27.8.09

Pauv'pitchounette!

Si vous croyez détenir une information pouvant mener à la pendaison du ou des suspects dans l'horrible crapulerie présumément perpétrée sur cette malheureuse innocente qui souriait toujours même en jouant du tuba et que tous adoraient dans son quartier, ou si vous découvrez un pied, une main, un bassin en promenant votre chien (assurez-vous qu'il s'agit bien d'un morceau de race féminine avant de le signaler, observez les ongles ou la présence d'un vagin selon le cas, tentez de déterminer si le morceau a subi des sévices sexuels, ceci afin d'éviter de divertir de précieuses ressources policières plus efficacement affectées à la recherche d'une jeune fille probablement violée et possiblement sauvagement assassinée, si le pied ou la main ou le bassin semblent masculins mettez-les délicatement dans votre sac plastique en prenant soin le cas échéant d'en retirer au préalable la crotte de chien fraîche et fumante puis retournez à la maison allumez la télévision attendez qu'on trouve la fille et puis après téléphonez aux autorités qui passeront prendre le bassin ou la main ou le pied masculins dès qu'elles auront vaqué aux priorités, en fait il serait sage d'entreposer le sac au congélateur juste au cas où les autorités mettraient plus de trois jours à venir), vous pouvez aussi laisser un message sur la boîte vocale de Claude Poirier le Vrai Négociateur 514-598-2857.


Missing Girl Probably Raped

26.8.09

Nouvelle rubrique: le mieux dire

Ne dites pas: «Checke la plotte ek le gros cul en face du Jean-Coutu!»

Dites: «Porte ton regard vers la Vénus hottentote stéatopyge devant la pharmacie!»

25.8.09

Pile ou face, tête ou bitch

Shirley Théroux, crisse, sur le blogue de Blue qu'on aime parce qu'elle est curieuse de notre culture et qui nous aime en retour parce qu'on s'enquiert de la sienne. Shirley Théroux? Kin, Shirley Théroux, ça a commencé avec ça, puis Les Tannants et Pierre Marcotte, à grands trains de pauvres gens ridiculisés quotidiennement au canal 10 ils ont fait du fric à ne plus savoir comment en jouir, ils se sont mariés, ont procréé, ont décidé de s'amuser autrement en ouvrant des restaurants, ont divorcé, ont vieilli et menti et vécu dans la honte et ont crossé, qu'ils soient damnés, qu'ils soient damnés.

C'est clair, Blue? Sinon j'en ai encore, j'ai même pas commencé, ces gens-là sont un reliquat de vermine sur le dos de notre peuple, des ti-culs qui suçaient le sang des petites gens pour s'engraisser, des dégueulasses, des écoeurants, des enfants de chienne.

Ici, Shirley s'efforce de mimer la virginité canadienne-française emballée dans du bon gros tissu de toile à rideau: elle s'adresse au jeune canayen qui revient des chantiers. Heureusement, ça n'a pas pogné: pas si cons. Mais a pas fallu longtemps pour s'ajuster, chanter C'est beau un homme avec des flips de pute pour l'époque et se faire un petit nom. Là encore, elle n'était guère de taille, et quand Nanette est arrivée en ville Shirley remontait en soufflant l'escalator qui descend, a fallu qu'elle se trouve un autre plan sinon c'était waitress chez St-Hubert pour Shirley!

24.8.09

Swine flu-Gen X

Un gros tas de cégépiens afflue aujourd'hui dans les baraquements québécois destinés à enseigner. Rafflue, si on se fie aux infos francos: ce serait la plus nombreuse arrivée depuis toujours, et l'idiote aux nouvelles qui interroge un jeune homme sur la cause (il répond: «Probablement un nouveau baby boom») commente qu'il vient de fournir sa première mauvaise réponse avant même son premier examen. Elle poursuit en voix off, évoque la Génération X, c'est suivi d'un duplex avec Radio-Canada, c'est puant comme une charogne toute fraîche car cette idiote a les joues roses et le coeur brun, elle dit que moult décrocheurs raccrochent, interviewe un prof qui confirme, elle a peut-être aussi dit son nom tandis que j'allais vomir.

Aux infos anglos, joie d'être Québécois bilingue et Montréalais sans câble, on axe la rentrée collégiale sur le fucking swine flu, la vaccination forcée, on frôle sans le mentionner nommément le virus grammatical français (le G difficile) et on prend soin de ne pas évoquer la vitamine B(escherelle)...

Fallait me prévenir!

J'étais soul comme la Pologne, j'avais oublié que je faisais aussi du cinéma. En fait, même à jeun je ne m'en souviens pas. C'est Kevin qui me l'a rappelé, héhé...

21.8.09

Cesare Pavese

Le bonhomme ne me plaît guère, mais en accord avec moi-même j'estime que ce seul poème justifie tout l'oxygène qu'il a consommé durant sa misérable vie.

La mort viendra et elle aura tes yeux

retrouvé sur la table de chevet de Cesare Pavese (9 septembre 1908 – 26 août 1950) après son suicide.

