1.10.08

Matante

La soeur de mon frère est l'une de ces rares créatures délicieuses qui allient un coeur entier à un esprit qui brille et pétille à un bon nerf loyal à un look d'enfer, et qui trouve le temps d'avoir des enfants et de s'en faire pour son frère et le frère de son frère.

De plus, elle vient d'une famille où tirer la pipe d'autrui est un art de vivre, mais le fait qu'elle ne manque pas d'humour, un humour délicat et subtil quelque peu différent de l'ordinaire des Îles, je m'en rends compte astheure, m'a fait négliger d'adapter ma taquinerie. Résultat: ma sweet Mélanie Vigneau se demandait depuis des semaines pourquoi je l'avais traitée de matante en réponse à un courriel où elle souhaitait tendrement que je prenne soin de moi. Kevin le lui a expliqué en rigolant, je le sais, mais elle et lui sont faits pareils, faut qu'ils montent straight à la source, empiriques.

J'y ai donc dit en la taquinant deux fois plus et en en promettant davantage, ce coup-là elle s'est bien marrée, mais pas avant de m'écrire ceci, que j'ai la permission de reproduire. C'est son frère en plus candide et dangereux: ces Madelinots sont du ben beau bizarre de monde...

«Seulement t'expliquer que lorsqu'une gamine regarde un homme, elle y voit un père, et quand une femme ayant acquis de la maturité regarde ce même homme, elle y voit un enfant.»

Je suis sûr de deux choses: elle parlait vraiment un peu en terme universel, et pour la part qui parle du particulier, je sais que c'est pas moi qui suis en top de liste, ni en second. Ensuite, je sais plus rien.

Mélanie, ma soeur syllogistique...

Quand un auteur génial surgit, l'équité dicte d'en parler

Et je ne suis rien, comme chacun sait, sinon épris d'équitation. Euh, d'équité, vuis-je tu dire...

Richard Therrien, dans Le Soleil du 16 mars 2008, euphémisait comme à peu près tout le monde: La dictée n’est pas forcément un exercice douloureux. Dan Bigras a beau avoir l’air dur comme ça, on a eu la preuve hier qu’il est incapable de méchanceté. «Pour moi, c’est un jeu. J’suis pas venu ici pour me faire chier, mais pour m’amuser.» Therrien ne se trompe pas: Bigras serait bien en peine de faire le méchant à coups de Grevisse et de Bescherelle Slugger.

Astheure, qui se lèvera pour répéter que Dan Bigras a rédigé le texte de la dictée des Amériques 2008? Parce que moi, je suis là, debout et bien tranquille, pour affirmer qu'il n'en est rien. Rien pantoute. Zilch. Nada. Bupkis. Tu creuses un puits profond de dix mètres juste derrière la statue de Félix Leclerc, tu en sors tout le trésor caché de Gaston Miron, et ce qui reste en richesses dans le trou, c'est plus que ce que Bigras a écrit. Il va encore se trouver du monde pour gémir que je ne suis pas assez clair...

Il a suggéré trois ancrages, OK? Celui des kids qui commettent des erreurs versus les adultes qui font des fautes, celui de la liberté qu'on acquiert par la conquête de sa langue, et celui de la paix qu'on devrait faire avec son coeur. Le second, il l'a barboté dans mon entrevue avec Robert-Guy Scully en novembre 1988. Il trouvait ça fort captivant. Le premier est creux comme une calebasse archi-sèche, le dernier ne veut rien dire et son contraire.

Pour tenir ces machins-là ensemble: un pus mental, une membrane conjonctive malsaine, insensée, désorganisée, adhérant à ce tas de mots qui n'est pas de lui comme le Jell-O fige les guimauves miniatures en un flageolant cosmos stochastique, qu'il serait incapable d'orthographier même si sa vie en dépendait, et que Stéphan Bureau lui collait un gun sur la tempe et qu'il avait le cul glué à un baril de TNT.

Moi, j'irais sentir du côté de chez Sylvio Morin, mais je ne sais pas qui l'a vraiment rédigé, ce tissu de billevesées. Je sais seulement qui ne l'a pas fait.

