>
16.12.08
200 000
Ce blog vient de franchir le cap des deux cent mille visites. Revenez, on n'est pas sorteux.
15.12.08
Muntadar al-Zeidi n'a pas de visou
Miss him once, shame on you, miss him twice, shame on arab baseball.
It's about time he got back, Big Mac
Y fait des fautes gros comme le gras, paski crève la dalle à traduire de l'anglais poche. McComber est pas censé faire des erreurs comme Dresseur d'azimuths.
Come back, Mac. Just for a little while. So your french comes back to you.
D'Archet à Blue à Moulin Rouge...
...j'ai jonglé.
Le film passe, c'est la grande scène apothéotique, Toulouse-Lautrec encadre la séquence, depuis sa vocifération désespérée Deus ex machina jusqu'au moment où il choit littéralement des cintres.
«La plus grande vérité qu'on puisse apprendre un jour est qu'il suffit d'aimer et de l'êêêtre... en retooooour!»:
Le film passe, c'est la grande scène apothéotique, Toulouse-Lautrec encadre la séquence, depuis sa vocifération désespérée Deus ex machina jusqu'au moment où il choit littéralement des cintres.
«La plus grande vérité qu'on puisse apprendre un jour est qu'il suffit d'aimer et de l'êêêtre... en retooooour!»:
12.12.08
Sin & Tonic
Chacun ses goûts, comme de raison, mais moi, quand j'approche d'aller me coucher le vendredi matin, j'aime bien me récurer le méchant qui reste avec une grande lampée de Fiel et Venin.
Ça fait la job, on se sent rose et propre comme une quéquette de séraphin ensuite, et au repos.
Ça fait la job, on se sent rose et propre comme une quéquette de séraphin ensuite, et au repos.
La méthode Méthot
Et le plus beau de l'affaire, c'est qu'elle ne doit absolument rien à personne!
On est deux ou trois observateurs attentifs et bienveillants à s'en réjouir avec, euh, incandescence, disons?
This is sweet...
On est deux ou trois observateurs attentifs et bienveillants à s'en réjouir avec, euh, incandescence, disons?
This is sweet...
Flashback: Ah! AA...
Putain, pareil, c'est pas pour dire, mais qu'est-ce qu'on se marrait bien.
Reproduit sans la permission explicite de Miss Anne Archet vu que je me risquerais pas à la réveiller, et avec sa bénédiction implicite I'd bet Bonnot's balls on it (What? Think I'm gonna wager my own nuts on a woman's whim, a lesbian eurasian anarchist I never met before? Are you fucking crazy? I've known her only ten years. Yes, she's a friend, so what? I wouldn't even bet my left testicle on my own mother's feelings any given month, and anyway Bonnot doesn't need his no more).
2/12/2004
Pourquoi existons-nous ?
Ta queue entre mes fesses.
Pourquoi sommes-nous ici ?
Ma langue sur ton cul.
Pourquoi existe-il quelque chose plutôt que rien ?
Tes lèvres sur mes seins.
Peut-on avoir raison toute seule ?
Mes dents sur tes couilles.
Tout s’en va-t-il avec le temps ?
Mes cuisses autour de tes hanches, ta bouche aspirant mon souffle.
Doit-on obéir aux lois ?
Les mains liées derrière le dos, la pine dressée et les yeux grands ouverts
Peut-on être libre sans les autres ?
Relents de fente et de foutre dans la pénombre de ma chambre
Suffit-il de parler pour dialoguer ?
Mes ongles en sang dans ton dos, avant de sombrer dans l’inconscience.
Qu’est-ce que l’amour ?
Reproduit sans la permission explicite de Miss Anne Archet vu que je me risquerais pas à la réveiller, et avec sa bénédiction implicite I'd bet Bonnot's balls on it (What? Think I'm gonna wager my own nuts on a woman's whim, a lesbian eurasian anarchist I never met before? Are you fucking crazy? I've known her only ten years. Yes, she's a friend, so what? I wouldn't even bet my left testicle on my own mother's feelings any given month, and anyway Bonnot doesn't need his no more).
2/12/2004
Pourquoi existons-nous ?
Ta queue entre mes fesses.
Pourquoi sommes-nous ici ?
