Mario venait juste d'apprendre la démission de Stanley Péan de La Presse après qu'on eut refusé de publier son papier sur Denise Bombardier. «Je savais qu'elle était pesante, dit-il, référant à ces posters chez Renaud-Bray où on la voit en pyjama, mais c'est tout de même pas un auteur majeur!»
«N'en sois pas si sûr», réponds-je en déployant le doigt du milieu.
«Et Péan, dans tout ça? Qu'est-ce que t'en penses?»
«Ma foi, pas grand chose. Il y a quelques années, incarcéré à Bordeaux, le Bordeaux qui flanque la Rivière-des-Prairies, j'ai bénéficié d'une libération d'après-midi et je suis tombé sur lui dans le métro. «T'es pas supposé être en prison?» qu'il m'a dit, une pointe de déception dans la voix. Alors, Péan, tu comprends, depuis ce temps, c'est un peu mon négatif. Je veux dire: t'as été journaliste, tu sais comment ça marche. La rédaction a tout loisir de publier ou non. Qu'il fasse sa crise si ça lui chante, mais je partirai pas en guerre contre La Presse pour ça, et personne d'autre ne le fera.»
«Ton négatif?»
«Ouais. C'est drôle, hein?»
«Dans quel sens, négatif?»
«Dans tous les sens.»
«Alors oui, c'est tordant.»
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