Faire " aigre " au bon endroit! beaucoup de pertinence dans les dires de ce Monsieur!
j'ai beaucoup aimé cet interview, ça m'a captivée indeed, Quelle intelligence dans les propos et puis quelle belle manière de parler! j'ai été touchée quand il dit s'être rendu compte que son père et sa mère étaient des enfants, qu'ils étaient jeunes alors qu'il les avait toujours vu, lui jeune comme des vieux Et puis c'est beau cette passion de l'enseignement qu'avait son père et comment Pagnol l'explique avec cette liste, une image simple et forte, ça percute tout de suite! Pas eu le temps de planter ses choux! Quel personnage!
Hum, je dois reconnaître que la note de Renard Léveillé, ne manque pas de pertinence non plus!
Imaginons la même entrevue avec un Mario St-Amant athée qui expliquerait que c’est le fait de ne pas croire en quelque chose de plus « haut » que lui qui l’a aidé à passer au travers de son épreuve. Qu’il a trouvé la force en lui-même, et avec l’aide de ses proches, ce qui lui a donné, et du courage, et confiance en l’humain. Même en n’allant pas jusqu’à dire qu’il n’a pas besoin de cette béquille…
C'est vrai qu'on entend plus les croyants que les athées parler. A la fin de son post, il pose la question de savoir si c'est parce que les incroyants ont plus de respect pour les croyants? Ne serait-ce pas parce que les athées vivent leur vie au plus près plus qu'ils n'essaient de convaincre que c'est bien cela qu'ils doivent faire et tenter d'en convaincre les autres?
Je comprends pas pourquoi tu écris ça ici: ce devrait être chez Renart, non?
Pour ma part, je connais Mario (son nom s'écrit Saint-Amand) depuis plus de vingt ans, nous sommes amis, nous avons tenté le diable ensemble et nous sommes laissés tenter par lui: j'aime beaucoup Maître Renart, mais quand il s'agit de mes amis, well, you know...
Oui! C'est juste ça devrait être chez Renart, si je voulais en parler avec Renart!
Oh! j'ignorais que c'était ton ami, le Mario en question, ça me laisse plus de liberté pour réfléchir à la question, par ce que quand il s'agit de ses amis, well, I know...
C'est drôle, tu me ramènes trois ans en-arrière, quand t'étais toujours une Tribale novice et que je devais te rappeler à répétition de mesurer tes propos sur des gens d'ici vu que le monde est petit et que la plupart étaient des amis, hihi...
J'ai peut-être été trop dur avec Lorka, en fin de compte.
Ton commentaire m'a donné à réfléchir davantage: c'est d'ailleurs en rapport étroit avec l'entrevue de Pagnol. Je crois que ton point de vue, en France républicaine séparant officiellement l'Église de l'État depuis 1905, est différent du nôtre pour qui la scission n'est toujours pas consommée. En d'autres mots, je pense que votre discours public et le nôtre comportent probablement une proportion inverse de propos athées/croyants.
Là pour le coup je ne peux te répondre, je ne sais pas comment ça se passe par chez vous, je l'entrevois en filigrane par le post de Renart que tu relaies ( je pensais que c'était d'ailleurs pour cette raison, en écho au propos de Pagnol ), mais chez nous il y a autant d'athées que de croyants qui parlent, c'est selon les chaînes, et selon la presse vers laquelle tu t'orientes! Pourtant il me semble, mais je ne suis peut-être pas objective, tu sais comme j'ai un problème avec ça, que les athées sont plutôt plus tolérants que les croyants, maintenant, mais une fois de plus, je reste mesurée, parce que c'est probablement ce que j'ai envie de croire, hé,hé!
Ta bonne foi n'est pas en cause, scuse le calembour, ni la mienne, soyons clairs: de fait, il y a trop longtemps que je ne vais plus en France assez régulièrement pour être au fait du discours public, mais enfin, j'ai bien l'impression que j'ai raison. On n'a même pas tant d'athées que ça, ici. Faut lire, pour être athée, faut réfléchir et faut être brave, et faut être indépendant. On n'est pas collectivement arrivé là.
Oui, chez nous c'est plus naturel, c'est plus réel, pas besoin de bravoure pour être athée. Néanmoins, personne d'athée ne l'énonce, peut-être parce que c'est un acquis, le croyant, lui a besoin de le dire.
Finalement ça fait l'effet inverse de chez vous! je n'avais jamais réfléchi à cela, mais je vais être plus vigilante!
Tu sais bien qu'en bonne française, j'adore les calembours!!
Je comprends pas: tu venais de me dire que chez vous il y a autant d'athées que de croyants qui parlent, et là tu me dis que personne d'athée ne l'énonce alors que le croyant a besoin de le dire.
Si c'est pour me faire tourner en bourrique, t'as des moyens plus cohérents.
J'ai pas les idées bien claires, là, j'avoue, je suis un peu perturbée par l'angoisse et rien ne t'échappe!
Au fond, c'est bête, l'athée ne parle pas de religion puisqu'il n'en a pas! le croyant, lui, ben c'est l'inverse, faut bien qu'il en parle, d'autant que dans sa démarche de croyant il a besoin d'amener les autres à y croire! C'est en ça qu'on reconnaît chez nous le croyant de l'athée, même si par ailleurs ils parlent autant l'un et l'autre de sujets communs!
Bon, j'espère que c'est pas trop confus!
Maintenant qu'on parle de ça, je me souviens d'une vielle note, il y a un bail, chez le barbare érudit (en lien chez moi, j'ai la flegme de mettre le lien), où il revendiquait d'appartenir aux athées, ça m'avait étonnée, parce que par chez nous justement, c'est pas le genre de chose qu'on défend, et ça rejoint ce que tu dis, c'est acquis.
Bon, pour ceux qui n'aurait rien compris à mes propos un peu cafouillis et discordants, je leur prie de m'excuser, en fait je tente de réfléchir tout en écrivant, et à ce moment précis, ça n'a pas l'air de bien fonctionner!
Lire, réfléchir et être brave pour devenir athée, écrivais-je. Oui, c'est vrai. Mais souffrir, réfléchir et être brave pour devenir croyant aussi, et surtout pour en parler, dans le Québec actuel. Mario a bien plus de courage que l'agnostique cybernétique moyen.
Pas du tout, Blue, c'est très clair, ce que tu dis, dans la mesure où cette matière est difficile à traiter, on débroussaille notre propre pensée en en jasant, on prend le risque de la confusion, c'est ben correct, je n'ai rien contre, d'autant plus que je patauge aussi.
Ici, nos incroyants en sont toujours à vouloir persuader les autres de ne pas croire, et à leur compliquer la vie. Leur intolérance moutonnière est tout aussi sectaire que l'excès catholique contraire de notre passé récent.
L'athéisme, un acquis? Je n'y crois pas, pour l'apparent paradoxal motif que je ne crois pas à l'athéisme inné. Tant que l'humain redoutera la mort et s'interrogera sur le sens de la vie, il se posera pour lui-même la question de Dieu.
Les calembours, oh, je suis bien certain de te l'avoir déjà dit, et plus d'une fois. C'est pas drôle, d'abord. Et puis quand les Français en rient à s'en pisser dessus, ça devient triste, et quand un Raymond Devos devient un invité régulier d'Apostrophes courtisé par l'Académie Française, c'est sinistre.
