30.6.13

24.6.13

un drapeau...

Faisons donc ce que nous pouvons, ce que nous devons, pour qu'il signifie ce qu'il peut, ce qu'il doit...

23.6.13

Maurice: le second épisode



Comment Jean Lapointe, un burlesque ivrogne de vaudeville durant trente ans, sans formation de Conservatoire, est-il devenu le plus grand acteur naturel qu'on ait produit?

Ben c'est ça. Pas de Conservatoire, ciboire.

20.6.13

Duplessis: la totale

À commencer par le premier épisode.

Ma grand-mère me parlait encore des culottes à Vautrin en 1976...

14.6.13

Blue by Lorka



Laure Kalangel, dont le talent m'époustoufle depuis longtemps, me fournit avec ce nouveau vidéo l'occasion d'ajouter quelque chose au portrait de Blue tel que je le brosse en mots et le publie par petits bouts. Quelque chose que je retenais faute de trouver un moyen de l'écrire sans paraître me flatter moi-même.

Blue pose un regard intensément aimant et curieux sur l'art, j'ai souvent tenté de l'expliquer, mais c'est en fait l'artiste qu'elle cherche, son intention, sa volonté, c'est lui qu'elle souhaite écouter, entendre, comprendre à travers son travail, et comme il est souvent soit mort soit ailleurs que son oeuvre, c'est l'oeuvre que Blue interroge, et qui interroge Blue. Mais il y a autre chose encore. Blue cherche la beauté, et je ne sache pas qu'elle ait échoué à la trouver, au sens où la laideur est une absurdité à ses yeux. Si quelque chose lui paraît laid a priori, elle se frotte les yeux et regarde à nouveau, autrement. L'idée qu'un créateur ait pu délibérément produire de la laideur lui est étrangère, et à la rigueur elle trouverait cela beau. Sa bonté sans fond envers tous ceux qui ne font pas exprès de créer laid ou pas l'effort de faire du beau m'exaspère bien souvent, mais c'est aussi l'un des traits qui fondent pourquoi je l'aime tant.

Enfin, car il y a autre chose encore: Blue est elle-même une oeuvre d'art, et se considère ainsi depuis trente ans, et se construit, et s'entoure de talents qui savent la voir. Patrick Natier fut probablement le premier. Qui n'a jamais cessé de la contempler, la peindre et la photographier. Je suis venu beaucoup plus tard, avec des mots. Laure Kalangel le fait avec des images qui bougent et qu'elle monte avec un style et une syntaxe aussi brillants et personnels que le pourrait un Littéraire. Un grand Littéraire...

3.6.13

Ce 3 juin

Ce 3 juin est le jour anniversaire d'une personne qui m'est chair. À qui je dois la vie. La vie qui n'est pas tous les jours un cadeau, mais que l'espèce humaine depuis qu'elle existe et tant qu'elle durera considère comme un don. Mystérieux. Créateur. Magique.

Thank you for my life.

2.6.13

Le nouveau monde

Remember this? I do. J'oublierai jamais.

J'oublierai encore moins que mon grand amour prétende ne rien voir de mal à payer pour mettre les pieds dans ce Théâtre du Nouveau Monde. Une femme qui m'a séduit, menti, fait croire qu'elle partageait mes principes. Qui m'a trahi.

16.4.13

Juste un crisse de Grilled Cheese!

Y a quelqu'un qui nous a shippé une recette de Grilled Cheese en français, mais on l'a égarée. MakesmewonderHum! croit se rappeler que l'ingrédient spécial, c'était du fromage bleu. Tonio dit que c'était du Maroilles, le cheese Ch'ti qui pue virtuellement dans le monde entier depuis le film de Dany Boon. Emcée dit que c'est des tranches de Kraft orange salé. Moé je dis fuck, c'est de la caséine anyway. Remember, la recette était en français. Ai-je besoin d'en dire plus? L'affaire est close, me semble. L'expéditeur s'est trahi. C'est manifestement une personne de l'Hexagone, et on peut d'emblée rayer trente millions de suspects du fait que la coupable est va sans dire de sexe pitoune. Les mecs bouffent des Grilled Cheese, à la rigueur ils s'en font cuire, mais ils écrivent pas la recette et la transmettent encore moins. Donc, une pitoune hexagonale de langue gauloise ignorant que caséine vient du latin caseus signifiant fromage et ignorant davantage qu'en France on s'en sert aussi (I kid you not! It's disgusting, I know, but it's all true!) comme liant de peinture. S'il n'y avait que ça, passe encore: on se souvient du scandale de l'antigel dans le Beaujolais Nouveau destiné à l'exportation (ici!). Correction: on s'en souvient pas, justement, alors imaginez ce qu'on peut s'en foutre de ce qu'ils mixent dans leur peinture, Picasso liait ses couleurs avec de la morve, Buonarroti incorporait du blanc d'oeuf à ses pigments, on va pas s'offusquer que les Français mettent du fromage dans leur acrylique. C'est quand on apprend que la caséine est aussi une colle utilisée dans les vins blancs pour les rafraîchir que là, franchement, on démissionne!

