1.12.08

Cadeau de bibi, mais pour les costauds, venez pas chialer après que c'est trop compliqué!

Pour les durs qui savent lire et rire. Clair?

Oké. Let's go.

«Connais-toi toi-même»

nouvelle

Christian Mistral


Rien de spécial dans un dimanche gueuledeboisé, sinon que j'avais à me lever. Tout athée que je sois, le sang paysan qu'il me reste se réjouit coupablement de dormir le septième jour. Je n'étais pas devenu écrivain pour me crever le cul; pourtant, j'éprouvais une sorte de chatouillement dans l'aine à l'idée de fournir un effort obligé. L'écrivain n'est qu'un ouvrier comme un autre, sinon que ses nuits ne lui appartiennent pas et qu'il lui est impossible de laisser le boulot à l'usine.

Once more unto the breach. Baisé Léo sur son front historique. Songé combien j'avais contribué à ces crevasses. Me suis réjoui qu'il ait pioncé là, dans les bras de Murphy, ronflant comme un orgue, en tas de fatigue sur le plancher de bois franc devant la porte de ma chambre, rêvant de dolce vita au bordel amer plutôt que de se garrocher dans la nuit gommeuse au volant de sa Renault pourrie. Programmé le radio-réveil pour qu'il n'aille pas louper son rencart avec les trois tombes qu'il devait creuser ce jour-là. Me suis délesté les entrailles et gargarisé avec de l'eau saturée de sel. Ressentais des envies thymiques de grand soleil, jaune impérial japonais. Suis sorti faussement souple dans le sec froid blafard, accablé de solitude à la façon des ivrognes et des poètes et des adolescents, pour les trois minutes qui me séparaient du métro vibrant et chaud d'humanité floue. Ai croisé le voisin dans l'escalier, une espèce de général à la retraite qui sortait son bouledogue. Lui ai encore trouvé une tête à traiter son frère jumeau de fils de pute.

Je marchais donc en m'interrogeant sur la nature de mes désirs, les motifs même de mon existence. Il me semblait entendre la voix chevrotante de Socrate me commander de me connaître moi-même...

Le berceau de notre civilisation n'est pas un petit (im)meuble; il est l'oeuvre expérimentale d'un fort contingent d'artisans méditerranéens. Moins qu'il n'en faudrait plus tard pour ériger les cathédrales de France, moins qu'il n'en défile au générique d'un film de Spielberg, peut-être même guère plus que le nombre total de passagers de troisième classe qu'on enferma à fond de cale pour leur interdire l'accès aux chaloupes tandis que le Titanic coulait comme un mouchard mafieux botté de béton, mais ça fait quand même pas mal de monde pour un seul berceau, qui de miniature devint très gros.

L'un de ces ouvriers fondamentaux, recteur-fondateur athénien du Gymnase, prof et philosophe, un jour qu'il ratiocinait dans sa vieille Grèce, s'avisa soudain que le semestre tirait à sa fin .

Or, le raffinement du système dont il avait eu l'olympienne intuition quand une olive—tombée du martini de Zeus lors d'une orageuse chicane théogonique—lui avait atterri sur le crâne, le captivait tant et trop depuis lors qu'il négligeait honteusement ses autres devoirs, plus prosaïques, dont le moindre n'était pas de sodomiser chaque élève au moins une fois avant le terme de la propédeutique.

Conception antique de l'éducation, certes, mais n'oublions pas qu'à l'époque dont je parle, la plupart des antiquités étaient flambant neuves.

C'était comme ça et puis c'est tout: Athènes définissait le beau, le bon, le vrai, consacrant une portion inouïe de ses vastes ressources à sculpter le corps et l'esprit de sa jeunesse mâle, et la transmission des savoirs, la culture de citoyens mûrs, libres et souverains de la première république de l'Histoire à partir de boutures ignorantes et frivoles, ce passage initiatique immémorial, Athènes estimait qu'ils étaient fonction de l'étroitesse des liens affectifs entre le pupille et son tuteur. Il va sans dire que cela n'allait pas sans mal au début, surtout pour le pupille qui se dilatait.

Fatalement, les plus horribles rumeurs circulaient depuis des générations dans les cours d'écoles élémentaires où les morveux, entre deux parties de pelote troyenne, leurs toges rapiécées maculées de cette boue qui facilitait tant la glissade au troisième but, mettaient en commun les bribes de désinformation véhiculées par leurs grands frères. La nature et les aléas du resserrement des liens tuteur-pupille, quels qu'en soient les véritables tenants et aboutissants, n'atteignaient donc jamais la mesure d'inconfort que l'imagination épouvantée des écoliers appréhendait. Néanmoins, les légendes nées au temps d'Empédocle vinrent à s'enfler au-delà de la masse critique; dans un topo que les survivants du défunt cours classique ne sauraient manquer de reconnaître avec déplaisir (car l'éventail des pièges grammaticaux qu'il présente et le style ampoulé propre au boustrophédon en ont fait, depuis la fondation de la Sorbonne en 1257 jusqu'à nos jours, l'outil de supplice favori des professeurs de grec ancien souhaitant punir le cancre de sa paresse et châtier le fort en thème pour quelque épigramme trop salace), le syndicat des mentors fit valoir aux membres de l'Aréopage—qui siégeait encore sur la colline d'Arès, je le mentionne pour situer tant soit peu l'époque en la distinguant de la suivante, où les sages de la cité déménagèrent leurs pénates sous le Portique Royal, au nord-est de l'Agora—la difficulté d'aborder les théorèmes euclidiens ou même la poésie d'Épiménide de Crète tout en galopant aux trousses de galopins callypiges qui détalaient à la vue d'une barbe comme si les flammes de l'Hadès, rouges langues de Minos, leur léchaient le derrière.

Quant à créer des liens affectifs à resserrer, il ne pouvait en être question sans user au préalable de liens moins spirituels, de préférence en solides lanières de cuir de vache.

Sensibles à la gravité de la situation, les sages chambardèrent leur ordre du jour- au point de reporter aux calendes grecques l'étude et l'adoption d'un projet de loi omnibus fort populaire qui aplanirait moult aspérités d'un seul gracieux coup de varlope républicaine:

1. Décret: le monde est un vaste palet d'argile entre les mains du divin discobole et son centre est Athènes. Les insidieux sophismes relatifs à une quelconque rotondité de la terre étant de nature à troubler l'ordre public, quiconque sera trouvé coupable de les répandre sera frappé d'ostracisme, expulsé de la cité et condamné à marcher droit devant lui jusqu'à l'extrémité du monde pour s'y précipiter dans le vide.

2. Interdiction faite à l'équipe sportive féminine Les Pelotes Thessaloniciennes de rompre le contrat les liant au colisée de cette ville pour déménager à Lesbos dans le cadre de la prochaine expansion de la Ligue Nationale de Pelote Troyenne.

