas des chevaux sauvages. Ce sont des feral horses, retournés à la nature après un passage par la domesticité. Ils me plaisent davantage que les innocents sauvages et me paraissent autrement plus dangereux. Kunta Kinte avait appris l'anglais et l'hypocrisie nécessaire à la survie quand il fallut lui couper la moitié du pied. Le cheval feral refuse d'être ferré, et il faut se lever tôt pour l'expédier à la fabrique de colle...
Elle, c'est le cheval. Feral. C'est Roslyn qui parle sans réfléchir et sans calcul et qui gâche en proposant de le payer le cadeau des cinq chevaux que Gaylord allait lui offrir, voire se donner à lui aussi. C'est aussi Marilyn Monroe ayant la peau de Clark Gable dans le désert du Nevada à force de folies: il s'est traîné jusqu'en Californie et a claqué douze jours après la fin du tournage. Même Scarlett O'Hara n'avait pu faire tourner Rhett Butler en bourrique comme ça. Ni la tragédie de perdre Carole Lombard ni ses missions aériennes en pleine guerre ni ses trois paquets par jour durant trente ans n'avaient eu raison de lui. Il fallait Monroe. Pourquoi n'a-t-il pas quitté le Plateau? Il pouvait pas plus que moi, je suppose...
15.8.08
Intense vieille joie
Please, une loupe.
Tentant, mais je déchiffre pas les petits caractères du contrat, so please, une loupe.
Montréal-Nord (suite)
Un quartier en santé ne repousse pas les pompiers à coups de pierres quand les incendies ragent. Les pompiers ne l'ont pas dit, pour ne pas jeter de l'huile sur le feu, mais c'est la faute du climat policier, et c'est sérieusement menaçant.
Montréal-Nord
Changeons le nom de Montréal-Nord, calvaire, parce que plusieurs l'appellent déjà le Bronx, voire Montréal-Noir. J'ai mon Plateau, vous avez votre Mile-End ou votre Parc-Extension ou votre Faubourg à m'lasse ou votre Petite-Patrie, je vous en prie n'insistons pas monsieur le maire pour que ces gens s'identifient par un nom satellitaire.
Villanueva: encore (et j'ai pas fini d'en parler).
Mot du vendredi : émétophilie.
Mais il est, autour de la table, des places qu’occupèrent telles femmes, parfois assises, souvent allongées, à genoux ou érigées sur de hauts talons, des places désormais vides et qui le resteront, et bien que cela soit triste comme un grand soulagement, il nous revient aussi que les Romains n’ont jamais vraiment eu de vomitorium attenant à la salle à manger, et que l’Histoire est souvent mensongère.
Naturel
14.8.08
Le mot du jeudi
• 1821; dans un contexte angl. av. 1786; trad. de l'angl. blue stocking
¨ Péj. Femme à prétentions littéraires; intellectuelle pédante. Des bas-bleus. « Vous me faites pérorer comme un bas-bleu » (Loti). — Adjt Elle est intelligente, mais un peu trop bas-bleu. Þ pédant.