La mort viendra et elle aura tes yeux
cette mort qui est notre compagne
du matin jusqu’au soir, sans sommeil,
sourde, comme un vieux remords
ou un vice absurde. Tes yeux
seront une vaine parole,
un cri réprimé, un silence.
Ainsi les vois-tu le matin
quand sur toi seule tu te penches
au miroir. O chère espérance,
ce jour-là nous saurons nous aussi
que tu es la vie et que tu es le néant.

La mort a pour tous un regard.
La mort viendra et elle aura tes yeux.
Ce sera comme cesser un vice,
comme voir resurgir
au miroir un visage défunt,
comme écouter des lèvres closes.
Nous descendrons dans le gouffre muets.



Verrà la morte e avrà i tuoi occhi

Verrà la morte e avrà i tuoi occhi
questa morte che ci accompagna
dal mattino alla sera, insonne,
sorda, come un vecchio rimorso
o un vizio assurdo. I tuoi occhi
saranno una vana parola,
un grido taciuto, un silenzio.
Cosi li vedi ogni mattina
quando su te sola ti pieghi
nello specchio. O cara speranza,
quel giorno sapremo anche noi
che sei la vita e sei il nulla.

Per tutti la morte ha uno sguardo
Verrà la morte e avrà i tuoi occhi.
Sarà come smettere un vizio,
come vedere nello specchio
riemergere un viso morto,
come ascoltare un labbro chiuso.
Scenderemo nel gorgo muti.


Mon frère Kevin est attaché au chant de Ferré, qui émeut au-delà des mots, mais justement: ce n'est pas écrit pour être chanté ni outrepasser la langue, aussi j'offre ceci, récité par Vittorio Gassman.

Avortement


Franchement, je ne suis pas fâché qu'on en reparle, au Québec comme au South Dakota: la question est assez importante pour souffrir une discussion chaque vingt ou trente ans.

Mais comment résister à l'envie de piquer cette image et la republier en la rebaptisant éKKKographie, hyperliée à l'article qui suit? Hihi...

13.8.09

Guig aoûté



Cette voix m'est fort précieuse: c'est celle d'un homme qui m'a cassé la jambe et sauvé la vie, la jambe une fois, la vie souvent, c'est la voix d'un ami que nombre d'entre vous aimez déjà et que le reste ne perdra rien à découvrir.

Vu ma longue expérience des blogs, je savais que même la Tribu se mettrait à se lamenter aux environs de ce temps-ci: «Il se passe rien!», «Les blogs sont creux comme des oeufs de tortue déterrés par des cougars!», «Oussé qu'il est kossé qu'il fait saint-ciboire?», et tutti quanti, hihi...

En mai dernier, tard le soir au Bunker, après qu'on ait fait réserve de jasage, j'ai demandé à Guillaume Vigneault d'enregistrer quelques passages de son roman Chercher le vent, à l'intention de la Tribu, avant qu'il ne parte s'occuper de sa jeune famille, on avait entamé le lendemain quand ce fut fait mais le fait est qu'il le fit, et voici: je me suis assis dessus jusqu'à ce soir; c'est avec une émotion que je ne tenterai pas de dissimuler que je l'en remercie et que je vous les offre ci-dessous.

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-109-05-09.mp3

http://cmistral.googlepages.com/GVBunker706-209-05-09.mp3

28.7.09

Henry Miller: troisième billet

Miller n'a droit qu'à douze pages dans son dossier du FBI. Personne ne semble avoir songé à simplement lire Tropique du Capricorne...

Stella Maris



L'étoile de mer sur le drapeau acadien est censée guider ce peuple de marins. Aujourd'hui 28 juillet, on commémore l'horreur du Grand Dérangement...

Évangéline, poème épique de Longfellow plus tard adapté par Michel Conte, symbolise la tragédie d'un peuple déchiré, dispersé, éparpillé aux quatre vents, et pourtant survivant. Je dédie cette version en ce jour à mon meilleur ami, mon frère madelinot, Kevin Vigneau...

24.7.09

Henry Miller: second billet

Faudra s'y faire, je commence par la fin en remontant le fil.

Henry Miller: premier billet


Un livre vit grâce à la recommandation passionnée qu'en fait un lecteur à un autre. Rien ne peut étouffer cet instinct fondamental de l'homme. Je suis convaincu que les hommes s'efforceront toujours de faire partager les expériences qui les touchent le plus profondément. Ma faiblesse à moi, c'est de crier sur les toits chaque fois que je crois avoir découvert quelque chose qui me paraisse d'une importance vitale. Quand je viens de finir un livre admirable par exemple, je m'installe presque toujours à ma table pour écrire des lettres à mes amis, parfois à l'auteur, voire à l'éditeur... Sans le lecteur enthousiaste, qui est vraiment la contrepartie de l'auteur et très souvent son plus secret rival, un livre mourrait.

Les livres de ma vie
(Gallimard, 1993, 495 pages)

Books in my life, 1952.

Vivement les plaisirs démodés

Selon une autre idée sautée de Rainette...

18.7.09

Oenophilie

J'ai bien beau être fait fort, ivrogne impénitent et guère porté sur les grâces sociales, j'ai dégueulé chaque fois que j'ai vu ce sketch génial: la dernière fois remonte à 1988, j'étais avec Vautour, on regardait sa télé 12 pouces n&b...