Être fou à écrire aussi bien est un compliment. J'aime le savoir fou, Nelligan, même si c'était pas le cas. Ce réconfort me semble sain, surtout lorsque je marche en portant un réel intérêt aux pointes de mes chaussures.
L'époque avait mal à la caboche et à ses institutions devant un cas comme Nelligan. Bien sûr.
Sa séquestration, si tel est le cas, ne peut rendre justice à son génie ni aux réels services offerts par les bonnes soeurs à son endroit.
Nelligan a tout de même créé. Dieu merci! C'était pas gagné. Là est notre salut malgré un triste pincement, j'avoue; c'est beaucoup 42 ans, probablement trop.
Me parle pas de sémantique, sweet Venise. Fou allié? Prozac? Alzheimer? 1920?
J'ai été full cool et gentil avec toi. J'ai pas souligné que tu viens ici mais que t'es gênée de mentionner cette adresse sur ton blogroll. J'ai pas dit que tu lies cependant vers ta critique de mon dernier roman en fuckant son titre, et que ta critique est pourrie de fautes alors que tu n'en fais pas tant que ça d'habitude. Bref, I've been damn good, Venise. Mais parle pas de sémantique.
J'ai tout de suite corrigé le titre, il s'agissait tout simplement de le dire. J'irai également révisé mes fautes sur mon billet. Je n'aime pas présenter des billets avec des fautes mais ça m'arrive.
Pour ce qui est de rajouter ce blogue à ma liste, je me demande bien des deux qui est le plus gêné ... après tout, il a déjà été sur ma liste des mois durant, sans aucune réciprocité. J'aime la réciprocité, cela me semble la moindre des choses à demander aux gens et à la vie.
Peut-être m'ai-je mal fait comprendre, je disais seulement que ma mère morte récemment d'alzheimer, en 1920, elle serait passée pour une folle alliée et mon fils qui prend du prozac, même chose. Je suis contente de ne plus être en 1920.
Je m'adresse à Circius ici, j'avais bien réalisé que Léon ressemblait à Nelligan ou vice et versa. D'ailleurs, le personnage est si frappant que mon inconscient me l'a fait mettre devant Coco dans le titre.
Et finalement, si ton état d'esprit est d'endurer que je vienne ici, eh bien, adieu. Surtout que dans tout ça, je risque de me faire beaucoup plus mal que toi. Je suis fragile du coco. Peut-être qu'en 1920, j'aurais été enfermée pour excès de sensibilité.
T'es pas fragile du coco du tout, Venise my love. I know exactly who you are, me suis arrangé pour le savoir quand tu t'es mise a correspondre publiquement avec Péan.
Réciprocité, oui, tu y vas un peu fort. Tu as un blog littéraire qui parle de livres et d'écrivains. Pas moi. Tu parles de mon livre. Si t'as un livre, j'en parlerai avec joie, ou tristesse, on verra, mais j'en parlerai. Peut-être ignores-tu, ou ne respectes-tu pas, ce que je fais pour promouvoir les plumes que j'estime et les sites idoines. Tes sites, je trouve leur mission importante, légitime et moderne, comme l'ex-site des femmes a couilles et celui de 'Nique qui poursuit seule, etc. Ma façon d'être réciproque a été de ne rien dire malgré le traitement que tu m'as réservé. Ma crédibilité ne repose pas sur la réciprocité des hyperliens.
Rien ne laissait supposer que tu évoquais ta mère, ton fils ou ton saint-esprit, et une fois pour toutes, on dit fou a lier. Fou a attacher. Get it? Les folles alliées, c'est une troupe de théâtre humoristique et féministe des années 80, on s'est tellement marrés j'te raconte pas, l'humour féministe des années 80 est vachement mésestimé...
J'étais sérieux: je t'aime bien. Juste pas me parler de sémantique quand je suis mal luné, et basta.
Quand je parlais de réciprocité, je parlais d'échange d'inscription sur le "blogroll".
