30.8.13

Vautour: réédition

J'ai arrêté de compter après la dixième. Chu pas fou de la nouvelle maquette, surtout qu'on m'a pas consulté au préalable, mais dans l'ensemble, y a pas de quoi chialer.


28 commentaires:

gaétan a dit...

Tant qu'à moi c'est bof la maquette et bien du succès pour cette réédition. J'en prendrai bien 1-2 exemplaires signés de ta main. C'est possible ?

Mistral a dit...

Deux exemplaires, c'est ce à quoi j'ai eu droit. Peux pas te les offrir, à mon crisse de dam.

T'as pas besoin de rien signé de ma main, t'es GeeBee, un Tribal, mon ami, j'ai publié des centaines de mots juste pour toi.

gaétan a dit...

Bon d'accord j'vais watcher le nouvel arrivage à la librairie...

Mistral a dit...

Là-bas chez toi? Retiens-pas ton respir.

Es-tu en train de nous dire que tu l'as pas, Vautour?

Bon, ben, écris-moi ton adresse en privé, pis je te l'ENVOIE!

gaétan a dit...

Vamp, Vautour, Valium je les ai lu via la bibliothèque municipale. Je pensais que les écrivains avaient quelques dizaines d'exemplaires de leur livre qu'ils pouvaient donner ou vendre sans intermédiaire ce qui leur permettait d'augmenter leurs revenus qui ne sont déjà pas très élevés du genre 10%... mais si t'as seulement quelques exemplaires fais en profiter des gens plus près de toi. Comme je l'ai écrit je vais alller fouiner du côté des librairies de 7-Iles pis si elles ne l'ont pas je leur dit que je suis prof de littérature et d'en commander 150 parceque j'ai demandé à mes élèves un travail sur Vautour ;-)
D'autres rééditions à venir ?

Mistral a dit...

Tu comprends pas, là. Vautour a été publié en 1990, et réédité depuis sans respir, à travers trois maisons et six collections, quand je dis que j'ai cessé de compter après la dixième, je persifle pas, depuis quand suis-je un persifleur? La dixième remonte à un bail déjà, et c'est comme ça.

Y a tant de choses qu'il faudrait expliquer sur la réalité de mon métier. Les gens savent pas, même pas les gens brillants comme toi. Parce qu'on le cache.

10%, c'est excellent. En France, c'est 8%.

Les ventes moyennes d'un premier roman ici, c'est 700. En France, c'est 400.

Une réédition? Ici comme là-bas, c'est rare, et plus de dix sur vingt-cinq ans, c'est rarissime.

Un tirage initial comprend des exemplaires d'auteur et des exemplaires de presse. Une réédition ne comprend évidemment plus d'exemplaires de presse et moins d'exemplaires d'auteur.

Le 10% passe à 11%, 12% théoriquement, par contrat, et davantage en principe, en fonction de futurs hypothétiques seuils de publication franchis. Vautour est le seul de mes livres qui se soit rendu là (toujours en théorie, car j'ai eu beau savoir négocier mes contrats dès 23 ans mieux que personne, encore faut-il que l'éditeur demeure le même: chaque fois qu'il coule et que tu dois sauver tes livres de la noyade en les traînant sains et saufs et secs vers un bon port, un vaisseau nouveau, le calcul repart à zéro).







gaétan a dit...

Ça va remettre mes connaissances sur cette facette du travail d'écrivain à jour.
Moi qui croyais que tu parlais de la10aine de suggestions de photos que la maison d'édition se proposait de mettresur la couverture....

Mistral a dit...

Ben non, ben non, héhé. La photo est la même qu'avant dans Boréal Compact. Personne a osé illustrer un mien livre sans m'en aviser depuis que Québec-Loisirs avait sorti Vamp version club de livres. En 1989. J'étais déjà célèbre, mais pas encore connu. J'ai viré la baraque à l'envers, et là ils m'ont connu.

C'est la maquette qui a changé. Aurais-je écrit maquette si je voulais dire photo? Et aurais-je entamé le billet avec l'évocation d'une dizaine et plus après l'avoir titré Réédition si je parlais de la photo? Depuis quand suis-je suspect d'écrire à travers mon chapeau sans rigueur ni raison?

Tabarnak.

gaétan a dit...

Baaaa...c'est pas toi c'est moi. Je suis vieux et te lire pendant que les petits-fils tourbillonnent autour de moi ben j'en échappe des bouts.

Mistral a dit...

Ché ben! C'est toé tout craché! T'as pris ta retraite pour te chercher des jobs, t'es parti vers ailleurs deux semaines en bécyk pour rentrer en dixième vitesse à temps pour partir ton potager, t'as toujours eu tant d'envies et d'énergies que faire une seule chose à la fois tu saurais pas comment, même quand t'étais soûlon t'étais lucide en même temps, autrement tu t'ennuyais.

Tes petits-fils, héhé... Ça valait la peine, right? T'as pas perdu ton temps, Papi. T'es happy autant qu'un homme et sa Marjo peuvent l'être: au centre d'un tourbillon de petits-enfants issus de toi et qui sont plus vivants, plus viables, plus durables que nos histoires transitoires de lecture et d'écriture.