Ma langue sur ton cul.
Pourquoi existe-il quelque chose plutôt que rien ?
Tes lèvres sur mes seins.
Peut-on avoir raison toute seule ?
Mes dents sur tes couilles.
Tout s’en va-t-il avec le temps ?
Mes cuisses autour de tes hanches, ta bouche aspirant mon souffle.
Doit-on obéir aux lois ?
Les mains liées derrière le dos, la pine dressée et les yeux grands ouverts
Peut-on être libre sans les autres ?
Relents de fente et de foutre dans la pénombre de ma chambre
Suffit-il de parler pour dialoguer ?
Mes ongles en sang dans ton dos, avant de sombrer dans l’inconscience.
Qu’est-ce que l’amour ?
11.12.08
Short poem en bloke et vers libres et en français aussi.
Roses are red,
Helena's blue,
L'affaire est ketchup
M'en vas au dépanneur.
Helena's blue,
L'affaire est ketchup
M'en vas au dépanneur.
LeRoy K. slamme: ça se met bien en bouche
LeRoy K., passionné d'échecs, mordu d'adrénaline, lecteur fidèle, s'est comme mis dans l'idée de slammer Meth.
In my day, that meant a BAD thing. Astheure c'est de la poésie. Pas pire, les deux couches de son superposées au quart du clip, sorte de fondu audio.
In my day, that meant a BAD thing. Astheure c'est de la poésie. Pas pire, les deux couches de son superposées au quart du clip, sorte de fondu audio.
Celle-ci est pour tous
Ce récent billet, intitulé à mon ironique et récurrente manière d'embrasser ponctuellement des gens que j'aime, sert de fondation à celui que je publie aujourd'hui: un clip YouTube, par un certain Steven Demetre Georgiou, alias Yusuf Islam.
Pour tous, et toutes, sauf personne, friend or foe, parents ou pas: on vieillit, on change de nom ou de quelque chose, de religion ou de quelque chose, et on influe sur autrui, plus jeune ou seulement moins savant que soi, ou juste plus pur que soi, qu'autrui sorte de nos reins ou pas.
Father and Son, one more time, by an old cat.
Pour tous, et toutes, sauf personne, friend or foe, parents ou pas: on vieillit, on change de nom ou de quelque chose, de religion ou de quelque chose, et on influe sur autrui, plus jeune ou seulement moins savant que soi, ou juste plus pur que soi, qu'autrui sorte de nos reins ou pas.
Father and Son, one more time, by an old cat.
Brault's back
Avec Maxime Catellier, c'est le seul petit génie (de six pieds quatre, lui) que je connaisse. Suis content de le relire. Et d'en connaître deux, à bien y songer, bordel de dieu.
8.12.08
Élections QC
Jean Charest n'émaille pas ses discours de «Québécoises et Québécois» et il se ramasse une majorité. Kestu veux, ça me fait marrer.
Pauline se remet à jaser de souveraineté et de social-démocratie dans son discours interminable, après la défaite, se baignant dans l'adoration forcée des troupes. Tordant.
Amir Khadir: bravo. Qu'on morcelle.
Mario: dommage de s'être privé d'un tel homme, même si son parti est plein de caves.
Lévy: belle campagne. Inspirante. Merci.
Pauline se remet à jaser de souveraineté et de social-démocratie dans son discours interminable, après la défaite, se baignant dans l'adoration forcée des troupes. Tordant.
Amir Khadir: bravo. Qu'on morcelle.
Mario: dommage de s'être privé d'un tel homme, même si son parti est plein de caves.
Lévy: belle campagne. Inspirante. Merci.
6.12.08
Celle-ci est pour tous mes amis, sauf ceux qui ne sont pas pères de garçons.
Ça inclut PatLag, DiPat, Johnny Bee, Kevin V, PâqMan, all of you suckers qui n'avez pas encore la joie que votre fils soit mûr et loin, loin de vous...
Love you, sonny.
Love you, sonny.
Ce damné Prix, cinquième voile
Voilà un voile sur sept à gaspiller. Qui détourne du vrai sujet.
C'est ce que Barbe s'évertue à me répéter: dépense pas trente cartouches de clavier pour défendre mon intégrité versus celle de ce Stanley.
