Retour de la vallée du Richelieu. On offrait tout un show, Marie-Jo et moi, à quatre pattes sur la tombe de grand-père, cherchant des traces de thym. Je venais de renoncer quand elle en a débusqué une touffe et, pour me prouver qu'il s'agissait bien de ça, me l'a frottée dans le creux de la main, libérant le parfum. La tradition était sauve.
À la chocolaterie, on dégustait dans le jardin quand mon cellulaire a résonné. C'était Mario, fort alarmé, qui souhaitait me prévenir que mon site affichait soudain plein de caractères chinois. Je ne m'en suis pas trop fait. Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive.
J'ai rendez-vous avec du chocolat, et j'ai déjà mal aux dents. Coïncidence? I think not.
Éric est passé hier soir. On a regardé The Sopranos en se marrant au spectacle des impatiences de Richie Aprile. L'art de sauter une coche, deux, trois...
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emportaRutebeuf (1230-1285)
La Complainte (extrait)
Marie-Josée vient de me fixer rendez-vous pour demain matin onze heures: on va faire un tour à Saint-Marc sur la tombe d'Hector, où on avait planté du thym il y a deux ans. Au retour, on fera un croche par La Cabosse d'Or à Saint-Hilaire et on savourera le meilleur chocolat du monde en regardant les yeux des petites filles qui lèchent leurs cornets de crème glacée au fudge.
Généré quelques nouvelles entrées pour Proverbes.
Mario récupère son imprimante. J'en ai jamais eu avant, maintenant je me demande comment je vais m'en passer.
Courriel de Justine:
Where the fuck have you been baby? that's a funny game!
1. un ami t'a invité pour quelques jours dans une maison de campagne cossue
2. chez ta nouvelle maîtresse
3. dans mes pensées
4. peinard au bunker mais tu fausses les pistes
5. dans un garden-party
6. à new york
Elle est craquante, cette cocotte-là.
Passé chez Jean Coutu faire traiter mon rouleau de film. Ils offrent une option Excellence qui est ni plus ni moins que l'ajout d'un cadre blanc autour des photos, comme il y a trente ans. Mario et Kevin se sont livrés à des expériences avec la caméra et moi comme modèle. Dans le but d'obtenir un cliché de «l'écrivain en situation d'écriture». À suivre.
À part ça, eh bien, je dégivre mon congélateur.
Deux jours de congé, à lire et dormir, n'étaient pas un luxe. Cette femme n'a rien de mieux à faire depuis quelques week-ends qu'inventer des moyens de me foutre en rogne. Cette fois-ci, c'était l'effacement systématique et stalinien de toute référence à mon existence dans son Journal public. Plus ses protestations d'innocence et la ridicule attribution de cet enfantillage à un mystérieux piratage. Finalement, poussée dans ses ultimes retranchements, elle a changé de tactique et revendiqué son bon droit. À vomir. J'ai tout débranché, le temps de me refaire une humeur.
Mario s'est joint à nous pour la séance cinoche.
L'autre soir, juste avant de se faire expulser du Café Central avec son chum Eddie, Kevin est tombé sur Éric Drouin qui l'a chargé de me transmettre un message. «Quand ma mère est morte, je ne m'en serais pas sorti sans Christian.» À la question de savoir pourquoi il ne me le disait pas lui-même, Éric a répondu que ça le plongerait dans l'embarras. Alors voilà, c'est fait. De rien, Éric.
Kevin m'a proposé par courriel une journée bière/cinéma (il veut voir Un homme d'exception en VHS). C'était si foutrement original que je me suis empressé d'accepter. Vais aussi essayer de trouver Rue de la sardine, d'après Steinbeck.
Dans une heure, on met en vente les billets pour le show de Supertramp au Centre Molson. Je n'ai jamais de ma vie assisté à un concert rock, mais si j'avais du pognon, j'irais voir et entendre celui-là. J'irais me replonger pour une couple d'heures dans les affres et les délices de mon adolescence glorieusement torturée. Retrouver en pensée les visages des filles aimées qui ne m'aimaient pas, et celui de celle qui m'aima. J'irais, faire la file en ville pour acheter un billet, un seul, parce qu'on est toujours seul avec son passé. Le passé, c'est donc aussi du luxe, faut du pognon pour se l'offrir.
