27.6.02

Salut la compagnie. J'écris pour énumérer brièvement ce sur quoi je n'écrirai pas maintenant, et pourquoi. Je n'ai pas fermé l'oeil depuis cinquante heures, voilà pourquoi. Lessivé, je n'écris pas plus de conneries que d'habitude, mais je les écris moins bien. Alors à plus tard, hein? Je causerai de la soirée d'hier au Ludik, de la fusquigécoraïque performance de Kevin Vigneau, poète, dont c'était le baptême du micro, sacrifiant sa cerise littéraire sur une scène de 2 mètres carré avec la noblesse et l'aplomb et le magnétisme effronté d'un ange chauve et chic. Il y aura quelque chose sur Justine, ce sujet délicat, sa robe de lin blanc et ses baisers pudiques émouvants à frémir. Et cetera et cetera et que sera sera. Et de Kevin encore, qui m'informe quelque part là-dedans du coup de fil d'Annie, reçu mardi de la semaine dernière. «J'ai pas eu le temps de t'en parler avant...», qu'il commence à avancer en guise d'explication, penaud, pas convaincu, puis renonçant à mi-phrase et attendant bravement l'explosion.



Sauf que c'est si gros, si hénaurme, si démesurément atypique, que j'éclate d'un rire falstaffien à en faire choir les guitares collées au plafond du Bistro à Jojo. Ce damné Madelinot, si parfait toujours, à s'aliéner les mortels ordinaires, venait tout de même de faire une boulette. Ironiquement, l'imperfection même qui le rendait plus humain ajoutait à son charisme zen. «Elle avait l'air de dire qu'il valait mieux vous séparer, des trucs comme ça. J'ai pas bien saisi, j'étais pas mal chaud...»



«J'espère qu'elle attendait pas de réponse?», je dis, goguenard. Il me dévisage un instant, puis éclate de rire à son tour. C'est pas drôle, mais qu'est-ce que vous voulez, ça fait du bien.



Bon, c'est pas tout ça, mon barbier m'attend pour ma coupe annuelle.



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