Texte intégral de la Dictée des Amériques 2008

Texte de Dan Bigras

Faut-il punir les enfants qui font des fautes?


Tu sais, mon fils, « savoir écrire » et « écrire », ce n’est pas, quoi qu’on en pense, nécessairement la même chose.

Savoir écrire, c’est tout bonnement être capable de transcrire des phrases que quelqu’un dicte selon des us et coutumes, des règles et des codes bien arrêtés. Tellement qu’à chaque fois qu’on crée une expression, on doit immanquablement créer une exception. [68 mots - FIN JUNIORS B]

Par contre, écrire exige de jouer avec sa langue. Car la langue, chose étrange qui vit dans un palais près de l’oropharynx, goûte des choses étonnantes et en émet d’autres plus surprenantes encore, est aussi un système simple et complexe, avec son content de contradictions. [112 mots - FIN JUNIORS A]

C’est le lien, mais aussi le caprice, la foucade. La souveraine tatillonne, mais aussi l’esclave. Et bien que ta langue se situe judicieusement à l’étage supérieur de ton anatomie, elle justifie occasionnellement une chiquenaude affectueuse sur sa partie postérieure. [151 mots - FIN SENIORS B]

Pour châtier sa langue, il faut être amoureux, condition sine qua non! Les passe-droits, quels qu’ils soient, sont exclus. À la tendresse, alexandrins et heptasyllabes ne sont que poudre aux yeux. À l’amour, quatrains et ballades ne sont que succédanés pour âmes atrophiées. Mais à ta mort, seul sera pérenne ce que tu auras fait de ta langue. Sers-t’en. Révèle qui tu es. Proclame qui tu aimes. Prends ta parole. Erre souvent et recommence : par ton opiniâtreté, tu acquerras ta liberté.

Alors, faut-il punir les enfants qui font des fautes? Les enfants ne font jamais de fautes, ils commettent des erreurs. Tenons-nous-le pour dit : ce sont les adultes qui font des fautes. Une erreur, c’est écrire ornithorynque, hyacinthe ou ypérite avec deux i. Une faute, c’est écrire faire la paix, sans x et surtout la faire sans coeur! [288 mots – FIN DE LA DICTÉE]



Non mais, regardez-moi ce désastre... Deux de mes trois textes les plus chers, crammés sur cette galette K-Tel. À Nowell, il n'aura même pas à refaire une pochette, juste à se faire photoshopper une barbe blanche et un putain de Santa Suit.

Goddamn fucking crook.

Ça, c'est sa nouvelle chronique dans le Journal de Montréal. Outre qu'une fille l'aura aidé à réviser ses bases (sujet, verbe, complément, steak, blé d'inde, patates), tous les concepts simplets, tous les paragraphes affligés de dysfonction érectile, tous les plats traits d'esprit et les tournures démagogiques et les images essoufflées, bref tous ces cacas laborieux sont l'entière et absolue propriété intellectuelle du nouveau chroniqueur; il s'apercevra bien assez tôt que Pierre-Karl sait rédiger, lui aussi. Surtout les contrats.

Bi-culturalisme

J'ai fouillé blog après blog de blokes, écumé quelques centaines de commentaires, cherché autant comme autant quelque témoignage à décharge, la circonstance atténuante, une ou deux phrases susceptibles d'apporter un bémol à la terrible et implacable conclusion, mais non: ils sont presque aussi pires que les nôtres!

C'est mauvaise foi et esprit de bottine à gogo, fascinant à décoder quand on tripe sur le langage et ses nuances minces comme des apex de papillons. Étrangement, ou peut-être pas tant que ça, les blokes sont beaucoup plus candides et simples à démasquer que le francophone coutumier du commentaire sur, disons, Cyberpresse. Le bloke qui fait semblant de croire que c'est vraiment une affaire privée (la dondon qui pose à poil pour son mari dans son fauteuil de mairesse avec sa médaille de mairesse dans son bureau de mairesse et se présente le 14 courant pour le parti Conservateur), on sent que ça lui fait mal aux doigts de l'écrire, de le relire sous son nom, d'avoir même formulé les phrases. Sont tellement pas menteurs, ces blokes-là. Ils y croient vraiment, d'habitude, à leurs blokeries cubiques. C'est pas des Talleyrand, nos squaricéphales compatriotes.

