Chevauché sept heures sur le premier sachet, vingt-six sur le second, les mots venant et s'alignant à la parade, divers, chamarrés, dociles, comme des régiments de zouaves pontificaux et de lanciers du Bengale. Je ne m'inquiète pas de ce que valent les phrases ainsi forgées: je fais le pari qu'elles tiendront. Mais non, c'est la valeur de la joie légère que j'éprouve à les écrire qui m'importe, si semblable à mes premiers émois de littérateur adolescent. Ces instants se font si cruellement désirer, davantage chaque année, et c'est toujours plus difficile et moins satisfaisant de compenser le déficit de coeur qu'accusent mes pages par un surcroît de technique et de magie blanche.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire