19.4.08
Be game!
Te rappelles-tu quand t'étais « Game » ??
C'était avant l'Internet, avant les PC, le Mac, avant le SuperNintendo.
Avant le techno et les sorties dans les bars!
Je parle des bouquets de pissenlits, du bonhomme sept-heure et tout c'quon
pouvait croire à son sujet si nous étions pas coucher a7h00!
Je parle du magasin du coin, dans le temps où un jujube coûtait 1¢ et qu'on
réussissait toujours a en mettre plus !!!
Du ballon-chasseur dans la cours d'école, des cerceaux, des lèvres de cire
rouges, d'un million de piqûres de maringouins après une soirée passée à
courir dans les champs.. : )
Des mitaines mouillées, des combats d'oreillers, de superman le roi des
bananes, des pupitres que nous devions laver à la fin de l'année, de la voix
de ta mère lorsque ton oreille était contre sa poitrine et des effluves de
parfums à travers les manteaux des « Matantes » en visite!
Je parle de quand « prendre de la drogue » voulait dire croquer une aspirine
rose, de quand nous faisions semblant de fumer avec nos cigarettes Popeye :
)
De quand le coin de la rue semblait loin et le centre de la ville semblait
le bout du monde..!
De quand un 25¢ était un allocation raisonnable et un 1$.. un M-I-R-A-C-L-E
!!
Je parle de quand les filles n'embrasseraient pas * avant la fin du
secondaire *, de quand n'importe qu'elle scène d'amour c'était arkkk!
De quand on attendait que les parents soient couchés pour écouter Bleu-Nuit
en cachette haha!
De quand un parent pouvait discipliner m'importe quel enfant ou de lui
demander de porter les sacs d'épicerie qui pour nous était un amusement a
défaire!
Je parle de quand on se baignait assez longtemps pour avoir les doigts
plissés et les lèvres totalement bleues, de quand les décisions étaient
prise en faisant « La p'tite vache a mal aux pattes.. tiront la par la queue
»
De quand la pire chose que l'on pouvait attraper du sexe opposé était la
picote, de quand se faire
pogner avec une arme voulait dire.. se faire pogner avec un tire-pois.
Je parle du temps où on regardait les dessins animés a partir de 6h00 le
samedi matin, d'écouter 15 fois la même émission de Passe-Partout qui passe
en reprise, de jouer a la cachette au crépuscule les soirs d'été.. d'acheter
des bonbons avec des bouteilles vides, de veiller sur le balcon en pyjama
après avoir pris notre bain, de courir a travers l'arrosoirs même si l'eau
était glacée.. de construire des forts dans des bancs de neige, de marcher
jusqu'à l'école quelque soit la température, de sauter sur
le lit et de tourner sur soi-même jusqu'à devenir étourdit.. :)
De manger de la poudre de Kool-Aid dans des pailles en papier et d'avoir la
langue verte.
C'était quand la pire humiliation était d'être pris(e) le dernier dans une
équipe à l'école, quand les balounes d'eau signifiait « armes ultimes »,
quand les cartes de joueurs de hockey était un outil d'échange redoutable,
quand les catalogues Sears faisaient offices de magasins, quand les
éraflures étaient guérit par un « bec et bobo » .
Si tu peux te rappeler de tout ca, c'est que tu es probablement d'accord
pour dire qu'on a eu du beau temps quand on étaient enfants!
Passe cela à tout ceux qui ont besoin de s'échapper un peu de leur vie «
d'adultes »
T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME T'ES PAS GAME
18.4.08
L'incontourné
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
Émile Nelligan (1879-1941)
17.4.08
16.4.08
CGDR
CGDR n'est pas une fiction (s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer): à preuve, il nous offre Les Fées en baladodiffusion, première piste sur l'album auto-édité Christian Gilles DesRochers.
Je viens de lui monter de la soupe au navet et il m'a donné une pointe de son gâteau d'anniversaire en échange: le jeune loup a cinquante-neuf ans aujourd'hui.
15.4.08
Suspense pistolois résolu
Pourquoi j’adhère au Parti indépendantiste
par Victor-Lévy Beaulieu
« J’aurais préféré écrire des œuvres qui n’aient pas de caractère politique… J’en ai souffert et j’ai souhaité que mes cadets, plus tard, n’aient pas à avoir ces préoccupations… Dans un pays normal, je n’aurais pas eu à faire ça et j’aurais pu faire une œuvre désintéressée, comme il s’en fait dans tous les pays qui ne sont pas menacés, alors que toute cette lutte, finalement, s’est emparée de mon œuvre et en a formé la substance. » Jacques Ferron
********
Il y a deux mois, j’ai exprimé avec humeur et humour noir tout le désarroi qui m’habitait en tant qu’écrivain et citoyen québécois par-devers nos partis politiques et, plus particulièrement, par-devers le Parti québécois qui a renoncé à faire de l’indépendance l’idée fondamentale de son action.
J’ai alors dit que je me sentais orphelin, et plus qu’orphelin, en plein désarroi. Je suis un homme de passion et je ne pouvais concevoir que des politiciens, uniquement pour des raisons électoralistes, tournent le dos au seul projet collectif qui rallie une majorité de la population : la souveraineté du Québec. J’ai éprouvé l’affreux sentiment d’avoir été trahi, d’avoir, depuis l’âge de quinze ans, œuvré inutilement par l’action et par l’écriture pour une cause et de me retrouver brutalement à devoir en faire le deuil.