3. Mesure de stimulation de l'industrie du verre et de la porcelaine: Lors de tout événement, fête publique ou privée, célébration religieuse, mariage, annonce de naissance, héritage, commémoration, etc. où l'on danse le sirtaki, les convives seront tenus de casser coupes ou assiettes aux pieds des danseurs à raison moyenne d'un morceau par convive.

4. Articles confidentiels (Ré: Commission Démétrios-Diogène, constituée l'an dernier avec mandat de trouver un honnête homme dans le grand-Athènes) Dépôt imminent: le rapport conclut à l'échec et recommande a) que la cité fasse une pension à vie au Commissaire Diogène pour services rendus à la République; b) que la cité exproprie le tonneau du Commissaire Diogène sis dans l'angle sud-est du dépotoir de la République, adjacent au quartier des lépreux, avec indemnisation préférentielle, lequel domicile fera partie de l'exposition permanente du musée des anachorètes hellènes d'Athènes après avoir été plongé dans un bain de vinaigre bouillant pour une période minimale de douze jours; c) que la cité acquière deux tonneaux neufs de forte contenance, lesquels seront déposés sur une fondation coulée dans le périmètre du terrain public des abattoirs rituels (zonage philo-boucherie) et offerts au Commissaire Diogène à titre gracieux - donation conditionnelle à l'approbation du Comité de salubrité, les grands-prêtres ayant déjà témoigné devant la Commission à l'effet que l'odeur dégagée par le Commissaire Diogène ne nuirait pas de façon significative aux opérations régulières de l'abattoir, après une raisonnable période d'adaptation (le comité des ressources éducatives étudie la possibilité de centraliser tous les stages en boucherie effectués par les ermites novices en fin d'études philosophiques aux abattoirs rituels, ce qui réduirait assurément le taux d'absentéisme pour cause de nausées chroniques prévu par les autorités religieuses suite à la relocalisation du Commissaire Diogène, du fait que les écorcheurs 3e classe- tâche: ablation des oreilles, de la queue et de l'appareil génital, ce qui les prive du masque olfactif familier disponible plus loin sur la chaîne de sacrifice, alors que les senteurs salées du sang se mêlent au fort fumet musqué montant des excréments, couvrant les ascétiques effluves distillés par les pores pestilentiels des intellectuels dont l'aire de besogne est à proximité de l'appartement du Commissaire Diogène- auront déjà l'expérience du parfum de la philosophie ); d) le monopole d'État de l'huile d'olive fournira le carburant à lampe au Commissaire Diogène pour la durée de son existence en contrepartie de son autorisation pour l'usage perpétuel de son image de marque (incluant lampe, tonneau, mouches et peau de bête), son visage et son nom sur les étiquettes de bouteilles d'huile d'olive, qui sera renommée "Pure huile d'olive athénienne extra-vierge pressée à froid du Commissaire Diogène", de même que la permission d'utiliser le slogan :"Je cherchais un honnête homme, j'ai trouvé une extra-vierge!"

Les sages, donc, se penchèrent gravement sur la question et Diogène n'obtint jamais son nouvel appartement.

Leurs délibérations menaçaient de s'éterniser, verrouillées entre les tenants du classicisme et les réformistes chevelus qui se présentaient sur la colline vêtus de toges en étoffe de Nîmes. Bref, aucune solution à la frayeur des garçons ne se profilait à l'horizon; augures et aruspices, appelés en consultation, se plongeaient dans la lecture des entrailles de volaille et y perdaient leur latin. Quant à la pythie, elle prétendait que l'oracle ne lui retournait pas ses appels.

En désespoir de cause, on interrogea un sage de passage, originaire d'Adorectum et séjournant à Athènes dans le cadre d'un programme d'échange de sages, un certain Bacchus Adoralanus dont la méthode qui consistait à enseigner couché tandis que la classe restait debout faisait merveille à Rome (quoique l'on murmurât qu'à la vérité, il devait bien plutôt cette étrange innovation à l'initiative de ses épigones pour qui il était trop douloureux de s'asseoir-mais les gens murmurent toujours), et ce fut lui qui trouva la solution. Il suffit, dit-il, de remplacer la ration de lait de chèvre de vos élèves par une double mesure d'hydromel, et je veux bien qu'on lise les résultats du match dans mes tripes s'ils ne filent pas doux comme des agneaux (ici, un éclaircissement s'impose: le peuple à cette époque s'informait des nouvelles du sport par l'entremise des entrailles de rat, nombreux donc bon marché du fait que l'Égypte interdisait l'exportation des chats. Ce mass médium économique donnait tous les scores des rencontres de pelote avec une surprenante exactitude, sans s'embarrasser d'éditoriaux ou de politique étrangère, mais son principal inconvénient résidait dans le fait qu'il salissait les mains). Ce qui fut fait, et il faut croire que ça marcha, autrement la Grèce Antique ne serait pas le berceau de notre civilisation.

Tout ça pour dire que Socrate—car c'est bien de lui que je parlais tantôt, le prof et philosophe négligeant ses devoirs prosaïques— s'avisa en consultant la liste des inscrits qu'il en était à la lettre Pi. Sans enthousiasme, il s'en alla trouver le grand Platon qui, redoutant ce moment, faisait de son mieux pour se dissimuler sous son lit; peine perdue, bien entendu, car ses pieds dépassaient. On ne l'appelait pas le grand Platon pour rien.

Tandis que Socrate déroulait sa toge en le suppliant de sortir de là par égard pour son âge avancé, Platon, feignant l'ingénuité, lui demanda ce qu'il faisait. Le maître répliqua: "C'est pour mieux te connaître, mon enfant!", réponse qu'il faut naturellement interpréter au sens biblique. Sur ce, profitant de ce que le vieux se trouvait emberlificoté dans les verges de tissu, Platon tira sur le tapis, l'envoyant valser au plancher et, s'enfuyant par la fenêtre, cria par-dessus son épaule d'un ton moqueur: "Connais-toi toi-même!" (Oui, il s'agit bien de la sentence que les anglo-saxons traduisent par "Go fuck yourself"). C'était la première occurrence, mais bien sûr pas la dernière, d'une phrase attribuée à Socrate dont la paternité revient en fait à Platon.

Et c'est ce à quoi je songeais en arrivant au métro. Peut-être n'est-ce pas une si bonne idée de se connaître soi-même. Il y a certains aspects de notre propre nature que l'on se porte d'autant mieux qu'on les ignore.

Chaque année, Thèbes comblait l'un de ses citoyens au-delà de tous ses voeux avant de l'expulser sans espoir de retour, et ainsi se purifiait. Or, quelque chose me soufflait que j'avais la tête de l'emploi. Qui veut être l'entière souillure de Thèbes, son phallus gangrené? Pharmakon, après tout, signifie à la fois remède et poison...

Ce damné Prix, troisième voile

Victor-Lévy à moi
afficher le détail 26 nov. (il y a 5 jours)



cher christian,
excuse-moi de ne pas répondre rapidement à tes courriels: je me lève à 4 heures du matin et je bosse, souvent à l'extérieur, pour la campagne électorale. j'ai peu de militants: le Parti libéral et l'ADQ les a tous achetés comme honnêtes travailleurs d'élections. Les anciens ministres péquistes et bloquistes qui devaient venir dans le comté pour me donner un coup de main se sont récusés sous la pression exercée par le PQ pour qu'ils ne le fassent pas. voilà.

je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis du prix des collégiens. trois ou quatre personnes décident de ce que les étudiants doivent lire, et c'est souvent des petits zamis des prétendus membres du jury. ça me fait chier tout autant que toi,
j'appuie donc tout à fait ton initiative. tu peux faire ce que tu veux du mot que je t'envoie, y compris l'ajouter intégralement aux tiens.
je t'embrasse mon bon: je dois aller à un sacré débat à la radio.

vlb

Ce damné Prix, voile second

Christian Mistral à Victor-Lévy
afficher le détail 26 nov. (il y a 5 jours)




J'ai un service à te demander, candide candidat di-da de mon coeur.

T'as absolument pas le temps, ce sera donc un GROS service.

J'ai parti un bal il y a quelques jours, parce que le temps était mûr, que la cause est juste, que Stanley Péan me pue au nez et que je filais pour brasser de la marde. Matière: le Prix des Collégiens. Louable en soi, mais moralement déficient. En effet, issu de la Fondation Marc Bourgie (le croque-mort, bien vivant, héritier de l'empire morbide), le Prix est l'objet chaque année d'une pré-sélection de cinq titres effectuée exclusivement par le staff du Devoir, Stanley Péan et un chercheur du CRILQ. Dans les faits, il s'agit de Jean-François Nadeau, Danielle Laurin, Christian DesMeules, Stanley Péan(président de l'UNEQ et écrivain, critique et animateur reconnu qui est par ailleurs le porte-parole du Prix littéraire des collégiens et un professeur-chercheur associé au CRILCQ), et un chercheur du CRILQ encore, ça sonne bien, dans les faits c'est Stanley qui doit cumuler... Le CRILQ, j'entends déjà tes oreilles de carcajou buzzer, je devine tes narines frémir: y a une lointaine odeur de charogne et de sang dans l'air: ouais, c'est une coquille vide et pompeuse, une pompe à pognon, une pompe funèbre, et si c'est là qu'on recherche la littérature et la culture québécoises, elles risquent pas que les débusquent ces mauviettes étiques allant plastronner prudemment loin de mes pattes ou des tiennes, mettons.

En somme, cinq acolytes de mèche, quarante ans en montant, jusqu'à cinquante et outre(s), toujours les mêmes depuis des années, se faisant venir du chinois pour délibérer tard dans la nuit confidentielle d'un bureau désert au Devoir, pré-sélectionnant en discrétion cinq titres ensuite soumis au suffrage des collégiens de la nation et leur attribuant, après un pénible processus de camouflage étalé depuis le Salon de Montréal jusqu'à celui de Québec, la responsabilité du choix grotesque qui en résulte fatalement. Car enfin, né du Goncourt des lycéens , un vrai prix décerné sur des bases franches (les bozos qui pré-sélectionnent ici versus la sélection officielle de l'Académie Goncourt), osant effrontément prétendre donner aux jeunes du Québec une voix qu'ils n'ont pas dans le paysage culturel , ce simulacre de bienfait déguisant une arnaque nuit à la littérature et aux collégiens qu'on abuse.

Des gens de bonne foi, nullement rompus aux arcanes de notre racket mais épris de littérature et de clarté, de justice aussi et surtout de notre jeunesse mal armée, si disposée au cynisme et qu'il ne faut pas tricher, des gens donc, Venise Landry en tête, se sont joints à moi pour soulever la question, puis j'ai battu le rappel de quelques-uns des nôtres en phase 2. Là, j'ai besoin de toi. T'es la phase 3. Si tu trouves que l'affaire a de l'allure, quelques mots giclant de ta vieille barbe nous seraient d'un grand secours.

L'essentiel de la discussion est concentré ici .

Love,

Ti-frère qui était soul hier.

Hamelin: en rappel (2 de 3)

La guerre, yes mon colonel

Une des décisions les plus discutables des scénaristes de la série diffusée cet automne par la CBC est de redonner vie, contre toute évidence historique, à l’idée farfelue d’un complot visant à instaurer, en octobre 70, un gouvernement provisoire à Québec. De simples supputations concernant la possibilité d’envisager, en cas d'effondrement du cabinet Bourassa, la constitution d’un gouvernement d’unité nationale, émises à haute voix par le directeur du Devoir, Claude Ryan, sont devenues, à Ottawa, une gravissime menace pesant sur la démocratie canadienne. Or, qui de mieux placé pour démonter ce bobard que celui qui se retrouva malgré lui au coeur du dispositif d’intoxication mis au point par Pierre Trudeau et Marc Lalonde? Dans Here be dragons (2004), Peter C. Newman, une des voix les plus respectées du Canada anglais, à l’époque rédacteur en chef du Toronto Star, raconte comment, manipulé par Trudeau et son entrepreneur de basses oeuvres, il fut amené à répercuter la fable du gouvernement provisoire pour justifier l’envoi de la troupe au Québec. (Ma traduction :) “Quelque part le long de la ligne, la discussion pleine de sérénité du comité éditorial du Devoir fut transformée en un coup d’état projeté.”

Après son passage sur la table du scénariste, ce ballon est devenu, au réseau anglais, une rencontre secrète en bonne et due forme entre des personnalités québécoises influentes, parmi lesquelles Ryan et Jacques Parizeau (on n’a pas osé compromettre Lévesque...), un Parizeau accompagné, qui plus est, de sa “secrétaire” Carole Devault, impliquée jusqu’au cou dans les activités du FLQ! Un peu plus et on avait droit à un froufrou de capes... Passe encore que, pour les besoins d’une dramatisation télévisée, on nous propose une vision impressionniste de notre histoire. Mais se servir de la fiction pour continuer de nous faire avaler, 36 ans plus tard, les mensonges du gouvernement Trudeau représente une utilisation des deniers publics plutôt questionnable. Car si esquisse d’une forme de gouvernement parallèle il y eut au cours de cette période, ce n’était peut-être pas là où on l’a cru...
“This is a war, Julien!”, lance Michel Côté, éminence grise de l’escouade antiterroriste combinée (CAT), au héros de la série pour mieux lui faire avaler le recours aux Mesures de Guerre. Maître Côté était un homme bien informé. Et si les tenants de la version officielle de la Crise d’Octobre ont pu imposer le mythe d’une armée canadienne presque neutre, simple arbitre accourant se placer aux ordres du pouvoir civil en octobre 70, pour être ensuite affectée à la surveillance des beaux quartiers et des monuments, la réalité, sur le terrain, est tout autre : depuis que les premiers cocktails Molotov ont éclairé les murs des casernes, les généraux avaient le FLQ dans leur mire et attendaient l'occasion d'en découdre.

