11.4.09

Kunta

«Woman! I told you my name ain't no Toby! I am Kunta Kinte! Son of Omoro and Binta Kinte! A fighting man from the village of Juffure!...»

Quand une femme aime un homme, elle commence par le connaître mieux qu'il se connaît lui-même.

Cette séquence (ainsi que le reste de la série), je m'en suis empli cent fois depuis environ 1981. 

On prend son pied, on se le fait prendre. On est Toby ou Kunta Kinte, a Mandinka fighting man. On crawle ou on court. 





Une vraie femme, you know, elle se le fabrique, son homme.

Constant, c'est constant

I know, j'en ai parlé avant. But it is funny, ain't it?


Oh please!

Please, hostie de câlisse! Un fucking PH.D. de l'UQÀM qui torche un papier perclus de fautes grosses comme ça, et dans Le Devoir? Intitulé Que valent les professeurs de l'UQAM? Mais allez vous cacher, allez crever somewhere pour l'amour du Christ!

10.4.09

La fleur dans leur cerveau...

Sacrées bonnes femmes! 

Dames dames da-dames...

Donald Pilon, notre William Shatner francophone. Il aura 68 ans après-demain. Le temps passe vite en saint ciboire.

Le blond, c'est qui? Et cette bandante cocotte, qui c'est? Quand elle crache sur la hache... Quand elle crache sur le bout de bois que Blondinet gosse pour faire une flûte...

Mais comment ils font pour pas être jaloux, ou comment je fais pour l'être toujours...



Michèle m'apprend que c'est Katerine Mousseau. Time is cruel...

Ce qui est tordant, c'est que ça fait mouiller TOUTES nos Tribales, des filles et des femmes aussi sauvages et solidaires que nous autres Tribaux, mais quand même un peu gênées d'en jaser...

L'ennui, c'est que cette Tribu n'a plus de couilles sans ses plottes.

Correction: Grince-Mince, en comm, et Emcée en privé corrigent l'info de Michèle: c'est d'Andrée Pelletier qu'il s'agit, et le blond est René Blouin.

8.4.09

Truth or dare

Bon, je sais pas si c'est vrai, ce courriel que je reçois à l'instant, mais c'est drôle en sacraman! Faque je le partage paske je sens que la Tribu a besoin de rigoler après six jours de pluie et la neige qui revient, le fisc qui s'y remet, les tribunaux qui nous pourchassent...

Ce qui suit provient d'un livre intitulé Désordre dans les Cours d'Amérique et sont des choses qui ont vraiment été dites en Cour, mot pour mot: 
  
AVOCAT
 :   Quelle est la première chose que votre mari vous a dite ce matin-là? 
TÉMOIN
 :    Il a dit, "Ou est-ce que je suis, Cathy?' 
AVOCAT
 :   Et pourquoi est-ce que ça vous a déplu? 
TÉMOIN
 :    Je m'appelle Susan! 

____________________________________________ 

AVOCAT:    Êtes-vous active sexuellement? 
TÉMOIN:    Non, je me laisse faire. 
____________________________________________ 

AVOCAT:   Cette myasthenia gravis,  affecte-t-elle votre mémoire d'aucune façon? 
TÉMOIN:    Oui. 
AVOCAT:   Et, de quelle façon affecte-t-elle votre mémoire? 
TÉMOIN:    J'oublie. 
AVOCAT:   Vous oubliez?   Pouvez-vous nous donner un exemple de ce que vous avez oublié? 
___________________________________________ 

AVOCAT:   Docteur, n'est-il pas vrai que lorsqu'une personne décède en dormant, elle ne le sait pas avant le lendemain matin? 
TÉMOIN:    Avez-vous vraiment passé vos examens à la barre? 
____________________________________ 

AVOCAT:  
 Le plus jeune garçon, celui de 20 ans, quel âge a-t-il
TÉMOIN:  
  Vingt, comme votre quotient intellectuel
____________________________ ______ _________ 

AVOCAT:  
 Étiez-vous présent lorsque votre photo a été prise
TÉMOIN:  
  Voulez-vous rire de moi
_________________________________________ 

AVOCAT:  
 Donc, la date de conception (du bébé) est le 8 août
TÉMOIN:  
  Oui
AVOCAT:  
 Et que faisiez-vous à ce moment-là
TÉMOIN:  
  Je baisais. 
____________________________________________ 