Ce deuil, je l’ai fait, et ça m’a pris six semaines pour m’en libérer. Les trois cents messages qui me sont parvenus, écrits en majorité par des jeunes, m’ont beaucoup aidé à passer au travers. Dans l’un d’entre eux, un adolescent m’a rappelé ces mots importants que Jacques Parizeau a dits le soir du référendum volé de 1995 :
« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Eh bien, on retrousse ses manches et on recommence. »
Mais recommencer comment et avec qui ? me suis-je demandé.
Avec le Parti québécois qui n’est plus indépendantiste et ne le sera plus jamais ? Croire le contraire, ça serait penser qu’on puisse doper à mort une vieille picouille et espérer naïvement lui faire gagner le derby du Kentucky !
Avec l’Action démocratique du Québec ? En mars 2007, j’ai appuyé Mario Dumont pour deux raisons. Le Parti québécois avait besoin d’une bonne leçon de choses et j’espérais qu’après l’avoir reçue, il se retrousserait les manches et recommencerait le combat pour nous mener à l’indépendance. L’autre raison que j’avais d’appuyer l’ADQ, c’était par solidarité pour ces petites gens qui en faisaient partie et que la bourgeoisie québécoise méprisait profondément. Un an après les élections, j’ai toujours du respect pour les députés de l’ADQ qui ont dû faire le difficile apprentissage du parlementarisme.
Je dois toutefois ajouter que Mario Dumont m’a amèrement déçu depuis qu’il est le chef de l’Opposition officielle. Que sont devenus les idéaux pour lesquels il disait se battre durant la campagne électorale, notre identité nationale, notre culture, notre langue, notre espace social ? Tout cela a fondu comme neige au soleil, il n’en reste déjà plus que de lamentables débris.
Mais pour moi, il y a bien pire encore. Que Mario Dumont, après même pas un an dans l’exercice du pouvoir, ait accepté de recevoir sous la table 50 000$ par année de son parti et qu’il n’ait pas voulu rendre public le contenu de l’entente, dont personne à l’ADQ n’avait entendu parler, est honteux, scandaleux, inacceptable et méprisant par-devers toutes ces petites gens qui ont puisé dans leur bas de laine pour qu’il devienne chef de l’Opposition officielle. Que Mario Dumont s’entende avec Jean Charest sur le sujet comme s’ils étaient deux larrons en foire, c’est démontrer qu’on est en politique pour se servir d’abord en s’en mettant plein les poches. Je n’ai plus beaucoup de respect pour Mario Dumont : on ne peut pas en avoir pour quelqu’un qui laisse son être identitaire au vestiaire parce qu’il rêve de devenir un parvenu ! On a donné suffisamment avec Brian Mulroney, avec Jean Chrétien, on donne encore avec Pauline Marois sous la couverture de Claude Blanchet. Trop, c’est trop ! Et trop, c’est assez !
L’écrivain passionné et le citoyen indépendantiste que je suis repose donc la question : mais comment recommencer et avec qui ?
Il m’apparaît aujourd’hui qu’il n’y a que le Parti indépendantiste qui réponde à ce qui fait brûler l’écrivain passionné et le citoyen indépendantiste que je suis.
Pourquoi le Parti indépendantiste ?
Parce que, justement, il est indépendantiste : un vote pour le Parti indépendantiste est un vote pour l’indépendance du Québec, pas pour une futile conversation nationale ou une nouvelle saison des idées ou la simple gérance d’un gouvernement provincial.
Parce que le Parti indépendantiste prône la langue française comme seule langue officielle du Québec, au travail comme partout ailleurs, pas le bilinguisme dévergondé à la Pauline Marois, pas le multilinguisme hypocrite à la Jean Charest, pas le je n’en sais encore rien de Mario Dumont.
Parce que le Parti indépendantiste est social-démocrate et que je crois à la social-démocratie, c’est-à-dire au partage équitable de la richesse qui, seul, peut mettre fin aux privilèges que notre bourgeoisie nationale s’est accordé au détriment du peuple.
Voilà pourquoi j’adhère aujourd’hui au Parti indépendantiste.
Même pour écrire, j’ai besoin de solidarité et de fraternité, j’ai besoin d’aimer, j’ai besoin que se réalise notre grand projet national, et j’ai besoin d’y participer par mes mots et par l’action que j’ai toujours mise dans les mots que j’ai écrits.
Aussi, plutôt que de brûler les livres que j’ai fait publier, je les offre à titre gracieux au Parti indépendantiste qui pourra s’en servir comme bon lui semble dans ses actions de financement.
J’annonce également aujourd’hui que je me porterai candidat du Parti indépendantiste aux prochaines élections québécoises dans le comté de Rivière-du-Loup/Les Basques, donc celui de Mario Dumont. Je m’engage à y faire au nom de l’indépendance une lutte originale en son fond et en son contenu, mais une lutte sans merci !
J’encourage toutes celles et tous ceux qui croient à l’indépendance du Québec à adhérer au Parti indépendantiste.
Aussi, je fais aux membres du Bloc québécois, à ses députés et à mon ami Gilles Duceppe, la prière (car c’en est une) suivante : ne croyez-vous pas qu’il serait grand temps de rentrer à la maison pour y faire avec nous l’indépendance, pas juste en paroles et à Ottawa, mais en action et chez nous ?
Oui, se retrousser les manches et recommencer ! Pas parce que c’est facile, mais parce que c’est difficile, comme l’a affirmé un jour John Kennedy de la conquête de la Lune. Le rêve américain est devenu réalité parce que des femmes et des hommes y croyaient, y croyaient simplement, mais y croyaient vraiment. Faisons de même et nous allons la conquérir notre Lune québécoise !