Les jokes de blondes, les jokes de cul, les jokes conçues par les opprimés de la terre pour tromper leur malheur, ça c'est drôle. T'imagine pas Woody Allen faire un jeu de mots. Même ce chef-d'oeuvre d'humour qu'on adore tous deux, Le dîner de cons, rate la perfection avec ses deux gags idiots à propos de Juste Leblanc et Madeleine Sasseur.
L'athéisme est donc une démarche au même titre que la croyance, elle parait plus courageuse mais ne l'est peut-être pas davantage? J'avoue n'avoir vraiment jamais pris le temps de profondément réfléchir à ça. L'athéisme serait-il une autre forme de croyance? Peut-on vivre en ne croyant en rien?
Juste Leblanc et Madeleine Sasseur, c'est vrai que c'est pas ce que je préfère dans le dîner de cons, c'est pas là que je pisse de rire en tout cas!
Mais Raymond, je l'aime bien! Les jokes de blondes, ça dépend des jours, de cul toujours et celles conçues par les opprimés de la terre pour tromper leur malheur, je les trouve épatantes! L'humour juif est décapant!
C'est très grave, l'athéisme, c'est le résultat d'un processus personnel! On galvaude le mot. Il n'y a jamais eu de société athée. On peut élever ses enfants sans religion sur une île déserte, on peut leur enseigner que Dieu n'existe pas, ou mieux ne jamais leur parler de Dieu, ce n'est pas ça qui en fera des athées. C'est de spiritualité que les opposants devraient plutôt traiter, il me semble: elle englobe athées, agnostiques et croyants, tous humains, tous doués d'esprit, un esprit qui cherche et réclame des réponses et choisit mille chemins pour les trouver.
Oui, et tout le monde aurait à y gagner, autant de chemins que d'individus!
Je me rends compte à te lire qu'au fond je suis sans doute la première et pas la dernière à galvauder ce mot d'athéisme, et que j'ignore sa signification exacte, ça ressemble à un engagement finalement que j'ignore. Je ne m'étonne plus que tu m'ai dit récemment que je ne l'étais pas.
Oui, enfin, ce que j'ai dit, c'est que tu n'avais pas perdu la Foi. ça ne signifiait pas que tu l'avais, ni que tu l'avais déjà eue, ni que tu n'es pas athée. Si tu ne l'as jamais eue, tu ne l'as pas perdue et tu es athée.
Je ne comprends pas pourquoi, faut-il presue obligatoirement choisir: ëtre athée ou croyant! On n'est pas forcément l'un ou l'autre, c'est la société qui pousse à choisir. Personnellement, je ne le vois pas comme ça. Comme l'a peut être pensé Christian: ne soyons pas plus extrémiste que les extremistes, n'agissons pas manière éxuberante. Chacun a sa façon de voir les choses et c'est ça que je revendique surtout: la libeté de dire , de faire mais sans que ça emmerde autrui. Autant, aujourd'hui, je ne suis pas vraiment croyant, autant peut être, je varierais ma façon de voir les choses demain!
Ben, y a toujours l'entre-deux, Bizak: l'agnosticisme, qui est le logement du doute, de l'incertitude, parfois du questionnement. Athée ou croyant, pourquoi devoir choisir? D'abord parce que c'est l'un ou l'autre, on ne peut être les deux, ensuite et surtout parce que l'esprit est ainsi fait, il choisit, même en choisissant de ne pas choisir, et vous avez raison de dire que le choix d'aujourd'hui n'engage pas celui de demain, c'est comme le mariage, on jure de s'aimer toujours mais c'est une position qu'on est appelé à réévaluer et renouveler chaque matin qui suit. Pour ma part, je n'ai jamais fermé la porte à la possibilité de retrouver la Foi, même si cela me semble bien improbable, et si cela survenait, je n'en rougirais pas.
L'athéisme récupère, orgeuil et autres formes légères d'égocentrisme, la religion, elle, sous toutes ses formes et à ses fins, l'aveuglement, la modestie, l'altruisme, l'abnégation. Entre les deux la saine spiritualité, quasi constance de l'histoire de l'humanité et qu'on ne peut ériger en dogmes
Peut-être que devant la mort, on se met à croire à autre chose, à un au-delà, à un possible, à quelque chose voire n'importe quoi d'autre plutôt que tout s'arrête? Peut-être aussi qu'on se dit: ouf, c'est bon, j'ai fait ma part...
Finalement tout ça nous titille pour après ou pour pouvoir affronter , je m'interroge!
Ah! c'est débile et plus que bêbête mais quand je dis ou écris cette phrase, " je m'interroge", tout de suite me revient la chanson hautement profonde d'Annie Cordy:" La bonne du curé"!! Shame on me!!
Oups! A priori, elle devrait les avoir, mais ce n'est pas toujours le cas, elle a aussi son lot d'orgueil, d'égocentrisme et de préjugés! Au fond tout cela est une affaire d'homme au sens humain, qu'on soit croyant ou athée.
Ce qu'on fait de ce qu'on a appris, éprouvé, ce qu'on fait de nos doutes et de nos peurs, ce qu'on fait de nos espoirs , de nos rêves, ce qu'on fait de notre vie!
Makes sense to me. De fait, l'athéisme réfléchi peut venir de l'ego et de l'orgueil: ce fut mon cas, au début, quoique on puisse aussi y voir un souci de dignité, une exigence humaniste pour l'élévation et l'affranchissement de notre espèce. Toutefois, on peut aussi concevoir d'arriver à l'athéisme par le contraire de l'ego et de l'orgueil: ce fut le cas d'énormément de Juifs rescapés de l'Holocauste et parmi les générations suivantes...
Oui, je crois vraiment ce que tu viens de dire, on ne sait pas de quoi on est capable face à la mort même parfois face à une simple adversité! Même moi, qui pourtant a une dent dure contre elle, j'ai prié il y a peu la Vierge! c'est dire! je l'ai analysé comme un vieux réflexe de sauvegarde et d'éducation, pourtant, ça m'a apaisée! Ben d'oser même en parler, ça me fait tout drôle!
C'est monstrueusement courageux d'en parler! Crisse que tu m'épates. Je ne crois pas que j'en serais capable. Ne me demande plus jamais si tu es lâche. T'es tout sauf ça.
@Héléna je me rappelle un roman ecrit par Roger martin du Gard et dont le titre est: Jean Barois. Il était question dans le roman de Jean Barois, un athée invétéré, alors qu'il était née dans une famille de religieux; Je t'écris un passage sur son accident de la route: "Barois, blême, se jette en arrière, contre les coussins. La vision de son impuissance, la certitude de l'inévitable,pénètre en lui comme la foudre. Il balbutie: "je vous salue, Marie, pleine de grâce..." Un fracas infernal de vitres pulvérisées... un choc mortel. Du noir. Plusieurs jours aprés,il se remémore l'accident: Curieux, cette peur qu'on a de mourir...Soudain, son visage se contracte. Il reste épouvanté, anéanti. Il vient de revivre la minute tragique, et, brutalement,il s'est rappelé le seul cri venu à ses lèvres: "je vous salue, Marie..."