Dans une étude de l’historien militaire Sean Maloney disponible sur Internet (Un simple bruissement de feuilles : La stratégie canadienne et la crise du FLQ...), on apprend qu'un jeune soldat du Royal 22e, envoyé jouer les taupes aui sein du mouvement révolutionnaire québécois, était placé directement sous les ordres du général Jean-V. Allard, futur chef d'état-major, nommé en 1964 à la tête de la branche de la préparation opérationnelle récemment créée, ce qui peut donner une idée de l’intérêt que porte déjà la haute hiérarchie militaire à notre sympathique poignée de dynamiteurs de boîtes aux lettres.

Comme par hasard, un jeune soldat en principe défroqué de ce même régiment fonde ce printemps-là, avec l’ex légionnaire François Schirm et un autre militaire francophone (la discrimination, paraît-il, décime littéralement l’armée canadienne...), l’ARQ ou Armée révolutionnaire du Québec. Le gars du 22e s’évanouit ensuite dans le décor tandis que l’ARQ entreprend l’action la plus meurtrière des annales du terrorisme québécois, l’attaque en plein jour de l’armurerie de la rue Bleury : deux morts. Il refait surface quatre ans plus tard dans une taverne de Montréal où il file à un dénommé Jacques Désormeau, soupçonné de diriger le réseau de La Cognée, la clef d’un casier de gare contenant des explosifs. Désormeau remet la clef à un certain Bernard Sicotte, agent spécial de la GRC qui infiltre le FLQ depuis plus d’un an. Désormeau est plus tard arrêté au volant de la voiture de Sicotte en possession de l’équivalent de vingt bâtons de dynamite. L'opération mise sur pied pour coincer Désormeau (décrite en détails par Louis Fournier dans son Histoire d'un mouvement clandestin), constitue une action typique des agents provocateurs de l’armée et de la GRC. Sicotte était issu des rangs des Forces armées. L’homme qui l’a "prêté" à la GRC est son patron au CN, le colonel Arthur Spearing. Quant au jeune troufion du 22e, la police, semble-t-il, le connaît, mais choisit de le laisser filer... Et le même homme, G. T., prétend aujourd'hui avoir quitté les rangs de l'armée en 73 avec le grade de caporal!

Mais l’armée est la grande absente de la série de la CBC, qui lui concède à peine quelques rôles de figuration dans la surveillance des édifices. On s’abstient pudiquement de nous montrer son grand déploiement du15 octobre, à 600 mètres de la maison où Pierre Laporte est gardé par ses ravisseurs Or, ce n’est pas tout à fait par hasard que le corps de l'otage sera finalement découvert, ô ahurissante coïncidence, à quelques centaines de pieds du QG de la Force mobile. Cette dernière avait été expressément conçue pour, au milieu du climat social troublé des années 60, répondre à la menace intérieure. Et baser son bébé, le Mobile Command, à Saint-Hubert, aux portes de Montréal, était pour le général Jean-V. Allard une manière de préparer le centre nerveux de son dispositif anti-insurrectionnel à un affrontement avec les forces socialo-séparatistes qu’il jugeait inévitable.*

Commandant mythique du Royal 22e en Italie, attaché militaire à Moscou après la guerre, nommé à la tête d’un bataillon en Corée, le général Allard, premier officier de langue française à devenir chef d’état-major-général (et toute une pièce d'homme au demeurant), fit de l’avancement du français dans les forces son combat personnel. Mais il détestait le désordre. Et tout indique que c’est sous son impulsion que l’armée canadienne va avancer ses pions et jouer sa partie dès l’apparition des premières bombes en 1963.

Par définition secret, le rôle exact joué par les services du renseignement militaire demeure une des grandes inconnues des événements d’Octobre. Au cours d’une réunion secrète tenue le 19 décembre 1969, Trudeau proposa un recours accru au Service du contre-espionnage des Forces canadiennes pour contrer le mouvement indépendantiste (La Presse, 27 mai 1992). Mais dès 1966, le général Allard avait convoqué, à son quartier-général de la base de Saint-Hubert, une délégation de parlementaires outaouais auxquels il servit l'avertissement suivant: “... à mesure que l’intensité du conflit augmente, l’efficacité de la composante civile diminue et l’aspect militaire des opérations devient de plus en plus important.” Octobre 70 va lui donner raison.

À l’automne 69, les militaires canadiens ont eu droit à leur répétition générale, petit cadeau des policiers montréalais en grève. Un an plus tard, lorsque débute la Crise proprement dite, force est de constater qu’ils ont bien su placer leurs hommes, entre autres les effectifs d'une armée de réserve permettant l’heureux mariage des dehors de la vie civile et du devoir militaire. Des exemples? L’assistant-directeur du SPM, Monsieur Pierre Laforest, à l’insistance de qui sera aménagé, en 1969, le centre de coordination appelé à devenir le war room des forces de l’ordre au cours de l'automne 70, est un officier de réserve de la police militaire. Pierre Bouchard, qui assure un grand retentissement aux communiqués du FLQ dans le Journal de Montréal, est un officier de réserve et informateur connu qui collabore, entre autres, avec les services de renseignement de l’armée. Du menu fretin, vraiment? Alors jetons un coup d’oeil un peu plus haut : le “conseiller spécial” du premier ministre Bourassa, à la fois éminence grise et patronneux en chef du Parti libéral du Québec, est le colonel de réserve Paul Desrochers, “ancien” des services de renseignement militaire (vous croyez ça, vous, qu’on prend sa retraite des services secrets comme on cesse d’être coiffeur ou électricien?). Le plus haut fonctionnaire du Québec, le secrétaire exécutif du gouvernement, est Julien Chouinard, proche de Marc Lalonde et ancien lieutenant-colonel de l’armée canadienne. Beaucoup moins connu, le colonel Robin Bourne, un militaire de carrière, dirige, à compter de 1971, un groupe de renseignement ultra-secret mis sur pied par Ottawa. Si on songe que, en octobre, il n’a pas dû rester à se décrotter le nez dans son coin, ça commence à faire pas mal de colonels dans le paysage...

Quant aux simples soldats, les plus chanceux pouvaient se laisser pousser les cheveux et aller courir les filles à Percé. Peace! Une vie intéressante...


* Voir à ce sujet le livre controversé de Dan Loomis, Not much glory - Quelling the FLQ. Controversé, peut-être, parce qu’il s’agit du seul ouvrage d'un officier canadien sur les arcanes de l’intervention armée de 1970. Évidemment jamais traduit en français...