Et je continue de ne pas comprendre quel traitement je t'ai réservé, sous entendu, mauvais. Mes fautes d'orthographes et mes étourderies dans les titres ne te visaient par personnellement. Si tu le crois, c'est que tu es mal luné des siècles et des siècles, amen.
Fou à lier, je prends ma leçon de français avec plaisir. J'en souris. Je suis en plein dans la réforme scolaire, j'écris au son !
J'avoue et j'assume mes fautes d'orthographes, ce sont des fautes, elles en valent bien d'autres. On est tous fait de matière imparfaite.
Arrête donc. C'est pas une faute d'orthographe, ça n'a rien à voir avec l'orthographe, je ne te reprends pas sur tes fautes d'orthographe ni ne reprends personne en public, d'ailleurs. Mais devine quoi, et nombreux seront ceux qui vont sourire parce qu'ils savent que c'est vrai: tu me l'aurais envoyée, ta critique, je te l'aurais corrigée et retournée, pas un mot sua game. T'as vu Citizen Kane?
Oui, ça me visait. Tu fais pas ailleurs le quart des fautes que t'as faites dans ce texte mou et peureux qui est manifestement inhibé par l'inconvenance qu'il y aurait à apprécier cet auteur-là. Et tu qualifies mes protagonistes de grotesques, en caractères gras Venise hostie, grotesques, mes bébés, mes antihéros, mes mecs magannés qui ne feraient de mal à personne et qui ne t'auraient pas trouvée grotesque, toi. Oué, c'est personnel. I don't give a rat's ass what people say about my books, really I don't, I've shown it time and again, but my characters, well, let's just say I'm fragile du coco about them all.
Tu me cites la préface de Cromwell? Je ne jouerai pas l'atout Shakespeare sur l'as Hugo, je laisserai le Marchand de Venise dans la bibliothèque et ne serai pas Shylock réclamant sa livre de chair, mais j'insisterai pour que tu cites en entier. Grotesque y apparaît trente-six fois. Jamais autrement que pour illustrer le revers du sublime, créer le difforme et l'horrible(...)«le comique et le bouffon. Le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse offrir à l'art ».
Hugo! Tu veux que je me pète une Hernani? Hugo a créé Quasimodo, le difforme et l'horrible tel qu'il l'avait formulé, pourtant il échoue à en faire un bouffon, il n'est jamais comique à nos yeux, seul le peuple médiéval s'en gausse, et il atteint, n'est-ce pas, une beauté grave et poignante, le zénith du bossu auprès de qui celui de Féval est absurde et celui de Pagnol un pantin niais bien que tragique. Hugo ne réussit cette figure littéraire triomphale, plus durable que Jean Valjean, qu'au prix de lâcher ses théories fumeuses (il en lâchait comme on pète en boisson).
Mes Léon, Coco et Mulligan ne sont pas grotesques, Venise, vilaine vilaine tête de pioche!
Je n'ai pas ta culture. J'ai tout - et je suis certaine que tu vas apprécier le choix de l'adverbe - bêtement citer Le Petit Robert qui disait, avant d'emprunter les termes de Victor "Arts, littérature : Le comique de caricature poussé jusqu'au fantastique, à l'irréel". Je me souviens avoir cherché le terme avant de l'écrire et j'avais trouvé le mot "grotesque" beaucoup plus sympathique qu'il en avait l'air. Avoir su que c'était insulter les êtres de ta chair qui te sont chers, je ne l'aurais pas utilisé. Je n'ai pas toujours une balance pour peser chacun de mes mots et même si j'en avais une, cela deviendrait si laborieux que la tentation serait forte de ne plus me tuer à lire du Québécois et en parler dans mes mots pour attirer l'attention et susciter la discussion. Je ne peux être autre chose que mes mots. Je n'ai pas d'autre prétention que d'être Venise qui parle de ses lectures avec ses impressions et ses mots. Je ne détiens aucune vérité quand j'exprime mon opinion sur un livre. La vérité s'appartient à elle-même.
Ce qui m'afflige dans ton propos est que tu puisses croire que je n'ai pas voulu montrer que j'aimais ta prose pour sauver dieu sait quelle apparence dont je me fous royalement.
