19.7.08

Quatre-vingt-dix-sept (et demi)

Jeudi soir, suis passé au Kilo fêter Marilyn qui a vingt ans. J'étais vieux, bredouillant et bedonnant parmi toute cette excitante jeunesse, une vingtaine de jeunes gens instruits, ouverts et chaleureux, et beaux, des mecs et des chicks, des homos, des hétéros, des à barniques et des à chapeaux, et Samson, mon ami, mon interface, qui échappe à toute description. Mangé le meilleur christ de cheesecake de ma vie.

Le matin, fiston et moi étions allés visiter grand-maman Malvina, qui est âgée de quatre fois vingt ans plus dix-sept et demi. Après avoir stimulé notre imagination toute notre vie, elle la défie. Elle est née peu avant le double fléau de la première guerre mondiale et de la grippe espagnole. Pas d'antibiotiques, mais pas non plus de bombe atomique. Pas de droit de vote pour les femmes. Pas de cinéma parlant. Pas de réfrigérateurs. Pas de jeans taille basse...

Elle est née onze ans avant la mort de Marcel Proust.

Ça va faire quarante ans qu'Armstrong a dansé sur la lune et grand-mère était déjà épatée de voir ça sur sa télé couleurs. Si l'on estime que la somme des connaissances humaines à notre déroutante époque double aux sept ans, s'apparentant davantage à un cancer exponentiel qu'à une bénédiction du ciel, la faculté d'absorption d'une vieille dame ayant traversé le vingtième siècle et débordé sur le suivant donne le vertige. Après tout, sa propre mère est morte en vivant à peu près comme son aïeule, usant des mêmes outils, animée des mêmes valeurs. On n'en peut dire autant de Malvina Boucher qui, petite fille à Pointe-aux-Trembles, était instruite de traverser la rue lorsqu'elle croisait des Juifs, et qui revint transfigurée du pavillon d'Israël à l'Expo 67, au point qu'elle m'en parlait toujours quinze ans après: «Ils font pousser des oranges dans le désert!»

17.7.08

McCartney à Québec

J'aime ce qu'il a dit à Radio-Canada. Qu'on a gagné la bataille des Plaines d'Abraham, en somme. La bataille de la somme...

Parce qu'on est toujours là, n'est-ce pas?

(Matthieu 3,17)

À la Transfiguration, il répète ces paroles d’amour : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes complaisances.»

Il a vingt-six ans et il part. Faire sa vie privée, sa vie publique? De nos jours, les deux se confondent. John Boy s'en va-t-en Chine et je suis bien fier de lui, ce qui ne m'empêchera pas de mal dormir jusqu'à son retour...

Chu tellement nul en géo-politique.

16.7.08

Blaise Pascal, Pensées

Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer au repos, dans une chambre.

8.7.08

Plaisirs d'été


C'est sur la première chaîne de Radio-Canada. Cet après-midi, Catherine Major a interprété, live et en primeur (si l'on excepte sa prestation en duo avec Moran au Lion d'Or le mois dernier), notre chanson Déchirée, l'enfance.



Archives disponibles ici. La chanson débute après une quinzaine de minutes d'entretien entre Cat et l'animateur.

Dites 33! Misère, va faire 33°...

J'ai envie de bloguer comme de patauger dans la margarine en mastiquant des bougies sur l'air d'une opérette de Gilbert & Sullivan.

Par ailleurs: ça fait vingt et un ans que la margarine québécoise est blanche. Maintenant qu'on a abrogé le règlement mais qu'une génération s'y est accoutumée, va-t-elle virer au jaune dès cet été? J'en perds le boire et le manger...

2.7.08

Opération Cancrelat: phase II

C'est plaisir de les voir choir du mur, tout désorientés. Le plancher du Bunker se transforme en cimetière.

Marcher? Opus?

Big Brother au volant des transports en commun, ou comment traquer chacun de vos déplacements au nom de l'économie et de la flexibilité.

Inénarrable

Un lecteur, François Giguère, me fait connaître le travail d'un sien ami, Sylvain Martel.


Paysage de mon époque (hommage à Francis Bacon)
© Sylvain Martel



Ça ne ressemble à rien et c'est très beau, très puissant, réjouissant le regard et capturant l'esprit...

Impayable

Mon cher fils qui débarque au Bunker à deux heures trente du matin pour me «rendre une petite visite». Devant ma bouille ensommeillée, son interrogation ingénue: «C'est récent que tu te couches de bonne heure comme ça?»

24.6.08

Fac-similé

de Christian Mistral
à MCL
cci Kevin Vigneau
date 24 juin 2008 00:59
objet Re: ???

M-C,

Je rentre à l'instant au Bunker après un séjour aux Catacombes (chez Kevin).