30.11.08

Hamelin: en rappel (1 de 3)

J'ai demandé à mon Louis la permission de republier sa série de trois articles parue à l'origine dans le Devoir en novembre 2006 à l'occasion de la diffusion de October 1970 sur les ondes de CBC.

Cadeau.

Comment devenir un héros

S’il est encore vivant, l’ex lieutenant-détective Julien Giguère doit être mort de rire. Lui, le contrôleur de la sulfureuse Poupette, devenu le héros d’une série télévisée? De quoi faire oublier les petites mesquineries de la commission Keable... Car dans la relecture des événements d’Octobre 70 que nous sert depuis quelques semaines la CBC, Giguère s’est vu confier le beau rôle : voici le flic droit et honnête à qui on confierait sans hésitation son chien pour une fin de semaine. Le bon cop... Sa protégée, elle, l’agent-source 945-171, s’en tire un peu moins bien, victime autant des libertés prises par le scénariste que du visage d’écolière angélique de Karine Vanasse : impossible de croire à ce personnage composite où se retrouvent mêlés les charmes de Carole Devault (la maîtresse de Jacques Parizeau) et ceux de Louise Verreault (l’amie de Paul Rose). Tandis que, chez Giguère, la couche de maquillage historique passe pratiquement inaperçue... Mais en conservant, pour les besoins de la série, le vrai nom du policier (affiché dès la première scène en grosses lettres sur la porte vitrée du bureau du boss de l’escouade anti-terroriste), les auteurs nous invitent implicitement à comparer leur créature avec le portrait plus rigoureux que tracent les documents de l’époque. Ou, pour l’exprimer dans la curieuse langue bipolaire qu’utilisent entre eux les personnages québécois de la série : mesdames et messieurs, meet the real Julien Giguère...

Nous vivons dans un drôle de pays. La culture et la politique y relèvent d’une forme avancée de schizophrénie. Ainsi, comment expliquer que la Crise d’Octobre, parfois présentée comme un règlement de comptes entre Québécois de souche (Trudeau, Lalonde et Marchand d’un côté, Lévesque, Claude Ryan et les felquistes de l’autre) *, puisse y inspirer un projet de série dramatique dont le résultat se retrouve aujourd’hui indisponible dans la langue même du petit peuple qui a écopé des Mesures de Guerre? Proprement incroyable. Il ne faut pas réveiller le chat qui dort, et la direction de la télé d’État n’a probablement voulu prendre aucune chance avec ces images d’enfants jetés en prison. Mais les téléspectateurs de langue anglaise dont le coeur penche à gauche peuvent se rassurer, ils n’ont pas été confinés à des emplois de gendarmes retors et de brutes casquées. Dans October 70, la série, comme dans la véritable histoire, ils ont leur représentant au sein des forces révolutionnaires : un dénommé Nigel Hamer, ex étudiant à McGill. C’est à cause de lui que Giguère va commettre sa première “erreur”...

Le scénario concocté par Peter Mitchell et Wayne Grigsby se réclame en gros de la vérité historique, donc de la version officielle qui, faute de mieux, en tient lieu jusqu’à maintenant. Elle nous montre le sergent McCleery, de la Gendarmerie Royale du Canada, retracer, à l’aide du tuyau refilé par Giguère, les ravisseurs de James Cross au moyen d’une enquête effectuée selon les règles de l’art. Ce qu’elle ne nous montre pas, en revanche, ce sont les bévues apparentes et les décisions au mieux douteuses qui caractériseront l’action du lieutenant-détective Giguère cet automne-là, pendant lequel, soyons clairs, entre deux soupers au restaurant avec la divine Poupette, il donne carrément l’impression de regarder passer le train. Ainsi, dès le 6 octobre, un indicateur a livré les noms de cinq ravisseurs possibles, parmi lesquels deux co-locataires : Nigel Hamer et Réal Michon. On arrête Michon le lendemain. Hamer est absent. Personne ne se soucie apparemment de le chercher, ni de poser la moindre question à son sujet. 23 suspects ont été épinglés. La piste qui conduit à la rue des Récollets se trouve dans ce petit appartement d’étudiants. Et Hamer est déjà fiché comme activiste, mais Giguère, le super-cop, ne croit “tout simplement pas” qu’il puisse être dans le coup. Image héroïque de flic télévisuel oblige, la série de la CBC fait donc l’impasse sur “l’une des plus graves erreurs policières survenues durant la Crise” (Louis Fournier, Histoire d’un mouvement clandestin).

Entrée en scène de Carole Devault, la Poupette des dossiers de police. Dès leur première conversation, elle signale à Giguère qu’un “anglais de McGill” se trouve parmi les ravisseurs de Cross. Après le départ de ces derniers à Cuba (moins Nigel Hamer qui, filé depuis deux semaines par la police, a entretemps joint les rangs de la cellule Information-Viger), Poupette révèle à son mentor le nom de l’anglo du FLQ et donne même l’adresse de l’appartement où il se cache. Toujours aucune réaction. Il faudra dix ans pour que, sous la pression médiatique créée par les révélations de la commission Keable, l’anglo du FLQ soit finalement écroué et amené à pondre une édifiante apostasie.

Ce thème du gendarme-qui-laisse-courir-le-voleur n’a pas sa place, on s’en doute bien, dans l’univers manichéen du petit écran. C’est pourquoi le téléspectateur du réseau anglais se voit dénier un rôle d’observateur à l’importante réunion du 15 décembre, au cours de laquelle le lieutenant Giguère, devant un parterre d’officiers de renseignement des trois corps policiers, annonce sa décision de ne coffrer aucun des membres (tous connus, tous sous écoute électronique et filature policière) de la cellule Information-Viger. Pourquoi? “J’ai aucune raison”, finira par admettre le lieutenant Giguère devant la commission Keable. Comme par hasard, c’est dès le lendemain de cette rencontre que va s’accélérer, avec l’émission du premier communiqué par une cellule-bidon, l’instrumentalisation du Front de Libération du Québec par les forces de l’ordre.

En matière de crimes politiques, la meilleure forme de prévention, pour l’État et son bras armé, consiste à les commettre soi-même. Ou, si vous préférez, à les donner en sous-traitance... À l’automne 70, l’utilité sociale de la terreur felquiste éclate forcément d’évidence aux yeux de la police. Après la mort de Pierre Laporte, confrontés à un déluge d’appels vengeurs, des policiers ont été jusqu’à évoquer l’Épuration pour décrire le climat de dénonciation qui prévalait alors dans la Belle Province. Voici donc un épisode de notre histoire sur lequel la série October 1970, prise dans sa logique du bon et du méchant, va observer un silence des plus commodes : le branchement du terrorisme sur le respirateur artificiel par le duo d’enfer formé de Julien Giguère et de Poupette Devault. Le 24 octobre 1971, c’est un communiqué rédigé conjointement par pas moins de huit fausses cellules du FLQ que les médias auront à se mettre sous la dent. De quoi impressionner jusqu’au ministre de la Justice, responsable des budgets de la police...