J'ai fait parler quelques Robert (du vrai monde quoi !) et quand je dis "grotesque", ils pensent tous à caricaturales ou ridicules. Comme ce n'est absolument pas ça que je voulais dire, je l'ai changé dans mon billet du 28 février.
Tu connais bien ce blog, Venise. Tu sais qu'on s'y amuse beaucoup et qu'on joue dur aussi, et qu'on trouve toujours le moyen de parler littérature entre gens de bonne foi. C'est ce qu'on est en train de faire, toi et moi.
Ce qui m'a le plus choqué, c'est que j'ai su tout de suite que tu n'avais aucune intention malveillante. Or, sur le Net, l'intention est sans grande importance: ton texte demeure, il est consulté, par des connards illetrés qui ont un devoir scolaire à faire ou par un salopard de chroniqueur littéraire franco-ontarien qui était à l'école avec moi et ne comprend toujours pas comment il s'est ramassé là au lieu d'ici, assis sur ma chaise, dans le milieu de la clique du Plateau blah blah blah.
J'ai pas voulu t'ostiner sur ce plan, j'ai fait comme si t'avais fait exprès et ça m'a permis de développer quelques idées sur la nature du héros. J'avais jamais avant réalisé que Quasimodo est plus durable et moins vieilli que Valjean. De la culture, je n'en ai pas plus que toi. Je cherche, je fais des liens, je réfléchis à voix haute. C'est simple et c'est le fun. Vrai, j'aime guerroyer à l'occasion, mais j'arrive pas à me fâcher après toi et c'est la dernière fois que je le dis. Va falloir me lâcher les baskets, parzemple, sur ce chapitre. Je lâche jamais, moi, j'en oublie qui j'aime et quel mois on est s'il faut, et en bout de ligne, quels désolants ravages pour que je reste seul debout ayant raison. Mieux de rester deux debout et que j'aie raison tout de suite. J'ai souvent tort, figure-toi, et les corsaires qui croisent en ces eaux m'amènent à résipiscence de temps en temps (tiens, un autre legs de célèbre bossu: Bossuet). J'adore ça. C'est toujours du beau sport.
La littérature telle que tu la conçois est importante dans ta vie, et je veux pas bousculer ça. J'irai jamais le faire chez toi. Mais ici, euh, c'est un peu le bordel à Rio en 1860, la taverne de marins a Marseille en 1920, le Hilton de Beyrouth en 1980. Les mots sont des tangos ou des lames qui flyent ou des baumes ou du shrapnel.
Ce qui aurait l'air encore plus con est que les gens qui "google" de bonne foi se ramasse au Passe-Mot comme je viens de le faire, sapristi. Il arrive en huitième place sur la première page pour "Léon, Coco et Mulligan" et ça me rend perplexe ... me semble que ce n'est pas dans l'ordre des choses. Mais là n'est pas le propos, le propos est que ça vaut toujours la peine de changer ce qui a à être changer. Sinon, ce serait accordé beaucoup trop d'honneur à des égos.
L'égo, je m'en torche, sinon j'aurais pas préféré sacrifier la correction à la pertinence de notre échange. Mais c'est ton texte, pas le mien. C'est toi qui runne la shop, Venise!
Dormi la tête sur "Les enfants du sabbat" d'Anne Hébert, roman sur la victoire du démon. Terminé à la nuit pleine et même pas fait de cauchemar. Est-ce que je m'endurcirais un peu ?
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22 commentaires:
Être fou à écrire aussi bien est un compliment. J'aime le savoir fou, Nelligan, même si c'était pas le cas. Ce réconfort me semble sain, surtout lorsque je marche en portant un réel intérêt aux pointes de mes chaussures.
Good for you. S'il ne fallait que la séquestration durant 42 ans d'un génie pour que tu te sentes mieux, c'est pas cher payé.
L'époque avait mal à la caboche et à ses institutions devant un cas comme Nelligan. Bien sûr.
Sa séquestration, si tel est le cas, ne peut rendre justice à son génie ni aux réels services offerts par les bonnes soeurs à son endroit.