Et il y en a des masses, de commentaires clonés comme ça, des masses de masses. Dont il ressort aussi qu'ils la trouvent hot, cette carne émétique et dentue aux méplats de haridelle du Yorkshire, aussi mal à l'aise à poil que la moins cochonne des confessions protestantes, disons le pentecôtisme, le prescrirait pour gagner son ciel, tandis que son mari effectue un flehmen derrière son Instamatic. Or, les sites francophones rendent un tout autre son de bandaison. En gros, et pour résumer, on la trouve un chouia moins triquante qu'un Plum Pudding. Et je dois reconnaître que je n'ai pu m'empêcher de songer à Justin: nul homme, si bilingue soit-il, ne saurait lécher deux chattes de concert, or que choisit un bi-culturel dans sa chambre à coucher de Canadien où l'État n'a rien à faire, surtout si l'on attend de lui quelque miracle de glossolalie?

Cela étant, alors que les blokes s'évertuent à minimiser la gravité du geste (poser dépourvue de ses guenilles pour son consort à la Mairie, stie!), ici personne ne le relève. On sticke plutôt sur l'hypocrisie sexuelle des Conservateurs.

Ces photos datent de cinq ans. Or, la pure et franche obscénité a eu lieu entre then and now. Voilà ce qui devrait faire saigner les claviers.

Et, oui, je vais vous la montrer. Pas là, parce que ces blokes ineffables pixellisent les nibards de l'anglo-sexonne.

Attention, là, vous avez été amplement mis en garde. Et ne perdez pas de vue que toute cette saleté fut financée avec nos taxes (classe moyenne, maudits artisses, clique du Plateau, tchétéra you know the drill)!!!



Meanwhile, the Conservative member of Parliament who is chair of the British Columbia caucus has been hard at work trying to profit from the principle that drives patronage, the notion that the benefits of government are most readily available through partisan channels.

In the face of an ethics complaint, the federal Conservative party says it did not approve of a decision by Dick Harris, the MP for Cariboo-Prince George, to "appoint" a Tory in a riding held by a New Democratic Party MP to act as a conduit to the government.

But neither has it condemned his statement that people in the Skeena- Bulkley Valley riding would get better service from the government if they deal with the nominated Tory candidate, Houston Mayor Sharon Smith, than they will through their elected MP, New Democrat Nathan Cullen.

It is also hard to imagine that given the tight, central control Harper has imposed on the party, Harris would have initiated the scheme without having it vetted first by the party brass.

The insidious part of Harris's claim that Smith has more clout in Ottawa than Cullen has is the distinct possibility that it might be true.

While it has been a while since you could get away with paying cash for votes in Canada, the notion that ridings that have an MP or MLA on the government side of the house will be rewarded with more than their share of government spending is still very close to the surface.

In opposition, Harper's Conservatives claimed the high moral ground by repudiating patronage. As we have already seen, that ground is harder to hold in government.
It's worth the effort. Otherwise, Canada's new government will look pretty old when the next election comes.

30.9.08

Back en bizness

Merci à mon frère pour l'intendance intérimaire. Le K Man n'avait jamais, jamais pénétré dans un machin à rédiger un blog, pas plus que dans un McDo ou un meeting de AA. Faut qu'il m'aime gros en saint-ciboire.

29.9.08

Nota bene de Kevin Vigneau

Sachez que si en ces pages il y a apparence de silence, c'est que la machine est plus faible que l'homme, je veux dire, le crash est possible pour un ordi, pour une ligne internet, ou un branchement. Mais pas Christian. Il est à ce point fidèle à vous qu'il me demande de vous écrire ces quelques phrases pour que vous soyez assurés qu'il sera fidèle à lui-même lorsque le moteur internet aura été huilé à nouveau.

J'ai l'habitude de terminer avec cette formule de politesse : "ma main", ce soir, ce sera "nos mains".

Kevin Vigneau

27.9.08

Maurice! Fait chaud! Maurice! Fait froid!

