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5.5.12

Scénarios

Tandis qu'en catimini on est à table au sommet à Québec et qu'on casse allegro du crâne alter ego à Victo, examinons deux scénarios.

Un: les discussions achoppent, Beauchamp l'annonce aujourd'hui au conseil général du parti libéral, Charest en tire les conclusions dans son discours dominical et part en élections lundi (ou au plus tard le suivant).

Deux. Les discussions aboutissent, Beauchamp l'annonce aujourd'hui au conseil général du parti libéral, Charest en tire les conclusions dans son discours dominical et part en élections lundi (ou au plus tard le suivant).

29.4.12

Léo Bureau-Blouin

À terme, Québec se goure en redoutant Gabriel Nadeau-Dubois davantage que son collègue. 

LBB est un sage et doux rouleau-compresseur, GND à côté ne devrait pas faire peur au Pouvoir...


25.4.12

Fureur

Étudiants! La voix d'un jeune homme aux cheveux blancs!

Il est mort. Il était gai mais n'a jamais pinsonné personne. Il vous cause ici, d'outre-tombe, de la fidélité à vos rêves de jeunesse.

Ce qu'il dit vous parle, à travers le nuage de boucane qui était coutumier en ce temps où tous fumaient: remplacez sa cause par la vôtre dans le discours, et vous verrez que c'est la même. Solidarité. Loyauté. Solidité. Respectabilité.

21.4.12

Merci, Gom.

Alouette...



Vu lundi dernier, Parc LaFontaine, la statue de Félix: un carré de ruban gommé rouge scellait ses lèvres de bronze...

19.4.12

Un mot de VLB


Frais scolaires: une infamie idéologique

par Victor-Lévy Beaulieu


D’autres l’ont dit avant moi: on prend souvent les effets pour les causes, et c’est ce qui constitue aujourd’hui la base même de nos systèmes politiques. On ne parle que des effets qu’engendrent les causes, et c’est ainsi qu’on occulte le fond des choses : on traite les effets, mais pas les causes.

Cette idéologie me paraît être celle qui détermine l’attitude du gouvernement du Québec par-devers les revendications étudiantes. Plus généralement, c’est celle de notre bourgeoisie politicienne nationale. Michel Foucault a parfaitement démontré dans ses ouvrages que la bourgeoisie politicienne nationale légifère d’abord pour protéger et consolider les privilèges qu’elle s’est accordé à elle-même. La richesse, elle veut toute l’avoir, comme le démontre encore le capitalisme sauvage qu’elle pratique. Et les alliés de cette bourgeoisie sont les grands corporations qui, par le détournement de ce qu’on ose encore appeler la démocratie, arrosent généreusement de leurs deniers la classe dirigeante afin d’avoir droit aux privilèges d’argent qui déterminent son idéologie.

Si la Révolution française a été un échec, c’est que le peuple, qui en fut l’origine, a été trahi par sa bourgeoisie : les Saint-Just et les Robespierre mirent la main dessus et écartèrent par la terreur ce peuple dont ils n’avaient que faire parce qu’il voulait prendre part en toute égalité au pouvoir politique. La bourgeoisie ne cède jamais  sur ces privilèges qu’elle croit avoir acquis de droit divin. Et c’est pourquoi elle a inventé le corporatisme, ce tampon entre elle et le peuple, ce tampon qui est devenu, pour ce même peuple, un mur infranchissable.

Il n’en reste pas moins que la Révolution française a apporté aux Français l’éducation obligatoire et gratuite pour tous, de la petite école à l’université.
Au Québec où l’inculture était considérée comme une vertu par les pouvoirs religieux et politiques, on attendait mer et monde du Rapport Parent, c’est-à-dire la gratuité scolaire. J’ai vécu comme étudiant « ce vide juridique » qu’il y eut entre la préparation du Rapport Parent et sa parution. Une fois mes études secondaires terminées, l’accès aux grandes institutions de l’éducation me fut refusé parce que mes parents n’avaient pas les moyens de m’y envoyer. Mais moi, je voulais m’instruire! Pour pouvoir devenir un simple auditeur en histoire et en littérature dans nos maisons d’enseignement de haut niveau, je dus travailler dans une banque le jour, livrer à bicyclette les commandes chez un épicier les fins d’après-midi, faire du porte en porte dans tout l’est de la ville pour y vendre beignets et petits gâteaux le soir et les fins de semaine. J’étudiais tard le soir et souvent la nuit. Résultat : à l’âge de 19 ans, je fus frappé par la maladie parce que j’étais épuisé.