Cela dit, t'as aucune idée de la stupéfaction qu'auront éprouvée plusieurs personnes en lisant ce qui précède. You see, j'endure pas qu'on fasse deux choses à la fois quand l'une d'elle est de communiquer avec moi. Plus c'est un proche et moins j'endure, en général: femme, fils, frère, soeur, mère, père, je fesse dur avec une sainte colère et tout est très tôt mis au clair, même s'il faut recommencer périodiquement. Mais là, dans un cas de tourbillon de petits-enfants, les tiens en l'occurrence, je suis saisi par l'urgence de t'accorder une de ces indulgences que t'as sûrement accumulées sur le chemin de Compostelle comme des points AirMiles spirituels. Appelons-ça une avance sur le solde du Bon Dieu envers toi: le Vieux est bon dieu mais mauvais comptable.

Blue a dit...

Des petits enfants, quoi de meilleur ?
Du meilleur pourtant, aussi, pour autre chose qui se véhicule dans nos veines, se niche dans notre cervelle, s'insinue dans notre peau.
Créer en plus de procréer.

Mistral a dit...

Ahhhh! Tu vois, tu vois, you lucky old blessed soul you? Par-dessus le marché, t'as droit au best of Blue!

Le plumitif a dit...

moi, c’est Sylvia au bout du rouleau ivre que je voudrais bien voir réédité. depuis des années, j’arrive jamais à mettre la main dessus; quand j’ai finalement eu vent (avec une couple d’années de retard) d’une réédition en 2007, c’était déjà trop tard, épuisé... (évidemment, si j’étais encore écumeur de librairies d’usagés, j’aurais peut-être des chances, je sais pas…) y a aussi Carton-Pâte (j’ai juste Papier Mâché) et Cockrell dehors dedans...
(cette maquette-là de Vautour est presque la même que celle de 2004, en un peu mieux à mon goût, mais ça...)

Mistral a dit...

What the fuck are you talking about?

Sylvia n'est pas épuisé, ne le sera pas: c'est à cela que sert une collection de classiques format compact. Si Blue a pu se le faire venir par bateau, tu devrais pouvoir le trouver en marchant jusqu'au plus proche Archambault.

Carton-Pâte et Papier Mâché, that's another story. Boréal refuse de les publier et ils seront ainsi lentement étouffés, lettre morte.

La maquette: mieux à ton goût, is it?

Pas au mien, Dude, et c'est mon goût qui compte. Si tu vois pas la différence entre celle-là et celle de 2004, je vais pas te faire un dessin.

Let me give you a hint anyway, since I like you so much: non seulement j'ai pas besoin d'un blurb en première de couverture, mais encore moins d'un blurb datant de 1990 prophétisant mon futur. Mon futur, c'est maintenant, et y a beau temps qu'on ne pense plus à Kerouac en me lisant, qu'on pense à Mistral.

C'est la nouvelle maquette de Boréal Compact, tous les titres seront désormais présentés ainsi. Avec un blurb choisi par l'anonyme arrogante stagiaire de service, sans se soucier de consulter l'auteur (un courriel, ça n'a l'air de rien comme ça, mais multiplié par le nombre de nègres employés sur la plantation, car Boréal n'est rien d'autre, une usine, une plantation, déguisée en maison d'édition, bref tous ces courriels individuels pourraient totaliser jusqu'à trois heures d'ouvrage à la fin d'une année, quinze minutes par mois en moyenne mais faut factoriser les trois mois de vacances estivales aux Îles-de-la-Madeleine, ce qui porte le poids réel moyen de la surcharge de travail à vingt minutes par mois. On comprendra que dans un contexte aussi concurrentiel que l'industrie de l'édition actuelle, un chef d'entreprise ne puisse se permettre de gaspiller vingt minutes par mois du temps d'une stagiaire Française payée douze piasses de l'heure pour des fantaisies telles que consulter les auteurs).

Le prochain qui pige toujours pas que c'est pas très avisé de commenter ce billet, je le passe au batte pour vrai.

Le plumitif a dit...

bon ben, bonne nouvelle pour Sylvia: apparemment le gars de la librairie où je l’avais commandé, avec Origines et Fontes, que j’ai bien eus, avait pitonné de travers ou kekchose, j’vas me r’prendre pis ça va pas traîner!
pour la maquette, je suis effectivement impardonnable; absorbé par le visuel, j’ai à peine remarqué le blurb (pas vraiment lisible si on s’en tient à l’ensemble). viens juste de le lire et, anyway, pour moi, même à l’époque, quelqu’un qui pensait à Kerouac en lisant Vautour, ben, c’était déjà pas un lecteur de Kerouac, fa que, s’il pense aujourd’hui à Mistral, c’est probablement en lisant quelqu’un d’autre... y a du monde de même qu’y ont d’la misère à focusser... en fin de compte, y parlait pas de ton futur, y parlait juste de son petit décalage personnel...

Flash Gordon a dit...