J'avais un peu, très peu, lu l'auteur autrefois, mais ce titre, son premier, vous me l'apprenez. Or, ce que m'en dit une rapide recherche internet me donne fort envie de m'y mettre. Merci.
Je vois sans doute les choses de façon assez réductrice mais pour moi croyants, athées et agnostiques se rejoignent dans la mesure où ils le sont vraiment. Bon là, ça n’a l’air de rien, dit comme ça, je m’en rends bien compte. Mais c’est assez difficile à exprimer parce que ça nécessite, pour être vraiment saisi, d’en avoir sinon authentiquement fait l’expérience, du moins de l’avoir intensément perçue chez d’autres, ce qui reste, il me semble, plutôt rarissime.
Ce que je veux exprimer va dans le sens de Mistral lorsqu’il parle de lire, réfléchir, souffrir, être brave. Mais il y a encore un peu plus…
Saisir pleinement, en profondeur, les implications de croire, de ne pas croire ou de douter; en assumer toutes les conséquences, les vivre sans dérobade ni faux-fuyants, au quotidien, me paraît la seule et unique façon d’en extraire le véritable sens, de l’incarner en fait. Et ça, je l’ai dit, c’est rarissime. Le plus souvent, une position ou l’autre se réduit à une commodité, un conformisme, un confort (qui paradoxalement peut aussi bien se loger dans la souffrance), voire une opinion purement circonstancielle.
Pour illustrer la chose grossièrement, je rappelle juste que ce sont généralement des épreuves insoutenables qui amènent le commun des mortels à aborder ces questionnements avec un peu plus d’engagement personnel – et le résultat n’est pas nécessairement toujours des plus lumineux... Pour un véritable croyant, un authentique athée ou un agnostique conséquent, la véritable épreuve c’est d’harmoniser la position qu’il se donne avec sa vie. Et de s’y tenir quoi que cette vie lui réserve.
Ça ne signifie pas que l’on ne puisse changer de perspective mais plutôt qu’en changer nécessite un examen de conscience d’autant plus périlleux que plus douloureuses seront les circonstances, plus s’estompera la distinction entre le vrai (pas absolu là, évidemment, mais intime) et le nécessaire. Et, oui, dans tous les cas, ça demande, au minimum, énormément de courage…
@Blue, fallait lire dans "récupère à ses fins" les pires ignominies dont la religion a fait preuve pour y arriver ses défenseurs dotés de toute la kyrielle de défauts qu'il lui fallait, le dieu, vulgaire prétexte.
Par la bande, comme mentionne Christian, toutes ces calamités provoquées ou tout simplement natureles peut amener chaque individu à remettre en question, abandonner, ne plus croire et pourquoi pas chercher ailleur, l'univers est tellement grand!
Je comprends ce que tu veux dire, et dans l'ensemble je suis assez d'accord, mais là encore, je vois les choses un peu autrement.
Croyants et athées se rejoignent dans la sincérité de leurs convictions, c'est bien ça? J'adhère. Les agnostiques, toutefois, n'ont pas de convictions tout en étant aussi sincères, et ils ne se rejoignent même pas entre eux. Pas de factions, pas de groupes de discussion, pas de mission.
Par ailleurs, je ne pense pas qu'un croyant soit obligé d'être intelligent, introspectif, ni même de savoir lire pour légitimer sa Foi. C'est sa Foi, et elle en vaut une autre: là-dessus, je suis démocratique. L'athéisme requiert en général un parcours plus exigeant, une réflexion suivie d'une conclusion, mais même là ce n'est pas obligatoire, il y a sans doute toujours eu hier comme aujourd'hui des gens nés sans la faculté de croire, comme on naît daltonien: c'est pas un choix, c'est un état.
@Christian Eh bien! Croyez moi que c'est vraiment un roman à lire. Je relis rarement les romans, mais celui là, c'est la seconde fois que je le lis aprés seulement, six mois. Il est trés bien écrit, fluide. L'histoire tourne justement autour de ce dilemme: croire ou ne pas croire! Je voudrais vous citer un passage que j'ai souligné au crayon (il s'agit de Jean Barois qui critiquait son éducation pendant son enfance: " le prêtre affirme plus facilement qu'il ne prouve; l'enfant croit plus facilement qu'il ne raisonne: la concordance est parfaite..." Le raisonnement est l'opposé de la foi; un cerveau que la foi a façonné reste longtemps, sinon toujours, inapte aux jugements critiques.
@Le Plumitif la beauté de tout cela et vu de "l'ultime point de départ", la mort, la résultante ou la conséquence de nos choix est parfaitement invérifiable. J'ajouterais que face à son mirroir, il n'y que soi.
Le raisonnement n'est en aucun cas l'opposé de la Foi. Le culte que vouait Joseph Pagnol aux idéaux républicains ne favorisait en rien son jugement critique, on peut même arguer que les penseurs ayant développé la notion même d'athéisme au fil des trois derniers siècles avaient tous été des enfants au cerveau façonné par la Foi. Si Karl Marx avait été rentier, il n'aurait pas écrit le Capital. Cette aberration de notre temps qui consiste à ne rien apprendre aux enfants afin qu'ils fassent un choix libre une fois grands, ce n'est rien autre qu'une resucée du bon sauvage de Rousseau: aussi bien les mettre en pension chez les loups.
J'aimerais bien comme toi être capable d'écrire Foi avec la majuscule que devrait imposer son degré de réflexion et d'évacuer par le fait même tout biais religieux qui l'entache sauf que l'exercice de sa foi par l'humain va dans les pires directions. Pourrais-tu t'addresser à tous ces "croyants" qu'ils ne sont pas de bonne Foi et qu'ils devraient tous s'arrêter illico de déconner?
C'est justement là qu'on arrive à la spiritualité, comment la définir, peut-on vraiment la définir? Ça c'est chacun pour soi.
Tough, hein, comme sujet? Aussi coriace que délicat. Je suis d'autant plus fier de nous autres: on se force le cul pour mettre nos vues en mots et le niveau des échanges est enrichissant.