AVOCAT:  
 Elle avait trois enfants, c'est exact
TÉMOIN:  
  Oui
AVOCAT:  
 Combien étaient des garçons
TÉMOIN:  
  Aucun
AVOCAT:  
 Y avait-il des filles
TÉMOIN:  
  Monsieur le Juge, je pense que j'ai besoin d'un autre avocat.  Est-ce que je peux avoir un autre avocat
___________________________________ ______ ___ 

AVOCAT:  
 Comment votre premier mariage s'est-il terminé
TÉMOIN:  
  Par le décès. 
AVOCAT:  
 Et, par le décès de qui s'est-il terminé
TÉMOIN:  
  Devinez
____________________________________________ 

AVOCAT:  
 Pouvez-vous décrire l'individu
TÉMOIN:  
  De grandeur moyenne, avec une barbe
AVOCAT:  
 Était-ce un homme ou une femme
TÉMOIN:  
  À moins que le cirque était en ville, je vais dire un homme
_____ ________________________________ 

AVOCAT:  
 Docteur, combien de vos autopsies avez-vous faites sur des personnes mortes
TÉMOIN:  
  Toutes.  Les vivants se débattent trop
_________________________________________ 

AVOCAT:  
 TOUTES vos réponses DOIVENT être orales, OK?  À quelle école êtes-vous allé
TÉMOIN: 
  Oral
_________________________________________ 

AVOCAT:  
 Vous souvenez-vous de l'heure où vous avez examiné le corps
TÉMOIN:  
  L'autopsie a débuté vers 20 h 30
AVOCAT:  
 Et M. Denton était mort à cette heure
TÉMOIN:  
  En tout cas, il l'était quand j'ai fini
____________________________________________ 

AVOCAT:  
 Êtes-vous qualifié pour un prélèvement d'urine? 
TÉMOIN:  
  Êtes-vous qualifié pour poser cette question
______________________________________ 

Et le meilleur pour la fin: 

AVOCAT:  
 Docteur, avant de procéder à l'autopsie, avez-vous vérifié le pouls
TÉMOIN:  
  Non
AVOCAT:  
 Avez-vous vérifié la pression sanguine
TÉMOIN:  
  Non
AVOCAT:  
 Avez-vous vérifié la respiration
TÉMOIN:  
  Non
AVOCAT:  
 Alors, il est possible que le patient était vivant lorsque vous avez commencé l'autopsie
TÉMOIN:  
  Non
AVOCAT:  
 Comment pouvez-vous en être si sûr, Docteur
TÉMOIN:  
  Parce que son cerveau était dans un bocal sur mon bureau
AVOCAT:  
  Je vois.  Mais, est-ce que le patient ne pouvait pas être quand même encore en vie?
TÉMOIN:  
  Oui, c'est possible qu'il soit en vie et fasse le métier d'avocat.

Shabtai Zisel ben Avraham

En chemin, il s'est aussi appelé Elston Gunnn, et Robert Allen Zimmerman, avant de s'en tenir à Bob Dylan (In a 2004 interview, Dylan explained: "You're born, you know, the wrong names, wrong parents. I mean, that happens. You call yourself what you want to call yourself. This is the land of the free.").



À un ami cher et clandestin ce matin, qui me confiait savoir somme toute peu de chose sur Dylan, je disais: Alors faut prendre quelques minutes (2:39) pour écouter ça  en lisant les paroles . C'est d'une fraîcheur, d'une énergie, d'un post-modernisme! Ce petit juif de trois kilos qui en 1963 menace d'une voix nasillarde toute la génération qui le précède, l'establishment, les parents, l'armée, les politiques, les écrivains et les critiques, les enjoignant de se tasser avant qu'on ne les tasse, c'est prophétique et puissant!

J'entends quasiment les blogueurs s'adressant aux journalistes papier, héhé.

The Times They Are A-Changin'

Come gather 'round people
Wherever you roam
And admit that the waters
Around you have grown
And accept it that soon
You'll be drenched to the bone.
If your time to you
Is worth savin'
Then you better start swimmin'
Or you'll sink like a stone
For the times they are a-changin'.

Come writers and critics
Who prophesize with your pen
And keep your eyes wide
The chance won't come again
And don't speak too soon
For the wheel's still in spin
And there's no tellin' who
That it's namin'.
For the loser now
Will be later to win
For the times they are a-changin'.