Pour terminer, ceci encore : je me mets de nouveau à l’écriture et je compte bien, dans ce roman que j’entreprends, écrire comme si je le faisais pour la première fois, en toute joyeuseté comme ce Québec français, pacifiste, accueillant et indépendant dans lequel nous finirons tous par vivre. Enfin, la fraternité, l’égalité et la liberté !
Aimer, c’est agir, a dit Victor Hugo. Alors, j’aime et j’agis. Alors, aimons et agissons !
Victor-Lévy Beaulieu
Ecrivain et éditeur
12.4.08
11.4.08
10.4.08
ex æquo
On s'est serré fort en se séparant. On va le faire plus souvent avec le temps.
Synesthésie REDUX
But that's the whole point! Même VLB met de drôles d'affaires dans son poêle...
Suspense pistolois
Photo : François Roy
Victor-Lévy Beaulieu brûlera-t-il ou ne brûlera-t-il pas ses ouvrages ?
S’exilera-t-il en Haïti, au Gabon ou aux îles Sandwich ?
VLB répondra à ces questions et à toutes celles que vous voudrez bien lui poser
LE MARDI 15 AVRIL PROCHAIN
À ONZE HEURES
AU 31 ROUTE NATIONALE EST
TROIS-PISTOLES
On vous suggère toutefois de bien attacher vos tuques
Avec de la broche avant d’arriver chez VLB :
Un poêle à bois avec une bûche dedans,
Ça fait pas juste des flammèches !
Des eaux glacées et un goûter froid seront donc servis
Pour tempérer le fond de l’air !
Bienvenue à toutes et à tous !
Pour réservation et information : 1 (418) 851-8888
9.4.08
Entendu à Montréal (bis)
7.4.08
Fonte et filous
J'ai su à travers la treille que nombre d'entrepreneurs engagés en catastrophe pour déneiger les toits des écoles y sont allés de bon coeur avec la pelle, le pic, la hache et la pioche. C'est qu'ils sont plusieurs à se spécialiser aussi dans le recouvrement. Le vrai montant de leurs services, déjà exorbitant, n'est donc pas encore connu et je ne serais pas autrement surpris que les salles de classe aujourd'hui soient jonchées de seaux destinés à recueillir les fuites...
6.4.08
La conspiration des chapati
Kevin m'a appris à faire des chapati et m'a empli un Tupperware de farine préparée à cet effet. Komo lui avait ainsi montré à se servir de la tawa achetée parce qu'elle était jolie. Parc-Extension et sa gastronomie indienne déteignent lentement mais sûrement sur mon ami et sa fiancée, lui si réfractaire au début, elle si ouverte aux merveilles diverses du monde qui se déversent à nos portes, et par extension ces nouveaux savoirs glissent goutte à goutte vers le Plateau...
5.4.08
WKL
Cette nuit, j'ai rêvé d'un Dany Laferrière de 14 ans qui ressemblait un peu à Laurence Fishburne dans Apocalypse Now. Au réveil, j'apprends par la télé qu'à quatorze ans, Dany se prénommait toujours Windsor Klébert, comme son père. Petit cachottier: on est amis depuis vingt ans et il n'en a jamais pipé mot! Mais bon, comment lui en faire reproche, hein?
4.4.08
Mal aux cheveux
En ligne: entretien avec Simon Girard et Johnnie Walker...
3.4.08
Du stuff neuf
Gutenberg: alive and well and kicking ass
Assisté lundi soir, sur son invitation, au lancement du premier livre de Stéphane Ranger, une valeur littéraire qui va monter.
Sa maison, les éditions de Ta Mère, a la foi qui déplace les chaînes de montagnes: deux gars, une fille et des ovaires en béton armé. Réjouissant.
2.4.08
Barologie
Des cocktails indéchiffrables, indescriptibles, digestes et séduisants qui soûlent à l'os, servis dans des pots Mason d'un litre...
Paraît qu'ils s'apprêtent à en ouvrir une (Distillerie) plus près de chez moi, ce qui m'arrangerait bien parce que le pilote automatique, retour de biture, n'est plus ce qu'il fut. Mais j'attendrai probablement pas jusque là pour me rendre compte. J'ai soif et je rapporte toujours mes pots vides.
Canarde et couvre? Li'l dumb dumb...
Ici, il me rappelle un souvenir qui n'est pas tout à fait mien: c'est surtout celui de ma mère, née en 1945, qui fut exposée à ce Passe-Partout des BabyBoomers.
Pour ma part, né en 1964, ce frisson me fut transmis: j'ai grandi avec la chienne de la bombe A, de façon virale plutôt que virile, et quand le mur de Berlin chuta en 1989, j'ai appelé mon agent de voyage.
Ne l'ai jamais rejoint. Il avait l'afficheur.
Entendu à Montréal
Le livre de Frédéric Rappaz, que j'ai préfacé, est enfin sorti et sera lancé mercredi prochain. Attention: on s'esclaffe à chaque page et on a l'air fou dans l'autobus.
Le site est désormais logé à cette adresse.
1.4.08
Je prends ça pour du Cash.
31.3.08
30.3.08
Cerise sur le sunday: Bill Maher
Heureux vingt-sixième rugissant, mon cher enfant.
28.3.08
27.3.08
Basduck s'auto-censure: qui l'en blâmerait?