Il est aisé de condamner les religions organisées comme de cupides et mensongers pièges à cons, des machines à exploiter l'angoisse, l'ignorance et la crédulité du monde. On le fait bien avec les gouvernements, persuadés qu'on nous ment systématiquement avec un sinistre dessein occulte orchestré dans l'ombre par de mystérieux génies du mal. Bien plus facile que de considérer l'inverse, paradoxalement plus simple: les religions, les gouvernements sont des émanations des gens, beaucoup de gens, une majorité de gens à un certain moment. Quand le religion ou le gouvernement ne convient plus, il ne dure pas longtemps à l'échelle historique. L'empire romain tel qu'on y pense n'a pas duré longtemps depuis Tibère jusqu'à Constantin, la théologie des Grecs Anciens ou celle des Vikings ou celle des Mongols n'a pas de croyants depuis un bail. On a les religions qu'on endure. Rien d'étonnant à ce que les grandes religions comportent toutes des rituels qui rassemblent les gens, des paroles rituelles psalmodiées qui leur réitèrent le même message en même temps, des gestes et des obligations récurrents, des scénarii invariables: c'est la peur qui fonde le désir de Dieu, une peur d'enfant qui craint le tonnerre et se rassure auprès de son père, une fois qu'il a grandi pour découvrir qu'on a toujours la trouille, quoi de plus naturel que de chercher son père, plus haut, plus grand que lui, infiniment sage, autoritaire et savant, qui récompense et qui châtie? Et si on se met à plusieurs pour trembler et se rassurer de concert, c'est mieux, c'est l'instinct grégaire, on le fait déjà pour se protéger des loups et des sauvages du clan voisin, on le fait pour chasser le gros gibier ou garder un point d'eau, on fait tout en gang, on serait bien fous de se disperser chaque soir chacun de son côté pour aller adorer dans les bois chacun son dieu privé! En plus qu'on paie un prêtre pour ça, un chamane, un brahmane, un sorcier, un type nourri sans devoir chasser en échange de sa contribution qui est de ritualiser le Verbe et verbaliser le rituel, interpréter les messages de la déité et lui transmettre les nôtres, éventuellement faire des miracles et avoir réponse à tout et absoudre et bénir et surtout, surtout administrer nos funérailles en bonne et due forme afin qu'on aboutisse au bon endroit de l'autre bord. Pour que ça marche, qu'on éloigne la peur, il faut y croire, et y croire tout seul sans des semblables et sans structure et sans se faire redire souvent qu'on a raison d'y croire, c'est étranger à l'esprit humain, dont la nature est de douter. Les religions, nous les avons créées. Descartes, Voltaire et Diderot n'ont pas érodé d'un iota le désir de croire, seulement changé ce en quoi on croyait. La raison, la science, le progrès, puis Nietzsche passe et voici venir Einstein et Freud, Lénine et puis Sartre. Dieu est mort! Oui, il est peut-être mort, à supposer qu'il ait vécu, mais le religieux, l'esprit de chapelle, le touchant besoin ancestral de nous ramasser en gangs pour croire en quelque chose, cela est bien vivant.
Qui suis-je pour admonester les croyants dont la Foi se pratique au sein d'une religion organisée afin de les en détourner? Je peux trouver ça cave, infantile, primitif et frileux, je peux penser ce que je veux, mais la Foi, encore une fois, est quelque chose d'intime et de fragile, de très précieux pour ceux qui la possèdent, et je n'aurais jamais l'arrogante outrecuidance, la cruauté, la bêtise crasse d'engager avec eux un débat dialectique là-dessus.
À la suite de ta très longue et fondamentale réflexion je crois deviner que la spiritualité avait un p'tit frère que tu décris si bien sans le nommer, le respect. Celui-ci vaut bien toute la considération qu'on lui doit à faire de nous de meilleurs hommes et femmes, pas toujours évident mais bien nécessaire pour continuer habiter cette boule.
L'important pour moi me paraît d'être en congruence, je fais ce que je dis, je dis ce que je fais! Après qu'on pense de moi ce qu'on voudra et qu'on tente de me coller une étiquette! Je ne me sens pas athée, pas plus qu'agnostique, et non plus croyante, je me sens humaine, et moi. Je ne dis pas que c'est confortable, pas plus que c'est courageux ou à label! Je tente du mieux que je peux d'être, humaine. Avec et sans l'aide de Dieu, avec la rage au ventre, et sans doute avec une Foi chevillée au corps. Je n'en connais pas encore la nature et ne peux y mettre un mot, mais ouverture me semble celui qui me vient en premier, ouverture et entièreté.
Tu as raison Christian, je ne suis pas lâche, je sui faillible. et je pense qu'il ne faut pas craindre de l'être. On est des êtres humains! Non?
Kestu veux que je te dise? Non, on n'est pas des êtres humains? Évidemment, qu'on est des êtres humains, autrement on serait pas là à discuter de Dieu et ce qui en découle. J'arrête pas de le répéter, de toutes les possibles façons, que la question du divin est le propre de notre espèce, qu'elle se pose à chaque humain pensant depuis que ça existe, que notre humanité est la source de la question, mais c'est pas la réponse! Prends Albert Einstein: quand il a publié ses travaux relatifs à la relativité, héhé, le monde entier en a été changé en un temps très bref, du paysan illettré du Kansas au petit notaire castillan à la modeste modiste de Caracas au gros abruti de banquier de Pretoria, la conception que l'humanité se faisait de comment fonctionnent les choses a changé radicalement, comme jamais depuis Newton, Colomb ou Galilée, et cent fois plus vite. Pourquoi? Pourquoi cette théorie plutôt qu'une autre? Il n'y avait pas cinquante personnes vivantes qui en comprenaient vraiment toute la complexité que déjà le monde y adhérait. La seule explication est que ce nouveau modèle étanchait une soif universelle, comblait une insatisfaction envers un modèle lacunaire devenu caduc. Darwin l'a fait aussi, au siècle d'avant: la guerre fut terrible, elle dure encore, mais dès avant le 20e siècle 90% de l'humanité croyait à l'évolution. Parce que ça expliquait les mystères! Ça bouchait les trous! On ne peut pas inventer l'imprimerie, démocratiser la lecture, s'urbaniser avec la révolution industrielle et s'attendre à ce que les fidèles avalent toujours les récits de création du monde sans broncher, qu'on soit Hindou, Chrétien ou Mahométan. Qui c'est, au fait, qui tente de te coller une étiquette? Dis-moi son nom, m'a y coller une congruence dans le front. Tu te sens humaine? J'espère bien. Je me sens végétal, moi, mais c'est parce que j'envie ma plante verte: toutes ces conneries lui passent très haut par-dessus les feuilles, les autres plantes ne lui demandent rien et elle n'a même pas besoin de se sentir une plante verte. À te lire, on croirait que je t'ai demandé de définir ce que tu es, et d'y mettre des mots. Je n'ai pourtant jamais dévié d'une coche: la Foi d'autrui regarde autrui, je m'en crisse et chacun devrait en faire autant, c'est tout de même pas si compliqué à comprendre, ça! Surtout quand c'est répété cent fois! Si j'avais la fibre prophétique, je clamerais que cette illusion de vivre à l'âge des communications masque un retour à la Tour de Babel. Chacun sa langue, chacun son sens, chacun pour soi: le cauchemar de nos cultures à nouveau balbutiantes.
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51 commentaires:
Ça m'a captivé.
Pagnol avait encore plus
à dire.
Merci Christian.
Bizz, buddy.
Faire " aigre " au bon endroit! beaucoup de pertinence dans les dires de ce Monsieur!
j'ai beaucoup aimé cet interview, ça m'a captivée indeed, Quelle intelligence dans les propos et puis quelle belle manière de parler! j'ai été touchée quand il dit s'être rendu compte que son père et sa mère étaient des enfants, qu'ils étaient jeunes alors qu'il les avait toujours vu, lui jeune comme des vieux
Et puis c'est beau cette passion de l'enseignement qu'avait son père et comment Pagnol l'explique avec cette liste, une image simple et forte, ça percute tout de suite!
Pas eu le temps de planter ses choux! Quel personnage!
Hum, je dois reconnaître que la note de Renard Léveillé, ne manque pas de pertinence non plus!