Croyez-le ou pas, et expliquez-le nous si vous pouvez: Johnny and me, on pense toujours pareil même si on n'est jamais d'accord. Je le dis d'emblée, c'est l'homme le plus honnête autour de moi, et je dis pas juste ça parce que j'ai des amis flics et d'autres qui sont motards. C'est Barbe. Y mord, mais y ment pas. Jamais. Et ici je vais agir contre son gré. Son intégrité, c'est la mienne. On juge un homme à ses amis, stie.
Quand on lit ça, qui remonte à quasiment dix ans, on se dit: «Wow! C'est kossé que Barbe a pu faire à Stanley pour que Péan en veuille à Jean comme ça?». Question de principe my ass. The man doesn't know the meaning of the word. C'est une affaire de fille, ben ordinaire, qui remonte à vingt ans, à Québec, j'y étais. Devinez lequel elle a préféré.
Gros problèmes avec ça, Stanley: genre, depuis ce jour, à bloguer qu'il couche avec les ex des autres dans la République des Lettres, et qu'elles lui confient des choses. He did it to me, anyway, sans dire qui, ce en quoi je lui concède une forme d'élégance.
Avoir traité Jean Barbe de has-been en 1999! Avoir traité le ICI de futur Échos-Vedettes! Prétendre que Barbe est un feu-follet médiatique qui ramasse toutes les jobs qui passent! Un homme qui te couvre et te prête des vertus que tu n'as pas parce qu'il souffre de l'idée que des gens comme toi existent! Un écrivain majeur dont tu oses prétendre que l'UNEQ s'en passe bien! Moi, monsieur le Président, tu as bien conservé mon nom sur la liste de tes membres (Dernière mise à jour : 5 décembre 2008: je comprends pourquoi, tu n'es pas fortement membré, or so I heard) depuis des années, alors que JAMAIS je n'ai fait partie de l'UNEQ sous ta présidence!
Intégrité. Ciboire!
Je n'ajouterai que ceci: Barbe, en tant qu'éditeur chez Leméac, pilote un livre pour ce prix merdique. Ça ne l'a pas empêché de se prononcer en tant qu'homme. Cherchez-en un pareil.
Change ce Prix, Stan. On est tannés de se chicaner avec toi, et t'es pas si mauvais bougre.
C'est ce que Barbe s'évertue à me répéter: dépense pas trente cartouches de clavier pour défendre mon intégrité versus celle de ce Stanley.
Croyez-le ou pas, et expliquez-le nous si vous pouvez: Johnny and me, on pense toujours pareil même si on n'est jamais d'accord. Je le dis d'emblée, c'est l'homme le plus honnête autour de moi, et je dis pas juste ça parce que j'ai des amis flics et d'autres qui sont motards. C'est Barbe. Y mord, mais y ment pas. Jamais. Et ici je vais agir contre son gré. Son intégrité, c'est la mienne. On juge un homme à ses amis, stie.
Quand on lit ça, qui remonte à quasiment dix ans, on se dit: «Wow! C'est kossé que Barbe a pu faire à Stanley pour que Péan en veuille à Jean comme ça?». Question de principe my ass. The man doesn't know the meaning of the word. C'est une affaire de fille, ben ordinaire, qui remonte à vingt ans, à Québec, j'y étais. Devinez lequel elle a préféré.
Gros problèmes avec ça, Stanley: genre, depuis ce jour, à bloguer qu'il couche avec les ex des autres dans la République des Lettres, et qu'elles lui confient des choses. He did it to me, anyway, sans dire qui, ce en quoi je lui concède une forme d'élégance.
Avoir traité Jean Barbe de has-been en 1999! Avoir traité le ICI de futur Échos-Vedettes! Prétendre que Barbe est un feu-follet médiatique qui ramasse toutes les jobs qui passent! Un homme qui te couvre et te prête des vertus que tu n'as pas parce qu'il souffre de l'idée que des gens comme toi existent! Un écrivain majeur dont tu oses prétendre que l'UNEQ s'en passe bien! Moi, monsieur le Président, tu as bien conservé mon nom sur la liste de tes membres (Dernière mise à jour : 5 décembre 2008: je comprends pourquoi, tu n'es pas fortement membré, or so I heard) depuis des années, alors que JAMAIS je n'ai fait partie de l'UNEQ sous ta présidence!