J'ai vécu deux ans avec une femme splendide ménopausée, bien sûr le lit était trempé quand les bouffées de chaleur l'incommodaient, et son humeur se ressentait parfois de ce grand changement, mais jamais rien de comparable à cette sale hyène moche!



M'a t'en chier, moé, Maurice y fa chaud, Maurice y fa froid. Ça s'adresse à qui, cette annonce-là? Y a encore des Maurice pognés avec des amanchures de même qui crachent le cash pour une thermopompe? Maurice! Crisse ton camp! Laisse-lui la maison, prends un appartement dans Rosemont, va au théâtre et à la bibliothèque, tu vas rencontrer une femme gentille et juteuse, tu baiseras pour le plaisir et la tendresse, elle aura chaud sans te crier par la tête, hostie Maurice, drope-moi ça c'te virago dégueulasse, fuck le modèle québécois, drope-la, drope-la!

Monsieur Dion. Vous chevrotez. Vous n'êtes pas un chef.


On est contents qu'il soit intelligent, intègre même je pense, mais c'est une moumoune qui se demande encore comment il a abouti là. Une moumoune. Voire si le monde va voter pour une moumoune. Qu'est-ce qui s'est passé au juste? Comment cet avorton fluet et souffreteux s'est-il retrouvé leader du Parti Libéral du Canada? Il doit bien, car il n'est pas con, sentir qu'ils la lui ont mise dans le cul, le temps que la poussière des commandites retombe.

Leurs pubs s'améliorent en crisse. Pus de Dion, pus de Coderre, pus d'acteurs à cinq cennes. Du vrai monde, des jeunes, qui sonnent vrai et qui parlent de Dion sans le nommer. Ça devrait lui permettre de perdre par seulement 30%...

Sacraman de moumoune. C'est ben le temps, astheure, de te montrer en train de jouer à la ringuette. T'aurais pas pu trouver du temps libre pour devenir un homme, non? Ben c'est ça, regarde ce qui va t'arriver, astheure. Dans deux ans, personne ne se souviendra de ton nom et tu retourneras enseigner aux demeurés de Moncton la différence entre Max Weber et Karl Marx.

Réveillez-vous donc, gros tas de bonnes femmes béates. Pleeeeeze!

Les femmes ont toujours transmis la culture. Les hommes allaient chasser, bûcher, boire, whatever, ils étaient ailleurs, et les femmes chantaient les chansons et racontaient les histoires aux enfants près du feu, et leur enseignaient l'abc, les grâces sociales, les proverbes, la culture, christ!

Fini, ça. Les bonnes femmes aiment toujours les contes, les récits, les photo-romans italiens en noir et blanc (non, là j'exagère), les romans Harlequin étalés sur le comptoir du dépanneur vietnamien (là, j'exagère pas), les 7 Jours et les La Semaine dans le rack à la caisse du Loblaw's, et c'est bien tant mieux qu'elles n'aient pas d'enfants à qui transmettre cette culture-là.

Écoutez. Écoutez bien. Approchez, je vais vous en raconter une pas pire. Ça va me coûter cher parce que Marie Laberge est publiée chez Boréal tout comme moi, mais que les revenus de sa trilogie ont payé un troisième étage au building alors que le bilan financier de ma tétralogie a justifié qu'on serve des Pop-Tarts au lieu de croissants à l'assemblée mensuelle du comité directeur. Celle-là, seul Jacques Godbout va la trouver drôle.

Ouais. Figurez-vous que Marie Laberge offre aux bonnes femmes de leur envoyer 26 lettres personnalisées de sa Martha, tout au long de l'année 2009. Juste pour elles.

26 lettres où Martha s’adresse à vous.

26 lettres personnalisées qui arriveront chez vous pendant toute l’année.

26 lettres que vous vous surprendrez à attendre, comme on attend des nouvelles d’une amie.

Martha, on ne peut la connaître que par abonnement.

On s’y abonne de septembre à décembre 2008 au coût de 33,00 $ (avant taxes).


Go, les filles. Transmettez la culture, cibolac.

yeah, yeah, je comprends, stiiiiieeee....