Imaginons la même entrevue avec un Mario St-Amant athée qui expliquerait que c’est le fait de ne pas croire en quelque chose de plus « haut » que lui qui l’a aidé à passer au travers de son épreuve. Qu’il a trouvé la force en lui-même, et avec l’aide de ses proches, ce qui lui a donné, et du courage, et confiance en l’humain. Même en n’allant pas jusqu’à dire qu’il n’a pas besoin de cette béquille…
C'est vrai qu'on entend plus les croyants que les athées parler. A la fin de son post, il pose la question de savoir si c'est parce que les incroyants ont plus de respect pour les croyants? Ne serait-ce pas parce que les athées vivent leur vie au plus près plus qu'ils n'essaient de convaincre que c'est bien cela qu'ils doivent faire et tenter d'en convaincre les autres?
Je comprends pas pourquoi tu écris ça ici: ce devrait être chez Renart, non?
Pour ma part, je connais Mario (son nom s'écrit Saint-Amand) depuis plus de vingt ans, nous sommes amis, nous avons tenté le diable ensemble et nous sommes laissés tenter par lui: j'aime beaucoup Maître Renart, mais quand il s'agit de mes amis, well, you know...
Oui! C'est juste ça devrait être chez Renart, si je voulais en parler avec Renart!
Oh! j'ignorais que c'était ton ami, le Mario en question, ça me laisse plus de liberté pour réfléchir à la question, par ce que quand il s'agit de ses amis, well, I know...
Alors scuze!
C'est drôle, tu me ramènes trois ans en-arrière, quand t'étais toujours une Tribale novice et que je devais te rappeler à répétition de mesurer tes propos sur des gens d'ici vu que le monde est petit et que la plupart étaient des amis, hihi...
J'ai peut-être été trop dur avec Lorka, en fin de compte.
Ton commentaire m'a donné à réfléchir davantage: c'est d'ailleurs en rapport étroit avec l'entrevue de Pagnol. Je crois que ton point de vue, en France républicaine séparant officiellement l'Église de l'État depuis 1905, est différent du nôtre pour qui la scission n'est toujours pas consommée. En d'autres mots, je pense que votre discours public et le nôtre comportent probablement une proportion inverse de propos athées/croyants.
Là pour le coup je ne peux te répondre, je ne sais pas comment ça se passe par chez vous, je l'entrevois en filigrane par le post de Renart que tu relaies ( je pensais que c'était d'ailleurs pour cette raison, en écho au propos de Pagnol ), mais chez nous il y a autant d'athées que de croyants qui parlent, c'est selon les chaînes, et selon la presse vers laquelle tu t'orientes!
Pourtant il me semble, mais je ne suis peut-être pas objective, tu sais comme j'ai un problème avec ça, que les athées sont plutôt plus tolérants que les croyants, maintenant, mais une fois de plus, je reste mesurée, parce que c'est probablement ce que j'ai envie de croire, hé,hé!
Ta bonne foi n'est pas en cause, scuse le calembour, ni la mienne, soyons clairs: de fait, il y a trop longtemps que je ne vais plus en France assez régulièrement pour être au fait du discours public, mais enfin, j'ai bien l'impression que j'ai raison. On n'a même pas tant d'athées que ça, ici. Faut lire, pour être athée, faut réfléchir et faut être brave, et faut être indépendant. On n'est pas collectivement arrivé là.
Y a Mac qui serait le mieux placé pour nous éclairer, lui qui est familier des deux mondes.
Oui, chez nous c'est plus naturel, c'est plus réel, pas besoin de bravoure pour être athée. Néanmoins, personne d'athée ne l'énonce, peut-être parce que c'est un acquis, le croyant, lui a besoin de le dire.
Finalement ça fait l'effet inverse de chez vous!
je n'avais jamais réfléchi à cela, mais je vais être plus vigilante!
Tu sais bien qu'en bonne française, j'adore les calembours!!
Et tu sais que je les déteste.
Je comprends pas: tu venais de me dire que chez vous il y a autant d'athées que de croyants qui parlent, et là tu me dis que personne d'athée ne l'énonce alors que le croyant a besoin de le dire.
Si c'est pour me faire tourner en bourrique, t'as des moyens plus cohérents.
:-)
J'ai pas les idées bien claires, là, j'avoue, je suis un peu perturbée par l'angoisse et rien ne t'échappe!
Au fond, c'est bête, l'athée ne parle pas de religion puisqu'il n'en a pas! le croyant, lui, ben c'est l'inverse, faut bien qu'il en parle, d'autant que dans sa démarche de croyant il a besoin d'amener les autres à y croire!
C'est en ça qu'on reconnaît chez nous le croyant de l'athée, même si par ailleurs ils parlent autant l'un et l'autre de sujets communs!
Bon, j'espère que c'est pas trop confus!
Maintenant qu'on parle de ça, je me souviens d'une vielle note, il y a un bail, chez le barbare érudit (en lien chez moi, j'ai la flegme de mettre le lien), où il revendiquait d'appartenir aux athées, ça m'avait étonnée, parce que par chez nous justement, c'est pas le genre de chose qu'on défend, et ça rejoint ce que tu dis, c'est acquis.
Bon, pour ceux qui n'aurait rien compris à mes propos un peu cafouillis et discordants, je leur prie de m'excuser, en fait je tente de réfléchir tout en écrivant, et à ce moment précis, ça n'a pas l'air de bien fonctionner!
Lire, réfléchir et être brave pour devenir athée, écrivais-je. Oui, c'est vrai. Mais souffrir, réfléchir et être brave pour devenir croyant aussi, et surtout pour en parler, dans le Québec actuel. Mario a bien plus de courage que l'agnostique cybernétique moyen.
Au fond, c'est pas tant être athée ou croyant qui est une bravoure, c'est lire, réfléchir et être et en parler, où que ce soit, non?
Je ne t'ai jamais demandé pourquoi tu détestes les calembours?
Pas du tout, Blue, c'est très clair, ce que tu dis, dans la mesure où cette matière est difficile à traiter, on débroussaille notre propre pensée en en jasant, on prend le risque de la confusion, c'est ben correct, je n'ai rien contre, d'autant plus que je patauge aussi.
Ici, nos incroyants en sont toujours à vouloir persuader les autres de ne pas croire, et à leur compliquer la vie. Leur intolérance moutonnière est tout aussi sectaire que l'excès catholique contraire de notre passé récent.
L'athéisme, un acquis? Je n'y crois pas, pour l'apparent paradoxal motif que je ne crois pas à l'athéisme inné. Tant que l'humain redoutera la mort et s'interrogera sur le sens de la vie, il se posera pour lui-même la question de Dieu.
Les calembours, oh, je suis bien certain de te l'avoir déjà dit, et plus d'une fois. C'est pas drôle, d'abord. Et puis quand les Français en rient à s'en pisser dessus, ça devient triste, et quand un Raymond Devos devient un invité régulier d'Apostrophes courtisé par l'Académie Française, c'est sinistre.
Les jokes de blondes, les jokes de cul, les jokes conçues par les opprimés de la terre pour tromper leur malheur, ça c'est drôle. T'imagine pas Woody Allen faire un jeu de mots. Même ce chef-d'oeuvre d'humour qu'on adore tous deux, Le dîner de cons, rate la perfection avec ses deux gags idiots à propos de Juste Leblanc et Madeleine Sasseur.