Intégrité. Ciboire!
Je n'ajouterai que ceci: Barbe, en tant qu'éditeur chez Leméac, pilote un livre pour ce prix merdique. Ça ne l'a pas empêché de se prononcer en tant qu'homme. Cherchez-en un pareil.
Change ce Prix, Stan. On est tannés de se chicaner avec toi, et t'es pas si mauvais bougre.
4.12.08
Hamelin: en rappel (3 de 3)
La rue qui perdit son nom
Au début d'octobre 1970, quelqu'un, à Montréal, reçut une carte postale d'un des frères Rose. Postée à Dallas, Texas, la carte montrait Dealey Plaza, où quelques sept années plus tôt, le président Kennedy était tombé sous les tirs croisés de ses assassins. Mais de la rue Armstrong, où ces mêmes frères Rose, aidés de quelques amis, séquestreraient, puis "exécuteraient" Pierre Laporte, personne n'a jamais songé à faire un lieu touristique. Plutôt le contraire : au début de 1971, par arrêté municipal, on changea le nom pour Bachand, qui était le patronyme d'un cultivateur du coin comme aussi, par pure coïncidence semble-t-il, celui d'un felquiste appelé à tomber quelques semaines plus tard sous les balles d'agents non identifiés à Paris. Quelqu'un qui recevrait aujourd'hui une carte postale de la rue Bachand aurait sous les yeux un paysage plutôt tristounet : un petit moignon de banlieue de seconde zone, où les cottages d'été convertis en bungalows côtoient des maisons mobiles fatiguées. Le quartier ne donne pas l'impression de s'être tellement développé depuis l'automne 1970... Au bout de la minuscule rue Bachand, des champs et des bois jusqu'à l'horizon. À l'autre bout, l'aéroport de Saint-Hubert.
On a prétendu que ce fut pour décourager les curieux, portés à faire leur tour d'auto en famille du dimanche après-midi sur les lieux de la retentissante affaire Laporte, que les autorités prirent la décision de changer le nom de la rue. Vraiment, quand donc apprendrons-nous, en bons américains de l'ère du spectacle que nous voulons être, à rentabiliser ce genre de voyeurisme avec des kiosques de patates frites et un peu de barbe à papa? Mais il m'arrive de penser que cette disparition toponymique de la rue Armstrong possédait au moins un autre avantage : en compliquant la localisation du théâtre du drame, elle faisait en sorte que le commun des mortels serait moins tenté d'aller se rendre compte par lui-même, sur place. Risquerait moins, donc, d'être amené à s'intéresser à certains détails, et qui sait, de découvrir à quel point l'extrémité nord de la rue Armstrong offrait un fabuleux territoire où abandonner une voiture avec un cadavre à l'intérieur. Il y a la maison (aujourd'hui reconstruite) située au 5630. La rue finit 200 mètres plus loin. Au-delà s'étendent des champs et des lisières boisées presque à perte de vue. Mais ce n'est pas de ce côté qu'ils ont tourné, non. Avec un mort fourré dans le coffre de l'auto, les hommes de la cellule Chénier ont choisi de couvrir une distance trois fois plus grande, de prendre le risque de croiser une patrouille à l'intersection du Chemin de la Savane et de se diriger plutôt vers l'extrémité sud de la rue et les limites de la base militaire...
Et leur équipée ne s'arrête pas là, car contrairement à ce que prétend Francis Simard dans Pour en finir avec Octobre, les felquistes n'ont jamais abandonné la Chevrolet contenant le corps de Laporte au bout de la rue Armstrong. Ou s'ils l'ont fait, quelqu'un d'autre a ensuite pris les choses en mains... Le véhicule a été retrouvé (les journaux de l'époque, photos à l'appui, sont très clairs là-dessus) à l'intérieur du terrain de stationnement clôturé de la Won-Del Aviation, soit un bon 200 mètres plus à l'ouest. Il faut donc croire que Laporte mort, dans les mains de ses ravisseurs, n'était tellement pas une patate chaude que l'idée leur est venue, une fois arrivés devant le terrain de la base, au bout de la rue Armstrong, de virer à droite et de parcourir encore un solide 600 pieds en direction... du quartier-général de la Force Mobile, avant de se débarrasser de leur fardeau et... de rebrousser chemin! La rue Armstrong; Le Chemin de la Savane; La Place de la Savane; Le terrain de la Won-Del...
