12.6.08
CSF
Torture et pâtisserie
Apprendre, me soumettre à une femelle, une seule, ne m'est déjà pas naturel: à deux, c'est du vice ou du grand art, et que la lèpre me mange la face si je manque à ma foi.
10.6.08
Il y a eu du sport!
8.6.08
4.6.08
Free at last! Free at last! Thank shrinks allmighty, the Duck is free (sort of) at last!
3.6.08
Cath Major en prière...
Christian!
Voici un souvenir de cette première interprétation de "déchirée, l'enfance"...
On t'embrasse fort et en espérant te voir bientôt, j'apporte tes textes avec moi aux Cent-Ans, je te donne des nouvelles!
Catxx et Jeff xxx
1.6.08
«Le Donald Pilon du New Jersey!» s'esclafferait-elle.
Si vous aimez Buk, Fante, Shepard et/ou me myself and I, faites un croche du côté de chez Sandra Gordon (vous pouvez pas vous tromper, c'est la cour à scrap dans le vieux champ de Jacques Daniel). Ma première impression: elle se trouve un peu à l'étroit dans la forme poétique, mais la prose lui va comme un maillot-résille.
À l'attention de Monsieur Mon fils, suite à notre passionnante jasette interrompue à l'aube, ainsi qu'à tous ceux qui pigent .
Diderot & d'Alembert
(XVIIIe)
Philosophe...
L'héautontimorouménos
Tiré de : Les fleurs du mal
A J. G. F.
Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,
Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera
Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !
Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?
Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !
Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !
HOMO SUM, ET HUMANI NIHIL A ME ALIENUM PUTO
Les Romains, gras et déjà languides, depuis le beau milieu de leur dégénérescence insoupçonnée, les Romains au moins se sentirent interpellés un peu, et beaucoup pleurèrent.
On ne sait plus qui fut Terence, ni s'émouvoir à ses sentences. Et si le temps avait un sens, même circulaire, il a bien viré de vecteur, astheure; il s'écoule à rebours, sablier retourné comme un verre à shooter.
Outre avoir foutrement soif, je suis un oppossum, un humain nihiliste ou un putois aliéné.
31.5.08
Parfois elles vont nu-pieds...
C'est très compliqué...
Ça se complique encore.
C'est enfin, pourtant, aussi simple que pur et ancien comme le monde: je commence à le comprendre.
Entre vassal et suzerain, entre capo et parrain, entre chevalier et dulcinée, le même lien de foi doublé de menace, de besoin mutuel et d'amour se tisse.
Comme moment de lumière...
Jean Piat incarne Robert d'Artois et c'est la consécration pour le con et les romans du con: plus personne ne lui cherchera des poux sur ce qu'il a écrit lui-même ou pas, nul ne dira un mot de travers à cette Brigitte Bardot des lettres, toute carosserie, rien dans le moteur, conduite à droite et carburant au monarchisme résistant . Et toute la merdaille du bonhomme est là, qui s'évertue à qualifier d'historiques ses fables sur l'aristocratie industrielle ou la royauté médiévale, assis sur ses lauriers usurpés de peintre d'une France ancienne et pré-républicaine tout en chiant sur mon accent, qui est certainement plus près de celui de ses protagonistes tels qu'ils furent vraiment, que le sien.
Le Roué, c'est moué!
30.5.08
Souls, les pontes de Paris...
Ceux qui ont vu mon entrevue avec Christiane Charette à Cabine C auront remarqué que j'en conviens de bon coeur: il m'arrive de boire un coup de trop avant d'entrer en scène en m'imaginant donner le change, pour m'apercevoir plus tard que ça crève l'écran.
Cela étant, je ne sollicite que les suffrages des lecteurs, et on vote en mangeant ou pas mes maux: ceux qui passent outre n'ont pas à me subir ad degueulam, je ne risque pas de les enquiquiner durant deux ou trois quinquennats. Ce qui plus est, et c'est pas rien, je ne préside point un pays qui dispose de LA BOMBE!
Je n'ai même jamais conduit une voiture: les dommages que je suis susceptible de causer une fois bourré jusqu'au trognon, comme Chirac semble l'être ici, sont insignifiants en comparaison.