26.3.08
Un taxi pour l'enfer
Dans le même registre que Redacted, déjà évoqué, je recommande Taxi to the dark side. Pour alimenter l'indignation...
25.3.08
Cinq ans...
À pirater: Redacted, de Brian De Palma.
24.3.08
Ce vieux Ricky D parle pour moé
J'ai marqué d'une croix la clôture de ta cour Je suis rentré chez moi par la sortie d'secours Je me suis dit tout bas : «Non ce n'est pas mon jour Son coeur est un détroit, ses yeux un carrefour» J'ai pris l'harmonica, descendu dans la cour Et dessous du lilas, j'ai chanté sans détour : Quand j'aime une fois j'aime pour toujours Quand j'aime une fois j'aime pour toujours «L'amour est un tournoi où tombent tour à tour Les guerriers maladroits noyés dans la bravoure» Si c'est ce que tu crois, si tel est ton discours Sois sûre qu'une proie deviendra ton vautour Alors que fais-tu là enfermée dans ta tour? Je veux briser les lois qui règlent tes amours Quand j'aime une fois j'aime pour toujours Quand j'aime une fois j'aime pour toujours Tu entendras ma voix dans le ciel du faubourg J'avancerai vers toi avec les yeux d'un sourd N'entends-tu pas déjà le compte à rebours Ouvre ta véranda, annonce mon retour Je foncerai comme un ours aux pattes de velours Je veux toucher du doigt la peau de ton tambour Quand j'aime une fois j'aime pour toujours Quand j'aime une fois j'aime pour toujours
Apo et Rouveyre
23.3.08
Pâques Hardcore
Je venais de répondre au courriel d'Edouard qui m'annonce sa visite au Bunker quand je suis tombé là-dessus dans Cyberpresse.
La photo est de Mélanie Baillairgé, sa douce.
21.3.08
Parlant de Vigneault...
Guillaume m'avait raconté la fin, le punch et tout, mais ça ne m'a pas empêché de sursauter sur mon siège tant la chose est bien amenée. Et le choix du lieu de tournage, du lieu de l'action est éclairant: il y a tout un monde situé entre Montréal et les régions, un monde statique, un vrai monde.
À voir au Quartier Latin tandis qu'il en est encore temps.
Férie
• v. 1119 ferie « jour de la semaine »; lat. feriæ « jour de repos » 1. foire
1¨ Antiq. rom. Jour pendant lequel le travail était interdit par la religion.
2¨ Liturg. cathol. Jour de la semaine, à l'exception du samedi et du dimanche. — Adj. FÉRIAL, IALE, IAUX.
Voici un petit jeu captivant pour ceux qui s'ennuient en ce jour férié, ou qui rêvent simplement de sacrer leur camp loin de mon-pays-ce-n'est-pas-un-pays-c'est-l'hiver.
19.3.08
Suspects de service
Les Suspects de service
présentent
L’INVASION DES SUSPECTS DE SERVICE
Au Divan orange, 4234 Saint-Laurent, Montréal
Le mercredi 16 avril 2008 21h00
Avec Mélanie Grenier, Christian Mistral et Patrick Nicol.
C’est en chemise noire et blue-jeans de circonstances, les lunettes fumées scotchées au visage, que trois jeunes auteurs de Sherbrooke envahiront bientôt le Divan orange. Pas de cagoules ni bris de carreaux en vue, mais plutôt une soirée de lectures animée par les Suspects de service (Mathieu K.Blais, Jean-Philippe Martel et Dominic Tardif).
Depuis octobre 2006, les Suspects de service organisent des événements littéraires au cours desquels ils invitent de jeunes auteurs à partager la scène avec des écrivains reconnus, et ce, dans l'ambiance la plus festive possible. À ce jour, ils ont entre autres reçu Lucien Francoeur, Marie-Hélène Poitras et Michel Vézina. Cet arrêt au Divan orange est le premier d’une longue tournée intitulée L’Invasion des Suspects de service, pour laquelle des t-shirts sont présentement en impression. Réservez dès maintenant, les quantités sont limitées.
L’Invasion des Suspects de service veut non seulement présenter au public certains des écrivains les plus intéressants du Québec à l’heure actuelle, mais le faire avec toute l’impertinence, l’ironie et l’auto-dérision qui caractérisent le trio et qui manquent aux habituels «rendez-vous» d’écrivains, «tables rondes», «thés des aînés» et autres sommets de l’ennui littéraire. Mélanie Grenier (121 cafards et un fusil), Christian Mistral (Vamp ; Vautour ; Léon, Coco et Mulligan) et Patrick Nicol (La Notaire) livreront donc quelques-uns de leurs plus récents textes sur scène, alors que les Suspects de service assureront les sévices après vente.
Les Suspects de service travaillent à élaborer une mythologie du quotidien, tout en faisant la promotion d’une littérature jeune, sentie et divertissante.
Informations : Dominic Tardif
doum_tardif@hotmail.com
MySpace
15.3.08
Foglia
Dans l'intérêt de moi, de mon désir ardent qu'on ne me demande plus ça, je vais écrire ici ce que je réponds toujours à cette question de vive voix:
1. Ce n'est pas tant que Foglia écrit mieux que personne, mais personne n'écrit mieux que lui.
2. J'ai peur de Pierre Foglia. Personne ne devrait disposer de tant de pouvoir. Une seule de ses chroniques peut faire ou anéantir une réputation.