C'est un voyage fascinant vers le passé que je recommande à quiconque est doté d'un minimum de curiosité historique.
L'équipe de réalisation de la série October 1970 a, quant à elle, complètement raté ce caractère champêtre de l'enclave formée par les rues Armstrong et Viger au nord de l'aéroport de Saint-Hubert. Avec ses grosses maisons de briques brunes, la rue qui, à l'écran, abrite les terroristes et leur victime pourrait tout aussi bien se trouver dans Notre-Dame-de-Grâces. Et ce choix n'est pas sans conséquence, puisqu'il dispense, entre autres, la production canadienne de nous montrer le spectaculaire déploiement militaire qui, à partir du 15 octobre, a eu lieu littéralement sous le nez des ravisseurs de Pierre Laporte. "L'armée, a écrit Francis Simard, passait presque en face de la maison."
Depuis que j'ai entrepris mes recherches sur la Crise d'Octobre, j'ai respecté quelques principes. L'un est que les documents écrits datés de cette époque, même (et surtout!) rédigés et publiés à chaud dans les journaux, ont moins de raison de nous mentir que les protagonistes qui, policiers ou bandits, doivent aujourd'hui s'occuper de polir leur image devant l'Histoire. Un autre est que les ouvrages de fiction sont assez souvent capables de fournir des clefs intéressantes : ils sont en partie vrais, comme sont en partie faux, du livre de Simard à la télésérie de Grigsby, les témoignages personnels et les oeuvres dites historiques. C'est ainsi que Octobre de Pierre Falardeau rétablissait subrepticement le lien, déjà envisagé par les policiers à l'époque, entre la tentative d'évasion de Pierre Laporte et la fameuse livraison de poulets. Or, la copie de la facture trouvée chez Benny Barbecue, pendant l'enquête à Longueuil, faisait état d'une livraison effectuée le vendredi 16 octobre, entre 11:30 et 13:00. Ce qui confère une signification complètement différente à cet épisode : le Pierre Laporte qui tente de fuir et qui se blesse gravement n'est pas cet homme désespéré qui vient d'entendre, autour de quatre heures de l'après-midi à la radio, sa quasi condamnation à mort prononcée par Bourassa. Ça, c'est la version gobée par le commissaire Duchaine de la bouche même des présumés meurtriers. Et voici la vérité la plus probable : ce midi-là, un otage parfaitement lucide a tenté de tromper ses geôliers en réussissant à les convaincre, après 5 jours, de varier leur ordinaire de spaghettis en boîte et d'accepter un lunch payé de sa poche. Laporte jouait son va-tout et il a perdu. Les petits bouts de ficelle de la fiction aident parfois à faire sortir la vérité...
Et, malgré ses prétentions à l'historicité, la série de la CBC ne comporte pas que des défauts. Très grande performance de Denis Bernard dans le rôle de Pierre Laporte... Et puis, Hugo Saint-Cyr fait un Paul Rose tout à fait potable. Arrive enfin la scène cruciale de l'abandon de la voiture à Saint-Hubert. On nous montre une grille située au milieu de nulle part. Pas la moindre petite base militaire en vue. Mais, reconnaissons-lui ce mérite, October 1970 permet au moins d'en terminer avec un autre mensonge de Francis Simard, un mesonge dont l'origine peut d'ailleurs être retracée ci-haut. Quand il écrit son livre, Simard est parfaitement conscient de la distance qui sépare l'extrémité de la rue Armstrong du terrain de la Won-Del Aviation. Conscient, aussi, que rien, hormis des instincts suicidaires, ne saurait justifier l'abandon d'un colis aussi compromettant à deux pas du quartier-général de la Force Mobile, alors que le premier champ venu aurait fait l'affaire. C'est pourquoi il invente cette action plutôt inusitée : placer la transmission de la Chevrolet "sur le drive". Et alors, ô merveille des merveilles : "La voiture a continué son chemin toute seule jusqu'à l'intérieur de la base." Remarquez qu'il n'explique pas comment le véhicule, même en tournant en rond, a pu ensuite pénétrer sur le terrain clôturé de la compagnie d'aviation... Ni la manière dont la clef de contact va, au cours des heures qui suivent, se volatiliser, obligeant le reporter de CKAC arrivé le premier sur les lieux ("Les clefs sont après le char", disait la voix au téléphone) à chercher en vain ce problématique trousseau. Dans October 1970, on voit le type, au volant, couper le contact, retirer la clef, puis laisser la Chevrolet en plan. Pourquoi, en effet, faire compliqué quand on peut faire simple?
