29.5.02

Maman combat sa bronchite annuelle, «ce vieil ennemi» comme elle l'appelle. Et, pour la première fois de mémoire de fils, c'est la bronchite qui gagne et la cloue au lit.



Mario sort d'ici à l'instant. Je lui ai fait faire un voyage dans le temps à coups de mp3. Comme j'ai toujours envie d'aimer, Les enfants de l'avenir, Le temps est bon, Whiter shade of pale, L'oiseau, Killing me softly, Je suis cool, O sheriff o, J'entends frapper, Le début d'un temps nouveau...



Je lui raconte comment ma mère se mettait en rogne en entendant Gilles Valiquette déclarer que c'est pas sa faute «si le monde, c'est toute des pieds!»



Et quand, à douze ans, je suis rentré avec le 45 tours de Nanette, J'ai le goût de baiser, elle m'a fixé d'un air exaspéré. «Sais-tu au moins ce que ça veut dire?» elle a demandé. «Oui...» j'ai menti. «Bon, alors, tu peux le garder.» And that was that.



Mario, ses parents n'ont jamais fait la moindre remarque, il s'en rend compte seulement maintenant, comme de plein d'autres choses. Sauf la fois où sa mère a trouvé dans sa poche une note manuscrite l'enjoignant de rapporter son Revolver au cégep! Il lui a fallu un bout de temps pour la convaincre qu'il s'agissait de l'album des Beatles, emprunté à la sonothèque.



À celle qui se sert d'un anonymiseur pour me lire: je sais qui tu es.



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