Meth a mis beaucoup, beaucoup de ses considérables ressources langagières à m'esplicher ce que Chill veut dire. The damn word just didn't make any sense to me, no sense at all.

Je pense que je l'ai pogné; enfin, je le sens... En visitant des clips de Cat Stevens sur YouTube. Les comms, je jette toujours un oeil dessus. Je suis un homme de sources et de ressources, pas que ça me fasse bander d'en savoir plus long que vous autres, mais je bande en sachant plus ce soir qu'hier, et je dors lourd et doux. Les comms, je jette toujours un oeil dessus, donc, et si vous voulez tomber de votre chaise et appeler votre pusher pour l'accuser d'avoir coupé votre dope avec de l'acide hallucinogène, allez visiter les clips de Cat Stevens et parcourez les comms. Nulle part ailleurs vous ne trouverez d'échanges aussi articulés sur l'expulsion des Juifs d'Espagne en seize cent et quelques, La Sangre Limpia, la belle-soeur communiste du Prophète et la guitare de Jésus.

Chill, je vous en prie. C'est Cat. Cat Stevens. Steven Demetre Georgiou. Yusuf Islam. C'est Cat, for Christ's sake, et oussé ki jouent les flos?

Les potins de Misty

Demain, dimanche, 28 septembre, c'est l'anniversaire de cette vieille fripouille, Big Mac McComber, né en 1964. C'est aussi celui de cette jeune fripouille, Cynthia Gauthier, née en 1978.

À l'intention de ceux qui oseront leur payer la traite. Moi, je sais déjà qu'ils vont m'écorcher vif.

Father and son

Cat Stevens ne s'appelait pas encore Yusuf Islam. Je me repassais cette chanson vingt fois chaque soir dans ma chambre à Saint-Marc, j'avais seize ans, ta mère aussi, puis elle a filé de chez elle et je suis allé la rejoindre, on avait dans l'idée de te faire.



Quand tu avais dix ans, je me la repassais encore, et quand tu as eu vingt ans, je l'ai réécoutée.

Ce soir, t'en as vingt-six et demi, je me la repasse et je pense à mon père.

Un autre Boomer que j'aime

Sa fille est une amie précieuse, et par elle je l'ai connu: il est devenu un ami aussi. Toute la famille m'est chère, pour tout dire, mais Robert Vincelette, crisse, c'est son anniversaire aujourd'hui. Un enseignant, lui aussi, comme la plupart des hommes que j'admire, je m'en rends compte. Bâti comme un grizzly, cela aussi ça compte. Honnête comme seul un bandit sait l'être.

Happy birthday, Bob.

26.9.08

Jef

Merci Crispi.

VLB strikes again

Pourquoi j’appuie le Bloc québécois

par Victor-Lévy Beaulieu


Trois-Pistoles, le jeudi 25 septembre 2008


Je suis Québécois et je suis pacifiste. Je crois que la diplomatie, si on la pratiquait vraiment, et pour les bonnes raisons, notamment pour le droit au bonheur des peuples, serait autrement plus efficace que la guerre. Or, Stephen Harpeur fait de ce pays qui s’appelle le Canada une nation guerrière : 30 milliards de dollars consacrés par son gouvernement pour l’armement et sans doute plus d’une douzaine de milliards jusqu’à maintenant pour le coût de la guerre en Afghanistan. Non seulement il faut dénoncer cette politique, mais exiger comme Québécois pacifiste qu’on y mette fin.

Je suis Québécois et je tiens au respect de la Loi 101 chez moi. Ma langue, c’est mon âme, c’est mon être identitaire, c’est ma fierté et c’est ma joie. Alors que Montréal est déjà une ville à majorité anglaise, Stephen Harpeur ne respecte même pas les lois du Parlement fédéral qui obligent les fonctionnaires du Québec à être bilingues et il n’entend pas y changer quoi que ce soit! Je ne veux pas disparaître, noyé dans un continent anglophone. Je veux qu’il y ait un avenir français pour moi, je le veux ardemment.