Pas dormi; ai dû, de fait, intervenir pour arranger les choses entre eux (K et C), puis dans le coeur et les tripes de mon ami, puis dans les trips et l'esprit de sa femme, puis me suis assoupi assis après les avoir mis au lit, et au réveil il m'a frappé deux fois à la face, ce qui en soi n'est pas sans précédent: nous nous tapons sur la gueule une fois par deux ans à tour de rôle, en moyenne, selon mes estimations, et je te prie de croire que je ne te raconterais jamais ça dans l'improbable triple cas où l'on me trouverait sobre, rationnel et au fait de ce qui fait tiquer les femmes. Si je te cause et t'expose ainsi sans fard les choses de ma vie, depuis dimanche jusqu'à lundi, si j'esquisse à grands traits ma nuit blanche aux liquides et gris coloris, c'est parce que nous, toi et moi, faisons de concert l'émouvant pari de ne rien dissimuler, enjoliver, maquiller, contrefaire ou déguiser. Tout au plus nous plaisons-nous depuis le début à parfumer nos phrases (leur cambrer les reins, leur mousser les seins, les astiquer, les épiler, les ajuster, les calibrer, les bichonner, les dégrossir et les polir): tout cela dans l'intérêt du langage, humain attribut propre à la communication, et moteur de la civilisation.

Je crois en la notion de civilisation. Étrangement, c'est assez récent. Je n'y avais pas beaucoup réfléchi avant.

Kevin, qui s'est penché sur ces choses trois ans durant à l'université, vient tout juste d'avoir trente berges et se trouve au périlleux confluent de sa barbarie et de son idéal. Je l'ai emmené aussi loin que je pouvais, il ne m'écoute plus maintenant, n'écoute plus personne en fait et devra s'écouter lui-même ou à défaut se damner. À chacun sa destinée selon sa force et son chien, au sens d'avoir du chien ou au sens que ton chien est mort: on choisit tant qu'on peut et au-delà le choix nous échappe.

Je voudrais t'écrire et te bercer davantage, mais le jus me manque: I guess I'm getting too old for this writing racket!

Peut-être pourrions-nous, peut-être devrions-nous nous voir cette semaine dans le Parc, avant de couper le robinet. Je promets d'être aussi déplaisant que possible, pour te rendre notre éloignement moins pénible. J'ai paraît-il un certain talent pour dégoûter les gens, mais force m'est d'admettre qu'avec toi, je vois mal comment m'y prendre.

Statue de Félix, sandwiches, bouteilles d'eau, tertre ombreux, friselis dans le feuillage et paparazzi dans les buissons. On parle de tout sauf de mon pied gauche.

Kisses,

Chris

PS: J'adresse fac-similé de la présente à Kevin, puisqu'il y est question de lui. Ne va surtout pas t'inquiéter: c'est une procédure naturelle entre nous et il ne t'écrira pas ni ne laissera ton adresse sortir de chez lui.

13.6.08

Been there, done that?

Paddy dirait qu'un vide juridique réside entre les jolis plis rosés de Julie Couillard.



Je dirais qu'il bée entre Couillard et Carole Devault.

Louis dirait mieux, Louis dirait pis. Pour mon fils de vingt-six ans, pour mes amis et ma compagne de trente, pour ses flos et celui de mon ami, pour mon vieux chum de quarante-cinq aussi et son fils et sa fille et pour mon Bro de trente-sept et sa fifille naissante, je cite aussi ceci.

Jos Blush (un avant-goût)

Pour plaire à quelqu'une à qui cela manquait.

12.6.08

CSF

Le Conseil du Statut de la Femme se prononce beaucoup ces jours-ci. Qu'il se prononce donc là-dessus...

Torture et pâtisserie

Pas de la tarte. Mais, par le diable! quelle sainte chose que le cul des filles...

Apprendre, me soumettre à une femelle, une seule, ne m'est déjà pas naturel: à deux, c'est du vice ou du grand art, et que la lèpre me mange la face si je manque à ma foi.

10.6.08

Il y a eu du sport!

Glorieuse après-midi de pétanque hier au Parc avec messires Barbe et Pinard. On a réussi à jouer une partie et quart en trois heures. Ça jasait ferme...

4.6.08

Free at last! Free at last! Thank shrinks allmighty, the Duck is free (sort of) at last!

Le Duck est passé m'annoncer son acquittement pour cause de vol au-dessus d'un nid de coucou. On est allés regarder les canards se draguer au Parc Lafontaine, les filles faire du jogging, les gars leur jouer de la guitare, les chiens nager dans le bassin pour rapporter des os en plastique. Chouette après-midi bucolique.

3.6.08

Cath Major en prière...


...aux Cent-Ans, au Lion d'Or (interprétant notre première chanson avec Moran), puis chez Masbourian.

Christian!
Voici un souvenir de cette première interprétation de "déchirée, l'enfance"...
On t'embrasse fort et en espérant te voir bientôt, j'apporte tes textes avec moi aux Cent-Ans, je te donne des nouvelles!
Catxx et Jeff xxx