Nelligan a tout de même créé. Dieu merci! C'était pas gagné. Là est notre salut malgré un triste pincement, j'avoue; c'est beaucoup 42 ans, probablement trop.
OK, Math. T'en demanderai pas davantage. Clair que t'es un bon Jack.
En 1920, le moindre cas au prozac pilule miracle était traité de fou.
Alzheimer ? Non. Fou allié.
À peu près juste une question de sémantique.
Me parle pas de sémantique, sweet Venise. Fou allié? Prozac? Alzheimer? 1920?
J'ai été full cool et gentil avec toi. J'ai pas souligné que tu viens ici mais que t'es gênée de mentionner cette adresse sur ton blogroll. J'ai pas dit que tu lies cependant vers ta critique de mon dernier roman en fuckant son titre, et que ta critique est pourrie de fautes alors que tu n'en fais pas tant que ça d'habitude. Bref, I've been damn good, Venise. Mais parle pas de sémantique.
Léon ressemble au Nelligan illustré ici, madame.
Kestu fais ici, toi? T'es pas mort?
Écris-moi de suite, vieille momie.
J'ai tout de suite corrigé le titre, il s'agissait tout simplement de le dire. J'irai également révisé mes fautes sur mon billet. Je n'aime pas présenter des billets avec des fautes mais ça m'arrive.
Pour ce qui est de rajouter ce blogue à ma liste, je me demande bien des deux qui est le plus gêné ... après tout, il a déjà été sur ma liste des mois durant, sans aucune réciprocité. J'aime la réciprocité, cela me semble la moindre des choses à demander aux gens et à la vie.
Peut-être m'ai-je mal fait comprendre, je disais seulement que ma mère morte récemment d'alzheimer, en 1920, elle serait passée pour une folle alliée et mon fils qui prend du prozac, même chose. Je suis contente de ne plus être en 1920.
Je m'adresse à Circius ici, j'avais bien réalisé que Léon ressemblait à Nelligan ou vice et versa. D'ailleurs, le personnage est si frappant que mon inconscient me l'a fait mettre devant Coco dans le titre.
Et finalement, si ton état d'esprit est d'endurer que je vienne ici, eh bien, adieu. Surtout que dans tout ça, je risque de me faire beaucoup plus mal que toi. Je suis fragile du coco. Peut-être qu'en 1920, j'aurais été enfermée pour excès de sensibilité.
T'es pas fragile du coco du tout, Venise my love. I know exactly who you are, me suis arrangé pour le savoir quand tu t'es mise a correspondre publiquement avec Péan.
Réciprocité, oui, tu y vas un peu fort. Tu as un blog littéraire qui parle de livres et d'écrivains. Pas moi. Tu parles de mon livre. Si t'as un livre, j'en parlerai avec joie, ou tristesse, on verra, mais j'en parlerai. Peut-être ignores-tu, ou ne respectes-tu pas, ce que je fais pour promouvoir les plumes que j'estime et les sites idoines. Tes sites, je trouve leur mission importante, légitime et moderne, comme l'ex-site des femmes a couilles et celui de 'Nique qui poursuit seule, etc. Ma façon d'être réciproque a été de ne rien dire malgré le traitement que tu m'as réservé. Ma crédibilité ne repose pas sur la réciprocité des hyperliens.
Rien ne laissait supposer que tu évoquais ta mère, ton fils ou ton saint-esprit, et une fois pour toutes, on dit fou a lier. Fou a attacher. Get it? Les folles alliées, c'est une troupe de théâtre humoristique et féministe des années 80, on s'est tellement marrés j'te raconte pas, l'humour féministe des années 80 est vachement mésestimé...
J'étais sérieux: je t'aime bien. Juste pas me parler de sémantique quand je suis mal luné, et basta.
Quand je parlais de réciprocité, je parlais d'échange d'inscription sur le "blogroll".