Je suis Québécois et je ne crois pas à la répression policière et pénale, ni pour les jeunes délinquants ni pour n’importe quel citoyen qui a fauté par-devers la société. Le philosophe Michel Foucault a prouvé hors de tout doute raisonnable que la prison, bien loin de faire des condamnés des citoyens à part entière une fois sortis du pénitencier, multiplie par dix le nombre des délinquants. Harpeur préfère donner son aval au marché des armes et à la punition plutôt qu’à la prévention.

Je suis Québécois et je vis en région. Que fait le gouvernement Harpeur pour qu’on puisse au moins espérer en l’avenir? Bien pire que rien! Par son ministre Jean-Pierre Blackburn, Harpeur a coupé même dans le maigre des subventions accordées aux régions : oubliez la formation, l’aide à l’emploi, les crédits d’impôt, l’appui à l’industrie forestière, à l’industrie manufacturière en difficulté! Débrouillez-vous! que dit Harpeur. Faites vos doléances à votre gouvernement provincial! Et mangez de la misère tandis qu’en Alberta on fera guili-guili aux grandes pétrolières pour plus d’un milliard de dollars en avantages fiscaux!

Je suis Québécois, je vis en région et je suis un travailleur autonome. Je fais donc partie des 40% de la population qui exploitent par eux-mêmes et pour eux-mêmes leur capital humain. Le gouvernement Harpeur est totalement indifférent au fait que les travailleurs autonomes, faute de mesures fiscales adéquates à leur statut, vivent presque tous sous le seuil de la pauvreté et dans une insécurité pour ainsi dire totale.

Je suis Québécois et depuis plus de 40 ans, j’œuvre dans le secteur culturel comme écrivain et comme éditeur. Les études faites par l’UNESCO ont démontré depuis longtemps qu’une nation comme la nôtre ne peut se développer culturellement sans appui gouvernemental. Les coupures faites par le gouvernement Harpeur dans l’aide à la promotion culturelle à l’étranger, et qui touche particulièrement le Québec, sont encore un signe de la censure que Harpeur tient à exercer sur notre création. Quand on sait que le gouvernement fédéral contrôle à lui seul plus de 75% de l’aide accordée aux éditeurs (pour ne parler que d’eux), qu’arriverait-il si, après les élections, Harpeur se mettait à couper là aussi parce que la littérature québécoise ne correspond pas à sa vision réductrice du Canada? Quels risques pour notre culture qui compte actuellement pour l’une des plus inventives de tout l’Occident?

Je suis Québécois, libre-penseur, mais tolérant par-devers les religions.

Stephen Harpeur est un fondamentaliste qui voudrait nous voir retourner à l’époque honnie du « Crois ou meurs! » qui fut à l’origine d’inutiles guerres fort sanglantes au nom de Dieu, de la seule Vérité et d’une morale qui nous ramèneraient tout droit à la Grande Noirceur!

Je ne veux pas de ce fondamentalisme moyenâgeux! Je tiens à penser ce que je pense et je tiens à pouvoir le dire sans restriction.

Je suis Québécois, je crois au progrès de l’humanité, je crois à l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’éradication de la pauvreté, à la fraternité et à la liberté. Le gouvernement Harpeur représente donc pour moi tout ce dont je ne veux pas, il ne correspond à aucune des valeurs pour lesquelles mes mères et pères, mes sœurs et frères ont combattu pour que le Québec puisse enfin sortir de son aliénation et venir au monde.

C’est pourquoi je vais voter pour le Bloc québécois le 14 octobre prochain. Un gouvernement majoritaire Harpeur pourrait représenter pour le Québec la fin du pays indépendant que nous voulons avoir. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas courir ce risque. Soyons solidaires au nom de notre être identitaire, au nom de l’espoir qui le porte, au nom de l’avenir. Seul le Bloc québécois est en mesure de nous représenter dignement dans un parlement qui n’a que faire de notre singularité comme peuple, nation et patrie. C’est parce que les Irlandais et les Écossais avaient un Bloc irlandais et un Bloc écossais qu’ils ne sont pas disparus comme peuple, nation et patrie. Méfions-nous des sirènes conservatrices : elles ne veulent que mettre fin à ce que nous sommes et voulons devenir : un peuple, une nation et une patrie porteuses de vie plutôt que de mort. L’urgence, l’urgence d’agir : voilà qui devrait rendre tous les Québécois solidaires le 14 octobre prochain.