L'athéisme est donc une démarche au même titre que la croyance, elle parait plus courageuse mais ne l'est peut-être pas davantage?
J'avoue n'avoir vraiment jamais pris le temps de profondément réfléchir à ça.
L'athéisme serait-il une autre forme de croyance?
Peut-on vivre en ne croyant en rien?
Juste Leblanc et Madeleine Sasseur, c'est vrai que c'est pas ce que je préfère dans le dîner de cons, c'est pas là que je pisse de rire en tout cas!
Mais Raymond, je l'aime bien!
Les jokes de blondes, ça dépend des jours, de cul toujours et celles conçues par les opprimés de la terre pour tromper leur malheur, je les trouve épatantes! L'humour juif est décapant!
C'est très grave, l'athéisme, c'est le résultat d'un processus personnel! On galvaude le mot. Il n'y a jamais eu de société athée. On peut élever ses enfants sans religion sur une île déserte, on peut leur enseigner que Dieu n'existe pas, ou mieux ne jamais leur parler de Dieu, ce n'est pas ça qui en fera des athées. C'est de spiritualité que les opposants devraient plutôt traiter, il me semble: elle englobe athées, agnostiques et croyants, tous humains, tous doués d'esprit, un esprit qui cherche et réclame des réponses et choisit mille chemins pour les trouver.
Bon, va pour Devos, puisque tu l'aimes. Du moment qu'il est mort, j'en ferai pas tout un plat.
À part ça, comment vas-tu, yau de poêle?
Oui, et tout le monde aurait à y gagner, autant de chemins que d'individus!
Je me rends compte à te lire qu'au fond je suis sans doute la première et pas la dernière à galvauder ce mot d'athéisme, et que j'ignore sa signification exacte, ça ressemble à un engagement finalement que j'ignore. Je ne m'étonne plus que tu m'ai dit récemment que je ne l'étais pas.
Aussi bien qu'un nabot minable!
:-)
Oui, enfin, ce que j'ai dit, c'est que tu n'avais pas perdu la Foi. ça ne signifiait pas que tu l'avais, ni que tu l'avais déjà eue, ni que tu n'es pas athée. Si tu ne l'as jamais eue, tu ne l'as pas perdue et tu es athée.
Précision, précision!
Un nabot minable!
OK, ça, c'est drôle.
Une fois.
Un nabot minable... LYES!
Je ne comprends pas pourquoi, faut-il presue obligatoirement choisir: ëtre athée ou croyant! On n'est pas forcément l'un ou l'autre, c'est la société qui pousse à choisir. Personnellement, je ne le vois pas comme ça. Comme l'a peut être pensé Christian: ne soyons pas plus extrémiste que les extremistes, n'agissons pas manière éxuberante. Chacun a sa façon de voir les choses et c'est ça que je revendique surtout: la libeté de dire , de faire mais sans que ça emmerde autrui. Autant, aujourd'hui, je ne suis pas vraiment croyant, autant peut être, je varierais ma façon de voir les choses demain!
Ben, y a toujours l'entre-deux, Bizak: l'agnosticisme, qui est le logement du doute, de l'incertitude, parfois du questionnement. Athée ou croyant, pourquoi devoir choisir? D'abord parce que c'est l'un ou l'autre, on ne peut être les deux, ensuite et surtout parce que l'esprit est ainsi fait, il choisit, même en choisissant de ne pas choisir, et vous avez raison de dire que le choix d'aujourd'hui n'engage pas celui de demain, c'est comme le mariage, on jure de s'aimer toujours mais c'est une position qu'on est appelé à réévaluer et renouveler chaque matin qui suit. Pour ma part, je n'ai jamais fermé la porte à la possibilité de retrouver la Foi, même si cela me semble bien improbable, et si cela survenait, je n'en rougirais pas.
L'athéisme récupère, orgeuil et autres formes légères d'égocentrisme, la religion, elle, sous toutes ses formes et à ses fins, l'aveuglement, la modestie, l'altruisme, l'abnégation. Entre les deux la saine spiritualité, quasi constance de l'histoire de l'humanité et qu'on ne peut ériger en dogmes
Cette Foi dont tu parles, qu'elle est-elle? Celle que tu as perdu et que tu ne penses pas pouvoir retrouver sans excluer que cela soit possible.
@ bizak:
Peut-être que devant la mort, on se met à croire à autre chose, à un au-delà, à un possible, à quelque chose voire n'importe quoi d'autre plutôt que tout s'arrête?
Peut-être aussi qu'on se dit: ouf, c'est bon, j'ai fait ma part...
Finalement tout ça nous titille pour après ou pour pouvoir affronter , je m'interroge!
Ah! c'est débile et plus que bêbête mais quand je dis ou écris cette phrase, " je m'interroge", tout de suite me revient la chanson hautement profonde d'Annie Cordy:" La bonne du curé"!! Shame on me!!
@ MakesmewonderHum!:
Oups! A priori, elle devrait les avoir, mais ce n'est pas toujours le cas, elle a aussi son lot d'orgueil, d'égocentrisme et de préjugés! Au fond tout cela est une affaire d'homme au sens humain, qu'on soit croyant ou athée.
Ce qu'on fait de ce qu'on a appris, éprouvé, ce qu'on fait de nos doutes et de nos peurs, ce qu'on fait de nos espoirs , de nos rêves, ce qu'on fait de notre vie!
Makes sense to me. De fait, l'athéisme réfléchi peut venir de l'ego et de l'orgueil: ce fut mon cas, au début, quoique on puisse aussi y voir un souci de dignité, une exigence humaniste pour l'élévation et l'affranchissement de notre espèce. Toutefois, on peut aussi concevoir d'arriver à l'athéisme par le contraire de l'ego et de l'orgueil: ce fut le cas d'énormément de Juifs rescapés de l'Holocauste et parmi les générations suivantes...
Blue!
Comment ça, cette Foi, quelle est-elle? Tu sais ce que c'est que la Foi, nom de Dieu!
À Bizak, tu soulignes un aspect capital: c'est plus facile d'être athée quand on est jeune et en bonne santé, et libre.
:-)
Oui, je crois vraiment ce que tu viens de dire, on ne sait pas de quoi on est capable face à la mort même parfois face à une simple adversité!
Même moi, qui pourtant a une dent dure contre elle, j'ai prié il y a peu la Vierge! c'est dire! je l'ai analysé comme un vieux réflexe de sauvegarde et d'éducation, pourtant, ça m'a apaisée! Ben d'oser même en parler, ça me fait tout drôle!
Va démêler l'acquis de l'inné!
C'est monstrueusement courageux d'en parler! Crisse que tu m'épates. Je ne crois pas que j'en serais capable. Ne me demande plus jamais si tu es lâche. T'es tout sauf ça.
@Héléna
je me rappelle un roman ecrit par Roger martin du Gard et dont le titre est: Jean Barois.
Il était question dans le roman de Jean Barois, un athée invétéré, alors qu'il était née dans une famille de religieux; Je t'écris un passage sur son accident de la route: "Barois, blême, se jette en arrière, contre les coussins. La vision de son impuissance, la certitude de l'inévitable,pénètre en lui comme la foudre. Il balbutie: "je vous salue, Marie, pleine de grâce..."