Et je continue de ne pas comprendre quel traitement je t'ai réservé, sous entendu, mauvais. Mes fautes d'orthographes et mes étourderies dans les titres ne te visaient par personnellement. Si tu le crois, c'est que tu es mal luné des siècles et des siècles, amen.
Fou à lier, je prends ma leçon de français avec plaisir. J'en souris. Je suis en plein dans la réforme scolaire, j'écris au son !
J'avoue et j'assume mes fautes d'orthographes, ce sont des fautes, elles en valent bien d'autres. On est tous fait de matière imparfaite.
Arrête donc. C'est pas une faute d'orthographe, ça n'a rien à voir avec l'orthographe, je ne te reprends pas sur tes fautes d'orthographe ni ne reprends personne en public, d'ailleurs. Mais devine quoi, et nombreux seront ceux qui vont sourire parce qu'ils savent que c'est vrai: tu me l'aurais envoyée, ta critique, je te l'aurais corrigée et retournée, pas un mot sua game. T'as vu Citizen Kane?
Oui, ça me visait. Tu fais pas ailleurs le quart des fautes que t'as faites dans ce texte mou et peureux qui est manifestement inhibé par l'inconvenance qu'il y aurait à apprécier cet auteur-là. Et tu qualifies mes protagonistes de grotesques, en caractères gras Venise hostie, grotesques, mes bébés, mes antihéros, mes mecs magannés qui ne feraient de mal à personne et qui ne t'auraient pas trouvée grotesque, toi. Oué, c'est personnel. I don't give a rat's ass what people say about my books, really I don't, I've shown it time and again, but my characters, well, let's just say I'm fragile du coco about them all.
« Le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse offrir à l'art » (Hugo).
Tu me cites la préface de Cromwell? Je ne jouerai pas l'atout Shakespeare sur l'as Hugo, je laisserai le Marchand de Venise dans la bibliothèque et ne serai pas Shylock réclamant sa livre de chair, mais j'insisterai pour que tu cites en entier. Grotesque y apparaît trente-six fois. Jamais autrement que pour illustrer le revers du sublime, créer le difforme et l'horrible(...)«le comique et le bouffon. Le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse offrir à l'art ».
Hugo! Tu veux que je me pète une Hernani? Hugo a créé Quasimodo, le difforme et l'horrible tel qu'il l'avait formulé, pourtant il échoue à en faire un bouffon, il n'est jamais comique à nos yeux, seul le peuple médiéval s'en gausse, et il atteint, n'est-ce pas, une beauté grave et poignante, le zénith du bossu auprès de qui celui de Féval est absurde et celui de Pagnol un pantin niais bien que tragique. Hugo ne réussit cette figure littéraire triomphale, plus durable que Jean Valjean, qu'au prix de lâcher ses théories fumeuses (il en lâchait comme on pète en boisson).
Mes Léon, Coco et Mulligan ne sont pas grotesques, Venise, vilaine vilaine tête de pioche!
Je n'ai pas ta culture. J'ai tout - et je suis certaine que tu vas apprécier le choix de l'adverbe - bêtement citer Le Petit Robert qui disait, avant d'emprunter les termes de Victor "Arts, littérature : Le comique de caricature poussé jusqu'au fantastique, à l'irréel". Je me souviens avoir cherché le terme avant de l'écrire et j'avais trouvé le mot "grotesque" beaucoup plus sympathique qu'il en avait l'air. Avoir su que c'était insulter les êtres de ta chair qui te sont chers, je ne l'aurais pas utilisé. Je n'ai pas toujours une balance pour peser chacun de mes mots et même si j'en avais une, cela deviendrait si laborieux que la tentation serait forte de ne plus me tuer à lire du Québécois et en parler dans mes mots pour attirer l'attention et susciter la discussion. Je ne peux être autre chose que mes mots. Je n'ai pas d'autre prétention que d'être Venise qui parle de ses lectures avec ses impressions et ses mots. Je ne détiens aucune vérité quand j'exprime mon opinion sur un livre. La vérité s'appartient à elle-même.
Ce qui m'afflige dans ton propos est que tu puisses croire que je n'ai pas voulu montrer que j'aimais ta prose pour sauver dieu sait quelle apparence dont je me fous royalement.