En 1975, un documentaire réalisé pour la même CBC contenait quelques éléments de nature à contribuer, peut-être, à dissiper une partie du mystère de ce qui s'est réellement passé ce jour-là, le 17 octobre 1970. J'aime bien me rappeler que The October Crisis, de Mark Blandford, est le résultat des investigations menées par une équipe de dix journalistes et recherchistes travaillant à temps plein pendant quatre mois sous la direction de Louis Martin, un des grands de son époque. Le réceptionniste de la base de Saint-Hubert qui reçoit un premier coup de fil à midi... Le médecin militaire appelé sur les lieux avant même la découverte de la voiture funeste... Petits détails. Mais qui firent assez de bruit à Ottawa pour que le lendemain de la diffusion, Trudeau soit déclaré grippé par ses attachés de presse. Puis-je suggérer que Radio-Canada, après nous avoir proposé sa version anglaise dramatisée des événements, sorte maintenant des boules à mites de ses archives ce film de deux heures et demie qui, diffusé une seule fois, y dort depuis 30 ans. Peut-être même qu'en organisant une collecte, nous aurons droit à une traduction en français.
Au début d'octobre 1970, quelqu'un, à Montréal, reçut une carte postale d'un des frères Rose. Postée à Dallas, Texas, la carte montrait Dealey Plaza, où quelques sept années plus tôt, le président Kennedy était tombé sous les tirs croisés de ses assassins. Mais de la rue Armstrong, où ces mêmes frères Rose, aidés de quelques amis, séquestreraient, puis "exécuteraient" Pierre Laporte, personne n'a jamais songé à faire un lieu touristique. Plutôt le contraire : au début de 1971, par arrêté municipal, on changea le nom pour Bachand, qui était le patronyme d'un cultivateur du coin comme aussi, par pure coïncidence semble-t-il, celui d'un felquiste appelé à tomber quelques semaines plus tard sous les balles d'agents non identifiés à Paris. Quelqu'un qui recevrait aujourd'hui une carte postale de la rue Bachand aurait sous les yeux un paysage plutôt tristounet : un petit moignon de banlieue de seconde zone, où les cottages d'été convertis en bungalows côtoient des maisons mobiles fatiguées. Le quartier ne donne pas l'impression de s'être tellement développé depuis l'automne 1970... Au bout de la minuscule rue Bachand, des champs et des bois jusqu'à l'horizon. À l'autre bout, l'aéroport de Saint-Hubert.
On a prétendu que ce fut pour décourager les curieux, portés à faire leur tour d'auto en famille du dimanche après-midi sur les lieux de la retentissante affaire Laporte, que les autorités prirent la décision de changer le nom de la rue. Vraiment, quand donc apprendrons-nous, en bons américains de l'ère du spectacle que nous voulons être, à rentabiliser ce genre de voyeurisme avec des kiosques de patates frites et un peu de barbe à papa? Mais il m'arrive de penser que cette disparition toponymique de la rue Armstrong possédait au moins un autre avantage : en compliquant la localisation du théâtre du drame, elle faisait en sorte que le commun des mortels serait moins tenté d'aller se rendre compte par lui-même, sur place. Risquerait moins, donc, d'être amené à s'intéresser à certains détails, et qui sait, de découvrir à quel point l'extrémité nord de la rue Armstrong offrait un fabuleux territoire où abandonner une voiture avec un cadavre à l'intérieur. Il y a la maison (aujourd'hui reconstruite) située au 5630. La rue finit 200 mètres plus loin. Au-delà s'étendent des champs et des lisières boisées presque à perte de vue. Mais ce n'est pas de ce côté qu'ils ont tourné, non. Avec un mort fourré dans le coffre de l'auto, les hommes de la cellule Chénier ont choisi de couvrir une distance trois fois plus grande, de prendre le risque de croiser une patrouille à l'intersection du Chemin de la Savane et de se diriger plutôt vers l'extrémité sud de la rue et les limites de la base militaire...