Près de 50 ans après la parution du Rapport Parent, les choses, loin de s’être améliorées, se sont dégradées. Plus que jamais, la bourgeoisie politicienne québécoise « vote » des lois et des règlements en fonction des privilèges qu’elle a souvent acquis par la malversation, la concussion et la corruption. C’est devenu une idéologie dont les étudiants des classes populaires paient la note, et pas seulement en frais de scolarité! Imaginez! Ces frais de scolarité, la classe bourgeoise les appelle aujourd’hui des « droits » scolaires!

Une société qui favorise l’endettement de plus en plus lourd de sa jeunesse manque totalement de vision, et les statistiques sont là pour le prouver sans conteste. Plus du tiers des familles québécoises vit sous le seuil de la pauvreté. Leurs enfants vont souvent à l’école sans même prendre un petit-déjeuner. Et quand ces enfants-là entrent au cégep, c’est encore pire, surtout en région : ils doivent louer un appartement, voir à se nourrir, à s’habiller et, aussi, stimulés par la publicité, à consommer même malgré eux. Résultat : un taux alarmant de décrochage scolaire, des dettes faramineuses à rembourser au gouvernement, alors qu’on doit accepter des « jobbines » à 10 $ de l’heure une fois qu’on se trouve sur le « vrai » marché du travail!

Autre résultat : le nombre de plus en plus élevé d’étudiants qui sont les victimes de dépressions, de burn out, d’obésité, du diabète et de tant d’autres maladies. Les cancers notamment frappent de plus en plus notre jeunesse, et le suicide aussi. Pourquoi? Parce que dans le monde où nous vivons maintenant, étudier est en soit un emploi à plein temps, et stressant. Être forcé de travailler en plus en avalant de la malbouffe, est ignominieux pour toute société qui se respecte, croit à l’avenir de sa jeunesse, qui est son propre avenir.

Ce qui se passe dans le monde du hockey, où de plus en plus de jeunes joueurs subissent des commotions cérébrales, devrait nous servir d’exemple. Les administrateurs du sport, les médecins et les chroniqueurs sont tous du même avis : s’il y a plus de commotions cérébrales aujourd’hui qu’autrefois, ce serait parce que les joueurs sont plus costauds et plus rapides que jadis, leur équipement plus sophistiqué, et que sais-je encore! Pourtant, il fut une époque où les hockeyeurs jouaient sans casque, avec des semblants d’épaulettes et de jambières. Et ils n’étaient pas tous des anges sur la patinoire : les Léo Labine, Stan Jonathan, Lou Fontinato et John Ferguson étaient des joueurs violents, voire vicieux. Les bagarres générales faisaient même partie du jeu. Pourtant, peu de hockeyeurs étaient victimes de commotions cérébrales.

La question  qu’il faut poser est la suivante : quelle est la cause véritable de ces commotions à répétitions, et qui frappent davantage les joueurs d’origine québécoise et canadienne-française?

Pas besoin d’être diplômé des HEC pour y répondre. À peine sait-il marcher qu’on emmène à cinq ou à six heures du matin l’enfant à la patinoire; à peine a-t-il commencé l’école que les longs voyages en autobus d’une ville à l’autre sont monnaie courante. Et les choses ne font qu’empirer dès que l’adolescent devient hockeyeur junior : on le trimbale de Gatineau, de l’Abitibi ou de Chicoutimi jusqu’à Halifax, ce qui représente au moins 15 heures de route. On y joue 70 matchs en saison  régulière seulement. Ajoutez à cela les matches des séries éliminatoires, les entraînements, la malbouffe et le manque de sommeil récupérateur, et si vous ne comprenez pas pourquoi les jeunes hockeyeurs québécois sont peu scolarisés par rapport aux Américains et aux Européens, c’est que vous êtes sourds et aveugles. Si vous ne comprenez pas non plus pourquoi ils sont plus fragiles que leurs co-équipiers, c’est que vous faites partie sans doute de ces parents, eux-mêmes peu scolarisés, qui voient dans les succès sportifs de leurs enfants la valorisation de ce qu’ils n’ont pu devenir… et les dollars qui viennent avec!

Quel rapport, me demanderez-vous, avec la condition que vivent nos étudiants en général et le merveilleux monde du hockey de nos adolescents? Je vous dirai que c’est le même : celui de l’exploitation de nos enfants par une société bourgeoise et corporatiste qui, contrairement à ce qu’elle essaie de nous faire croire, se fiche absolument de leur avenir. C’est à ce point qu’elle ne s’interroge même pas sur les coûts à moyen et à long termes qu’une telle attitude implique : des coûts sociaux et des coûts médicaux dont on a encore qu’une faible idée, étant donné qu’à peu près personne ne se penche vraiment sur cette question pourtant fondamentale.