Une opération typique du tandem Giguère-Poupette, ça ressemble à ceci : le 7 décembre 1971, Devault, en accord avec son contrôleur, embarque quatre vertes recrues du FLQ dans son projet de hold up. Objectif? Voler les recettes d’un bingo, vous avez bien lu, dans un sous-sol d’église... La police attend bien sûr les jeunes gens sur place et elle a beau les savoir désarmés et parfaitement inoffensifs, un agent n’en tirera pas moins six coups de feu bien comptés en direction d’un de ces malheureux garçons qui s’était mis à courir. Le lendemain, grosse publicité dans les journaux. Et n’était-ce pas le but de toute l’affaire?

Les manigances de Julien good cop Giguère ont parfois des conséquences plus tragiques. À l’été 71, il se trouve en possession de preuves pouvant mener à l’arrestation et à la condamnation de Pierre-Louis Bourret. Il choisit de laisser courir le kid, de le laisser courir, en fait, jusqu’au fameux coup de Mascouche, prévu par la police grâce à l’implication directe d’un de ses informateurs, et au cours duquel Bourret recevra une balle de .303 dans la tête. Le journaliste et historien du FLQ, Louis Fournier, juge le comportement de Giguère, dans cette affaire de Mascouche, “inexplicable”, mais il ajoute ensuite une phrase qui ressemble à une clef : “La police profite également de son enquête pour effectuer une série de descentes dans les milieux contestataires.” Un coup parti...

Dans un dossier publié en 1990 dans la Presse, le lieutenant Giguère reprenait à son compte, vingt ans après, les pathétiques fariboles de Jean Marchand : 3000 activistes prêts à tout faire sauter... Etc. Tout feu tout flammes, le Giguère. “On était des héros, ajoutait-il. On aurait dû nous élever des monuments”. Radio-Canada s’en est occupé.


* Voir, à ce sujet, l’important article signé par Louis Martin dans le Magazine Maclean en décembre 1975.

Au yable la modestie

J'ai beau tout virer ça en joke, plus accoutumé aux injures qu'à la simple et belle reconnaissance, Venise va s'inquiéter si je ne mentionne pas ce billet qui m'a secoué comme un grand prunier.

Rose et bleu

Après six ou sept jours de morne grisaille, un fil rose et bleu traverse l'horizon boréal vu du Bunker, et je crois qu'il s'agit de l'esprit de Blue qui nous torche un bien beau et bien attendrissant billet ce matin.

Inukshuk contribue ce clip de Claude Gauthier pour décider Blue à faire le plus beau voyage. Est-il besoin de préciser qu'on l'attendra à bras ouverts?

26.11.08

Des Roches

Roger Des Roches, quand il n'est pas penché sur un livre qu'il écrit, se consacre à un livre qu'il charpente et polit, un livre qui n'est pas de lui, souvent plusieurs de concert. Il fait pas semblant d'enseigner la littérature, pour se reposer du livre, il se repose d'un livre avec un autre.

Et quand il a fini des épreuves d'autrui, que le deadline est rencontré, il écrit en retrouvant sa voix à lui, la ressortant de l'endroit secret mais sûr où il la planque à l'abri des épreuves d'autrui.

Tristan nous raconte une crisse de belle histoire à propos de ce prix littéraire totalement pas conforme aux druides du CRILQ ni au Code Morin ni à la Charte de la CDP qui prévaut en matière culturelle à l'est de de Bullion. La CDP, Clique du Plateau, ne tient pas à se constituer en parti politique pan-québécois qui viendrait faire osciller les bases mêmes du bipartisme habitant (on leur expliquerait comment la Clique sait ce qui est bon pour eux autres, comme Pauline dimanche ek ses j'veux m'occuper de not' monde, calvinsse, pis j'ai envie de les servir, tabarnak, sauf que nous autres c'est le contraire. La CDP on a des années d'expérience: si vous éprouvez le désir d'un changement, militez, adhérez: occupez-vous de nous autres pis servez nous...

Y a pas de clique. Y a des écrivains des poètes des chroniqueurs des lecteurs des amants des mots qui ont embrassé d'emblée une idée incongrue et ont décerné à ce beau poète-laboureur ne cultivant et moissonnant que ses propres semis le premier prix Chasse-Spleen, l'hommage spontané des admirateurs et des amis, un beau prix et un élan inouï de pairs pour combler d'une pierre blanche cette carrière à ciel ouvert en plein milieu de notre temps au beau bullseye des last trente ans.

Rock on, Des Roches.

Un bel article là.

Ce damné Prix, voile premier


La seule hostie de trinité qui me décourage pas d'avoir entrepris ce combat contre des généreux Bourgie dont l'industrie est d'éviscérer les morts, les maquiller et les empêcher de puer, et les picaresques Péan qui font pareil avec la littérature, eux dont chaque ordre a besoin, depuis celui des Shriners jusqu'au mien, fait d'écrivains, il faut des arrivistes qui n'arrivent ni ne partent, maux nécessaires experts dans l'art de rester là, partout, et de gérer la boutique tandis que les Shriners shrinent et que les écrivains écrivent. Sans faiseurs, sans hâbleurs, sans intrigants dont toute l'ambition loge en l'espoir qu'un lecteur de huit ans ne les pointera jamais du doigt au Salon du livre en glapissant à l'imposture, sans ces Péan précieux qui défendrait ma cause de faible écriveux solitaire et sans voix auprès des puissants? Qui monterait au front, aux deux simultanément si l'affaire est sérieuse, et le ferait avec un tel désintéressement, sinon les Péan? et la trinité, ma foi, m'en souviens pas, faudra peut-être que je fasse un acte de foi...

Ce type, on a raconté souvent d'où part mon antipathie pour sa tronche de faux-cul, mais il importe que je le rappelle ici: juin, milieu des années 90, incarcéré depuis des mois à Bordeaux pour voies de fait simples sur Sylvie Il avait les jointures blanches et une veine palpitante sur le ventre votre Honneur j'ai eu peur Dumoulin, je bénéficie d'une permission de trois heures pour conclure des arrangements pouvant mener à une libération anticipée. Chaque instant m'est compté, et le sel de la liberté prêtée me soule d'angoisse espérante, la vibration du métro sous mes pieds m'emportant ailleurs, la ligne orange est soudain si jolie, espérante n'est pas un mot mangez de la marde je suis en prison mais je suis toujours Christian Mistral et j'allais l'oublier je sais ploguer les mots dico et forger ceux qui manquent c'est pas comme si j'étais chai pas moi ce con de St...