Un fracas infernal de vitres pulvérisées...
un choc mortel.
Du noir.
Plusieurs jours aprés,il se remémore l'accident: Curieux, cette peur qu'on a de mourir...Soudain, son visage se contracte. Il reste épouvanté, anéanti. Il vient de revivre la minute tragique, et, brutalement,il s'est rappelé le seul cri venu à ses lèvres: "je vous salue, Marie..."
J'avais un peu, très peu, lu l'auteur autrefois, mais ce titre, son premier, vous me l'apprenez. Or, ce que m'en dit une rapide recherche internet me donne fort envie de m'y mettre. Merci.
Je vois sans doute les choses de façon assez réductrice mais pour moi croyants, athées et agnostiques se rejoignent dans la mesure où ils le sont vraiment. Bon là, ça n’a l’air de rien, dit comme ça, je m’en rends bien compte. Mais c’est assez difficile à exprimer parce que ça nécessite, pour être vraiment saisi, d’en avoir sinon authentiquement fait l’expérience, du moins de l’avoir intensément perçue chez d’autres, ce qui reste, il me semble, plutôt rarissime.
Ce que je veux exprimer va dans le sens de Mistral lorsqu’il parle de lire, réfléchir, souffrir, être brave. Mais il y a encore un peu plus…
Saisir pleinement, en profondeur, les implications de croire, de ne pas croire ou de douter; en assumer toutes les conséquences, les vivre sans dérobade ni faux-fuyants, au quotidien, me paraît la seule et unique façon d’en extraire le véritable sens, de l’incarner en fait. Et ça, je l’ai dit, c’est rarissime. Le plus souvent, une position ou l’autre se réduit à une commodité, un conformisme, un confort (qui paradoxalement peut aussi bien se loger dans la souffrance), voire une opinion purement circonstancielle.
Pour illustrer la chose grossièrement, je rappelle juste que ce sont généralement des épreuves insoutenables qui amènent le commun des mortels à aborder ces questionnements avec un peu plus d’engagement personnel – et le résultat n’est pas nécessairement toujours des plus lumineux... Pour un véritable croyant, un authentique athée ou un agnostique conséquent, la véritable épreuve c’est d’harmoniser la position qu’il se donne avec sa vie. Et de s’y tenir quoi que cette vie lui réserve.
Ça ne signifie pas que l’on ne puisse changer de perspective mais plutôt qu’en changer nécessite un examen de conscience d’autant plus périlleux que plus douloureuses seront les circonstances, plus s’estompera la distinction entre le vrai (pas absolu là, évidemment, mais intime) et le nécessaire. Et, oui, dans tous les cas, ça demande, au minimum, énormément de courage…
@Blue, fallait lire dans "récupère à ses fins" les pires ignominies dont la religion a fait preuve pour y arriver ses défenseurs dotés de toute la kyrielle de défauts qu'il lui fallait, le dieu, vulgaire prétexte.
Par la bande, comme mentionne Christian, toutes ces calamités provoquées ou tout simplement natureles peut amener chaque individu à remettre en question, abandonner, ne plus croire et pourquoi pas chercher ailleur, l'univers est tellement grand!
Je comprends ce que tu veux dire, et dans l'ensemble je suis assez d'accord, mais là encore, je vois les choses un peu autrement.
Croyants et athées se rejoignent dans la sincérité de leurs convictions, c'est bien ça? J'adhère. Les agnostiques, toutefois, n'ont pas de convictions tout en étant aussi sincères, et ils ne se rejoignent même pas entre eux. Pas de factions, pas de groupes de discussion, pas de mission.
Par ailleurs, je ne pense pas qu'un croyant soit obligé d'être intelligent, introspectif, ni même de savoir lire pour légitimer sa Foi. C'est sa Foi, et elle en vaut une autre: là-dessus, je suis démocratique. L'athéisme requiert en général un parcours plus exigeant, une réflexion suivie d'une conclusion, mais même là ce n'est pas obligatoire, il y a sans doute toujours eu hier comme aujourd'hui des gens nés sans la faculté de croire, comme on naît daltonien: c'est pas un choix, c'est un état.
@Christian
Eh bien! Croyez moi que c'est vraiment un roman à lire. Je relis rarement les romans, mais celui là, c'est la seconde fois que je le lis aprés seulement, six mois. Il est trés bien écrit, fluide. L'histoire tourne justement autour de ce dilemme: croire ou ne pas croire!
Je voudrais vous citer un passage que j'ai souligné au crayon (il s'agit de Jean Barois qui critiquait son éducation pendant son enfance: " le prêtre affirme plus facilement qu'il ne prouve; l'enfant croit plus facilement qu'il ne raisonne: la concordance est parfaite..."
Le raisonnement est l'opposé de la foi; un cerveau que la foi a façonné reste longtemps, sinon toujours, inapte aux jugements critiques.
@ MakesmewonderHum
La religion n'a strictement rien à faire dans une discussion sur la Foi. Rien. Faut éviter ça furieusement!
@Le Plumitif la beauté de tout cela
et vu de "l'ultime point de départ", la mort, la résultante ou la conséquence de nos choix est parfaitement invérifiable. J'ajouterais que face à son mirroir, il n'y que soi.
@ Bizak
Le raisonnement n'est en aucun cas l'opposé de la Foi. Le culte que vouait Joseph Pagnol aux idéaux républicains ne favorisait en rien son jugement critique, on peut même arguer que les penseurs ayant développé la notion même d'athéisme au fil des trois derniers siècles avaient tous été des enfants au cerveau façonné par la Foi. Si Karl Marx avait été rentier, il n'aurait pas écrit le Capital. Cette aberration de notre temps qui consiste à ne rien apprendre aux enfants afin qu'ils fassent un choix libre une fois grands, ce n'est rien autre qu'une resucée du bon sauvage de Rousseau: aussi bien les mettre en pension chez les loups.
@ MakesmewonderHum
Vous y voyez de la beauté? Les goûts sont vraiment tous dans la nature.
La conséquence est en effet invérifiable a priori, d'où le pari de Pascal. Un exemple s'il en est de raisonnement dans la Foi, héhé.
J'aimerais bien comme toi être capable d'écrire Foi avec la majuscule que devrait imposer son degré de réflexion et d'évacuer par le fait même tout biais religieux qui l'entache sauf que l'exercice de sa foi par l'humain va dans les pires directions. Pourrais-tu t'addresser à tous ces "croyants" qu'ils ne sont pas de bonne Foi et qu'ils devraient tous s'arrêter illico de déconner?
C'est justement là qu'on arrive à la spiritualité, comment la définir, peut-on vraiment la définir? Ça c'est chacun pour soi.
@ MakesmewonderHum
Tough, hein, comme sujet? Aussi coriace que délicat. Je suis d'autant plus fier de nous autres: on se force le cul pour mettre nos vues en mots et le niveau des échanges est enrichissant.
