sans psalmodier ce poème qui m'a porté de la fin de l'enfance jusqu'au seuil de l'âge d'homme, porté comme un canot, porté comme les bras d'un père...
Ce qui suit n'est pas pour les coeurs sensibles.
En fait non, au contraire: ce n'est que pour eux!
Emcée a visité l'ex-cellule d'Émile. Un tombeau de pierre. Elle n'aime pas trop en parler. Nous en parlons donc peu. Ce n'est pas nécessaire.
Sandy comprend aussi. On comprend tous, n'est-ce pas? Kevin comprend: son fils s'appelle Émile. Mac comprend. Johnny Bee comprend. Et tutti quanti.
Nelligan.
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9 commentaires:
J'ai découvert Nelligan par toi et quelle rencontre!
A chaque fois que je vois cette photo d'Emcée près de sa statue, j'ai une bouffée d'émotion. Cette image est un poème à elle toute seule.
Merci pour ce double cadeau, et merci à Nelligan de t'avoir fait devenir ce que tu es...
La prochaine fois qu'on va sur la montagne, c'est sa tombe qu'on t'emmènera visiter. Chacun son pèlerinage.
Immense. Tragique. Lorsqu'on entend cela, lorsqu'on mire cette photographie, ça transporte loin... J'imaginais à la perfection les regards et les répliques de Nelligan qui étaient relatés.
J'ai souvent marché cette longue allée qui menait jusqu'à cet imposant bâtiment et son entrée principale. J'avais une douzaine d'années au début, lorsque ces dimanches toujours gris j'allais visité mon frère avec mes parents défaits par l'angoisse de ne plus savoir dans quel état ils retrouveraient leur fils bien-aimé, mon frère bien-aimé. Des étages, à l'intérieur, émanaient que plaintes, cris et lamentations de ces souffrances incontrôlables qui venaient de l'intérieur d'êtres brisés. Bien entendu, on n'avait pas accès aux chambres qui, elles, se succédaient de chaque côtés de longs et interminables corridors aux extrémités grillagés. Le patient était escorté jusqu'au parloir d'étage pour une courte visite. J'y ai vu mon frère complètement éteint par les séries d'électrochocs et drogues de fortune, ou d'infortune de l'époque, c'est selon. Nous repartions muets et tristes, avec un filet d'espoir à chacune de nos lourdes respirations.
Il a survécu à tous ces internements, ceux-là et bien d'autres aussi. Ce merveilleux frère c'est, à sa façon et par tout l'amour qu'il témoigne à la vie et l'humanité notre Nelligan. Le grand s'appelait Émile, mon grand frère, Gilles.
Puissant ton commentaire, Makes. Merci de partager avec nous. Je suis très émue...
Entrevue narrée très émouvante.
L'image de ses derniers vers, dans le Vaisseau d'or, offert sur le billet écrit...Ouf !
Un serment indéfinissable.
Ouain.
C'est pas plutôt serrement?
Oh oui. Les deux, définitivement.
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