3. Par principe, je n'accorde aucune confiance à quiconque écrit du même endroit depuis trente ans. Quiconque, sauf lui. Il est l'exception. Il écrit d'une façon qui transcende et sublime la corruption naturelle. Pire, il devient encore plus franc en vieillissant. C'est un phénomène.
4. Lisez ça, mettons. Vous en connaissez beaucoup, vous, des gars qui écrivent de même? Qui vous donnent envie de confesser votre propre rapport aux putains, et en alexandrins? Moi pas.
Fait que voilà. Voilà ce que je pense de Pierre Foglia.
13.3.08
Amqui
Vais tenter mollement d'arranger ça.
10.3.08
Ostide Calisse
On sait qui tu es, astheure, Ostide, on sait qui tu sues, on sait pourquoi c'est que t'haïs tous ceux qui publient.
Paske tu peux pas. Paske tu l'as dans le cul. Paske t'as rien dans le crayon pis rien dans le pantalon.
Sur quinze éditeurs, deux ne se sont pas donnés le mal de t'envoyer chier (ça coûte un timbre), les treize autres t'ont laissé vibrer dans mon oxygène, sale petite ordure improductive.
Une crisse de tempête de neige, nelliganienne et drôle.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai!
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...
Émile...
Y a trois drôles au Québec qui me plaisent, sur quelque cinq cents. Y en a qu'un seul avec qui je voudrais boire une bière, je dirai pas tout de suite lequel.
L'un des trois est André Sauvé, dont mes amis sont persuadés qu'il est Mado.
Ce sketch est tripant: il fait du bien et du mal aux tripes en même temps. C'est Queneau et Barthes en barcarolle, mytho-sodomisés au milieu d'exercices de style.
Un homme meurt, une enfant naît, la vie tournoie...
Elle s'appelle
Marion Vigneault
et est débarquée
le 6 mars 2008 à 00:05 am
***
Mademoiselle pesait 3,77 kilos
et mesurait 54 centimètres
(catégorie mi-lourd)
***
Son père s'engage à ne jamais
expédier un autre courriel bleu pâle
à quiconque.
***
Guillaume et Isabelle
Komo: exit final (Kamurdin Ahmed Chowdhury, 1973-2008)
Et le plus étrange est que la clientèle de barflies a de tout coeur approuvé. Chacun s'est levé à son tour pour écrire sa page et repartir avec une photo. À notre table, avec Cynthia, Benoît, Isaac le juif et Danny l'Hindou et un Grec dont le nom m'échappe et d'autres qui allaient et venaient, bref un congrès concevable uniquement dans Parc-Extension, on a bu en se racontant des anecdotes du disparu et en alimentant le juke-box de ses chansons préférées. À un moment donné, Cynthia a failli se battre avec un gros noir imbécile qui tentait de tuer une souricette à coups de balai; l'animal effrayé, saignant du museau, s'est réfugié sur l'épaule de cette Françoise d'Assise qui l'a mené dehors vers la sécurité: elle a marché sans manteau jusqu'à trouver un squat chaud pour la petite bête. Y a une couple d'années, sur l'heure du lunch au boulot qu'elle prenait dehors au soleil, un oiseau à la patte cassée s'est réfugié sur sa tête alors que ses consoeurs le pourchassaient pour l'euthanasier...
8.3.08
MdF
6.3.08
Paul Verlaine et Pablo Picasso au bordel amer
Chute des reins, chute du rêve enfantin d'être sage,
Fesses, trône adoré de l'impudeur,
Fesses, dont la blancheur divinise encor la rondeur,
Triomphe de la chair mieux que celui par le visage !
Seins, double mont d'azur et de lait aux deux cîmes brunes,
Commandant quel vallon, quel bois sacré!
Seins, dont les bouts charmants sont un fruit vivant, savouré
Par la langue et la bouche ivres de ces bonnes fortunes !
Fesses, et leur ravin mignard d'ombre rose un peu sombre
Où rôde le désir devenu fou,
Chers oreillers, coussin au pli profond pour la face ou
Le sexe, et frais repos des mains après ces tours sans nombres !
Seins, fins régals aussi des mains qu'ils gorgent de délices,
Seins lourds, puissants, un brin fiers et moqueurs,
Dandinés, balancés, et, se sentant forts et vainqueurs,
Vers nos prosternements comme regardant en coulisse !
Fesses, les grandes sœurs des seins vraiment, mais plus nature,
Plus bonhomme, sourieuses aussi,
Mais sans malices trop et qui s'abstiennent du souci
De dominer, étant belles pour toute dictature!
Mais quoi ? Vous quatre, bons tyrans, despotes doux et justes,
Vous impériales et vous princiers,
Qui courbez le vulgaire et sacrez vos initiés,
Gloire et louange à vous, Seins très saints, Fesses très augustes !
PV
5.3.08
Antonios Vekris, le véritable grand Antonio...
Inch'Allah
Le Bangladesh est à cheval sur le tropique du Cancer...
Baladodiffusé
4.3.08
3.3.08
The tipping point
Sugar sugar, oh honey honey
2.3.08
Fais comme un oiseau!
Merci, Fugain, d'avoir défendu nos enfants. Je t'aimais pas trop avant. Mais je crois que des petits gars se feront pas squeesher à Kaboul grâce à toi. Y en a qui vont y penser avant de s'engager demain, et des mamans qui vont protéger leurs gamins. Merci.
Quand K cause, j'ékoute
Johhny rides free!
