Achetez-les, parce que j'ai beau m'habiller avec ce que je trouve par terre, j'ai déjà perdu ma chemise préférée la semaine dernière. Oui, j'ai piqué les photos à LG et Lorazepam, mais les textes sont tous de moi et j'ai même pas les moyens de me payer ce que je vaux sur le marché. Ces magazines seront ma ruine...
10.2.08
Ma nature a horreur du vide
Achetez-les, parce que j'ai beau m'habiller avec ce que je trouve par terre, j'ai déjà perdu ma chemise préférée la semaine dernière. Oui, j'ai piqué les photos à LG et Lorazepam, mais les textes sont tous de moi et j'ai même pas les moyens de me payer ce que je vaux sur le marché. Ces magazines seront ma ruine...
9.2.08
Haïku? Senryū?
Elle te lèche sans laisser de traces,
réprime un rapport, puis
en veut encore.
***
Googlant pour combler tant soit peu mon (au fond) abyssale ignorance des genres littéraires évoqués dans l'en-tête, je suis tombé sur le site de André Cayrel, et ce charmant spécimen de 5-7-5:
jupe volante
l’air de rien derrière elle
le Mistral et moi
8.2.08
Hosties de restants de Boomers à marde, m'as vous en chier de la nouvelle orthographe!
7.2.08
M
4.2.08
Après coup
31.1.08
Fly me to the moon...
Ouimet: au scope
Quarante ans que je la trouve belle mais fausse et que je ferme ma gueule, après tout; quarante ans que je l'écoute roucouler tandis que le monde autour de moi change et que je suis forcé de changer avec tandis qu'elle perpétue à s'en éclater la peau déjà bien gonflante l'ère pourrie de CKVL, d'Edward Rémy, des vendeurs de cossins, du mépris des gens, comme une Michèle Richard de Nun's Island (c'est toujours à Verdun), comme un vieux monologue de Deschamps qu'il ne referait plus parce qu'il le laisse aux archéologues. Quarante ans et hier, en l'entendant roucouler encore à l'émission de Christiane Charette pour assumer quelque autorité sur la mémoire de Pierre Péladeau sans admettre d'où elle lui vient, me rendant chèvre en quête d'un coupe-chou, me rappelant que ce ne sont pas les demi-mondain(e)s qui me dégueulent mais les outres charlatanesques outrancières dont ça finit par être écrit sur le visage et qui sont les seules à croire qu'on est peut-être toujours dupes, hier donc, j'ai flippé hostie.
Quand Christiane dit «On sait pourquoi» et que l'autre sursaute par réflexe, «Ben là!», quand Maisonneuve le lui envoie dire par patientes et courtoises mais claires périphrases et qu'elle en reste sur cette impression suggérée qu'elle était, je sais pas, l'éminence grise asexuée de Péladeau, et que je me souviens de la French Connection, de comment elle s'en est foutre bien sortie parce que son amant a naturellement tout pris sur lui et que les hommes de justice ont fait le reste, quand je pense que ça fait quarante ans qu'elle nous fait chier parce qu'elle a démarré en jouant ses nénés pour plus tard le renier, j'en ai marre, chu écoeuré, je dis down avec cette culture révolue de journaux jaunes et de vedettes indélébiles comme des taches de sauce à spag sur le tissu social, je dis changeons le tissu social et prenons-en un autre, je dis à bas les vieilles colombes élevées à l'école de Coco Léopold, je dis à bas les chanteuses de Corus, parce que ça se reproduit ce monde-là, avec des Jean-Pierre Coallier, ça part de CIME et c'est rendu à 98.5 FM, ça engendre médiocrité, corruption et mépris souverain, ça transforme des Billy Bob Dutrizac écrivains en épaves hargneuses qui s'appellent Benoît (épaves, le mot-clé: la hargne, c'est sain, mais c'est comme la branlette, faut pas en abuser), anyway c'est une industrie de charogne.
Other than that, j'ai pas de problème avec ça. À preuve, je commenterai même pas cet article pris au hasard parmi cent, où l'écrivaine nous expose... Oh! pis merde.
You, madam, are no Lillie Langtry.
30.1.08
Aller loin
Mieux: l'écouter à Christiane Charette. En bonus, on comprend aussi comment l'ineffable Danielle Ouimet est allée vachement loin par ses propres vertus...
De Pierre Maisonneuve, injustement, j'attendais de la condescendance, or pas du tout: il semble respecter un journaliste d'investigation...
Julien a vingt-et-un ans, by the way. Surveillez-le.
29.1.08
Canard libéré!
Quelle famille!
Sur son album Tabac figure un texte de me myself & I: Vers à soie.
Prix des libraires 2008
Proclamation du lauréat le 12 mai.
27.1.08
Con, cul et cervelet
J'esquisse des schémas, j'essaie de faire fitter tout ça sur le papier mais la motivation me fuit, l'hélice qui propulse ma protagoniste a une pale déwrenchée, j'ai pas pris la garantie prolongée, paraît que c'est moins de trouble et de microbes si on crisse le tas grouillant aux vidanges dret-là, et qu'on repart en neuf, genre; paraîtrait même qu'un artiste doit planifier, calculer, peser et mesurer la portion maximale de sa viande qu'il peut sans danger céder aux appétits du Chancre en fuck-me shoes. Parce que tout ne sera pas assez, jamais, que l'animal se repaîtra de vos moelles rouges et rongera vos nerfs morts et se curera les canines avec les éclats de vos os en contemplant ses orteils et s'enduira la peau de vos graisses fondues pour se garder au chaud tandis qu'un petit bout pointu de sa langue avide viendra darder sur ses babines pour nettoyer les restes de ce que vous fûtes hier encore. Puis cela rotera, digérera, chiera, changera de caverne et recommencera sans faim dicible, sans fin prévisible. Nulle émotion, nulle aspiration, nul langage ne toucheront jamais cet estomac ondulant et ces crocs homicides et ce sexe qui mord, plante ivre carnivore. Pour vaincre ces ventouses-là, j’ai testé foule de moyens, mais comme on ne crève un vampire qu’avec un épieu dans le cœur, on ne vient à bout des mangeuses qu’en les laissant bien vous manger après s’être maudit soi-même et grassement empoisonné.