Fuck, man, Jack the Shrak looks pissed drunk, man, I mean he's rolling down the river Seine...
On the other hand, Lora-Zepam, celle qui change d'alias plus vite que de kilt, ma petite mère ano-emo-insomniak de Kébek et l'âme de Paddy Brisebois, lance un pavé dans ma crédulité bien épaisse: la vidéo serait en slo-mo, juste un chouïa, et je devrais invoquer ça rétroactivement pour excuser toutes mes interviews depuis vingt ans.
Aussitôt que je dessoule, je revisionne le clip, histoire de voir s'il accélère...
Poésie pure et crasse
Elle est zonée poétique comme la vallée du Richelieu est zonée agricole. She's in the zone. Et, bénéfice marginal pour moi, quand elle écrit, elle ne jacasse pas sans cesse comme une oie sur ses fesses.
28.5.08
VLB: Mise au point
Mise au point sur la Reine-Nègre
Devant la dérive que tout un chacun fait des propos que j’ai tenus dans L’aut’journal sur la gouverneure générale du Canada, permettez-moi d’apporter quelques précisions sur ce que j’ai écrit là-dessus.
On m’accuse de m’être vicieusement livré à une attaque personnelle contre la personne de Michëlle Jean. Qu’ai-je donc écrit de si répréhensible à son sujet ? Qu’elle a été à la société Radio-Canada une journaliste ordinaire ? En quoi le jugement que j’ai porté fait-il atteinte aux autres qualités que possède Madame Jean ? J’ai été longtemps critique de télévision et n’est-ce pas mon droit de porter jugement sur le travail professionnel qu’elle faisait à Radio-Canada ? En quoi la chose peut-elle me valoir ces accusations de racisme qu’on m’impute depuis la parution de mon texte ?
Quelle faute ai-je aussi commise, et qui serait insultante, quand je dis que Madame Jean a fait fi de ses convictions profondes (et les documents pour le prouver ne manquent pas pour entériner la chose) afin de devenir la gouverneure générale du Canada, comme par exemple d’avoir renoncé à sa citoyenneté française à laquelle elle a souvent prétendu tenir beaucoup ?
Bien évidemment, j’ai été fâché quand Madame Jean a accepté de devenir la gouverneure générale du Canada parce que je la trouvais bien naïve et peu conséquente d’accepter un poste qui est le symbole même du colonialisme britannique qui a toujours mal servi la cause québécoise.
Je tiens aussi à rappeler le texte que Dany Laferrière a publié dans La Presse quand la nomination de Michaëlle Jean n’était pas encore officielle : si elle ne devait pas être choisie, a-t-il dit, il y aurait un grand bain de sang à Montréal. Ce n’était pas seulement démagogique mais constituait un acte de terrorisme dont personne pourtant n’a relevé le chantage éhonté qu’il représentait. J’aurais écrit de pareils propos sur quelqu’un de ma race sollicité pour un emploi prestigieux que les voix auraient été nombreuses pour me dénoncer. Pourquoi donc cet appel à la violence n’a-t-il suscité aucun commentaire, même pas sous forme d’un petit éditorial ? C’est qu’on sait bien que la communauté noire aurait fait front commun derrière Laferrière, la communauté noire étant québécoise quand elle n’est pas critiquée, mais se transforme aussitôt en une ethnie tricotée serré dès que l’un des leurs se retrouve sur la sellette, peu importe la raison. Je suis capable de le comprendre même si je trouve qu’il s’agit là d’un problème d’immaturité politique flagrant.
On m’accuse aussi d’être raciste parce que j’ai dit que madame Jean, depuis qu’elle occupe la fonction de gouverneure générale, se comporte comme une Reine-Nègre, de la même façon que se comportaient et se comportent toujours les puissances toujours colonisatrices en Afrique,
en contribuant à installer au pouvoir des chefs qui deviennent des rois nègres. Moi qui étudie actuellement l’histoire des Rois-Nègres africains, je peux dire que la situation des Noirs est peut-être encore pire qu’à l’époque du colonialisme d’autrefois.