Et il est là, ek son air de marcassin acromégale, assis à me contempler, pas plus rapide à la réflexion qu'au temps de choisir un métier qui lui convient comme tourne-disques d'Ellington à New Orleans la nuit après le déluge ou gardien de sécurité au CLSC le lendemain du BS, il grince des méninges et finit par laisser tomber de ces babines sybaritiques mais harmonieuses parce qu'épaisses en proportion du reste: «T'es pas supposé être en prison?» Ce n'est qu'alors, après deux arrêts, qu'une lueur d'animation dans ce regard d'avare trahit sa déception de me savoir dehors, et je suis franchement stupéfait qu'on puisse être assez mongol pour le laisser paraître, je sors d'un endroit, et j'y retourne, où il n'en faut pas tant pour rencontrer un accident, puis je cesse de le plaindre et le fixe tandis que le métro s'immobilise, je suis calme d'un calme étrange qui ne m'a pas quitté à son égard, je lui dis en détachant dans un demi-sourire «Stanley, salopard, ce que tu viens de faire, je ne te laisserai jamais, jamais l'oublier...» Suis sorti sur le quai, pas du tout en maudit, très étrange, marcher sur la queue d'un écureuil m'aurait troublé davantage.

Voilà pour la transparence éthique. La vraie transparence cochonne s'en vient, dévoiler Salomé est exquis, non, pas Jacques, gang de zoufs, Salomé Salomé, viens sué genoux à mononc' Antipas Salomé, héhéhé...

Résumé du prochain épisode: L'intégrité de Jean Barbe, la barbiche à Stanley, la pistache épluchée, le pastiche à pocher; nous allons nous pencher sur le prix tel que présenté officiellement, nous comparerons au passage les 800 lecteurs (de 40 et quelques cégeps inscrits) que le Prix appelle un bassin dorénavant indispensable ou kek connerie pareille, avec les 163 869 étudiants inscrits cet automne dans l'un ou l'autre des 48 cégeps du Québec. Vous prenez vraiment le monde pour des courges et les collégiens pour des prétextes à justifier toute cette scandaleuse industrie d'encadrement sans enseignement. Nous autres on croit pas que les 163 069 collégiens qui restent attendent après Péan pis Desmeules pis le CRILQ (ça aussi on va en parler) pour leu dire quoi lire hostie. Pire, les nerds qui se plient à votre explosive mascarade (je dis ça parce que chaque jour où vous faites les sourds depuis la dénonciation publique vous sera compté et vous éclaboussera l'éloge funèbre: ces jeunes seront pus à la merci de votre honnêteté, dans vingt ans, et si vous continuez, creyez-moé, ils vous le pardonneront pas), les téteux de 17 ans qui mouillent sur Robert Lalonde, ben ils le méritent. Mais 160 000 autres, seulement cette année, qui vous condamnent par leur mépris muet ou leur indifférence, c'est pas de la roupie de sansonnet, devriez y penser.

Feeling flashback: Scot salads, en rappel

Putaing...

25.11.08

Tribu: flab versus vertu

Y en a des qui s'inquiétaient de savoir si les Tribaux Telluriques Tétanisés allaient se manifester, vu qu'on est tous des pochards et pochardes sauf celle qui s'est fait remplacer l'intestin grêle par une souffleuse à neige courtoisie Bière d'Épinette Bombardier Inc.

On a pourtant fait nos preuves, discrètement il est vrai, comme un passage à tabac ek des chaînes de bécyk derrière le Commensal à minuit est efficace et discret. Mais on n'obtient aucun respect. Pourtant on n'a pas de nègres ni de sympathisants du fils du pédé qui s'était suicidé, tsé, il avait une casquette, une moustache de Péruvien en futal fuseau caca d'oie shiny sur Crescent le samedi fin août vers minuit, qui ondule de ses hanches maigres au passage des femelles autochtones (ma soeur, la tienne, la mère d'Étienne), un ti-cul de trente-trois ans qui vend des IPhone contrefaits sur Saint-Laurent, les filles passent et voient l'avorton latin tortiller son plat popotin au son d'une salsa qui boome par les châssis béants de la disco et les filles ne veulent pas mais leurs yeux n'ont pas le choix de scanner la zone qu'il publicise or il est sous un lampadaire un rayon de lumière miroite sur sa fly chatoyante et trahit une bite raide et mincissime comme celle d'un Labrador de trois ans et les yeux des filles montent ensuite vers les siens, petits méchants fous de soif et de défi et les filles se détournent d'instinct avant d'étouffer un rire plus compatissant qu'inspiré par le mépris, tsé, une moustache dans ce genre-là, et le jeune est monté prospect puis Hells en deux ans et s'est crissé du haut du pont en deux minutes et a frappé le fleuve en vingt secondes, et j'ai trouvé ses écrits mais ça ne pouvait venir de lui et j'ai dû débusquer ses nègres, car il en avait deux, une auteure à gages de 52 ans et un jeune journaliste natif de Charlevoix. La moustache lui appartenait, le désespoir et l'indignité aussi. Qu'il repose tranquille, et qu'on ne compte pas sur moi pour l'accabler davantage.

Étriver, ou La philosophie n'estrive point contre les voluptés naturelles

Le premier qui prétend que je suis vraiment tannant d'inscrire Maphto au blogroll juste quand il annonce qu'il veut slacker le blog, ma foi, je pourrai difficilement le contredire.

Sauf que c'est ma façon. D'espérer qu'il persiste.

ÉTRIVER (Faire). Agacer, taquiner. Nous disons: N'étrivez pas cet enfant; Ne faites pas étriver cet enfant.
Ce mot appartient à l'ancienne langue. On s'étonne que le Dictionnaire ne l'ait pas recueilli. Il est vrai que sa signification est flottante dans les vieux auteurs: «Prends à injure si on estrive à la suyvre». (MONTAIGNE). Étrive est ici à peu près synonyme de l'anglais to strive.
«Si le condamné estirvoit à leur ordonnance, ils menoient des gens propres à l'exécuter en lui coupant les veines des bras et des jambes». (Idem). Le même auteur écrit ailleurs: «La philosophie n'estrive point contre les voluptés naturelles»; «Avecque tes amis jour et nuit estriver». (RÉGNIER, [Satires], «Satire XIII»).
On trouve ailleurs étriver avec le sens de querelle, de débat, de contestations, de dispute.
On a dit: à l'étrivée pour à l'envie.
La Tour intitule un de ses chapitres: «Cy parle de celles qui estrivent les unes les autres». En Normand, en Wallon, au nord de la France généralement, le mot étriver ou faire étriver, comporte le sens que nous lui donnons en Acadie et au Canada.
De provenance germanique, formé sur streben, apparemment.

Le Glossaire acadien.

Flashback époque Sakurako

Parce qu'il importe qu'Emcée sache tout de l'Homme aussi, surtout s'il est un grizzly mal embouché.

24.11.08

Allez jouer dans le blé d'Inde ek elle




Y en a qui l'appellent Victor, Vidoc, Jimmy, Julie, Brokenwood (elle la première)... Moi, je l'ai toujours appelée Jujube, et je recommande à personne d'en faire autant, je crois que c'est parfait pour nous mais pas autrement.