J'ai fait parler quelques Robert (du vrai monde quoi !) et quand je dis "grotesque", ils pensent tous à caricaturales ou ridicules. Comme ce n'est absolument pas ça que je voulais dire, je l'ai changé dans mon billet du 28 février.
Tu connais bien ce blog, Venise. Tu sais qu'on s'y amuse beaucoup et qu'on joue dur aussi, et qu'on trouve toujours le moyen de parler littérature entre gens de bonne foi. C'est ce qu'on est en train de faire, toi et moi.
Ce qui m'a le plus choqué, c'est que j'ai su tout de suite que tu n'avais aucune intention malveillante. Or, sur le Net, l'intention est sans grande importance: ton texte demeure, il est consulté, par des connards illetrés qui ont un devoir scolaire à faire ou par un salopard de chroniqueur littéraire franco-ontarien qui était à l'école avec moi et ne comprend toujours pas comment il s'est ramassé là au lieu d'ici, assis sur ma chaise, dans le milieu de la clique du Plateau blah blah blah.
J'ai pas voulu t'ostiner sur ce plan, j'ai fait comme si t'avais fait exprès et ça m'a permis de développer quelques idées sur la nature du héros. J'avais jamais avant réalisé que Quasimodo est plus durable et moins vieilli que Valjean. De la culture, je n'en ai pas plus que toi. Je cherche, je fais des liens, je réfléchis à voix haute. C'est simple et c'est le fun. Vrai, j'aime guerroyer à l'occasion, mais j'arrive pas à me fâcher après toi et c'est la dernière fois que je le dis. Va falloir me lâcher les baskets, parzemple, sur ce chapitre. Je lâche jamais, moi, j'en oublie qui j'aime et quel mois on est s'il faut, et en bout de ligne, quels désolants ravages pour que je reste seul debout ayant raison. Mieux de rester deux debout et que j'aie raison tout de suite. J'ai souvent tort, figure-toi, et les corsaires qui croisent en ces eaux m'amènent à résipiscence de temps en temps (tiens, un autre legs de célèbre bossu: Bossuet). J'adore ça. C'est toujours du beau sport.
La littérature telle que tu la conçois est importante dans ta vie, et je veux pas bousculer ça. J'irai jamais le faire chez toi. Mais ici, euh, c'est un peu le bordel à Rio en 1860, la taverne de marins a Marseille en 1920, le Hilton de Beyrouth en 1980. Les mots sont des tangos ou des lames qui flyent ou des baumes ou du shrapnel.
Fallait pas le changer! On a l'air cons, là, avec toute cette belle joute qui ne renvoie à rien! Ah, sacrée Venise.
Me reste qu'une chose à faire. Citizen Kane, ké? Donne-moi une heure, le courrier s'accumule.
Ce qui aurait l'air encore plus con est que les gens qui "google" de bonne foi se ramasse au Passe-Mot comme je viens de le faire, sapristi. Il arrive en huitième place sur la première page pour "Léon, Coco et Mulligan" et ça me rend perplexe ... me semble que ce n'est pas dans l'ordre des choses. Mais là n'est pas le propos, le propos est que ça vaut toujours la peine de changer ce qui a à être changer. Sinon, ce serait accordé beaucoup trop d'honneur à des égos.
L'égo, je m'en torche, sinon j'aurais pas préféré sacrifier la correction à la pertinence de notre échange. Mais c'est ton texte, pas le mien. C'est toi qui runne la shop, Venise!
T'es toute pimpante à matin. Bien dormi?
Dormi la tête sur "Les enfants du sabbat" d'Anne Hébert, roman sur la victoire du démon.
Terminé à la nuit pleine et même pas fait de cauchemar. Est-ce que je m'endurcirais un peu ?
Nan. Tu te détends. Et puis on avait déjà convenu hier que le démon gagnait ce coup-ci. No stress, no suspense, no conflict. J'ai des copains insomniaques qui feraient des pactes faustiens pour six heures de dodo solide.
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