13.2.03

Ginette Desmarais m'assure qu'elle s'amuse bien à faire du lèche-vitrine dans ma boutique virtuelle.



Il y a quelque chose d'hilarant à voir votre effigie par ailleurs (faussement) impassible sur ces objets. Toujours à l'avant-garde, vous damez le pion au fédéral en devenant le "Big Brother" de vos lecteurs. Du grand Mistral ! Encore un que les anglais n'auront pas ! ;-) Surveillance dans la chambre à coucher (chemise de nuit), dans le bureau (tapis de souris), à la cuisine (tasse), il reste la salle de bains qui n'est pas couverte. Grave lacune.



Oui, eh bien, on étudie la possibilité de lancer une gamme de papier de toilette.
Éric a passé la nuit sur le divan. Ne s'est pas présenté au cours de botanique. On a donné sa place à un autre. Sa blonde l'a viré à coups de pied au cul assortis de deux claques sur la gueule.



Mardi, suis descendu chez XYZ pour voir où en est la construction du site. Encore une couple de semaines, m'assure Nick, et ça y sera. Vais peut-être pouvoir me mettre à vendre des livres, après tout.



Ma mère m'invite à voir et entendre Rigoletto samedi, dans sa loge à l'Opéra de Montréal. Vais consacrer une heure aujourd'hui à lire sur la question.



Samedi, c'est aussi le jour où je visite l'émission de François Lemay (Tout le monde s'en fout...pas!) à CIBL (101,5 FM, la radio libre de Montréal) de 13:30 à 14:30.
Aphane est un crack! Hier, son site renvoyait au texte original des articles of impeachment rédigés par Ramsey Clark, l'ex-Procureur général des États-Unis. Qui m'a tant impressionné par la robustesse de son langage que j'ai suggéré à mon vieux pote de le traduire en promettant de le publier simultanément sur nos deux blogs. Aidé par AL, Aphane ne s'est pas trop fait prier et voici le résultat. Étonnant!



Articles de mise en accusation :



du Président George W. Bush;

du Vice-président Richard B. Cheney;

du Secrétaire à la Défense Donald H. Rumsfeld; et

du Procureur général John David Ashcroft.



Le Président, le Vice-président et tous les fonctionnaires civils des États-Unis seront destitués de leurs fonctions sur mise en accusation et condamnation pour trahison, corruption ou autres hauts crimes et délits — Article 2, section 4 de la Constitution des États-Unis d'Amérique.



Les faits qui requièrent la mise en accusation du Président George W. Bush, du Vice-président Richard B. Cheney, du Secrétaire à la Défense Donald H. Rumsfeld et du Procureur général John David Ashcroft sont, entre autres :



1) D'avoir ordonné et dirigé une guerre d'agression dite «de prévention» ou «de première frappe» contre l'Afghanistan causant indistinctement la mort de milliers de personnes dont un grand nombre de non-combattants, laissant des millions de gens sans foyer ni nourriture en plus d'établir un gouvernement d'inspiration américaine à Kaboul.



2) D'avoir autorisé des intrusions quotidiennes d'avions militaires américains dans l'espace aérien de l'Irak en violation de sa souveraineté, ainsi que des attaques aériennes en sol irakien sur des installations et des gens, tuant indistinctement des centaines de personnes, d'abord sous le prétexte mensonger de légitime défense bien qu'aucun avion américain n'ait été, en onze ans, touché ou endommagé par le tir irakien tout en reconnaissant plus tard qu'ils visaient des installations défensives de l'Irak lors des préparatifs de guerre qu'ils avaient ordonnés.



3) D'avoir autorisé, ordonné et toléré des attaques directes sur des civils, des installations civiles et des lieux où les pertes civiles seraient inévitables.



4) D'avoir menacé l'Irak d'attaque dite «de prévention» ou «de première frappe» et de guerre d'agression avec une puissante et écrasante force militaire et notamment, l'utilisation d'armes nucléaires au moment où ils procédaient à une militarisation massive dans les pays et les eaux entourant l'Irak.



5) D'avoir mis en danger l'indépendance et la souveraineté de l'Irak en proclamant de façon belliqueuse leur intention de changer son gouvernement par la force tout en se préparant à attaquer l'Irak dans une guerre d'agression.



6) D'avoir autorisé, ordonné et toléré des assassinats, des exécutions sommaires, des enlèvements, des détentions secrètes ou illégales de personnes, des tortures et des pressions physiques et psychologiques sur des prisonniers en vue de soutirer des déclarations mensongères sur des faits et intentions de gouvernements et de personnes, et d'avoir enfreint sur le territoire des États-Unis les droits de la personne prévus aux premier, quatrième, cinquième, sixième et huitième Amendements à la Constitution des États-Unis, à la Déclaration universelle des droits de l'homme et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et d'avoir autorisé les forces américaines et leurs agents à les enfreindre à l'étranger.