À ceux que les sirènes conservatrices pourraient malgré tout charmer,

voici ce que je leur offre : un plein rouleau de grosse corde pour que vous puissiez vous attacher au mât du drapeau québécois d’ici la fin de la campagne électorale. Et comme Ulysse, je suis certain que vous vous en féliciterez le lendemain des élections d’avoir échappé au pire pour vous retrouver, joyeux, confiants et heureux dans l’île de la Grande Déesse, là où les vrais rêves ne sont pas un cauchemar conservateur mais un appel aux plaisirs québécois d’être et de faire ce que nous sommes, en toute liberté!

25.9.08

Le prochain saut évolutif

Depuis mille ans, les femmes quittaient les hommes le lendemain de Noël. May-december, c'était aussi fiable que la période de gestation des vaches. Hier encore, j'avais vingt ans, comme dit l'autre, et la femelle de l'espèce, l'espèce humaine, fonctionnait toujours ainsi: 26 décembre, 16:08, la dernière affaire que tu voyais d'elle était l'arrière de sa tuque rouge qui rapetissait comme un point à mesure qu'elle s'éloignait.

Trois amis, enfin deux et demi, sont déjà et fort brusquement à même de constater que ça change. Elles filent fin août, fin septembre au plus tard.



Inquiétude, anxiété, humiliation, un gars tombe du ciel... Bon, alors faut crever l'abcès, guys. Je vous mets de la musique et je roule jusqu'au plumard.

24.9.08

Érections fédérales, eastern western et panamerican

Faut quand même consigner quelque part, au procès-verbal et pourquoi pas ici, que les cous rouges de l'ouest et les aliénés des Maritimes se tapent une trique musclée chaque fois qu'aux news ils voient un gros agglomérat de Québécois se plaindre en procession d'avanies fédérales. Pire, on peut redouter que pour chaque voix qui résiste à Montréal, deux en province creuse se mettent à scander: «Taxes! Subventions! Artisses! Plateau Mont-Royal! Classe moyenne!»

Jack off and go to sleep, primitive philistines.

23.9.08

La danse des petits pains

C'est ben de valeur que monsieur madame tout le monde, les gens comme vous et moi ainsi que la classe moyenne,  ne risquent pas une fois en cent ans de trébucher par ici fût-ce par accident, fût-ce avec une map une loupe une boussole et une orthèse en titane pour leur maintenir la tête hors du cul. Dommage en torvis, parce que je pourrais leur jaser ça une escousse, moi qui suis pas sorteux, on discuterait le bout de gras, on parlerait politique comme nos ancêtres le faisaient déjà en 1708, impatients que le navire marchand accostât, et entre le Champ-de-Mars et le port de Montréal, sur toute l'aire de la Place Jacques-Cartier,

palabreraient des types ressemblant trait pour trait à l'un de vos grands-oncles mais vêtus en paletots pouélus , fumant cigare, un racoon assis sur chacun de leurs osseux crânes déplumés, s'agitant comme des maquignons à la foire. Je les prendrais par les lapels de coat et en brassant comme pour faire choir des prunes mûres dans l'herbe, je vociférerais: «Vous-a-vez-pas-honte-de-vous-dé-crire-comme-ça? Mon-sieur-ma-dame-tout-le-monde? Des-gens-comme-vous-et-moi? Clas-se-moy-en-ne? Vous-zêtes-même-pas-nés-pour-un-p'tit-pain-tas-de-mulots! Nés-pour-la-fa-rine-qui-colle-en-d'sours-des bottes-du-boss-an-glais-d'la-bou-lan-gerie-pis-vous-dan-sez-pour-la-lé-cher-vous-m'é-coeu-rez!!!»

La grosse nouvelle tribale automnale

Ces gens de la campagne profonde ont parfois de drôles de notions.

Gom et sa blonde voulaient l'annoncer à leurs proches, leurs familles, leur agent Re-Max, avant qu'on puisse le proclamer sur l'internet comme ce serait civilisé!