John en grande forme, sans conflit d'intérêts, John qui me remet le moral à hauteur d'humanité masculine. Jean Barbe qui débat. N'allez pas croire qu'il ne croit en rien parce qu'il argumente au gré du tir au sort! Bien au contraire. C'est l'essence même du débat, et Jean jase en homme intelligent: croyez bien qu'il passe sa vie à s'ostiner lui-même, et si vous en doutez, lisez ses romans.
Johnny rides, la bouche en feu, la tête au vent, he flies free!
L'autodafé de VLB
Je songe, par solidarité, à prendre un raccourci et simplement ne plus écrire les miens. Un fieffé paresseux de ma trempe se cherche toujours une bonne excuse. L'excuse politique, j'y avais pas encore pensé.
29.2.08
Extase et vitesse
Mohamed, que la paix soit avec lui, a écrit:
date: 19 févr. 2008 07:58
objet: Y'a pas de poésie en prison!
''Ma plus belle chanson. Je ne ferai jamais mieux. Écrite à la prison de Bordeaux sur les instances de Mohamed Lotfi qui, apprenant mon incarcération, vint me la demander alors que j'avais encore les menottes aux poignets, si bien que je ne conserve aucun souvenir de sa rédaction et ne la reconnais que par le style et le dernier vers, dont je me rappelle avoir été fier. Michel Rivard l'a mise en musique et l'interprète à la guitare sèche, accompagné de Richard Séguin à l'harmonica. Cela ne tourne qu'à Radio-Canada et à CIBL, de loin en loin. Les citoyens demeurent indifférents, mais les ex-taulards pleurent en l'entendant. Semi-réussite, donc. Le jour où je saurai assez écrire pour faire comprendre la geôle aux honnêtes gens, j'irai cultiver mes artichauts.''
Extrait du livre Fontes de Christian Mistral, page 182.
Le 20 décembre 2007, le Quatuor Orphée (Nathalie Duchesne, Geneviève Clermont, Karine Lalonde et Stéphanie Collerette) était venu à l'occasion de Noël pour offrir aux Souverains de la prison de Bordeaux un récital.
Pour les 25 détenus participant à cette rencontre, ce jour-là était leur premier rendez-vous avec un concert à saveur classique.
Au programme:
La compursita, La bohème, Belle, Yesterday, Canon (Pachelbel), un traditionnel québécois et Avec classe de Corneille interprété par un Souverain.
Et pour couronner le tout, j'avais demandé au Quatuor de tenter un arrangement sur la pièce ''Y'a pas de poésie en prison'' écrite en 1997 par Christian Mistral, composée et interprétée par Michel Rivard. Tiré de l'album Libre à vous.
Le succès de cette rencontre est total. Après chaque pièce, les Souverains se levaient pour une standing ovation.
Le matin du jeudi 14 février 2008, le Quatuor Orphée était de retour chez les Souverains.
Cette fois pour célébrer la Saint-Valentin et par la même occasion réenregistrer ''Y'a pas de poésie en prison'' que le Quatuor Orphée voulait ajouter à son démo et sur sa page MySpace.
Et voici le résultat!
Cliquez, téléchargez et écoutez
20.2.08
Pas un christ de mot
Personne n'est forcé de venir ici, pas plus que sur un site de porno animale. Faque si vous aimez pas notre façon de jaser chez nous, scrammez, les autres on s'en débouche une frette pis on jase.
Bunker
DA
Ché pas c'est qui, Double Assassinat, mais ça torche. J'ai eu connaissance de son blog quand son blog m'a payé la traite, et depuis je jouis et j'apprends en le lisant. C'est violent, brillant, analytique, violent, sincère, violent, brutal, irrationnel parfois mais rarement, et violent. Et c'est brillant.
Et anonyme, ce qui est triste, mais je vous y réfère anyway: les ceuzes qui passent par ici se ramasseront pas là-bas en terra incognita.
15.2.08
Chronique pilote (2)
Christian MISTRAL
2 novembre 2007
Deux de deux : Causer solo
A/S : Sylvain PREVATE
Cc : Maxime CATELLIER
Caractères (espaces compris) : 4 342
Objet : Ce que serait ma seconde chronique si j’avais dû la torcher ce soir. Te donner, Sylvain, matière tangible à te faire une idée.
C’est mon sentiment, personnel, fondé uniquement sur l’expérience et le sens commun, qui n’a aucune valeur scientifique et conserve donc une chance d’être vrai : le taux de gens qui parlent tout seuls en ville est en forte hausse.
Sont-ce des fous ordinaires, à la mode d’antan, ou des fous branchés Bluetooth today qui parlent vraiment à quelqu’un qui les écoute, à l’autre bout, quelqu’un qui les connaît et se soucie de ce qu’ils disent, qui ne parlent pas seulement pour qui les entend (comme moi et la moitié du restaurant, forcés), et pourquoi devrais-je les croire sur parole?
Si vous me croisez en ville, que je parle en l’air comme un dément et que vous osez m’en demander la raison, et supposons que j’affirme être en train de causer avec Nelly, vous ne seriez pas blâmable de zyeuter mes oreilles, voir s’il s’y trouve un micro-téléphone wifi, et en admettant que vous en constatiez l’absence, vous seriez fondé de me prendre pour un maniaque, un menteur, un farceur, un admirateur intense ou un poète, toutes ces incarnations étant chaudes et gelées de concert.
Pourtant, quiconque connaît Nelly et/ou moi, qui ne nous connaissons pas, sait qu’elle ne m’a jamais filé son numéro ni moi le mien. Sachant cela, et que tous les problèmes sont circulaires, on revient au début : menteur, farceur, fou? Le fait est que ça importe peu, parce que les réponses valent ce que valent les questions, une vérité que devraient méditer les romanciers, les parents, les profs nés dans les années quarante, les vieux clients du Boudoir ou du Quai des Brumes et tous les moralistes en général.
