Criss, j'aurais aimé lire tes lettres au Père Noël, je comprends pourquoi y a bin des maisons qu'il n'a jamais eu l'temps de visiter!
Mais belle lettre quand même et surtout après toutes ces années. Souviens-toi également que le 16 novembre, c'est le jour de naissance de ma douce, enfant du plaisir (hors marriage). Un gars avertit en vaut plus que un!
J'avais pas le droit d'écrire au Père Noël. Les timbres pour affranchir tout ce papier coûtaient plus cher que les cadeaux réclamés.
Mon père m'avait convaincu que si j'écrivais dans le banc de neige derrière la maison, un cadeau par soir, le Père Noël le saurait. Alors je buvais trois verres d'eau, de lait, de jus au souper, et après le dessert je mettais mon coat, mes bottes, ma tuque, mon foulard, la laisse au chien, pis je sortais écrire mon cadeau en jaune; des fois, le chien passait après et caviardait mon mot. Pas facile, pour un p'tit gars, d'écrire plus de deux syllabes dans la neige: mon père aurait pu recopier Le Vaisseau d'Or au complet et il lui en serait resté assez pour éteindre un barbecue. Alors j'avais tendance insensiblement à choisir des cadeaux s'épelant en peu de lettres.
Cette fameuse rencontre au salon du livre après toutes ces années, un 16 novembre??? Il est mémorable pour toi et maintenant tu pourras allonger ton éphéméride.
C'est, malgré tout un beau conte de Noël, et tu avais un chien. Mon père avait une santé tellement fragile avec une forme de cancer des os chronique qu'il était souvent plâtré des fémurs jusqu'aux épaules. Mon rôle étant justement de le faire pisser en lui tenant la queue par dessus une bassine. Comme quoi les hommes apprennent beaucoup en pissant, la frustration, l'humilité et peut-être qu'il y aura des jours meilleurs.
Hé hé! Je parlais des hommes, pas des écrivains, ciboire! Concis, concis, 873 pages la lettre à l'ex avec en prime l' Encyclopédie revue et corrigée du back-stage cinématographique. Une chance que tu as un peu de talent, p.c.qu'un homme moindrement normal aurait écrit, " S'tait trop tuff pis tu comprends rien aux films de guerre, bye!"
Toi, tu écrivais déjà tes premières impressions avec tes p'tits ongles sur le placenta. Dommage pour la postérité que les nurses ne l'ont pas garder!Il est tard et suis un peu fatigué, good night & sweet dreams.
Les limites de mon bilinguisme un brin bancal ne me permettent sans doute pas d’apprécier toutes les finesses de cette lettre à Soft, mais, outre l’irrésistible occasion qu’elle offre de se fendre la gueule, j’y discerne tout de même aussi la trace d’un génie qui, pour moi en tout cas, ne se dément toujours pas (dans les mots mêmes dont tu uses à l’occasion pour le questionner d’ailleurs) : celui de la langue.
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8 commentaires:
Criss, j'aurais aimé lire tes lettres au Père Noël, je comprends pourquoi y a bin des maisons qu'il n'a jamais eu l'temps de visiter!
Mais belle lettre quand même et surtout après toutes ces années.
Souviens-toi également que le 16 novembre, c'est le jour de naissance de ma douce, enfant du plaisir (hors marriage). Un gars avertit en vaut plus que un!
Tu écris à un enfant du plaisir, Dude.
J'avais pas le droit d'écrire au Père Noël. Les timbres pour affranchir tout ce papier coûtaient plus cher que les cadeaux réclamés.
Mon père m'avait convaincu que si j'écrivais dans le banc de neige derrière la maison, un cadeau par soir, le Père Noël le saurait. Alors je buvais trois verres d'eau, de lait, de jus au souper, et après le dessert je mettais mon coat, mes bottes, ma tuque, mon foulard, la laisse au chien, pis je sortais écrire mon cadeau en jaune; des fois, le chien passait après et caviardait mon mot. Pas facile, pour un p'tit gars, d'écrire plus de deux syllabes dans la neige: mon père aurait pu recopier Le Vaisseau d'Or au complet et il lui en serait resté assez pour éteindre un barbecue. Alors j'avais tendance insensiblement à choisir des cadeaux s'épelant en peu de lettres.
J'comprends pas, pour le 16 novembre, scuse...
Cette fameuse rencontre au salon du livre après toutes ces années, un 16 novembre??? Il est mémorable pour toi et maintenant tu pourras allonger ton éphéméride.
C'est, malgré tout un beau conte de Noël, et tu avais un chien. Mon père avait une santé tellement fragile avec une forme de cancer des os chronique qu'il était souvent plâtré des fémurs jusqu'aux épaules. Mon rôle étant justement de le faire pisser en lui tenant la queue par dessus une bassine. Comme quoi les hommes apprennent beaucoup en pissant, la frustration, l'humilité et peut-être qu'il y aura des jours meilleurs.
Ah,tu vois, pas moi: ni frustration, ni humilité; seulement appris l'orthographe, la précision et l'écriture cursive (cir)concise.
Hé hé! Je parlais des hommes, pas des écrivains, ciboire! Concis, concis, 873 pages la lettre à l'ex avec en prime l' Encyclopédie revue et corrigée du back-stage cinématographique. Une chance que tu as un peu de talent, p.c.qu'un homme moindrement normal aurait écrit, " S'tait trop tuff pis tu comprends rien aux films de guerre, bye!"
J'étais pas écrivain, j'étais un gamin pissant dans une congère et soignant sa calligraphie en se gelant le zizi.
Toi, tu écrivais déjà tes premières impressions avec tes p'tits ongles sur le placenta. Dommage pour la postérité que les nurses ne l'ont pas garder!Il est tard et suis un peu fatigué, good night & sweet dreams.
Les limites de mon bilinguisme un brin bancal ne me permettent sans doute pas d’apprécier toutes les finesses de cette lettre à Soft, mais, outre l’irrésistible occasion qu’elle offre de se fendre la gueule, j’y discerne tout de même aussi la trace d’un génie qui, pour moi en tout cas, ne se dément toujours pas (dans les mots mêmes dont tu uses à l’occasion pour le questionner d’ailleurs) : celui de la langue.
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