28.6.02

Ce matin, je suis malheureux. Ça ne m'arrive à peu près jamais, parce qu'en principe je ne crois pas au concept de bonheur (ni, par extension, en son contraire), mais il semble qu'un épuisement systématique, patient, délibéré, puisse générer les conditions propices à l'expérience d'états qui n'existent pas. Conséquemment, je m'observe ressentant ça, qui va passer très vite.



Viens de finir de visionner A beautiful mind. Ce Russell Crowe, à qui l'opinion unanime prête des vertus d'acteur superlatives, réhabilite la notion même d'opinion unanime, du moins à mes yeux, et mon regard est querelleur depuis vingt heures, rien n'y trouve grâce, rien que ce type qui joue comme ça ne se voit plus, comme ça ne s'est peut-être jamais vu: le critère jouer faux, jouer juste perd ses sens à ce spectacle, quand un mec nous la joue scène après scène de façons neuves, depuis les muscles du mâchoir jusqu'aux usages du regard inédits tous ne devant rien et qu'on est placé devant l'évidence qu'un répertoire est inventé. Anyway, à la fin, Nash, acceptant son Nobel, parle des "mystérieuses équations de l'amour".

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