21.3.08

Parlant de Vigneault...


Suis allé voir hier Tout est parfait avec monsieur mon fils. Le film, scénarisé par Guillaume, , suscite des réactions diverses. Ainsi, à la sortie, je m'indignais qu'on interdise le visionnement aux moins de 16 ans, ceux qui en profiteraient le plus à mes yeux, mais Jean-Christian disait comprendre pourquoi et a promis de m'expliquer plus tard avant de voler vers le boulot. Il s'est déclaré stupéfait que Guillaume, dont «l'enfance n'a pas dû être très difficile», ait réussi à si bien rendre ces personnages d'ados désespérés. Toutefois, il n'a pas aimé le choix de l'acteur principal, le trouvant trop vieux pour le rôle; moi, je le trouvais bien jeune...

Guillaume m'avait raconté la fin, le punch et tout, mais ça ne m'a pas empêché de sursauter sur mon siège tant la chose est bien amenée. Et le choix du lieu de tournage, du lieu de l'action est éclairant: il y a tout un monde situé entre Montréal et les régions, un monde statique, un vrai monde.

À voir au Quartier Latin tandis qu'il en est encore temps.

Férie

férie [feRi] n. f.

• v. 1119 ferie « jour de la semaine »; lat. feriæ « jour de repos » 1. foire

1¨ Antiq. rom. Jour pendant lequel le travail était interdit par la religion.

2¨ Liturg. cathol. Jour de la semaine, à l'exception du samedi et du dimanche. — Adj. FÉRIAL, IALE, IAUX.


Voici un petit jeu captivant pour ceux qui s'ennuient en ce jour férié, ou qui rêvent simplement de sacrer leur camp loin de mon-pays-ce-n'est-pas-un-pays-c'est-l'hiver.

19.3.08

Suspects de service



J'adore ces gars-là. Montréal va bientôt les découvrir.

Les Suspects de service

présentent
L’INVASION DES SUSPECTS DE SERVICE
Au Divan orange, 4234 Saint-Laurent, Montréal

Le mercredi 16 avril 2008 21h00


Avec Mélanie Grenier, Christian Mistral et Patrick Nicol.

C’est en chemise noire et blue-jeans de circonstances, les lunettes fumées scotchées au visage, que trois jeunes auteurs de Sherbrooke envahiront bientôt le Divan orange. Pas de cagoules ni bris de carreaux en vue, mais plutôt une soirée de lectures animée par les Suspects de service (Mathieu K.Blais, Jean-Philippe Martel et Dominic Tardif).


Depuis octobre 2006, les Suspects de service organisent des événements littéraires au cours desquels ils invitent de jeunes auteurs à partager la scène avec des écrivains reconnus, et ce, dans l'ambiance la plus festive possible. À ce jour, ils ont entre autres reçu Lucien Francoeur, Marie-Hélène Poitras et Michel Vézina. Cet arrêt au Divan orange est le premier d’une longue tournée intitulée L’Invasion des Suspects de service, pour laquelle des t-shirts sont présentement en impression. Réservez dès maintenant, les quantités sont limitées.

L’Invasion des Suspects de service veut non seulement présenter au public certains des écrivains les plus intéressants du Québec à l’heure actuelle, mais le faire avec toute l’impertinence, l’ironie et l’auto-dérision qui caractérisent le trio et qui manquent aux habituels «rendez-vous» d’écrivains, «tables rondes», «thés des aînés» et autres sommets de l’ennui littéraire. Mélanie Grenier (121 cafards et un fusil), Christian Mistral (Vamp ; Vautour ; Léon, Coco et Mulligan) et Patrick Nicol (La Notaire) livreront donc quelques-uns de leurs plus récents textes sur scène, alors que les Suspects de service assureront les sévices après vente.

Les Suspects de service travaillent à élaborer une mythologie du quotidien, tout en faisant la promotion d’une littérature jeune, sentie et divertissante.

Informations : Dominic Tardif
doum_tardif@hotmail.com
MySpace

15.3.08

Foglia


Ça fait trois fois en huit jours qu'on me demande ce que je pense de (ou si j'aime ou n'aime pas) Pierre Foglia. Je ne sais pas pourquoi trois personnes distinctes ne se connaissant pas entre elles m'ont interrogé là-dessus, d'autant plus que je n'ai jamais de moi-même évoqué ce sujet, aussi fus-je interpellé la première fois, intrigué la seconde et fucking flipping paranoied la troisième.