Come senators, congressmen
Please heed the call
Don't stand in the doorway
Don't block up the hall
For he that gets hurt
Will be he who has stalled
There's a battle outside
And it is ragin'.
It'll soon shake your windows
And rattle your walls
For the times they are a-changin'.

Come mothers and fathers
Throughout the land
And don't criticize
What you can't understand
Your sons and your daughters
Are beyond your command
Your old road is
Rapidly agin'.
Please get out of the new one
If you can't lend your hand
For the times they are a-changin'.

The line it is drawn
The curse it is cast
The slow one now
Will later be fast
As the present now
Will later be past
The order is
Rapidly fadin'.
And the first one now
Will later be last
For the times they are a-changin'.

Copyright ©1963; renewed 1991 Special Rider Music

7.4.09

Le Père Noël from Hell(s Angel)...

Cayouche m'a raconté que cette chanson constituait sa sentence pour ivresse au volant. Une forme de travail communautaire. Je la mets ici pour faire un peu rusher Blue, qui aura bien besoin de nous pour traduire. Si ça peut la rassurer, nous autres aussi on a un peu de misère à tout comprendre du premier coup: Cayouche est un Acadien du Nouveau-Brunswick et y a des nuances ek le pur français de Mourial.



Tordant comment il a baisé le juge dans sa chanson. T'es tout l'temps arrêté...à toutes les 5 milles pour pisser. LYES!!!

Sauf qu'il s'est fait repogner y a quelques mois. Spère qu'il passait pas devant le même juge...

6.4.09

Dans l'actualité

Ces histoires de compteurs d'eau qui commencent avec des pots-de-vin ne se limiteront pas aux commerces et à l'industrie: d'ici dix ans, chacun d'entre nous devra calculer depuis l'instant matinal où il se brosse les dents jusqu'à l'ultime pisse du jour quand il tire la chasse.

Par ailleurs, de quoi se réjouir: les profs de l'UQAM entament leur cinquième semaine de grève et la session est compromise, ce qui donne une chance aux étudiants en création littéraire qui lisent et écrivent à la maison d'apprendre et d'accomplir quelque chose!

3.4.09

Vieux poisson...


Chantal remporte, sinon les palmes, au moins les nageoires du meilleur Poisson d'avril, du plus durable et renouvelable. Car il est vrai qu'en 2003 Ksi ne ressemblait toujours pas à ça, la plupart du temps en tous cas, héhé, aaahhhhh...


1.4.09

Viendra le jour

Viendra le jour, kid, et reviendra ensuite pas constamment mais sans faillir, si t'es comme moi je veux dire, réglé comme Old Faithful ou une cocotte sur la pilule, il viendra, plus d'une fois.

Rappelle-toi: elle t'offrira cela 



ou quelque chose comme ça. Ce sera le soir, la lumière diffusée dans la pièce par quelques sources avares tirera sur  le jaune et le cendré tandis qu'une ombre sur le mur, la tienne, te semblera trembler, puis te regarder.

Elle parlera doucement, un murmure, sain et serein, ventilé par de longs silences taillés pour accomoder tes sanglots, ceux qui surviendront bientôt sans s'être annoncés, des silences cousus aux mesures de tes désarrois soudains, qui auront l'air de tissus chers et de somptueuses, lourdes étoffes exotiques hors de prix, précieuses aussi, surtout, du fait qu'elles soient coupées pour toi, puis assemblées à la taille et aux formes que prendra le chagrin, ton chagrin, vêtures étouffant les sons durs et les accents cruels, pas l'habituelle muraille de mutisme érigée autour d'une forteresse insonorisée, elle dedans et toi dehors.

Puis, quand un grand calme soulagé comblera lentement les cavités insoupçonnées d'où jaillissaient tes pleurs, quand tu seras sur le point d'ouvrir les bras pour l'étreindre et sceller ses mots dans la cire encore molle de ta peau, tu la verras se lever, tourner le dos, partir, tes yeux pleins d'eau comme d'aqueux rideaux la regarderont s'éloigner, incrédules et brûlants comme des ronds de poêle, aveugles autant que tes oreilles étaient sourdes, mais tu entendras la porte qui se referme une dernière fois, ce sera même le seul son qui subsistera en toi, car déjà tu seras dans l'ouvrage de rassembler quelques choses parmi celles qu'elle a dites avec cette voix si douce, rescaper, ramasser, réunir, renflouer le rafiot qu'est un souvenir d'homme. Ce sera en pure perte. N'ayant rien entendu, tu échoueras, cela va de soi, chacun des sites mis en chantier entre ton esprit et ton coeur sera fouillé, labouré, tes recherches documentées à fond: à la fin, rien.

