Le Loup et le Chien
Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
" Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
" Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
Les Fables, Livre I
9.7.13
7.7.13
Khalil Gibran, Le Prophète: L'amitié
Et un jeune dit, Parle-nous de l’Amitié.
Et il répondit, disant :
Votre ami est votre besoin qui a trouvé une réponse.
Il est le champ que vous semez avec amour et moissonnez avec reconnaissance.
Il est votre table et votre foyer.
Car vous venez à lui avec votre faim, et vous cherchez en lui la paix.
Lorsque votre ami parle de ses pensées vous ne craignez pas le "non" de votre esprit, ni ne refusez le "oui".
Et quand il est silencieux votre cœur ne cesse d’écouter son cœur ;
Car en amitié, toutes les pensées, tous les désirs, toutes les attentes naissent et sont partagés sans mots, dans une joie muette.
Quand vous vous séparez de votre ami, ne vous désolez pas ;
Car ce que vous aimez en lui peut être plus clair en son absence, comme la montagne pour le randonneur est plus visible vue de la plaine.
Et qu’il n’y ait d’autre intention dans l’amitié que l’approfondissement de l’esprit.
Car l’amour qui cherche autre chose que la révélation de son propre mystère n’est pas l’amour, mais un filet jeté au loin : et ce que vous prenez est vain.
Et donnez à votre ami le meilleur de vous-même.
Et s’il doit connaitre le reflux de votre marée, laissez le connaitre aussi son flux.
Car qu’est-ce que votre ami si vous venez le voir avec pour tout présent des heures à tuer ?
Venez toujours le voir avec des heures à faire vivre.
Car il est là pour remplir vos besoins, et non votre néant.
Et dans la tendresse de l’amitié qu’il y ait le rire et le partage des plaisirs.
Car dans la rosée de menues choses, le cœur trouve son matin et sa fraîcheur.
Halle Berry. OK. Who gives a flying fuck about Halle Berry? That's what I'd like to know...
6.7.13
5.7.13
Évangéline et Gabriel
Elle est devenue infirmière en traversant la vie pour le retrouver.
Elle avait ce qu'on appelle communément une tête de pioche.
Elle avait ce qu'on appelle communément une tête de pioche.
3.7.13
Longue carabine...
Parfois, oh parfois, oh maybe, oh God almighty, c'est ce qu'il faut, un Long Rifle, un cimeterre de Mohican?
30.6.13
Le génie...
Le génie n'est pas lié à l'instruction, à l'art, la littérature ou la science.
Le génie, c'est ce qu'on peut seul faire sans pouvoir expliquer comment on le fait.
Wayne Gretzky. Mohammed Ali. Elvis Presley. Moi, aussi, évidemment, mais accessoirement.
Le génie, c'est ce qu'on peut seul faire sans pouvoir expliquer comment on le fait.
Wayne Gretzky. Mohammed Ali. Elvis Presley. Moi, aussi, évidemment, mais accessoirement.
En ce temps-là, outre Yes & No, mon frère Kevin parlait pas Yâwb l'anglais, pis le nom d'Elvis lui donnait de l'urticaire.
Mais il m'aimait et me trustait et il a regardé ça, avant de s'exclamer: "Wow! C'est un génie, ce gars-là!"
27.6.13
24.6.13
un drapeau...
Faisons donc ce que nous pouvons, ce que nous devons, pour qu'il signifie ce qu'il peut, ce qu'il doit...
23.6.13
Maurice: le second épisode
Comment Jean Lapointe, un burlesque ivrogne de vaudeville durant trente ans, sans formation de Conservatoire, est-il devenu le plus grand acteur naturel qu'on ait produit?
Ben c'est ça. Pas de Conservatoire, ciboire.
20.6.13
Duplessis: la totale
À commencer par le premier épisode.
Ma grand-mère me parlait encore des culottes à Vautrin en 1976...
Ma grand-mère me parlait encore des culottes à Vautrin en 1976...
18.6.13
14.6.13
Blue by Lorka
Laure Kalangel, dont le talent m'époustoufle depuis longtemps, me fournit avec ce nouveau vidéo l'occasion d'ajouter quelque chose au portrait de Blue tel que je le brosse en mots et le publie par petits bouts. Quelque chose que je retenais faute de trouver un moyen de l'écrire sans paraître me flatter moi-même.
Blue pose un regard intensément aimant et curieux sur l'art, j'ai souvent tenté de l'expliquer, mais c'est en fait l'artiste qu'elle cherche, son intention, sa volonté, c'est lui qu'elle souhaite écouter, entendre, comprendre à travers son travail, et comme il est souvent soit mort soit ailleurs que son oeuvre, c'est l'oeuvre que Blue interroge, et qui interroge Blue. Mais il y a autre chose encore. Blue cherche la beauté, et je ne sache pas qu'elle ait échoué à la trouver, au sens où la laideur est une absurdité à ses yeux. Si quelque chose lui paraît laid a priori, elle se frotte les yeux et regarde à nouveau, autrement. L'idée qu'un créateur ait pu délibérément produire de la laideur lui est étrangère, et à la rigueur elle trouverait cela beau. Sa bonté sans fond envers tous ceux qui ne font pas exprès de créer laid ou pas l'effort de faire du beau m'exaspère bien souvent, mais c'est aussi l'un des traits qui fondent pourquoi je l'aime tant.
Enfin, car il y a autre chose encore: Blue est elle-même une oeuvre d'art, et se considère ainsi depuis trente ans, et se construit, et s'entoure de talents qui savent la voir. Patrick Natier fut probablement le premier. Qui n'a jamais cessé de la contempler, la peindre et la photographier. Je suis venu beaucoup plus tard, avec des mots. Laure Kalangel le fait avec des images qui bougent et qu'elle monte avec un style et une syntaxe aussi brillants et personnels que le pourrait un Littéraire. Un grand Littéraire...
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