Et leur équipée ne s'arrête pas là, car contrairement à ce que prétend Francis Simard dans Pour en finir avec Octobre, les felquistes n'ont jamais abandonné la Chevrolet contenant le corps de Laporte au bout de la rue Armstrong. Ou s'ils l'ont fait, quelqu'un d'autre a ensuite pris les choses en mains... Le véhicule a été retrouvé (les journaux de l'époque, photos à l'appui, sont très clairs là-dessus) à l'intérieur du terrain de stationnement clôturé de la Won-Del Aviation, soit un bon 200 mètres plus à l'ouest. Il faut donc croire que Laporte mort, dans les mains de ses ravisseurs, n'était tellement pas une patate chaude que l'idée leur est venue, une fois arrivés devant le terrain de la base, au bout de la rue Armstrong, de virer à droite et de parcourir encore un solide 600 pieds en direction... du quartier-général de la Force Mobile, avant de se débarrasser de leur fardeau et... de rebrousser chemin! La rue Armstrong; Le Chemin de la Savane; La Place de la Savane; Le terrain de la Won-Del...
C'est un voyage fascinant vers le passé que je recommande à quiconque est doté d'un minimum de curiosité historique.
L'équipe de réalisation de la série October 1970 a, quant à elle, complètement raté ce caractère champêtre de l'enclave formée par les rues Armstrong et Viger au nord de l'aéroport de Saint-Hubert. Avec ses grosses maisons de briques brunes, la rue qui, à l'écran, abrite les terroristes et leur victime pourrait tout aussi bien se trouver dans Notre-Dame-de-Grâces. Et ce choix n'est pas sans conséquence, puisqu'il dispense, entre autres, la production canadienne de nous montrer le spectaculaire déploiement militaire qui, à partir du 15 octobre, a eu lieu littéralement sous le nez des ravisseurs de Pierre Laporte. "L'armée, a écrit Francis Simard, passait presque en face de la maison."
Depuis que j'ai entrepris mes recherches sur la Crise d'Octobre, j'ai respecté quelques principes. L'un est que les documents écrits datés de cette époque, même (et surtout!) rédigés et publiés à chaud dans les journaux, ont moins de raison de nous mentir que les protagonistes qui, policiers ou bandits, doivent aujourd'hui s'occuper de polir leur image devant l'Histoire. Un autre est que les ouvrages de fiction sont assez souvent capables de fournir des clefs intéressantes : ils sont en partie vrais, comme sont en partie faux, du livre de Simard à la télésérie de Grigsby, les témoignages personnels et les oeuvres dites historiques. C'est ainsi que Octobre de Pierre Falardeau rétablissait subrepticement le lien, déjà envisagé par les policiers à l'époque, entre la tentative d'évasion de Pierre Laporte et la fameuse livraison de poulets. Or, la copie de la facture trouvée chez Benny Barbecue, pendant l'enquête à Longueuil, faisait état d'une livraison effectuée le vendredi 16 octobre, entre 11:30 et 13:00. Ce qui confère une signification complètement différente à cet épisode : le Pierre Laporte qui tente de fuir et qui se blesse gravement n'est pas cet homme désespéré qui vient d'entendre, autour de quatre heures de l'après-midi à la radio, sa quasi condamnation à mort prononcée par Bourassa. Ça, c'est la version gobée par le commissaire Duchaine de la bouche même des présumés meurtriers. Et voici la vérité la plus probable : ce midi-là, un otage parfaitement lucide a tenté de tromper ses geôliers en réussissant à les convaincre, après 5 jours, de varier leur ordinaire de spaghettis en boîte et d'accepter un lunch payé de sa poche. Laporte jouait son va-tout et il a perdu. Les petits bouts de ficelle de la fiction aident parfois à faire sortir la vérité...