Il est aisé de condamner les religions organisées comme de cupides et mensongers pièges à cons, des machines à exploiter l'angoisse, l'ignorance et la crédulité du monde. On le fait bien avec les gouvernements, persuadés qu'on nous ment systématiquement avec un sinistre dessein occulte orchestré dans l'ombre par de mystérieux génies du mal. Bien plus facile que de considérer l'inverse, paradoxalement plus simple: les religions, les gouvernements sont des émanations des gens, beaucoup de gens, une majorité de gens à un certain moment. Quand le religion ou le gouvernement ne convient plus, il ne dure pas longtemps à l'échelle historique. L'empire romain tel qu'on y pense n'a pas duré longtemps depuis Tibère jusqu'à Constantin, la théologie des Grecs Anciens ou celle des Vikings ou celle des Mongols n'a pas de croyants depuis un bail. On a les religions qu'on endure. Rien d'étonnant à ce que les grandes religions comportent toutes des rituels qui rassemblent les gens, des paroles rituelles psalmodiées qui leur réitèrent le même message en même temps, des gestes et des obligations récurrents, des scénarii invariables: c'est la peur qui fonde le désir de Dieu, une peur d'enfant qui craint le tonnerre et se rassure auprès de son père, une fois qu'il a grandi pour découvrir qu'on a toujours la trouille, quoi de plus naturel que de chercher son père, plus haut, plus grand que lui, infiniment sage, autoritaire et savant, qui récompense et qui châtie? Et si on se met à plusieurs pour trembler et se rassurer de concert, c'est mieux, c'est l'instinct grégaire, on le fait déjà pour se protéger des loups et des sauvages du clan voisin, on le fait pour chasser le gros gibier ou garder un point d'eau, on fait tout en gang, on serait bien fous de se disperser chaque soir chacun de son côté pour aller adorer dans les bois chacun son dieu privé! En plus qu'on paie un prêtre pour ça, un chamane, un brahmane, un sorcier, un type nourri sans devoir chasser en échange de sa contribution qui est de ritualiser le Verbe et verbaliser le rituel, interpréter les messages de la déité et lui transmettre les nôtres, éventuellement faire des miracles et avoir réponse à tout et absoudre et bénir et surtout, surtout administrer nos funérailles en bonne et due forme afin qu'on aboutisse au bon endroit de l'autre bord. Pour que ça marche, qu'on éloigne la peur, il faut y croire, et y croire tout seul sans des semblables et sans structure et sans se faire redire souvent qu'on a raison d'y croire, c'est étranger à l'esprit humain, dont la nature est de douter. Les religions, nous les avons créées. Descartes, Voltaire et Diderot n'ont pas érodé d'un iota le désir de croire, seulement changé ce en quoi on croyait. La raison, la science, le progrès, puis Nietzsche passe et voici venir Einstein et Freud, Lénine et puis Sartre. Dieu est mort! Oui, il est peut-être mort, à supposer qu'il ait vécu, mais le religieux, l'esprit de chapelle, le touchant besoin ancestral de nous ramasser en gangs pour croire en quelque chose, cela est bien vivant.
Qui suis-je pour admonester les croyants dont la Foi se pratique au sein d'une religion organisée afin de les en détourner? Je peux trouver ça cave, infantile, primitif et frileux, je peux penser ce que je veux, mais la Foi, encore une fois, est quelque chose d'intime et de fragile, de très précieux pour ceux qui la possèdent, et je n'aurais jamais l'arrogante outrecuidance, la cruauté, la bêtise crasse d'engager avec eux un débat dialectique là-dessus.
À la suite de ta très longue et fondamentale réflexion je crois deviner que la spiritualité avait un p'tit frère que tu décris si bien sans le nommer, le respect. Celui-ci vaut bien toute la considération qu'on lui doit à faire de nous de meilleurs hommes et femmes, pas toujours évident mais bien nécessaire pour continuer habiter cette boule.
L'important pour moi me paraît d'être en congruence, je fais ce que je dis, je dis ce que je fais! Après qu'on pense de moi ce qu'on voudra et qu'on tente de me coller une étiquette!
Je ne me sens pas athée, pas plus qu'agnostique, et non plus croyante, je me sens humaine, et moi.
Je ne dis pas que c'est confortable, pas plus que c'est courageux ou à label!
Je tente du mieux que je peux d'être, humaine. Avec et sans l'aide de Dieu, avec la rage au ventre, et sans doute avec une Foi chevillée au corps.
Je n'en connais pas encore la nature et ne peux y mettre un mot, mais ouverture me semble celui qui me vient en premier, ouverture et entièreté.
Tu as raison Christian, je ne suis pas lâche, je sui faillible. et je pense qu'il ne faut pas craindre de l'être.
On est des êtres humains!
Non?
Kestu veux que je te dise? Non, on n'est pas des êtres humains? Évidemment, qu'on est des êtres humains, autrement on serait pas là à discuter de Dieu et ce qui en découle. J'arrête pas de le répéter, de toutes les possibles façons, que la question du divin est le propre de notre espèce, qu'elle se pose à chaque humain pensant depuis que ça existe, que notre humanité est la source de la question, mais c'est pas la réponse! Prends Albert Einstein: quand il a publié ses travaux relatifs à la relativité, héhé, le monde entier en a été changé en un temps très bref, du paysan illettré du Kansas au petit notaire castillan à la modeste modiste de Caracas au gros abruti de banquier de Pretoria, la conception que l'humanité se faisait de comment fonctionnent les choses a changé radicalement, comme jamais depuis Newton, Colomb ou Galilée, et cent fois plus vite. Pourquoi? Pourquoi cette théorie plutôt qu'une autre? Il n'y avait pas cinquante personnes vivantes qui en comprenaient vraiment toute la complexité que déjà le monde y adhérait. La seule explication est que ce nouveau modèle étanchait une soif universelle, comblait une insatisfaction envers un modèle lacunaire devenu caduc. Darwin l'a fait aussi, au siècle d'avant: la guerre fut terrible, elle dure encore, mais dès avant le 20e siècle 90% de l'humanité croyait à l'évolution. Parce que ça expliquait les mystères! Ça bouchait les trous! On ne peut pas inventer l'imprimerie, démocratiser la lecture, s'urbaniser avec la révolution industrielle et s'attendre à ce que les fidèles avalent toujours les récits de création du monde sans broncher, qu'on soit Hindou, Chrétien ou Mahométan. Qui c'est, au fait, qui tente de te coller une étiquette? Dis-moi son nom, m'a y coller une congruence dans le front. Tu te sens humaine? J'espère bien. Je me sens végétal, moi, mais c'est parce que j'envie ma plante verte: toutes ces conneries lui passent très haut par-dessus les feuilles, les autres plantes ne lui demandent rien et elle n'a même pas besoin de se sentir une plante verte. À te lire, on croirait que je t'ai demandé de définir ce que tu es, et d'y mettre des mots. Je n'ai pourtant jamais dévié d'une coche: la Foi d'autrui regarde autrui, je m'en crisse et chacun devrait en faire autant, c'est tout de même pas si compliqué à comprendre, ça! Surtout quand c'est répété cent fois! Si j'avais la fibre prophétique, je clamerais que cette illusion de vivre à l'âge des communications masque un retour à la Tour de Babel. Chacun sa langue, chacun son sens, chacun pour soi: le cauchemar de nos cultures à nouveau balbutiantes.
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