C'est une bonne, une vraie amie de Meth, et partant, de moi aussi, la seule qu'on ait en commun somme toute.

Et une déchirante machine poétique...

VLB: Programme, second volet

PROGRAMME ÉLECTORAL

DEUXIÈME PARTIE


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LUTTE À LA PAUVRETÉ

Considérant le fait que plus du tiers de la population du comté de Rivière-du-Loup vit sous le seuil de la pauvreté, je propose les mesures suivantes :

. Indexation de l’aide sociale au coût de la vie.

. Modification de la loi sur l’aide sociale : toute personne vivant de l’aide sociale et désireuse de participer à la vie économique de la société ne doit pas être pénalisée parce qu’elle travaille. Elle devrait pouvoir profiter pleinement de ce qu’elle gagne sans que l’argent que cela lui rapporte soit déduit de ce qu’elle reçoit de l’aide sociale, et cela jusqu’à ce qu’elle puisse atteindre le seuil de la pauvreté.

*****
AGRICULTURE
L’agriculture se porte mal dans le Bas Saint-Laurent et particulièrement dans le comté de Rivière-du-Loup : des dizaines d’agriculteurs endettés abandonnent l’agriculture. Chaque fois qu’un agriculteur abandonne, c’est entre autres l’industrie laitière qui en subit le contrecoup : pour payer ses dettes, l’agriculteur vend à l’extérieur du comté les quotas de lait qu’il détient et qui sont achetés par des spéculateurs, de sorte que ces fameux quotas, disponibles il y a peu de temps pour quelques milliers de dollars, se vendent maintenant jusqu’à 35 000$ l’unité. Si rien n’est fait pour juguler cette hémorragie, l’agriculture finira par disparaître du comté de Rivière-du-Loup. Pour les agriculteurs d’aujourd’hui, je propose donc :

. La création d’une laiterie régionale.

. La création d’une beurrerie régionale.

Considérant que les études faites démontrent que 70% des jeunes Québécois rêvent de vivre en milieu rural, je propose:

. Un réaménagement du territoire agricole du comté de Rivière-du-Loup pour que les jeunes Québécois intéressés par l’agriculture puissent s’y établir et vivre honorablement de leur métier tout en le pratiquant de façon plus humaine que maintenant et selon toutes les possibilités que nous offrent désormais les cultures alternatives.
. Ainsi pourraient être créées 500 petites fermes sur les terres encore arables du comté. Les jeunes Québécois qui s’y établiraient revitaliseraient un secteur de notre économie qui va en s’effilochant. Qu’on leur assure un toit et une aide pour les cinq premières années, sous forme de revenus minimums garantis, et le paysage agricole du comté de Rivière-du-Loup ne serait plus reconnaissable dans moins de dix ans. Cela nous assurerait l’autonomie alimentaire tout en mettant fin à l’exode rural qu’on connaît. Des programmes existent déjà qui permettraient de réaliser ce projet : par la Financière agricole, la Société d’hypothèque et de logement, le Pacte rural et les autres sources de financement que gèrent nos centres locaux de développement, nous possédons tous les outils pour faire un succès de ce projet.
*****
L’ENVIRONNEMENT
Plusieurs villes et villages du comté de Rivière-du-Loup sont encore trop peu sensibles au problème de l’environnement; on saccage de magnifiques espaces verts le long du fleuve pour y ériger, sans véritables plans d’urbanisme, des maisons qui défigurent le paysage et nous empêchent de profiter de l’extraordinaire beauté du fleuve. Je propose donc :
. L’obligation pour chaque ville et chaque village du comté de concevoir un plan véritable d’aménagement, particulièrement là où notre patrimoine bâti a une grande valeur historique. On pourrait s’inspirer de ce qui se fait là-dessus en Nouvelle-Angleterre pour mettre fin à cette véritable défiguration de notre paysage.
. Respect par les entreprises des règlements municipaux qui exigent des entrepreneurs que soit paysagé le territoire qu’ils occupent. Par exemple, il devrait y avoir des espaces verts sur tous les stationnements des entreprises, tant municipales que privées, mais encore trop peu de villes et de villages s’en préoccupent.
. Campagne d’embellisement dans toutes nos villes et tous nos villages, ce qui améliorait de beaucoup la qualité de notre environnement et constituerait pour les touristes un attrait certain.


TRAVAILLEURS AUTONOMES
Les travailleurs autonomes sont les négligés de notre monde du travail : ils n’ont pas vraiment de droits mais beaucoup de devoirs. Considérant le fait que ces travailleurs autonomes sont près de 4 000 dans le comté de Rivière-du-Loup et que, collectivement, ils n’ont aucune représentation, je m’engage à promouvoir une association qui verrait à les regrouper et à établir un plan de match qui n’en feraient plus les laissés-pour-compte de notre société dévoreuse de capital humain.

Victor-Lévy Beaulieu

Candidat indépendantiste indépendant

Comté de Rivière-du-Loup

Le 30 novembre 2008
1 (418) 851-8888

Vlb2000@bellnet.ca
Site internet : www.vlbcandidat.org

Une bière deux fous

Bon anniversaire, Jean Barbe et Chantal Guy, 46 et 36: vous êtes de chers et incomparables amis.

Toujours encore




Cadeau, en ligne pour quelque temps, de la part de cousin Moran et moi-même: notre dernière chanson, Toujours encore, qui figurera sur le prochain album.

23.11.08

Sable d'échoppe, ou le kodak de Mac...

Le sablier, c'est l'allégorie de la mélancolie, l'incoercible écoulement du temps, des Calendes aux Nones aux Ides aux règles de ta blonde à l'échéance de ton solde Visa au jour de l'an où un freluquet te braque un micro sous le nez en exigeant poliment pour l'édification de ses auditeurs le secret de ta répugnante longévité.



Mac propose de mettre un peu d'ordre et de beauté dans tout ça, et le chat qui semble avoir adopté l'écrivain n'attend que les premières commandes pour accrocher les gants et se retirer de la boxe.

20.11.08

Cadeau d'adieu pour Mistress M

L'ai aimée, l'aime, l'aimerai. Elle aussi. Our way.

Mon cadeau: cette chanson de chick, sauvage et poignante, qui annonçait une nouvelle race de femmes, choisie non pas pour exprimer mes sentiments, mais afin d'évoquer ce que je comprends des siens, qu'elle dirait mieux que ça mais ne désavouera pas.

So long, Love.

17.11.08

Bruits tribaux

Vous vous empâtez, mes grognards! On a tous besoin d'un peu d'exercice...

Le gymnase d'automne est là. Qu'on sente la sueur, qu'on entende ahaner! Héhéhé.

Polissons bilingues



Envoi de mon fils, straight de nos Rocheuses.

VLB: programme, premier volet

PROGRAMME ