21.1.13

Pour Danger pis Vieux G.



PAGE D'ÉCRITURE

Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau-lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit l’enfant
l’entend l’enfant l’appelle :
Sauve-moi joue avec moi oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant

Deux et deux quatre…
Répétez ! dit le maître
et l’enfant joue
l’oiseau joue avec lui…
Quatre et quatre huit
huit et huit font seize
et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?
Ils ne font rien seize et seize
et surtout pas trente-deux
de toute façon et ils s’en vont.

Et l’enfant a caché l’oiseau dans son pupitre
et tous les enfants entendent sa chanson
et tous les enfants entendent la musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un à un s’en vont également.
Et l’oiseau-lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre !
Mais tous les autres enfants écoutent la musique
et les murs de la classe s’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau.


Jack Prévert, in Paroles.

Son poème aux surdoués qui s'emmerdent à l'école.

Le Dada facile, sans sac et sans ciseaux, sans bon sens et sans besoin de copie consciencieuse au fur et à mesure qu'on sort les coupures.

C'est pas souvent que j'y fais des misères, à ma Blue. Dans un billet, je veux dire. Même que c'est la première fois. Cette histoire de Dada, de Tzara et de cut-ups, tous ingrédients hâtivement jetés dans la casserole pour improviser une sorte de soupe, ça m'a gossé du début. Blue a coutume de creuser soigneusement ses trouvailles et nous les faire découvrir ensuite. Sauf quand son enthousiasme chauffe à en péter la chaudière: là, la coutume prend congé.

J'ai jamais pu blairer Samy Rosenstock, il empestait déjà le fumiste à plein nez quand mon pif de seize ans, quoique jeune et au top olfactif mais néanmoins sans science ni expérience, le reniflait à soixante ans de distance. Quant au Dada, c'était pire qu'une vue de l'esprit, pire qu'une imposture artistique ordinaire en Europe, c'était l'invention d'une religion, sectaire et décérébrante, visant à fédérer les forces vives des jeunes créateurs contestataires internationaux sous le leadership de Tristan Tzara. Ça sentait pas bon, en fait ça puait fort. L'odeur du Livre de Mormon, l'odeur de Joseph Smith.

Anyway, pour en finir with that whole Dada bullshit, suivra le mien, de poème, et comment on s'y prend: le procédé dicté par Tristan est respecté sans triche, seuls les instruments sont modernisés, genre batteur électrique au lieu du pilon à patates.

Pour faire un poème dadaïste

Prenez un journal
Prenez des ciseaux
Choisissez dans ce journal un article  ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-le dans un sac.
Agitez doucement
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà "un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire"

Tristan Tzara, Manifeste sur l'amour faible et l'amour amer

+++

Mon article-source: Pub sociétale, blogue de Richard Martineau, journaldemontreal.com, 18 janvier 2013.

La SQ a décidé d’exposer la carcasse d’un véhicule accidenté au Salon de l’auto.

On peut pas avoir la paix, des fois? C’est quoi, la suite? Une affiche géante d’une femme qui s’est fait manger la face par ses chiens au Salon des animaux de compagnie? Le cadavre d’un noyé au Salon nautique? Des photos de gars saoûls qui se pissent dessus sur les bouteilles de vin?

Je comprends qu’on veuille nous sensibiliser, mais peut-on juste avoir du fun, des fois?

D'emblée, je réponds à ce que vous pensez: non, figurez-vous donc, j'ai pas choisi un texte de Martineau parce qu'en général il fournit du Dada déjà fait. Je l'ai choisi, celui-là, parce que pour une fois il me plaît: si surréaliste occurrence que j'y ai vu un signe.

Mon poème:


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Sensibiliser, mais comprends fun, des juste fois? du nous peut-on veuille Je avoir qu’on

+++

Le raccourci technologique, astheure: Il est là. Des heures et des heures de plaisir insignifiant, d'infinies créations stériles, du Dada produit en masse à peu de frais.

Monologue d'aïeule qui ferme jamais sa yeule (extrait)

Ton grand-père, il ne reviendra plus car si tu veux faire mieux, va falloir t'y mettre. Le bar était fermé alors il a fini dans la chambre !

Ton hamster, il n'aime pas quand tu t'en occupes un peu trop et il sera toujours le meilleur, contrairement à toi ! Et la pauvre Janine, tu sais qu'elle est partie dans les toilettes !

Ton ordinateur, il s'est marié lui en tout cas, il sera toujours le meilleur, contrairement à toi ! Et la pauvre Janine, tu sais qu'elle est partie en regardant Star Academy !

Ton frère, il s'est marié lui en tout cas, c'est comme ça qu'il a réussi lui ! Il en avait tellement marre de Denise qu'il est parti au bistro du coin !

Ton chat, il n'aime pas quand tu t'en occupes un peu trop et je ne vois pas comment tu pourrais faire mieux. Et Jano, il a fini la soirée au bistro du coin !

Ton grand-père, il s'est marié lui en tout cas, il travaille lui contrairement à certains... Il en pouvait tellement plus d'entendre Denise qu'il a fini en regardant Star Academy !

Ton hamster, il a pris un bateau histoire de prendre le large car si tu veux faire mieux, va falloir t'y mettre. Et la pauvre Janine, tu sais qu'elle est partie dans la chambre !

Ton petit frère, il ne fait jamais rien car je ne vois pas comment tu pourrais faire mieux. Et pépé, il a bu comme un trou et il a fini la soirée dans les toilettes !

Ton écureil, il ne reviendra plus car c'est vraiment trop horrible pour mes oreilles. Il en pouvait tellement plus d'entendre Denise qu'il a fini dans les toilettes !

Ton écureil, il n'aime pas quand tu t'en occupes un peu trop et c'est un bon moyen de gagner sa vie, non ?! Et la pauvre Janine, tu sais qu'elle est partie dans les toilettes !

10.11.12

Ho-no-ra-bes!

Lonorabe juge Jacques, lonorabe avocat RoyMartel, lonorabe enfant de chienne Morasse ont pitché toutes les roches possibles sur le très honorable Gabriel Nadeau-Dubois.

On verra ben, on verra ben. Tas de verrats. Tas de chiens.

Mère de la Croix d'argent

Va chier!

Viens pas brailler à la tévé la veille du 11 novembre! T'as laissé ton fils aller se faire tuer outre-mer for nothing, pis t'acceptes une médaille, pis son père est où? Il a pas de peine, son père? Elle est où, sa médaille, au père?

T'as vu ça, aux nouvelles?

L'hostie de vieux crisse de pourri de boomer de péquiste à marde, préconisant de s'en prendre à Québec Solidaire aux prochaines élections? Des ennemis, qu'il dit? Vieille charogne obsessionnelle. Puante ordure après moi le déluge. Ce sera un tel soulagement de vous jeter dans la fosse publique. On vous couvrira de chaux que vous ne méritez pas.

Em Circius: à quoi ressemble-t-il?

Il ressemble à Rip Torn. OK?

Il arrachera la trachée de quiconque me veut du mal.

Il est un poète et un vaste cochon alcoolique.

Il est l'ami total.

L'ignoble morue: son vrai visage


Elle retarde la cause des femmes en politique de plusieurs années. Première première ministre? OK, tu l'as. Astheure peut-on songer à du calibre? Combien de femmes comme Françoise David sont-elles disponibles?

C'est du joli, ce gouvernement. Ce Maka Kotto à la Culture. Ce LBB de vingt ans avec un diplôme de Cégep comme député. Ce free for all de déclarations et d'annonces aussitôt rétractées. Cette bonne femme insignifiante.

6.11.12

Circius en quatre temps

Emmanuel Circius est de passage en ville. Il voulait m'interviewer, comme c'est notre coutume depuis vingt-cinq ans, vu qu'il est le seul à connaître les bonnes questions ainsi que les réponses à l'avance. Mais cette fois je lui ai demandé d'inverser le processus en renversant les rôles: il se passe ici des choses graves et j'ai voulu interroger sa lucidité sans peur et sans attaches à propos de quatre d'entre elles: Gérald Tremblay, Léo Bureau-Blouin, Gabriel Nadeau-Dubois, Joe Di Maulo.

OK, dit-il. Parce que c'est toi. Mais dans quel ordre?

Je comprends ce qu'il veut dire. Quatre sujets, tous reliés, tous importants, mais tous devant être traités équitablement. C'est à dire en tirant au hasard l'ordre de leur traitement.

Quatre, réponds-je. Coeur Carreau Pique Trèfle, disons?

Yup! convient-il. Et il va droit là où je conserve mon vieux jeu de cartes, que je n'ai pas sorti depuis dix ans, la dernière fois c'était avec lui qu'il avait servi, j'avais oublié que j'en possédais un.

On sort les quatre as. J'inscris les quatre noms sur une feuille et j'attribue sa couleur à chacun.

On mélange les as, on les aligne incognito sur le bureau entre nous deux.

Je sors un huard de ma poche: on tire à pile ou face pour savoir qui choisira la première carte.

Circius et moi ne jouons pas à pile ou face comme la plupart des gens. Celui des deux qui a misé sur le côté qui se révèle effectivement, celui-là gagne le privilège de ne pas se salir en premier dans les eaux du hasard.

Étant donné que nous jouons ainsi depuis quarante ans, il va sans dire que nous n'avons nul besoin de choisir pile ou face à chaque fois: il joue pile, je joue face, on lance la pièce et alea jacta est.

Le huard tombe face. Selon notre code, ça signifie qu'il est désigné pour choisir la première carte.

La seconde sera ma responsabilité, la troisième la sienne: la quatrième ne sera plus l'objet d'un choix.

Coeur sera Di Maulo. Carreau sera Tremblay. Pique sera Bureau-Blouin. Trèfle sera Nadeau-Dubois.

L'exercice ne sera pas entièrement objectif, puisque j'ai choisi les quatre sujets: ils ne sont pas sortis d'un tirage effectué au moyen d'un ordinateur.

Mais l'exercice, justement, sera aussi honnête qu'un dialogue humain, donc subjectif, peut s'efforcer de l'être.



Circius pose son majeur droit sur l'une des quatre cartes. Je la retourne.


7.10.12

Mêmes animaux

Moran lancera son prochain album, intitulé Sans abri, mardi prochain.

Comme les précédents, il comprend une pièce de mon cru écrite spécialement pour lui: Mêmes animaux. La voici.





Mêmes animaux
Christian Mistral


Ce que je voudrai t’enseigner,
Ce n’est pas tant ce que je sais
Que ce que je sens nécessaire
Pour que la vie soit un repas,
Un banquet riche, un festin gras
Depuis l’entrée jusqu’au dessert…

Je t’apprendrai le goût des mots,
Celui qu’ils auront eu pour moi
Sur les papilles de mon cerveau,
Toutes les saveurs de l’émoi ;
Toi la prunelle de mes yeux,
Petite fille ensemble allons
Là où la voix a feu et lieu,
Là où les sons sont des ballons.
T’apprendre le goût de ta langue
Parce que c’est la mienne aussi,
Voilà ce dont j’aurai envie
Avant qu’elle ne soit exsangue ;
Les appétits de la parole
Seront ton plus bel héritage :
Je les ai reçus en partage
Et tu sauras cette faim folle…

Je n’aurai pas beaucoup d’argent
À te laisser en trépassant
Mais tu garderas mes repères,
Les verbes et les vers de ton père.

Je te conterai des histoires,
Des vraies, des fausses, d’autres aussi,
Quand tu auras peur dans le noir,
Et de la nuit, et de la vie.
Je te dirai le goût des mots,
Celui qu’ils ont eu dans ma bouche,
Pour que tu saches quelle est ta souche,
Toi et moi : mêmes animaux !

12.9.12

La chefferie du parti libéral du Québec

Danger: Raymond Bachand teste ses appuis. Qu'un leader aussi charismatique, au magnétisme sexuel aussi agissant sur les foules, avec une telle maestria de l'imagination populaire, qu'un homme de cette trempe songe au pouvoir fait déjà trembler tous ses éventuels adversaires et me fait chier dans mes culottes.


Les sondages à l'interne le donnent déjà gagnant, à condition que la jambe de bois de Lucien Bouchard ne se présente pas.


6.9.12

Johnny Bee: les mots

Il est bien des choses. Entre autres, un grand écrivain.

Les mots
Jean Barbe


Bien sûr, leur chambre est un bordel sans nom et souvent ils préfèrent l’usage de leurs doigts à celui de la fourchette. Bien sûr, il faut leur rappeler matin et soir de se brosser les dents, et s’il n’en tenait qu’à eux, ils se conteraient la plupart du temps d’une diète composée exclusivement de chips au vinaigre, de bonbons et de crème glacée pour les temps chauds.
Mais ils s’intéressent à des choses qui ne sont pas de leur âge et, hier soir, mon fils m’a demandé de choisir pour eux des films d’Alfred Hitchcock, qu’il ne connaît pas encore, mais dont il sait qu’il est un grand du passé. Et Kubrick aussi. Il voudrait voir The Shinning.
– C’est d’après un livre de Stephen King, non ? – Oui. – Comme La ligne verte ? C’était tellement bon, La ligne verte.
C’est l’aîné. Il aura 13 ans dans deux semaines et déjà il m’arrive aux sourcils.
Bien sûr, il se chicane avec sa soeur, et parfois ça dégénère. Sans doute ont-ils appris un peu tôt l’art du sarcasme et de la dérision. Ils savent mettre les mots dans la plaie, frapper juste et sec, au défaut de l’armure, dans le noeud fragile des contradictions de l’autre. Ils font mal, les mots, quand ils sont affûtés, choisis pour blesser.
Mais ils savent aussi bercer, soigner, panser, soulager, les mots, quand ils se font doux et caressants avec la même précision. Et mes enfants se blessent parfois et s’entendent pourtant à merveille, et s’aident et s’aiment et savent aussi se le dire.
Et ils le disent non pas avec des mots que je leur ai mis en bouche, mais avec des mots qu’ils ont lus et compris.
Les mots de leurs lectures.

Le désennui
Ils n’étaient que de petites choses maladroites, bondissant partout sur leurs jambes boudinées, que déjà je leur disais :
– Je n’ai pas été mis sur terre pour vous désennuyer !
Ils étaient à l’âge où, en garderie, on ne leur laissait pas un instant de répit ; toute la journée planifiée, des activités aux demi- heures, pas question de les laisser trop longtemps contempler le ciel pour trouver des formes aux nuages. Alors, pendant les week- ends et les vacances, je m’efforçais de les désintoxiquer de ces horaires trop chargés qui deviennent comme une fuite en avant.
Je suis à cet égard décidément d’un autre temps. Ou d’une autre culture. Oh, mes enfants ont des activités, oui, cours de batterie, de natations, de nage synchronisée, de tennis. Mais jamais plus d’un à la fois, et, Bon Dieu, pas tous les jours, pas tout le temps !
Alors, forcément, parfois, ils ne savaient que faire, avec moi, en vacances, en week-end, à la campagne.
– Je n’ai pas été mis sur terre pour vous désennuyer !
Et je leur montrais les livres qui tapissent chez moi les murs et qui s’empilent en désordre un peu partout, et les livres qui me suivent toujours comme une meute fidèle. Et je leur racontais ce que m’avait dit, voilà près de quarante ans, une bibliothécaire émue en me tendant ma toute première carte d’abonné :
– Ceux qui aiment lire ne s’ennuient jamais.
Peut-être que ça n’a rien à voir avec ça. Peut-être que ça n’a rien à voir avec cette bibliothécaire, ni avec moi. Mais mes enfants lisent, beaucoup, d’abondance. Peut-être que ça n’a rien à voir. Mais le fait est que j’ai voulu qu’ils s’ennuient, parfois, afin qu’ils puissent apprendre à écouter le silence, le murmure de leurs pensées. Et dans l’espoir que, un jour, ils tendent la main vers un livre, pour ne plus le lâcher.

Penser, panser
Au cours d’une discussion, voilà quelques semaines, mon fils s’est soudain arrêté de parler. Nous attendions, ma fille et moi, en le regardant.
– Attendez un peu, je réfléchis à ce que je pense, a-t-il dit en guise d’excuse.
Nous avons éclaté de rire, sur le coup. Depuis, cette petite phrase ne cesse de m’impressionner.
Et voilà que nous pouvons partager les mêmes lectures, mes enfants et moi. J’ai lu les Hunger Games que ma fille a dévorés en quelques jours, et je viens tout juste de terminer le premier tome du Trône de fer dont mon fils a lu les 800 pages en deux semaines de vacances pourtant agrémentées de nombreuses expéditions et jeux et baignades…
Ce ne sont pas des livres simples même s’ils sont divertissants. Le trône de fer, surtout, qui est également une somptueuse série télé (Game of Thrones). S’y révèle toute la méchanceté humaine, sa cruauté, sa soif de pouvoir, sa complexité.
On y lit que les héros peuvent mourir avant la fin du premier livre et que les plus méchants savent survivre en se rendant indispensables. On y comprend qu’il n’y a pas de justice absolue, et que le chaos règne si on n’y prend garde. On y apprend que les convictions ne sont rien sans les actions qui les incarnent, mais que nos convictions peuvent se heurter à celles des autres, tout aussi légitimes.
Ce n’est pas un livre pour enfant. Justement.
Peut-être que ça n’a rien à voir avec moi. Peut-être.
Mais cette petite phrase, comme j’aimerais l’entendre plus souvent, à la télé, à la radio. Comme j’aimerais la lire plus souvent dans les journaux, sur le net.
Une toute petite phrase, qui nous permettrait peut-être d’échapper à la fuite en avant, à la bêtise de la simple réaction aux événements. Une toute petite phrase qui nous permettrait peut--être d’échapper à cette course folle, les deux mains sur le volant, qui ne conduit qu’à la désolation. Une toute petite phrase pour panser le monde et peut-être le guérir.
«Je réfléchis à ce que je pense.» La phrase de mon fils, qui a trouvé, dans les livres, les mots pour la dire.