Et, malgré ses prétentions à l'historicité, la série de la CBC ne comporte pas que des défauts. Très grande performance de Denis Bernard dans le rôle de Pierre Laporte... Et puis, Hugo Saint-Cyr fait un Paul Rose tout à fait potable. Arrive enfin la scène cruciale de l'abandon de la voiture à Saint-Hubert. On nous montre une grille située au milieu de nulle part. Pas la moindre petite base militaire en vue. Mais, reconnaissons-lui ce mérite, October 1970 permet au moins d'en terminer avec un autre mensonge de Francis Simard, un mesonge dont l'origine peut d'ailleurs être retracée ci-haut. Quand il écrit son livre, Simard est parfaitement conscient de la distance qui sépare l'extrémité de la rue Armstrong du terrain de la Won-Del Aviation. Conscient, aussi, que rien, hormis des instincts suicidaires, ne saurait justifier l'abandon d'un colis aussi compromettant à deux pas du quartier-général de la Force Mobile, alors que le premier champ venu aurait fait l'affaire. C'est pourquoi il invente cette action plutôt inusitée : placer la transmission de la Chevrolet "sur le drive". Et alors, ô merveille des merveilles : "La voiture a continué son chemin toute seule jusqu'à l'intérieur de la base." Remarquez qu'il n'explique pas comment le véhicule, même en tournant en rond, a pu ensuite pénétrer sur le terrain clôturé de la compagnie d'aviation... Ni la manière dont la clef de contact va, au cours des heures qui suivent, se volatiliser, obligeant le reporter de CKAC arrivé le premier sur les lieux ("Les clefs sont après le char", disait la voix au téléphone) à chercher en vain ce problématique trousseau. Dans October 1970, on voit le type, au volant, couper le contact, retirer la clef, puis laisser la Chevrolet en plan. Pourquoi, en effet, faire compliqué quand on peut faire simple?
En 1975, un documentaire réalisé pour la même CBC contenait quelques éléments de nature à contribuer, peut-être, à dissiper une partie du mystère de ce qui s'est réellement passé ce jour-là, le 17 octobre 1970. J'aime bien me rappeler que The October Crisis, de Mark Blandford, est le résultat des investigations menées par une équipe de dix journalistes et recherchistes travaillant à temps plein pendant quatre mois sous la direction de Louis Martin, un des grands de son époque. Le réceptionniste de la base de Saint-Hubert qui reçoit un premier coup de fil à midi... Le médecin militaire appelé sur les lieux avant même la découverte de la voiture funeste... Petits détails. Mais qui firent assez de bruit à Ottawa pour que le lendemain de la diffusion, Trudeau soit déclaré grippé par ses attachés de presse. Puis-je suggérer que Radio-Canada, après nous avoir proposé sa version anglaise dramatisée des événements, sorte maintenant des boules à mites de ses archives ce film de deux heures et demie qui, diffusé une seule fois, y dort depuis 30 ans. Peut-être même qu'en organisant une collecte, nous aurons droit à une traduction en français.
3.12.08
2.12.08
Philippe
Ça m'invite anonymement à sortir sur la place publique, héhé, ça se propose de se charger personnellement de me remettre à ma place. Ce sbire, cette chose chargée des basses besognes du PQ dont on voit bien que les femmes lui seront peu favorables sinon des amanchures immondes comme la défunte, ce redoutable nervi me fait trembler dans ma Mistralité!
Envoyez vos cochons du Parti, mais ne me ratez pas, bande d'incompétents! Voulez savoir comment sacrer une volée: engagez-moi avant!
Pour une grosse gouine de Pointe Saint-Charles, l'opération est plutôt réussie, conviendrai-je en tout esprit d'équité.
Tu la fermes, ta grand yeule de suceux de graine, ou t'en veux encore, fucker?
Envoyez vos cochons du Parti, mais ne me ratez pas, bande d'incompétents! Voulez savoir comment sacrer une volée: engagez-moi avant!
Pour une grosse gouine de Pointe Saint-Charles, l'opération est plutôt réussie, conviendrai-je en tout esprit d'équité.
Tu la fermes, ta grand yeule de suceux de graine, ou t'en veux encore, fucker?
S'abonner à :
Messages (Atom)