C'est pas souvent que j'y fais des misères, à ma Blue. Dans un billet, je veux dire. Même que c'est la première fois. Cette histoire de Dada, de Tzara et de cut-ups, tous ingrédients hâtivement jetés dans la casserole pour improviser une sorte de soupe, ça m'a gossé du début. Blue a coutume de creuser soigneusement ses trouvailles et nous les faire découvrir ensuite. Sauf quand son enthousiasme chauffe à en péter la chaudière: là, la coutume prend congé.
J'ai jamais pu blairer Samy Rosenstock, il empestait déjà le fumiste à plein nez quand mon pif de seize ans, quoique jeune et au top olfactif mais néanmoins sans science ni expérience, le reniflait à soixante ans de distance. Quant au Dada, c'était pire qu'une vue de l'esprit, pire qu'une imposture artistique ordinaire en Europe, c'était l'invention d'une religion, sectaire et décérébrante, visant à fédérer les forces vives des jeunes créateurs contestataires internationaux sous le leadership de Tristan Tzara. Ça sentait pas bon, en fait ça puait fort. L'odeur du Livre de Mormon, l'odeur de Joseph Smith.
Anyway, pour en finir with that whole Dada bullshit, suivra le mien, de poème, et comment on s'y prend: le procédé dicté par Tristan est respecté sans triche, seuls les instruments sont modernisés, genre batteur électrique au lieu du pilon à patates.
Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-le dans un sac.
Agitez doucement
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà "un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire"
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Mon article-source: Pub sociétale, blogue de Richard Martineau, journaldemontreal.com, 18 janvier 2013.
On peut pas avoir la paix, des fois? C’est quoi, la suite? Une affiche géante d’une femme qui s’est fait manger la face par ses chiens au Salon des animaux de compagnie? Le cadavre d’un noyé au Salon nautique? Des photos de gars saoûls qui se pissent dessus sur les bouteilles de vin?
Je comprends qu’on veuille nous sensibiliser, mais peut-on juste avoir du fun, des fois?
D'emblée, je réponds à ce que vous pensez: non, figurez-vous donc, j'ai pas choisi un texte de Martineau parce qu'en général il fournit du Dada déjà fait. Je l'ai choisi, celui-là, parce que pour une fois il me plaît: si surréaliste occurrence que j'y ai vu un signe.
Mon poème:
La décidé La l’auto. de au accidenté SQ d’exposer d’un Salon a carcasse véhicule
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Sensibiliser, mais comprends fun, des juste fois? du nous peut-on veuille Je avoir qu’on
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