Sonnet pour M.
Brûlé par l’aube de ses lombes
Jusqu’au chambranle les rideaux
D’où traverse le flux des ombres
Qui démaquille les manteaux ;
Et par jeu de substitutions
Comme narguer l’éden des justes
Sur certains seuils où nous étions,
Me souvenir de ses seuls bustes.
Une frange sur un front noire :
Vole une marée de cheveux
Qu’elle remonte, ébène moire
À l’étal de mes yeux nerveux.
Et quand tomberont les voilures,
Me souvenir des ciselures.
4 commentaires:
J'aime, et ça me rappelle ce sentiment vigoureux et exquis qui me prenait à la lecture de Stances. Il faut que je retrouve ce livre...
Bravo à Kevin, si tant est que la trivialité d'une félicitation puisse s'appliquer lorsqu'on s'adresse à une personne qui est si naturellement poète. Je ne congratule pas les personnes qui respirent, et ce tout à fait bien, par exemple !
Mon compliment prendra donc une autre forme : je suis jaloux ! Gaiement jaloux, parce que c'est un régal, mais quand même.
la bise ;-)
"Le jour qui s'ouvre à cette déchirure, comme un feu
détonnant. Pour qui s'arrête auprès des lointains. Le
même lit, la même faux, le même vent."
- André Du Bouchet -
C'est bon, c'est inspirant, c'est nécessaire de s'enflammer. Pour les poètes, c'est vital, la preuve en est. Merci de partager ce sonnet irradiant.
A Kevin, mes amitiés et à toi, Gandalf intépide, mon amour.
Blue
J'ai toujours aimé la rigidité du sonnet, et c'est pourquoi je n'adresse mes sonnets qu'aux personnes dont la souplesse aérienne ou de l'esprit ou du corps m'inspire des rigueurs pensées. J'ai écrit trois sonnets pour des particuliers, l'avant-dernier en 2001, suite à ma lecture de Vautour, l'autre pour une Léger de mes amours avant.
Certaines personnes m'inspirent des versets, de l'amplitude dans le verbe, parce que sûrement moins de cristallisation dans la manière qu'elles ont d'être. Le sonnet demande un éclair de personne qui soit traduisible par un éclat de poésie qui demande liberté et grosses chaînes avec le même souffle.
Merci à vous.
Ma main,
Kevin
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