En vérité, on ne demande jamais aux gens qui semblent parler tout seuls à qui ils pensent parler. Ils nous font peur. On tente de se rassurer, sans succès, en se disant qu’ils se parlent à eux-mêmes (pour cause de solitude, d’ivrognerie, d’injustice sociale, de crackpoterie, d’enfance abusive, pour cause de cent slogans Passe-Partout, de cent slogans Jeanette Bertrand, de cent causes vagues et simples qu’on est conditionnés à invoquer sans y penser pour mieux passer à autre chose de plus facile), mais cependant qu’on se dit ça (voir avant la parenthèse, quatre lignes plus haut) on est bien conscients qu’on se parle tout seul itou, on est pas fous, et que tout ce qui nous distingue encore, c’est qu’on le fait en silence. There but for the grace of God go I…
Ils nous effraient, eux ou la réponse qu’ils nous feraient, ou peut-être l’épouvantable perspective qu’ils ne comprennent pas notre question. Moi, je me contente de leur faire baisser le ton. Veux pas savoir à qui ils parlent, ni de quoi, ni s’il y a vraiment quelqu’un au bout du sans-fil. Comment ferais-je, pour le savoir? Leur arracher le machin de l’oreille et y coller la mienne? C’est inélégant. J’ai pas été élevé dans une grange par des Hells Angels. Je me contente donc de les ignorer laborieusement, quand je suis de bonne humeur, et le reste du temps je les engueule jusqu’à ce que leurs faces se parsèment de rosace et que leurs caleçons jaunissent. J’aime les choses claires, est-ce donc si répréhensible?
Je suis écrivain, je fais métier de communiquer, je fuis les pléonasmes mais je pense anyway que parler tout seul, c’est une chose très sérieuse et très intime, à ne faire qu’en privé, quand on est tout seul, dans le particulier, en l’absence d’autrui, à l’exclusion d’auditeur, conjugué au singulier, en couple quand l’autre n’est pas là, en société quand il n’y a personne! Il y a des tonnes d’étudiants qui se cherchent d’originales matières à thèses. En Littérature, c’est n’importe quoi qui ne parle pas de Hubert Aquin. En Socio, c’est n’importe quoi. S’agit juste de le dire autrement. C’est ainsi qu’on se ramasse avec plein de socios en litt, fatalement, et jamais l’inverse, mais je digresse. Le sujet original, pas touché, le voilà : forget les squeegees, l’itinérance des jeunes hommes, leurs chicks et leurs cinq chiens, le suicide juvénile et l’Ecstasy comme symptôme d’un mal banlieusard, forget all that, puisque c’est déjà fait, étudié à mort, par des universitaires pleins de cours dogmatiques et de lectures mal digérées, forget it et va dans la rue, enquête, cherche voir s’il n’y a pas plus de gens maintenant qui parlent tout seuls qu’avant, et pourquoi, et comment, et cetera, bordel je vais pas faire le travail à ta place…
14.2.08
13.2.08
Petit Robert dit...
soliflore [sCliflCY] n. m.
• 1967; du lat. solus « seul » et flos, floris « fleur »
¨ Vase destiné à recevoir une seule fleur. « un soliflore de Gallé contenant une ipomée à fleur pourpre » (Perec).
véhiculaire [veikylDY] adj.
• 1905; « relatif aux véhicules » 1842; de véhicule
¨ Didact. Langue véhiculaire, servant aux communications entre des groupes de langue maternelle différente.
L'intérêt de véhiculaire, je trouve, est qu'il s'oppose à vernaculaire...
12.2.08
Chronique pilote (1)
Chronique pilote
Christian MISTRAL
2 novembre 2007
Une de deux : L’alinéa
A/S : Sylvain PREVATE
Cc : Maxime CATELLIER
Caractères (espaces compris) : 4 146
Objet : Ce que serait ma première chronique si j’avais dû la torcher ce soir. Te donner, Sylvain, matière tangible à te faire une idée.
Ma première chronique, j’avais dans l’idée qu’elle porte sur la disparition de l’alinéa, mais ça devra attendre, pour un tas de bonnes raisons et d’autres aussi. Par exemple? Par exemple, je n’en sais pas encore assez sur la question, à part que j’ai appris à écrire avec et qu’on ne m’a prévenu de son obsolescence (qui est un peu la mienne) qu’après-coup. En plus, c’est une assistante de direction qui m’a mis au parfum, m’enseignant du même coup qu’il n’y a plus, non plus, de secrétaires. Alinéa, secrétaire, même évaporation soudaine. Mais bon, a linea signifie s’écarter de la ligne, et s’écarter de la ligne, ce n’est plus cool du tout. Pour ce qui est de la secrétaire, je voyais bien qu'elle existait toujours, puisque je couchais avec : elle avait seulement changé de nom. Mais l’alinéa, basta! Effacé d’abord de la correspondance commerciale, il s’est naturellement estompé des effets épistolaires électroniques privés (certains disent même e-mails, courriels ou autres barbarismes exotiques). Les journaux l’évacuent aussi à toute voile et subtils coups de pied en poupe. L’alinéa, pour autant que je puisse en juger, se réfugie chez les éditeurs de littérature adoubés, ceux-là mêmes qui sont tant occupés à mourir. Busy, busy… Moi, je voudrais en parler à Foglia avant de me faire une idée, parce qu’il écrit mieux que personne, bien entendu (quoiqu’il serait plus juste de dire que personne n’écrit mieux que lui) mais aussi parce qu’il a été typographe, qu’il a vu tout un corps de métier soufflé de la surface de notre époque en quelques années à peine, comme les maréchaux-ferrants au tournant du vingtième siècle, et qu’il doit pouvoir nourrir ma réflexion sur l’alinéa. L’ennui, c’est que j’ai peur de parler à Foglia. Pourquoi fucker le chien quand tout va bien? On ne s’est jamais parlé, jamais achalé, et c’est pas l’alinéa, condamné anyway, qui va me faire rompre un pacte tacite de non-intersection aussi durable et aussi fécond. Pourquoi fécond? Pasque c’est le contraire de stérile.