7) D'avoir autorisé, dirigé et toléré des mesures de corruption et de pression sur des gouvernements et des personnes dans le but de les détourner de leurs devoirs et de la loi, notamment, en vue du maintien et du resserrement des sanctions économiques contre l'Irak, contribuant ainsi à augmenter le taux de mortalité des nouveaux-nés, des enfants et des personnes âgées; en vue d'attaquer et de tuer des personnes ou des groupes de personnes ciblés; en vue de permettre l'utilisation du territoire, des installations, des eaux territoriales ou de l'espace aérien pour des attaques américaines en Irak; en vue d'obtenir un vote, une abstention ou un appui public à une attaque contre l'Irak par les É.-U. ou l'ONU; en vue d'obtenir une défection de l'Irak, ou des accusations mensongères de caches d'armes dans le but de contrecarrer toute opposition à une guerre d'agression américaine; et en vue d'un refus de ratifier le Traité instituant la Cour pénale internationale ou de le soustraire de sa juridiction sur les États-Unis.



8) D'avoir fait, ordonné et toléré des déclarations et des propagandes mensongères sur la conduite de personnes et de gouvernements étrangers ainsi que sur les faits du personnel du gouvernement américain; d'avoir manipulé les médias et les gouvernements étrangers par des renseignements mensongers; d'avoir dissimulé des renseignements essentiels à la discussion publique et à la formation d'un jugement éclairé sur des faits, des intentions et des possessions, ou des tentatives de possession, d'armes de destruction massive dans le but de créer un faux climat de peur et de contrecarrer toute opposition aux guerres d'agression et aux attaques de première frappe de la part des États-Unis.



9) D'avoir enfreint et subverti la Constitution des États-Unis d'Amérique en tentant de commettre impunément des crimes contre la paix et contre l'humanité ainsi que des crimes de guerre pour des guerres «de prévention», des attaques de première frappe et des menaces d'agression contre l'Afghanistan, l'Irak et d'autres pays, d'avoir assumé des pouvoirs impériaux soustraits à la loi et d'avoir usurpé les pouvoirs du Congrès, du système judiciaire et du peuple des États-Unis dans le but de favoriser l'exercice illégal de la puissance militaire et de pressions économiques contre la communauté internationale.



10) D'avoir enfreint et subverti la Charte des Nations unies et le droit international en tentant de commettre impunément des crimes contre la paix et contre l'humanité ainsi que des crimes de guerre dans des guerres et des menaces d'agression contre l'Afghanistan, l'Irak et d'autres pays, et d'avoir usurpé les pouvoirs des Nations unies et des nations membres par des mesures de corruption, de pressions et autres malversations, des rejets, violations et entraves au respect des traités dans le but de contrecarrer toutes les mesures du droit international et des institutions visant à prévenir, gêner ou juger le recours à la puissance militaire et économique américaine contre la communauté internationale.



Ramsey Clark

Ancien Procureur général des États-Unis d'Amérique

15 janvier 2003




Comme on dit, ça fesse dans le dash.

12.2.03

Suis monté chez KV tard hier soir, pris d'un urgent besoin de lui parler, d'essayer des idées, de lui montrer mes corrections (violet) des corrections (rouges) à Origines, afin qu'il les corrige.



En fin de compte, il a révisé vingt-trois pages et presque tout éliminé le rouge qui restait; on aurait dit une carte stratégique du Vietnam en 1963, revue et corrigée par le Général Harkins. Trop de rouge. Beaucoup trop de rouge! QU'ON REDESSINE UNE CARTE MOINS ROUGE, NOM D'UNE PIPE!



Ai remballé mon manuscrit, me suis taillé en pleine nuit, pour le laisser dormir. Suis rentré en taxi. Ai négocié un prix.



Plus tôt, j'avais causé avec sa mère au téléphone. Voulais depuis longtemps lui laisser mon adresse, des fois qu'il arriverait quelque chose à ce téméraire homme-enfant, qu'il ait besoin de moi ou qu'on l'enterre à mon insu. Elle venait de relire tout Liber et, de là, avait suivi le lien jusqu'au Journal, dont la lecture donne une assez bonne idée de la saga de son fils depuis un an. Dorénavant, nul doute que j'aurai une fidèle lectrice de plus.
Comment espérer entreprendre l'écriture de Goth tant que je n'aurai pas réussi à respecter mon héros? Je tâtonne, je tourne autour, je m'approche et le touche à la joue, puis je recule pour l'observer en perspective, et j'éteins la grosse lampe et j'allume une chandelle et je plisse les paupières, mais chaque fois la lumière m'échappe. Je ne trouve aucun éclairage qui lui soit favorable. Plus j'essaie, plus il est laid. Je ne prendrai pas à bras-le-corps un roman dont la personnalité du principal protagoniste me pue au nez. Toutes mes recherches dans la matière de cette sorte de jeunesse que j'aspire à dépeindre m'emplissent d'un mépris voisin de la nausée.