C’est, me semble-t-il, ce que les grèves étudiantes mettent en relief : l’aberration d’un pouvoir politique et judiciaire qui se croit tout permis, y compris de considérer notre jeunesse comme les serviteurs, pour ne pas dire les esclaves, de l’enrichissement sauvage et pervers d’une bourgeoisie politicienne qui n’a de national que son incompétence!

Trois-Pistoles
Le 15 avril 2012

16.4.12

Hans

My Robin Hood.
Son fils. L'ai connu tout petit, tout joufflu: now he's a big, mean, freedom machine. Mais toujours aussi doux que son père, que toute sa famille.
Free Félix.

20.3.12

Le carré rouge: de son usage, et du possible gaspillage d'un parfaitement bon symbole (2)

Ready?

Ok. Le carré rouge tel que rappelé par Maître Renart (avec la référence imagée à Malevitch, absolutely free)

M'en vas prendre un second ti-café syndical, boys and girls: craignez pas, j'ai ma flasque de scotch dans ma chaussette. Lisez ça, m'en vas reviendre. Du royaume des flasques.

Le carré rouge: de son usage, et du possible gaspillage d'un parfaitement bon symbole

OK; là, on va procéder par étapes, parce qu'il y a beaucoup de matière.

Oui, oui, le cours Comité Commando Combat Calculé, c'est ici. 

Non, le cours Tricot Politique Printanier Improvisé, c'est la porte à côté, sur Twitter. Ici, 140 caractères, c'est même pas assez pour dire bonjour.

Commençons par la récréation, histoire de se mettre en train. Le carré rouge en tant que jeu.

Le symbolisme ne vous aura pas échappé, héhé. Ben oui: en jouant, on apprend, mais pour espérer gagner contre des tricheurs, faut changer les règles du jeu, voire changer de jeu. Rugby? Football? Sucker?

Jusqu'ici, Étudiants, vous jouez une game selon des règles faussées, par un adversaire qui se gausse de vous. Vous êtes un sketch de Monty Python.



Absorbez ça, le temps que j'aille faire semblant de prendre mon café syndical ek les autres profs (faut pas éveiller leurs soupçons: dès qu'ils s'aperçoivent qu'on apprend quelque chose ici, on est cuits).

I shall return.





La marche du 22

Non, je n'en serai pas. Je ne m'exprime pas avec mes pieds: chacun selon ses moyens. Et puis la seule cause de la hausse des frais de scolarité (ou du financement des universités, selon le nom qu'on lui donne de part ou d'autre), ne m'intéresse aucunement. C'est la qualité de l'éducation qui me mobilise, et cette dernière chance de renverser les machines et arracher notre vaisseau à l'attraction gravitationnelle du trou noir qui nous engloutit depuis quarante ans. C'est un vaisseau multi-générationnel, parti pour un long voyage, mais les derniers aux commandes sont dégénérés, ils n'ont pas préparé la relève et la suite du voyage est gravement compromise.

Étudiants: faites savoir que le gouvernement se réjouit de ce conflit qui perdure. Chaque jour de plus où vous occupez les manchettes est un jour de moins où il est question de scandales dans l'industrie de la construction, de liens entre la nouvelle mafia italienne et le Parti Libéral, de corruption systémisée où chaque Québécois paie le pizzu à son insu.

Non, je n'irai pas marcher, je ne ferai pas de lecture publique, je (me) manifesterai ici.

19.3.12

Grève étudiante

Ne renoncez surtout pas: vous êtes sur le point de gagner. La solidarité n'est pas un vain mot; du moment que la moitié au moins de vos rangs ne cède pas, la session ne peut être perdue et le gouvernement doit céder.

Astheure: réfléchissez à ce que vous réclamez vraiment. Vous pouvez obtenir plus et mieux, pour ceux qui vous suivront comme pour vous-mêmes. Les cours qu'on vous donne (qu'on vous vend) sont pourris, corrompus par la lèpre boomeuse. Récupérez votre enseignement.

Demandez collectivement qu'on vous rembourse pour l'escroquerie de l'instruction qu'on ne vous a pas livrée depuis le début, pour ces diplômes qui ne valent rien hors nos frontières: n'ayez pas peur d'admettre vos lacunes en français, en histoire, en realpolitik, ce n'est pas votre faute, c'est la leur, demandez justice, demandez plus qu'un gel, plus que la gratuité, demandez un remboursement, puis une instruction qui vaille qu'on paie pour! Demandez ça pour vos petits frères, vos petites soeurs, vos enfants, vous pouvez vraiment faire une immense différence, initier une vraie révolution, une coalition des générations qui va au-delà de vous, on va vous rejoindre et vous aider!