Dans l'intérêt de moi, de mon désir ardent qu'on ne me demande plus ça, je vais écrire ici ce que je réponds toujours à cette question de vive voix:

1. Ce n'est pas tant que Foglia écrit mieux que personne, mais personne n'écrit mieux que lui.
2. J'ai peur de Pierre Foglia. Personne ne devrait disposer de tant de pouvoir. Une seule de ses chroniques peut faire ou anéantir une réputation.
3. Par principe, je n'accorde aucune confiance à quiconque écrit du même endroit depuis trente ans. Quiconque, sauf lui. Il est l'exception. Il écrit d'une façon qui transcende et sublime la corruption naturelle. Pire, il devient encore plus franc en vieillissant. C'est un phénomène.
4. Lisez ça, mettons. Vous en connaissez beaucoup, vous, des gars qui écrivent de même? Qui vous donnent envie de confesser votre propre rapport aux putains, et en alexandrins? Moi pas.

Fait que voilà. Voilà ce que je pense de Pierre Foglia.

13.3.08

Amqui

Posté un nouveau Podcast, une nouvelle Bd; désolé pour le buzz en fond sonore, c'est la faute au micro à 8$ et aux lignes à haute tension.

Vais tenter mollement d'arranger ça.

«Peut-être demain.»

Son chum ne pouvait même pas l'envoyer chier.

10.3.08

Ostide Calisse

Quand un écrivain se fait chier chaud dans les mains et sur la nuque, le tout coulant, suintant le long du spinal-o-canal fécal-o-référentiel...

On sait qui tu es, astheure, Ostide, on sait qui tu sues, on sait pourquoi c'est que t'haïs tous ceux qui publient.


Paske tu peux pas. Paske tu l'as dans le cul. Paske t'as rien dans le crayon pis rien dans le pantalon.

Sur quinze éditeurs, deux ne se sont pas donnés le mal de t'envoyer chier (ça coûte un timbre), les treize autres t'ont laissé vibrer dans mon oxygène, sale petite ordure improductive.

Une crisse de tempête de neige, nelliganienne et drôle.

Soir d'hiver

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j'ai, que j'ai!

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.

Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
À tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...


Émile...

Y a trois drôles au Québec qui me plaisent, sur quelque cinq cents. Y en a qu'un seul avec qui je voudrais boire une bière, je dirai pas tout de suite lequel.

L'un des trois est André Sauvé, dont mes amis sont persuadés qu'il est Mado.

Ce sketch est tripant: il fait du bien et du mal aux tripes en même temps. C'est Queneau et Barthes en barcarolle, mytho-sodomisés au milieu d'exercices de style.

Un homme meurt, une enfant naît, la vie tournoie...


Mon vieil ami me fait part de la présente, réjouissante nouvelle attendue! La gaillarde sera belle et redoutable au Scrabble.

Elle s'appelle
Marion Vigneault
et est débarquée
le 6 mars 2008 à 00:05 am
***
Mademoiselle pesait 3,77 kilos
et mesurait 54 centimètres
(catégorie mi-lourd)
***
Son père s'engage à ne jamais
expédier un autre courriel bleu pâle
à quiconque.
***
Guillaume et Isabelle

Komo: exit final (Kamurdin Ahmed Chowdhury, 1973-2008)




Week-end aux Catacombes. Samedi, Kevin a bravé la tempête et la fureur du boss pour improviser un party funèbre au bar Pam-Pam. On s'est tous amenés sous le grésil avec un pot d'azalées, des photos du défunt et un livre de feuillets vierges parcheminés où les clients seraient invités à inscrire un souvenir, un témoignage, un adieu. Kevin a tout disposé sur une table près de l'entrée; le patron flippait vraiment, mais Kevin a déclaré que c'était le bureau de Komo, qu'il y venait chaque jour depuis dix ans et que lui-même n'y remettrait jamais plus les pieds si on lui refusait de rendre cet ultime hommage à son ami.