Ceci, c’est comme qui dirait une chronique-pilote. Comme le pilote d’une émission de tévé. C’est destiné à donner une idée du produit à celui qui est susceptible de l’acheter. Ce n’est à peu près jamais diffusé. Ça sert aussi à faire des ajustements de dernière minute, du fine tuning. On ne m’a pas demandé de l’écrire, et ça m’aurait insulté qu’on le fasse, après douze livres, you know, mais si Brando a pu auditionner pour le rôle du Parrain et se bourrer les gencives de coton hydrophile, je me dis que je ne suis pas au-dessus de fournir gracieusement un aperçu du genre de réflexions que j’envisagerais de partager dans ce journal.
Je l’ai dit à trois personnes, qu’il n’était pas impossible que je m’efforce de boucher le trou laissé ici par l’Avard. Aux deux premières, j’ai dû préciser qu’il ne s’agissait pas de celui de Molière, mais de l’autre, celui de Gratton. La troisième m’a accusé d’appartenir à la mafia maskoutaine. En effet, Avard et moi sommes issus tous deux des entrailles triomphantes du Séminaire de Saint-Hyacinthe, qui a prospéré cent-cinquante ans à travers incendies, corruption, consanguinité de sa clientèle héréditaire, réputation surfaite et vocation vacillante, prospéré donc et attendu qu’Avard et moi et tous les types de notre temps passent par là pour disparaître.
Je sais, c’est une longue phrase, un peu lourde, un peu compliquée, mais elle est correcte, so live with it. Stop whining. People whine all the time. On lit un journal gratis dans un pays qui ne nous oblige ni à lire ni à ne pas lire et on trouve le moyen de chialer comme des cochons de lait intolérants au lactose. Trop longues, les phrases? Too damn bad. À l’Échange, y a une pile de Martine à la plage. En solde.
Vous autres, les autres, ceux qui n’ont pas frémi de chienne en parcourant ce qui précède, je suis sacrément content d’entamer ce continuum textuel avec vous. Je n’aimerais pas parler tout seul. J’en verserais des larmes d’instruction passive, d’un méchant coloris, ce serait pas joli, ce serait, je sais pas, genre épave et violet d’automne drogué, tirant moitié sur le full brun, moitié sur le full planche, comme?
10.2.08
J'ai trouvé mon roman!!!
Je l'ai trouvé, l'enfant de con. Je le tiens par les schnolles. J'en reviens pas...
Christ, je pense que je suis heureux. J'érige une croix hosannière sur l'ossuaire de mes ébauches mort-nées! Alleluia, sweet Lord, Hallelujah you bastard.
Plus pire. Invivable à l'excès. À en perdre son français. À en voir des bubons champignonner sur ses abcès. Say it ain’t so, Saigneur là-haut!!!
(AP Photo/Carolyn Kaster)
Dis-moi, Saigneur, qu’après huit ans de cette face de singe obtus, ce Bush qui marche comme un ado jeté dans un pénitencier, le torse bombé, les bras en parenthèses, puant la pueur à travers la tévé, effrayé de se pencher, dis-moi que pire ne peut pas survenir, que je vais pas devoir survivre huit ans aussi au spectacle de cette vieille garce de Hillary me braillant au visage chaque fois que l’occasion est mûre, dis-moi que les femmes vont s’écoeurer de la regarder chialer avant le mois de novembre, je pourrai pas endurer ça, je pourrai pas. Donne-moi un psychopathe, un infirme, un vieillard sénile, un menteur priapique, un nègre, une femme ou même un Républicain, mais pas une pleureuse, et surtout pas une pleureuse à la vocation aussi tardive, Saigneur, sacrement! C'est comme glisser une vieille nonne fraîchement défroquée entre mes draps, toute nue, grelottante, parfumée au camphre et très vierge. Kesse tu veux que j'en fasse??? Elle est même pas capable de faire semblant comme du monde!
Ma nature a horreur du vide
Achetez-les, parce que j'ai beau m'habiller avec ce que je trouve par terre, j'ai déjà perdu ma chemise préférée la semaine dernière. Oui, j'ai piqué les photos à LG et Lorazepam, mais les textes sont tous de moi et j'ai même pas les moyens de me payer ce que je vaux sur le marché. Ces magazines seront ma ruine...
9.2.08
Haïku? Senryū?
Elle te lèche sans laisser de traces,
réprime un rapport, puis
en veut encore.
***
Googlant pour combler tant soit peu mon (au fond) abyssale ignorance des genres littéraires évoqués dans l'en-tête, je suis tombé sur le site de André Cayrel, et ce charmant spécimen de 5-7-5:
jupe volante
l’air de rien derrière elle
le Mistral et moi