Faut les faire choker sur le festin, crisse. Y a pas d’autre moyen certain. Faut que leurs tripes soient votre tombeau et que leurs souffrances vous récompensent du sacrifice.
26.1.08
LYES: nouvelles du Duck
Le Duck n'est pas à Pinel. Il est, mettons, redevenu campivalencien à contrecoeur. Chu nul en géo mais chu fort en français, faque relisez avant de m'écrire que ça se peut pas.
Il est pas sorti de l'auberge, c'est tout ce que je me sens autorisé à dire avant de lui avoir parlé, mais au moins il n'est pas à Pinel. Dès que je mets la main dessus et que j'en ai fini avec lui, je vous donne des nouvelles de ce qui reste.
Compter large
Plein de largesses, assez pour me compter six jours pleins si on inclut dimanche dernier, six jours de bonheur béat et pourquoi pas? C'est déjà six fois plus que ce qu'on espérait. On jouait, et ça nous a fait une tonne de bien. Back to work, now. Retour à l'ouvrage. Crisse de job à plein temps, de croire en rien et de pas s'émouvoir jamais, de manoeuvrer des coudes et du ciboulot tout en joggant sur un tapis roulant à rebours, de trahir soi-même et autrui en harmonie synchrone, et encore faut-il trouver du temps pour la poésie, et pour sortir les vidanges, et...
Ché pas comment ils font, les gens, les vrais. Moi j'ai une hernie rien qu'à y penser.
Rise, Sir Ksi!
J'ai sorti un seul poisson de l'eau dans ma carrière de pêcheur, un tout petit, durant un séjour au Lac Chépukoi avec Louis Hamelin, mais cette fois-là j'étais tout seul dans la chaloupe, Louis était parti marcher dans le bois et parler aux animaux et il avait négligé de me montrer comment retirer l'hameçon. Anyway, j'ai regardé ce petit poisson se débattre près d'une demi-heure hors de l'eau avant de rendre son âme de petit poisson, et encore, a fallu que je l'assomme avec la rame.
Croyez-moi quand je vous dis que ces deux-là, séparés l'un de l'autre, ne dureraient pas quinze minutes. Ils sont leur mutuel élément. Ils s'aiment tellement que c'en est dégoûtant.
Hé hé. Attends seulement que je les pogne. Anne Archet m'a fourni une bonne description...
FREE THE DUCK!
Laissez-le sortir, hostie. I shit you not, comme dirait l'autre, le doux de nous deux...
LBES
Brasser la marmite
Donc, quand j'ai eu fini de morigéner mon colosse de Bordeaux, il m'a passé sa cybermain dans ma cyberchevelure, m'assurant que tout va bien et que ça durera, après quoi je me suis essuyé les yeux puis, Canayen romantico-nordique, je suis reparti en canot volant dans les airs et les courants de l'Internet (c'est pas liquide, le web, c'est pas visible ni tangible, on n'y surfe pas, quelle expression stupide, on y vole, on y vole!) vers kekchose qui me toucherait le bout des doigts, peut-être, seulement ça, kekchose qui me ferait sentir la fraîche tandis que ma main traîne avec nonchalance par-dessus le rebord en écorce de bouleau, le rebord du canot.
J'ai trouvé ça, ou cela m'a trouvé. Retrouvé, rattrapé, replié, regonflé, replacé sous la cuisante ampoule qui flashe et vous torture et vous empêche de dormir quand c'est votre propre vie qui pose les questions et que vous ne disposez d'absolument aucune marge de négociation, pas le moindre espace où fuir, pas une seule pirouette qui ne soit connue des services secrets de votre propre sale vie privée, affectés à vous faire avouer vos fautes, voire à n'en confesser qu'une pour commencer, quitte à y rattacher les autres au fur et à mesure de l'interrogatoire obligatoire, jusqu'à ce que vous sachiez avouer les fautes des autres...
Ce Simon, il me met le moton. Il va être sept heures du matin et je ne puis songer à autre chose que secouer ce brave et tendre con. Mais pourquoi? Dans l'espoir qu'un peu de sa candeur tombe de ses poches dedans les miennes? Ou qu'au contraire un morceau de mon âge se liquéfie et l'éclabousse et le vernisse et le protège?
Un bateau dans une bouteille...
J’aime pas trop penser au fait que ça m’ennuie, tout ça, maintenant, et que je ris gentiment des auteurs qui usent du web pour annoncer leur camelote. J’aime pas trop y penser parce que je prends la mesure de mon usure. Hier, ces auteurs-là, hier encore, c’était moi : travaillant à durer avec férocité, craignant de périr avant d’avoir irrévocablement pissé aux contours du territoire. C’est bandant, de forger sa légende. Ensuite, on débande.
L’affaire dont je vous parlais ici sera diffusée le 5 février. J’étais très soûl et je ne garantis rien d’autre, en conséquence.
Par ailleurs, j’apprends à l’instant la parution de cette anthologie sur Montréal, signée Marie-Morgane Le Moël, au Mercure de France. On m’a mis au chaud entre Richler et de Coubertin ; Gabrielle Roy m’évente languide avec un grand plumeau.
Pas de farce : j’ignore quel texte on a choisi. Je ne suis que l’auteur.
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