Et le plus étrange est que la clientèle de barflies a de tout coeur approuvé. Chacun s'est levé à son tour pour écrire sa page et repartir avec une photo. À notre table, avec Cynthia, Benoît, Isaac le juif et Danny l'Hindou et un Grec dont le nom m'échappe et d'autres qui allaient et venaient, bref un congrès concevable uniquement dans Parc-Extension, on a bu en se racontant des anecdotes du disparu et en alimentant le juke-box de ses chansons préférées. À un moment donné, Cynthia a failli se battre avec un gros noir imbécile qui tentait de tuer une souricette à coups de balai; l'animal effrayé, saignant du museau, s'est réfugié sur l'épaule de cette Françoise d'Assise qui l'a mené dehors vers la sécurité: elle a marché sans manteau jusqu'à trouver un squat chaud pour la petite bête. Y a une couple d'années, sur l'heure du lunch au boulot qu'elle prenait dehors au soleil, un oiseau à la patte cassée s'est réfugié sur sa tête alors que ses consoeurs le pourchassaient pour l'euthanasier...

8.3.08

Promenade à la campagne

Nouveau podcast posté.

MdF




Soirée délicieuse hier, d'abord au lancement de Marchand de Feuilles, puis avec Marie-Chantale et quelques amis stimulants dans un loft surplombant la Place Jacques-Cartier et le Vieux-Port, enfin au Holder, rue McGill. MaxCat est resté au loft pour finir le porto. On a convenu d'une entrevue baladodiffusée pour bientôt.

6.3.08

Paul Verlaine et Pablo Picasso au bordel amer


Partie carrée


Chute des reins, chute du rêve enfantin d'être sage,
Fesses, trône adoré de l'impudeur,
Fesses, dont la blancheur divinise encor la rondeur,
Triomphe de la chair mieux que celui par le visage !

Seins, double mont d'azur et de lait aux deux cîmes brunes,
Commandant quel vallon, quel bois sacré!
Seins, dont les bouts charmants sont un fruit vivant, savouré
Par la langue et la bouche ivres de ces bonnes fortunes !

Fesses, et leur ravin mignard d'ombre rose un peu sombre
Où rôde le désir devenu fou,
Chers oreillers, coussin au pli profond pour la face ou
Le sexe, et frais repos des mains après ces tours sans nombres !

Seins, fins régals aussi des mains qu'ils gorgent de délices,
Seins lourds, puissants, un brin fiers et moqueurs,
Dandinés, balancés, et, se sentant forts et vainqueurs,
Vers nos prosternements comme regardant en coulisse !

Fesses, les grandes sœurs des seins vraiment, mais plus nature,
Plus bonhomme, sourieuses aussi,
Mais sans malices trop et qui s'abstiennent du souci
De dominer, étant belles pour toute dictature!

Mais quoi ? Vous quatre, bons tyrans, despotes doux et justes,
Vous impériales et vous princiers,
Qui courbez le vulgaire et sacrez vos initiés,
Gloire et louange à vous, Seins très saints, Fesses très augustes !

PV

5.3.08

Antonios Vekris, le véritable grand Antonio...

...est aussi l'original Bonhomme dans la Lune. Je lui emprunte ces images qu'il a piquées sur YouTube, pour vous les régurgiter, Terriens terre-à-terre.

Papa won't take the bus


Inch'Allah

Komo est mort cet après-midi à quatorze heures. Alcoolisme terminal. Il avait trente-cinq ans. Pour un musulman, techniquement, ça la fout mal. Mais c'était un homme doux et généreux, un bon ami, et Kevin et Cynthia sont dévastés, même s'il ne s'agit pas d'une surprise. Komo ado avait survécu à une guerre civile et à quelques balles dans la peau, là où son frère aîné avait succombé, mais c'est une goutte de trop qui aura eu raison de ce Bengali qui va rester dans nos coeurs tant qu'on n'y sera pas passés aussi.

Le Bangladesh est à cheval sur le tropique du Cancer...

Baladodiffusé

Les Vokis, c'était bien joli, mais comme ça limitait à soixante secondes et que j'ai une grande, une très grande gueule, j'ai consulté les jeunes loups de mon conglomérat (Christian Mistral World Publishing Incorporated) qui m'ont convaincu sans trop de mal (une bouteille de Johnnie Red et deux barres de chocolat) de me lancer dans la baladodiffusion. Pour un écrivain si foutrement fainéant que l'idée même de prendre la plume ou de piocher sur un clavier lui fait jacker du vomi jusque aux lèvres, le concept est séduisant.