23.12.11

L'esprit des Fêtes (b)

En plein pendant que je rédigeais le passage du précédent billet ayant trait aux nouveaux Tribaux, v'là que Ginette Desmarais nous rejoignait. Or, figurez-vous que cette poétesse, auteure-compositrice-interprète, joue du mélodéon itou, et sait reeler. En plein temps des Fêtes! On n'avait pas encore de reeleuse, que je sache!

Alors, comme je disais, peu importe l'automne à l'origine du montage tantôt, et peu importe l'été quand fut enregistré le clip suivant: Blue, tous vous autres amis d'ailleurs, ça c'est la musique qu'on se joue à cette époque-ci de l'année.

Bienvenue, GD.

L'esprit des Fêtes

C'était en 2010, et c'était l'automne, mais ce soir-là je me sentais comme à Noël et au Jour de l'An réunis: revoir le montage me remet dans l'esprit.

Il manque Mac, et Butch, et Plum est parti, et MakesmewonderHum n'est pas arrivé, et on a de nouveaux Tribaux depuis, et y a pas JohnnyBee ni Kevin, ni Lorka, ni Véronique, ni Rain, y en a qui y sont mais ont changé de nom...

C'était le lancement du roman de Sandy, Les corpuscules de Krause, et le show de Masataq, et la visite en coup de vent de Blue, et l'assemblée tribale.

Anyway. Makes me feel good, so there. Ceci tiendra lieu de meilleurs voeux, de moi à vous, belle et terrible Tribu, sweet engeance de sauvages. Tas de ploucs.

OUI, MAIS!... Bourgault pour aujourd'hui, quarante ans après


19.12.11

Sans titre


Y a pas de poésie en prison 5.22'
Texte: Christian Mistral - Musique: Michel Rivard
Arrangement à cordes: Stéphanie Collerette

Tiré de l'album 






On est lundi. Ça va encore. Z'êtes libres? Moi aussi. C'est une belle chose, la liberté. Invisible mais belle, comme l'oxygène: on ne les remarque pas à moins d'en manquer brusquement. Comme une femme qui s'en va sans qu'on n'ait rien vu venir, aussi; ça ressemble un peu à ça. On vit avec sans la voir, un jour elle part, soudain y a qu'elle partout où qu'on regarde dans la piaule vide, et si on ferme les yeux très fort pour chasser les images, on les voit en 3D. Mmoui. Pareil que la liberté.

L'oxygène, je ne sais pas, mais perdre sa femme ou être privé de sa liberté dans la fourchette de temps communément appelée le Temps des Fêtes, je connais, j'ai connu. Il en faut pas gros pour connaître: suffit de s'être déjà retrouvé menotté pour défaut de paiement d'amendes accumulées et d'avoir été engeôlé quelques heures pour connaître; j'ai deux, trois amis, des hommes de mon âge, une fille aussi, sur qui cette seule expérience déjà lointaine a produit une pénible et durable impression. Moi, eh bien, comme on sait, j'ai connu pire et plus souvent, aussi chaque année à peu près maintenant, je désire ardemment n'y plus penser et m'étourdir; un ami, ce matin, m'a écrit pour poser à mon endroit un geste d'une choquante bonté: il travaille pour trois, il ne devrait pas avoir le temps de penser à moi cette semaine, or je le soupçonne de considérer justement le contraire, et que cette semaine est en plein celle de le faire, et que la choquante bonté, manifestée sans tataouiner, est la seule qui vaille. Et voilà, veux, veux pas, l'idée des  humains qui passeront Noël en prison m'a recogné en plein front.

Il serait sot, je le signale, d'imaginer que Noël à l'ombre n'est doublement douloureux que pour les incarcérés chrétiens. Ce soir-là, les murs suintent l'humanité, toutes races et fois confondues, même celle des gardiens.

On est lundi. Ça va encore.

Jeudi au plus tard, cependant, un désespoir rampant, presque caoutchouteux, s'immiscera comme cent mille serpents entre les barreaux de milliers de solitudes silencieuses emmurées qu'aucun parent, aucun ami n'aura visitées, auxquelles nul petit colis ne sera remis, qui contiendrait un livre ou un gâteau aux fruits, de la part de quelqu'un qui pense à eux; dont on aura refusé tous les appels à frais virés. Vendredi, les prisons résonneront du tic-tac des secondes chances, et ce jour sera le plus long; samedi, le temps semblera cesser de respirer, juste au milieu de deux aiguilles fondues en pleine horloge de purgatoire: le temps lui-même, comme en état d'arrestation.

D'après ces chiffres, on peut estimer à environ 4 500 la population carcérale provinciale en cet instant précis. Hors les murs, combien de pères, d'ex-blondes, d'amis en proportion de cette population, qui ont presque décidé de ne plus y penser jusqu'au 7 janvier, genre? Qu'ils aillent au lit ce soir sans durcir leurs coeurs, et demain, qui sait de quelle humeur ils pourraient se lever? On sera mardi. Pas trop tard.

Quant à ceux qui, lisant ceci, se remémoreront leur propre ancien Noël en prison, faut pas trop m'en vouloir, j'ai pas fait exprès. Où est votre trousseau de clés? Dans votre poche de jeans, votre sac à main, pendu au clou planté dans le hall d'entrée ou posé sur le meuble du vestibule? Prenez-le entre vos doigts. Manipulez ces morceaux de ferraille taillés et contemplez. Vous avez les clés.

Ce soir, dormez en goûtant votre liberté. Parce que vous savez, c'est comme votre propre haleine: vous ne la sentez pas.




2.12.11

Cantat: que trois

Merci, by the way, vous trois, de vous être exprimés.

Alors? C'est ça? Outre ces trois-là, vous avez rien à dire sur Cantat? Ça vous intéresse pas, all of a sudden? Z'avez pas d'opinion?

Y a trop d'abonnés, ici, pour le degré d'aplomb. Plusieurs devraient songer à déménager, before the organ grinder punishes a few monkeys.

Chanson du vendredi

I wish I wish I was Oh young agaaaaaain!
So I So I could Oh tout faire pareeeeeeil!
L'hostie de glu collante au cul
Qui constitue le plus gros du
Contingent de ma triste espèèèèèèce,
Chrai pas fâché d'men arracher
Mais pour le plaisir d'y cracher
Dans face encore ses faibleeeeeesses,
Je reprendrais bien du service
Quarante ans bis en sacrifice
Pour le beau Oh bonheur obscène
D'les r'fourrer drette ent'les oreilles.

Voyez bien?

Le gouvernement s'en occupe, le système est réformé.

Pis?

C'est ben la preuve que le monde se plaint toujours pour rien.