11.2.03

CNN/CIA s'excite le poil des jambes et authentifie un enregistrement sonore d'Osama Ben Laden à mesure qu'il défile en direct sur les ondes d'Al-Jazeera. Quand on songe que le dernier crotté d'imitateur québécois peut accéder au pape ou à la reine d'Angleterre ou même à Brigitte Bardot en se faisant passer pour Jean Chrétien, ça donne mal au coeur de n'avoir qu'une seule voix.
J'aurais dû prévoir que BL serait le premier à commander un pack de cartes postales. D'abord, il est dingue, et puis c'est le seul de mes amis qui travaille, à part Justine.



Il m'écrit une belle lettre, et je lui demande la permission d'en citer des extraits. «Cite ce que tu veux, répond-il, j'assume tout ce que je dis.»



Nonobstant, je déguiserai deux noms pour protéger les innocents (surtout Bertrand):



Cher Christian,



C’est complètement débile ta boutique Mistral ! Mais en même temps, c’est complètement génial ! (...) Tu viens de franchir un tabou suprême du pacte auteur sérieux/lecteur sérieux ! Tu fais entrer par la grande porte du merchandising l’écrivain considéré-comme-littéraire dans le cirque des vedettes médiatiques et mercantiles! Je ne suis même pas cynique quand je dis ça. Ça devait arriver un jour ou l’autre.



Je préfère de beaucoup que ce soit un écrivain de ta trempe qui se soit trempé le premier dans cette "mare à bidules cheap qui promeuvent une vedette littéraire", que "M.F." ou "M.L.".*



Ça donne au tout un parfum insane d’ironie, de rébellion et de charité-qui-n’en-a-pas-l’air tout à fait ambigu et jouissif !!!



Je crois que je vais t’acheter un paquet de cartes avec cendrier mistralien et attributs mistraliens de base...



Dingue, dis-je. Cendrier? Pas de danger: les produits sont fabriqués en Californie. T'en offrirai un avec mon profit.



*(Cryptonote de CM: les premières initiales sont celles d'un homme dont le vrai nom commence par M.-A. P. et les secondes sont celles d'une femme qui s'est tourné le poignet à force de dédicacer ses livres dans les salons).
Justine vient luncher. Vais foutre une tourtière au four et réserver ma meilleure table.
Tel que prévu, mon incursion incongrue dans l'univers du dérisoire en déconcerte plus d'un. Hormis Aphane qui trouve que c'est une très bonne idée («le besoin crée l'organe!») et Kevin qui s'en tient les viscères à force de rire, le courrier furieux commence à débouler. Une lectrice: «Ça donne le goût de se désabonner... C'est ton écriture que j'aime, ta façon spéciale de t'exprimer, tes idées (sauf celle-ci), pas ta tête... Alors, vends des livres!»



Qu'est-ce qu'elle a, ma gueule? Et puis des livres, des livres, je veux bien, mais mon éditeur va faire une syncope. Quant à son site, ça fait quatre ans qu'il est en construction. Non, la seule chose que j'aie encore le droit de vendre, c'est ma tête: même mon âme est lourdement hypothéquée.



De Paris, Fred m'écrit: «J'y crois pas. C'est quoi, des cossins?»



Réponse: des gugusses, des bébelles, des patentes-à-gosses qui servent à rien.



De Mario, rien encore: il est occupé à retranscrire mes vieux débuts de pièces dactylographiés.
Ce matin, je me contente de retranscrire un extrait d'une dépêche de la Presse Canadienne. Libre à chacun de tirer ses conclusions. Libre pour l'instant, mais mieux vaut se dépêcher!



Une coalition d'organismes de défense des droits de la personne dénonce des projets de loi fédéraux susceptibles d'entraîner la surveillance des communications électroniques et des déplacements des particuliers au pays.



Le Collectif sur la surveillance électronique, que pilote la Ligue des droits et libertés du Québec, a lancé lundi une campagne visant à sensibiliser la population québécoise et canadienne aux implications des projets de loi antiterroristes présentement envisagés par le gouvernement fédéral.



Le collectif s'en prend notamment au projet de supercarte d'identité biométrique lancé par le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Denis Coderre, et à la surveillance des habitudes de fréquentation d'Internet, des courriels, des déplacements et des conversations par téléphones cellulaires des particuliers.