Je décrète donc que cette recette de Grilled Cheese en apparence inoffensive sentait mauvais pour cause de caséine de race floue.



24.3.13

Juste un signe de vie en flyby



Pour ceux des beaux Tribaux qui passent encore voir si chu pas mort: don't sweat, you sweet unholy bunch of brilliant caring bastards, the whole pack of you, Dawgs and Bitches and Pups, don't sweat, the dingo's got my baby, that's all, so I'm hunting dingo, you know, while chasing the dragon simultaneously, and GAWDDAAAMn it ain't as easy as it used to be. Don't run as fast, don't bite as hard no more, and those dingoes are young, Man, young and wild and triomphantly degenerate, as far as...

Oh dear! Gotta run! Chasing the dragon used to be such fun, before they let girls and Frenchmen into the game and mandatory piss tests were introduced. I'm thinking of retiring, coming back here, settle and chase cockroaches in my trailer, one or two a day, just to keep in shape, you know, and have fun, without girls, without Frenchmen, without piss tests...







18.2.13

Hier encore...

Chu trop maganné pour trouver les mots qu'il faudrait et en faire les phrases que tu mériterais en ce beau jour de ton anniversaire. Blue... Passé 40 ans, les gens dans leur immense majorité ne nouent plus d'amitiés totales, intenses, entières et virtuellement pour la perpète. Pour plusieurs raisons, toutes bonnes. Parce que ça ne se présente pas souvent, surtout. Imagine alors la valeur du cadeau que m'a fait la vie, elle qui en est avare: le cadeau de toi. D'une amitié statistiquement si improbable. Je suis passé de l'immense majorité à la micro-minorité bénie...

Je dois me hâter de terminer, héhé, sinon je raterais mon effet. Tu sais comment on a tôt appris à se moquer des fuseaux, à s'en faire un tape-cul, son centre de gravité au milieu de l'Atlantique, les extrémités de la planche sur deux continents, et nous assis dessus, balançant. On n'a jamais senti le décalage.

Ce soir, on fait exception. Tu as un an de plus depuis six heures chez toi. Ici, tu as un an de moins, Pour encore huit minutes. Tu as deux âges en même temps. T'es magique.

C'est mon cadeau. Faut je publie au plus sacrant!

16.2.13

Quatrain cadeau de Kevin Vigneau

Épitaphe pour putain putride

Ci-gît l'égérie des giries
Qui molestait mille mollesses,
Mièvres et graves maladies
Qu'a colportait du cul aux fesses.

9.2.13

Pour nourrir le ver auriculaire de l'Anonyme

La vérité Venne


J'ai promis d'essayer, pas de réussir. À contacter Stéphane Venne et obtenir ses lumières sur le texte exact de sa chanson, qui fait l'objet du précédent billet...

Eh bien, je suis dans l'obligation de vous revenir avec une claire et concise constatation. LE BOUGRE N'EST PAS UN BRANLEUX! Et de plus il est très généreux.

D'abord, il m'écrit deux lignes. La première («Je confirme: par des bouderies inutiles»valide les oreilles fines de Ginette Desmarais et MakesmewonderHum. La seconde nous félicite («Et "youppi" pour le réflexe d'aller au-delà de la surface des choses.»).

M'empressant de le remercier, j'en ai profité pour oser demander davantage. Cette histoire de virgules et de découpage du texte, ça compte, pour moi. Sauf qu'on n'imprimait pas les paroles, en général, quand on produisait un microsillon en 1971, et que les photocopieurs étaient rarissimes: outre le manuscrit original final, il ne pouvait exister que trois exemplaires originaux du tapuscrit agréé par l'auteur (vu qu'il le dactylographiait personnellement): le feuillet alpha plus deux copies carbone. L'ère de l'ordi approchait, exégètes et archivistes littéraires ignoraient encore que leurs métiers iraient bientôt rejoindre ceux de maréchal-ferrant et de typographe aux poubelles de l'Histoire. Mais pour l'heure, un auteur dépendait entièrement du papier pour archiver et conserver l'oeuvre en cours, et cette entreprise exigeait, autant que de la vigilance, d'avoir de la chance. Le papier s'égare, se perd, s'envole, se vole. Surtout, il brûle...  