Mes détracteurs ont dit que Jeanne Sauvé et Adrienne Clarkson ont été avant Madame Jean gouverneures générales du Canada et qu’on ne les a pas accusées d’être des Reines-Nègres. Il y a une raison simple à cela : Madame Sauvé et Madame Clarkson ne sortaient guère de leur fonction apolitique. Même que Madame Clarkson, dans l’un de ses premiers discours, disait considérer le Québec comme une société distincte et qu’elle était résolue à travailler pour son épanouissement, au même titre qu’elle allait le faire pour les autres provinces du Canada, mais avec plus de sympathie encore parce qu’elle aimait les valeurs que les Québécois défendaient. Elle était originaire d’Asie et savait les souffrances que vivent les peuples qui se sentent menacés. Avoir dit de Madame Sauvé et de Madame Clarkson qu’elles étaient des Reines-Nègres aurait donc été absolument insultant parce que totalement démagogique.
Le cas de Michaëlle Jean est tout à fait différent : dès qu’elle fut nommée gouverneure générale, elle a oublié qu’elle devait représenter tous les Canadiens et de façon apolitique comme le veut la fonction qu’elle occupe. Elle a donc sauté à pieds joints dans le train du gouvernement fédéral et, par ses prises de position, voudrait bien nous réduire, nous Québécois francophones, à une communauté mineure dans le grand ensemble canadian. Comme indépendantiste qui croit que le Québec est un pays, ai-je le choix de ne pas voir en elle une ennemie et n’ai-je pas le droit de dire qu’elle est une Reine-Nègre au service d’un pouvoir qui rêve au jour où il aura réussi à nous neutraliser totalement ?
Évidemment, comme les Canadiens anglais et les fédéralistes québécois ne veulent pas qu’on fasse de débat là-dessus, on fait de moi un saint Sébastien dont on voudrait se débarrasser. Le plus étonnant, c’est que les radicaux dans ce domaine-là sont les gens du Bloc québécois. Il est vrai toutefois qu’ils ne parlent plus d’indépendance depuis belle lurette, et qu’ils se contentent de défendre prétendument les intérêts du Québec à Ottawa. Gilles Duceppe ressemble de plus en plus au maréchal Pétain, heureux comme un poisson dans l’eau de se montrer plus canadian que les Canadians, contribuant ainsi à l’établissement d’un Canada en apparence uni et fonctionnant plutôt bien. Si Barak Obama avait eu le manque de courage de Gilles Duceppe, il ne se serait jamais lancé dans la course à l’investiture présidentielle américaine, les sondages ne lui accordant pas plus de voix que Gilles Duceppe en avait quand il lança sa campagne vite avortée contre Pauline Marois. S’il avait persisté, s’il y avait mis toute sa passion, s’il avait proposé véritablement un projet de pays et de société, pourquoi n’aurait-il pas, comme Barak Obama, renversé la vapeur ? Aujourd’hui, voilà Gilles Duceppe forcé à jouer le rôle d’un petit roquet à Ottawa. C’est d’un tragique sans nom dont je crains fort que les Québécois se souviendront aux prochaines élections fédérales.
Pour terminer, ce petit mot encore sur le racisme dont on m’accuse. Si je l’étais, aurais-je écrit tous ces ouvrages dans lesquels j’ai salué les mouvements de libération des Noirs, ceux des mulâtres de l’Amérique du Sud, ceux des Métis de l’ouest canadien, ceux des Indiens de l’Amérique du Nord, et serais-je en train d’écrire un roman sur les Rois-Nègres mis au pouvoir par les puissances de l’Occident afin de s’enrichir sans mauvaise conscience au dépens de peuples qui ne cessent de s’appauvrir ? Si j’étais raciste comme tous ces fanatiques qui me menacent aujourd’hui de me casser la gueule, aurais-je accepté l’invitation de Dany Laferrière de passer quelque temps en Haïti avec lui parce que j’admire la résistance difficile et courageuse de son peuple qui représente le seul pays francophone dans les Amériques ?
Pour le reste, tout ce qui grouille, grenouille et scribouille n’a à mes yeux pas plus de conséquences que cela en eut dans d’autres circonstances. Nous vaincrons. Nous finirons bien par vaincre en dépit de la Reine-Nègre, du maréchal Pétain et des racistes canadian.
Victor-Lévy Beaulieu
Trois-Pistoles
Le 27 mai 2008
27.5.08
Le temps des bouffons
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