Perso, je suis prêt à passer au batte s'il le faut. Mais avant de me faire frapper, je tiens juste à écrire à quel point j'aime ce roman.

Je l'ai lu une première fois à sa sortie. J'étais un ti-cul de dix-huit ans imbibé d'alcool qui n'a pas su apprécier sa richesse. Puis, je l'ai relu plus tard, là, j'ai pu le savourer dans toute sa splendeur, sa grande humanité et sa superbe fraternité.

Quand mon Vautour à moi est décédé en 2002, il m'a permis de digérer la mort. Ainsi, cette littérature demeure à mes yeux aussi essentielle que vitale.

Merci.

Blue a dit...

Vautour m'a remuée, profond, Sylvia aussi, premier livre que j'ai lu de lui, Mistral. Mais de tous ses livres, malgré Vamp ( que je n'ai lu qu'en partie et jamais en entier comme Voyage au bout de la nuit ou La recherche du temps perdu ), celui qui est pour moi le pur chef-d'oeuvre c'est Valium ! Merde celui-là, je l'ai lu et re-lu et suite prête à le relire, il me fait un effet, stupéfiant. C'est , pour moi, sans être experte ton meilleur roman. Pour le moment. Suis bien certaine que ta sueur, tes glaires et soupirs glacé fabriquent une matière insensée dont toi seul à la maîtrise et le doigté.
Mistral, pour moi, c'est un regard et surtout un verbe sur la vie qui me touche et me ravit. Une sorte de mélange subtil et violent du passé et du présent, l'avenir n'étant pas de son monde. C'est une écriture qui ne fait pas de concession , qui ne se compromet pas et qui obliger à, mouiller sa chemise. J'aime çà.

Mistral a dit...

Vous êtes un tas de Tribaux qui est du bon monde en hostie. Merci.

MakesmewonderHum a dit...

Dimanche, m' suis enfilé une lame d' Exacto dans l' index de la main gauche. Aujourd'hui, un vilain coup de marteau, sur le majeur. Est-ce significatif de faire un signe, en guise de victoire, de paix ou pour commander 2 bières avec deux catins? Pour nous (et surtout moi-même...) qui savourons avec toi cette xième réédition de " Vautour" pourrais-tu, s'il te plait, indiquer comment éviter de rééditer l' exploit de se massacrer... un troisième doigt?
Yours truly.

Anonyme a dit...

J'ai souvent pensé que ceux qui choisissaient d'étudier en graphisme auraient aussi bien pu flipper pile et choisir science humaine au cégep.

Non mais c'est mauvais cette maquette. Vider la corbeille !!! T'aurais du photographier ton poulet mort deux fois et le foutre au bout de ces organes.

Du reste, j'ai rien lu de toi depuis mes dernières désintoxes. Mais je reste encore touché par Léo, et le cherche, l'espère, en moi peut-être, peut-être un peu malgré que je sois un enfoiré narcissique sans talent et défonçé en plus. Fucking Léo, té ou mânn !!

Mistral a dit...

Léo, j'en rêve toujours sur une base hebdomadaire, et j'y songe au moins un jour sur deux. Je ne sais pas où il est, s'il est mort ou vivant. Il aurait quatre-vingts ans maintenant. J'aime à penser qu'il est rentré en France ou en Espagne, et qu'il est en paix, à défaut d'être heureux. Il me manque énormément.

Yvan a dit...

10% de commission en moyenne,
pour une oeuvre envers laquelle
les auteurs suent sang et eau
durant des mois.
Méchante ostie d'jungle,
l'édition.
Idem en musique sinon pire.
"Dog eat dog buziness".

Un grand plaisir de te lire
au sujet de cette mécanique.

Mistral a dit...

Mais non, mais non. Faut considérer la part de l'éditeur, la part du distributeur, la part du libraire. C'est toute un chaîne. 10%, je le réitère, c'est tout à fait correct.

Et ce n'est pas une commission. C'est un droit. Un droit d'auteur.

Yvan a dit...

Droit d'auteur,check.
Perso je trouve pas ça juste
cette part de 10% cependant.
C'est de l'exploitation corporatiste
justifiée par des coûts gonflés
à gauche et à droite.
Sans oeuvre ya rien,
zéro pour cent,que dalle.

But I know,it's a huge car
to drive.

Mistral a dit...

Faut les payer, les imprimeurs, Yvan. Faut les payer les graphistes, les correcteurs, les typographes. Faut les payer, les distributeurs. Et les libraires, faut les payer!

Si je croyais que je me fais baiser, tu penses pas que je le dirais? Je connais mon métier aussi bien que tu connais le tien, et il ne me viendrait pas à l'idée de t'ostiner sur le tien.

Yvan a dit...

On peut facilement remettre en doute le modèle d'édition dans les pays
développés, sans s'obstiner
sur notre métier.

Ce n'est pas le but
de mon exercice ici.
Il y a moyen de court-circuiter
des frais gonflés à bloc.
J'y réfléchis.

Mistral a dit...

Yeah, mon Terrible, why don't you do that.

Réfléchir avant d'écrire, c'est encore mieux.

Yvan a dit...

Lyes!