Plusieurs se souviennent du cruel et violent incendie nocturne qui avait dévasté la belle vieille maison de Stéphane Venne en 2006, manquant l'asphyxier, lui, ses enfants et ses chats: au matin, une fois l'enfer éteint, le feu et l'eau et la fumée avaient tout emporté, dont quantité de manuscrits, y compris les inédits ainsi que les travaux en chantier (Venne, après vingt ans de silence, s'était remis à l'ouvrage).

J'ai donc hésité à le relancer à propos de cette question de ponctuation. À jeter de l'huile fraîche sur un vieux feu, so to speak. Ma mère s'est donnée un mal de chien à m'enseigner le tact et la délicatesse et l'empathie envers les malheurs d'autrui, et à défaut de pouvoir sans rigoler déclarer ses efforts couronnés de succès, reste qu'elle n'a pas élevé un absolu sauvage: j'ai retenu de tourner ma langue sept fois dans ma viande avant de l'utiliser. Malheureusement, maman avait sous-estimé mes besoins particuliers et souvent il s'avère que sept fois, dans mon cas, ne suffisent pas, mais enfin, c'est assez pour la plupart des situations ordinaires de tous les jours. Et je n'aurais donc pas relancé Venne, s'il s'était agi d'une situation ordinaire de tous les jours.

Sauf qu'être en communication avec Stéphane Venne, pour moi, c'est tout le contraire d'une situation ordinaire de tous les jours, c'est même à mon agenda depuis 1992. Et j'ai réalisé aussi que ce que m'inculquait ma mère valait en règle générale, pas en règle absolue. Tout dépendait de la personne à qui on s'adressait et de ce qu'on voulait lui dire. Or, Stéphane Venne allait certainement recevoir ma question dans le même esprit que je le ferais moi-même si on me la posait: en artisan du verbe pour qui les virgules ne sont pas des détails!

So I did, I dared, I thanked the man and then I asked: «Pouvez-vous m'éclairer sur la ponctuation?»

Cinq minutes après, il répondait: «Vous reviens...»

Ces points de suspension, là, ce choix plutôt qu'un point ou un point d'exclamation, soulageaient le léger doute qui me restait quant à mon intuition: pour lui, la ponctuation n'était pas une question vaine. Non, c'est pas un jeu de mots sur son nom, c'est juste un adon qu'il s'agisse du terme qui convienne.

Une heure et demie plus tard, il est revenu tel que promis, avec le texte intégral exact (mots, disposition, ponctuation), et dix lignes de propos frais en prime. Le relançant une dernière fois, j'ai sollicité la permission de les partager avec vous. Il me l'a accordée en un mot: «Go!»


Attention, la vie est courte

Paroles & musique : Stéphane Venne (1971)


Attention,
la vie est courte,
laissons tomber les jeux,
les trucs
et les scènes entre nous.

Un mariag’ d’amour,
c’est fragile.


Attention,
la vie est courte,
tout le temps qu’on passe à se battre
est foutu à jamais.

Viens,
mon amour, viens,
faisons la paix.

Nous
pourrons guérir
nos égratignures après.

Attention,
la vie est courte,
c’est pas la peine de
l’abré-
ger davantage

par des bouderies
inutiles.

Attention,
la vie est courte,
allons nous coucher dans le lit
de la vie douce.

Viens,
mon amour, viens,
faisons la paix.

Nous
pourrons guérir
nos égratignures après.

Tout’ la vie,
c’est tout’ la vie
mais pas une heur’
de plus.

As-tu vraiment
réfléchi
avant de dir’
« Salut »?

As-tu vraiment
réfléchi?

L’as-tu
vraiment
voulu? 

Attends, attends, atten…



Considérant la nature essentiellement orale de la chanson, je n'utilise pas la ponctuation (ni aucun autre procédé de transcription sur papier) selon ses habituels paramètres liés à la lecture ou à la littérature. C'est encore plus vrai dans le cas de cette chanson-ci, qui est encore plus "vers-libriste" que certaines de mes autres: rimes bizarres ou absentes, césures bizarres ou asymétriques, faites à la fois pour épouser la structure mélodique et à s'en distancer, de sorte que "bancal" devienne "normal", et puisse produire une singularité à la fois inattendue et non-apparente, toujours au profit de la rétention (le tandem Hugo-Brassens m'a donné le goût de ces procédés). Faut bien s'amuser... 

(SV, 6 février 2013)