Ce week-end, les flics de Virginia Beach inaugurent leur nouveau joujou: un réseau de caméras reliées à un système de reconnaissance des traits. Comme de juste, les plaisanciers y vont des âneries habituelles proférées chaque fois que Gros Frère enfle davantage: «I think it's a good idea!», «If it's there to protect us, I'm all for it!», et la classique «If you're not doing anything wrong, then you've got nothing to worry about!»
Tas d'infâmes faquins. Chair à dictature.
La banque de données contiendra, outre des faces de "terroristes", les fiches anthropométriques bertillonnées de fugitifs et de fugueurs. Fugueurs, c'est à peu de chose près ce que nous étions, Nat's et moi, quand nous aboutîmes à Virginia Beach en juillet 1981. S'ils avaient eu ce système-là, on ne se serait pas mariés. On n'aurait pas non plus conçu notre fils une nuit tiède sur la plage.
D'abord, on a manqué d'électricité à cause de feux de forêt à la Baie James. Goodbye ma crème glacée au chocolat. Ensuite, c'est Blogger qui suspend la publication pour cause d'entretien du serveur. J'écris ceci sans savoir quand je pourrai le mettre en ligne. Et moi qui craignais de manquer de jus pour mes jérémiades.
Suis sorti marcher ma ville, tête légère sous ses cieux spacieux. Arrêté chez XYZ, prendre mon courrier, rapporter le clavier et souhaiter de bonnes vacances à tout le monde. Un biais par la bibliothèque et zoum! à la fruiterie, où j'ai fait le plein de nectarines. Si jamais j'ai une fille, je l'appellerai Nectarine. Nectarine Mistral. Quelqu'un sait-il si c'est bon pour la santé d'en dévorer huit d'un coup?
eworldmusic.com vend des chansons en ligne, à l'album ou à la pièce. Dont celles de Mario Peluso, y compris celles que j'ai écrites pour lui. Mario n'est jamais pressé de souligner la contribution de ses paroliers. En cela, il ne diffère pas de nombre d'autres chanteurs. Ne trouvant mon nom nulle part, j'ai écrit aux administrateurs de ce site, qui se sont empressés de corriger l'omission. Tout à leur honneur.
Bon, eh bien, j'ai mis la main sur le dernier roman de William Kennedy, Roscoe, et je vais de ce saut dans mon lit m'y plonger.
Il ne fait plus assez chaud pour me plaindre. Manque de pot: je n'ai rien d'autre à dire.
Vingt-trois ans que je fume. Serait temps d'arrêter. J'étouffe, par tous les diables!
Peut-être commencer par passer du format King Size au Régulier. Quelques années comme ça, et puis on verra.
Longtemps que j'avais pas mis le nez dehors. Aujourd'hui, un type est mort d'insolation en traversant la rue. Mais j'étais à court de popsicles. Le jardin devant le building est luxuriant, une véritable jungle amazonienne! Je me sens comme Rip Van Winkle.
Mario s'est tout de même arraché au confort relatif de sa chambre. Chez moi, paraît-il, c'est mieux. Moins pire, en tous cas. J'ai fait un pâté chinois. Faut être malade dans la tête, pour allumer le four. L'homme peut-il survivre sur une diète de bière et de popsicles à la banane?
Deux cents petits boutons de chaleur constellent mon torse comme ces dessins d'enfant faits de points numérotés à relier entre eux.
N'était la température, on se demande souvent de quoi on parlerait. Mes reins exigent sourdement, mais il fait bien trop chaud pour baiser à deux.
Mario m'appelle pour savoir si j'arrive à bouger. Lui, dort toute la journée devant le ventilateur. Il me parle du Théâtre de Verdure. Y est allé deux fois. Chaque année, je me dis que je devrais en profiter; j'ai qu'à traverser la rue, après tout. Faudrait une panne de télé.
Réveillé Kevin avec le mp3 de Daniel Boone et deux oeufs cuits durs. En partant, il a dit merci deux fois derrière moi, mais je n'ai pas su quoi répondre, ni n'aurais trouvé le coeur de le faire.