Souviens-toi, tout petit, quand vert de terreur et les lèvres soudées pour retenir tes vomissures, tu sentais enfin le gros manège de La Ronde ralentir, puis s'arrêter. Six minutes en avaient semblé cent et tu avais meublé chaque seconde du hurlement MAMAAAAN! pareil aux poilus de 1917 périssant par pathétiques paquets de plusieurs multipliés par sept et décimés par douzaines sur le Chemin des Dames...

Ooooohhhh, those were good times, weren't they?

Mais les poilus couraient en panique tandis que leurs tripes accrochées aux barbelés se déroulaient sur le champ dans les brouillards de gaz moutarde, tandis que toi tu as crié, sitôt ton renvoyat ravalé: «Encore! Je veux y retourner!»

Et tourne, retournait le manège.

Elles, c'est l'exacte même affaire.



Le BizMan & Co: Loco dans le Vortex

31.3.09

29.3.09

René Char

Blue me fait connaître René Char. Le fais rebondir vers vous. Comment suis-je passé à côté d'un si incandescent poète?


27.3.09

Nelligan, again.


Romance du vin

«Ce poème de neuf quatrains a été écrit par un soir de mai 1899. C'est dans ce poème qu'il a investi sa rage et sa douleur d'être un poète incompris, ses sanglots de vivre. La société contribue à son malheur, à son rire sonore, à ses sanglots étouffés. C'est une réponse aux journalistes croque-morts, aux femmes qui rient de lui, aux hommes qui repoussent sa main. Jamais Nelligan n'avait-il crié aussi fort. Toutes les strophes du poème sont ponctuées d'exclamations. Dans un moment d'extrême isolement, la place revient au cri et à l'ironie. Rien de plus à propos que de jeter à la face de cette auguste assistance, la dure vérité qu'elle applaudit la poésie sans comprendre le poète.

C'est un diatribe adressée à la société, c'est un credo poétique. C'est l'inextricable ivresse d'être: affirmer son désir de vivre douloureusement et pleinement sa destinée d'artiste, dans l'effarante lucidité de son moi déréglé. Les énoncés et les images de ce poème convergent vers un état d'âme qui alterne les périodes d'excitation et de dépression. Il s'agit en effet, d'une alternance de gaieté et de tristesse, de gloire et d'échec, d'euphorie et d'apathie, de rire sonore et de sanglots... Ce fut le chant du cygne d'un homme meurtri, incompris et aigri.»

WYCZYNSKI, Paul, Biographie de Nelligan, 1987, p. 290.


Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte.
Ô le beau soir de mai. Tous les oiseaux en choeur,
Ainsi que les espoirs naguères à mon coeur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.

Ô le beau soir de mai, le joyeux soir de mai!
Un orgue au loin éclate en froides mélopées;
Et les rayons ainsi que de pourpres épées,
Percent le coeur du jour qui se meurt parfumé.

Je suis gai! je suis gai! Dans le cristal qui chante,
Verse, verse le vin! verse encore et toujours,
Que je puisse oublier la tristesse des jours,
Dans le dédain que j'ai de la foule méchante!

Je suis gai! je suis gai! Vive le vin et l'Art!...
J'ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,
Des vers qui gémiront les musiques funèbres
Des vents d'automne au loin passant dans le brouillard.

C'est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir poète et l'objet du mépris,
De se savoir un coeur et de n'être compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d'orages!

Femmes! je bois à vous qui riez du chemin
Où l'Idéal m'appelle en ouvrant ses bras roses;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main!

Pendant que tout l'azur s'étoile dans la gloire,
Et qu'un hymne s'entonneau renouveau doré,
Sur le jour expirant je n'ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire!

Je suis gai! je suis gai! Vive le soir de mai!
Je suis follement gai, sans être pourtant ivre!...
Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre;
Enfin mon coeur est-il guéri d'avoir aimé?

Les cloches ont chanté; le vent du soir odore...
Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis si gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh! si gai, que j'ai peur d'éclater en sanglots!

Merci à Big Butch (ne pas confondre ek Ti-Butch, son benjamin) pour l'idée.