André Paradis, le directeur exécutif de la Ligue, estime qu'en plus d'une intrusion dans la vie privée des Canadiens, ces mesures constituent une atteinte à la liberté d'expression et d'association des citoyens. «Les gens vont se sentir sous surveillance, et auront peur de s'exprimer librement», a-t-il déclaré en conférence de presse.

10.2.03

À peine croyable, mais l'an dernier, le 14 février, quand on a lancé le site, j'ai dit à la blague: «Le jour où on passe le cap des cent lecteurs quotidiens, j'ouvre une boutique!» Circius et Mario se marraient comme des bossus. Or, j'ai inauguré le business cet après-midi et ce soir, pour la première fois, le compteur a pété les 100.
Reçu et corrigé les corrections au manuscrit d'Origines. Comme d'habitude, cela consiste surtout à écrire Stat un peu partout pour supprimer les italiques dont le bon usage abuse. Mais plusieurs remarques en rouge sont très judicieuses et rehaussent l'ensemble. Reste à trouver des timbres pour renvoyer tout ça à Trois-Pistoles.


Ça y est, j'ai sauté le pas pour me lancer en affaires. Être de son temps, voilà ma devise (en dollars états-uniens). La cyberboutique Christian Mistral est en ligne depuis 14:00 cet après-midi. On y trouve divers cossins plus ou moins utiles pour le littéraire qui a tout. Une onzaine de produits chic&swell à mon effigie attendent qu'on les achète deux fois. Consternez vos amis! Devenez un mécène! De l'ourson en peluche au bock givré, en passant par l'horloge murale et le tapis de souris, on peut désormais s'équiper Mistral mur à mur. Krusty le clown n'a qu'à bien se tenir après son pacemaker.

9.2.03

Mal aux cheveux. Kevin s'est levé la tête la première. Quant à moi, j'ai rêvé que je piquais une portefeuille et, après avoir couru, hors d'haleine, j'ai ouvert les yeux pour inspecter mon butin.



Journée parfaite hier. On est allés au studio avec Justine. Joie de la voir expliciter son esthétique et ses choix littéraires avec une telle aisance réfléchie. Le rhum doux nous entrait dans les veines comme une femme soyeuse dans un bain chaud.



Plus tard, on est montés chez Claude et Sarah et la petite-en-train, et on les a ramenés au Bunker. On n'arrêtait pas de tomber sur d'anciennes blondes de Claude, au dépanneur, au coin de la rue, mais il ne les reconnaissait pas et s'excusait avec un sourire gêné: «J'ai oublié mes lunettes», mais la vérité est qu'il ne voit plus que Sarah.

8.2.03

À qui s'étonne de l'exiguïté de mon Bunker, je réponds que je vis dans ma tête; le studio, c'est seulement pour manger et dormir.
Bigras a retenu deux de nos chansons pour son album-compilation intitulé Tout(sic): La bête humaine et Pourquoi tu veux.



Justine va passer après son entrevue à la radio. M'apportera du rhum et un barreau de chaise, et on papotera dans la boucane épicée. Retourne me coucher, rêver de carnaval.

7.2.03

Claude et Sarah ont conçu! Ce sera, selon l'échographie, une petite Israélite, à moins que le pénis ne soit caché derrière la cuisse. Un petit poisson d'avril.

echo.jpg
Kevin voulait m'emprunter des guenilles pour aller au BS. Finalement, a transformé son manteau pour lui donner l'aspect d'une redingote de robineux.



Pâté chinois au four. On biberonne piane-piane devant un film de Stallone.
Mes aïeux, quelle soirée! Mario avait l'air d'un ministre hypercool ou du PDG de Virgin Records, et Kevin d'un diable physicien philosophe sur les bords. Quant à Justine, elle signait de la senestre et imprimait ses lèvres sur chaque page de garde. Quand elle s'est levée pour lire, un rare silence s'est fait. Alors a débuté le récit délirant d'une charmante cochonnerie comique, et les mecs rougissaient et les nanas gloussaient de science et de complicité avec l'auteure. Il y avait là des femmes à estourbir un chrétien, une blonde exotique à la peau dorée comme du sucre filé, et une brune à l'oeil vert qui posait sur mes joues de sanglier de bouillants petits baisers. Après ça, on a déménagé au Cherrier, et Justine m'a prêté des sous pour payer les frites de ma tribu. Elle était radieuse, et le coeur sur les lèvres à force d'angoisse.

6.2.03

On teste encore ce damné système d'alarme. Une heure et demie que ça dure. À force de crier au loup de cette façon à tous les dix ou quinze jours, on finira par avoir une catastrophe. La sirène va retentir au milieu de la nuit et personne ne se donnera même la peine d'enfiler ses bottes tandis que les flammes lécheront les murs.