Y a une garnotte dans ma bottine. Traduction libre d'une vénérable locution proverbiale sicilienne dont je situerais l'origine entre Alaric et Attila si je n'avais rien de mieux à faire ou qu'on m'offrait beaucoup d'argent ou si des fois sait-on jamais on le demandait gentiment. Quossé, on peut plus rêver? À défaut de dormir...
Une garnotte! Dans ma bottine...
Rustique image sépia, métaphore méditteranéenne mafieuse, à n'employer qu'à basse voix tout en frottant un bout de pain sur le rebord glissant et gras d'une vaste jarre d'huile odorante—une jarre en grès poreux pesant—et juste avant de vous verser un autre verre de ce vin rude aussi sec et accidenté que les environs d'Agrigente.
Dans le volet final de la trilogie Corléonienne, la chaussure est celle d'Eli Wallach et le caillou, c'est Pacino. Dans ce cas de figure, l'onctueuse et retorse charogne incarnée par Wallach aurait mieux fait de changer de souliers ou d'endurer son mal, à supposer que pareil choix existe dans un cosmos déterministe où Coppola est Dieu-le-Père (Deodaddy pour les intimes).
Y a donc une garnotte dans ma bottine qui m'a démangé tout le jour. Un mec que je connais même pas. Classique histoire de hiérarchie, de mâle alpha et de respect. Une peccadille, en vérité, mais fort utile à me distraire du réel objet qui me pèse, un tas étrange assez puant qu'elle a dompé par accident sur les restants de ma candeur. Équilibrage de la matière: cette masse de malice, de mensonge et de médiocrité me libère du poids de toute obligation, sinon de tout désir. Les règles du jeu m'ont été clairement, finalement révélées. Je suis doublement affranchi. So roll the dice, girl, cause daddy needs new shoes!!!
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