Héhé. Ce vieux Gomeux (il se fait aussi appeler Guillaume Pâquet quand il trempe dans des trucs louches, comme publier dans Moebius ou donner du sang à la Croix-Rouge, histoire de rembourser celui qu'il fait couler sur les patinoires) vient enfin de lâcher le morceau sur l'air de rien, m'autorisant du coup à me découdre la mâchoire et utiliser le fil de fer pour réparer mes barniques.

Ils attendent un deuxième petit! Un pitchou, une pitchounette, on sait pas, mais c'est un flo lucky lucky.

Yeah, dude, I'll tell ya, that's a piece of fuckin good news, I think I can sleep now, and dream maybe, we'll be all right, the whole tribe will be fine...

22.9.08

Mea Culpa, Mea Culpa, mais ah! Y'est fou c't'hostie-là?

Oubliez tout ce que j'avançais récemment eu égard à l'innocuité des Conservateurs. Me suis encore trompé. Y est fou, c't'hostie-là? Crisser des kids en prison? Alourdir les sentences? Me semblait que le Québec avait une politique distincte en cette matière? Y a pas un nonobstant quelque part? Pis le monde de creux qui se représentent le Plateau Mont-Royal comme une permanente orgie d'artistes en plein-air buvant du champagne avec leurs taxes et faisant des jambettes au Doc Mailloux et, ah, ki mangent de la marde, et ces pissous régionaux qui comparent leurs tondeuses et se donnent des nouvelles du petit beau-frère revenu d'une expédition à Mourial pour le Salon de la tondeuse, il dit que c'est sale sans bon sens, plein de quêteux qui se garrochent sur ton windshield aux lumières avec un torchon crotté pis une cup de McDo, des guenillous pleins de boucles d'oreilles dans face pis des tatous, DANS FACE, pis des nèyes, des nèyes partout, en gangs, des fois sont trois, même quatre une fois, il a pas trouvé le Plateau Mont-Royal, il est allé jusqu'en haut de la montagne, deux fois, il a fait le tour, mais c'est ben mal indiqué, pis aie pas peur, ils s'arrangent pour pas mettre ça facile, sont ben que trop ben entre eux autres...

Ce monde-là va flipper pour Harper. Z'ont pas de kids, ou alors un gros empâté avec une ombre de moustache sous le nez qui n'aura jamais affaire à la police après qu'il aura vomi dans la chute de livres nocturne de la bibliothèque municipale au sous-sol de la salle paroissiale le soir de son bal de finissants, après il veut devenir arpenteur-géomètre.

Les coupures cultures, franchement, je m'en crissais pas mal, mais ça, no no no no no, pas d'expansion carcérale avec les ados comme clientèle-cible. Sont corrects, les kids, crisse, fallait voir en 70, en 80 même, en fait j'y suis allé une couple de fois avant mes 18 ans, c'est pas une place pour un gars de cet âge-là. Et puis, les 14-17 ans n'ont pas le droit de vote: il est inique et rétrograde d'imposer l'incarcération sans représentation. Qui veut d'autres David Milgaard, ou pire, des Steven Trustcott, condamné à mort par pendaison à 14 ans en 1959, libéré après dix ans et une commutation de peine, forcé de changer de nom, innocenté en 2007.

Y est fou c't'hostie-là. Et moi j'ai été aveugle. Qu'on en prenne acte.

Vais voter pour mes couilles.

Y a des drôles qui me trouvent parano, bout d'viarge.

L'Auberge du chien noir, je viens de vérifier, est un téléroman en ondes depuis l'automne 2003. Je connais un peu les auteurs. J'ai jamais vu dix secondes de ce truc avant ce soir, la tévé ronronnait à Radio-Canada tandis que je piochais sur ce clavier.

Pas dix secondes, en six ans, et faut que ce soit ce soir que Dan Bigras choisit pour s'encadrer dans le screen. Y a le gars qui jouait MacPherson dans Le Temps d'une Paix, déguisé en Barbie ou en Dan version 1992.

Première affaire que j'entends Dan dire à trois kids qui répètent leur zizique: «Bienvenue dans le merveilleux monde artistique. C'est de même tout le temps. Tout le monde se fourre!»

Hors contexte? M'en calice!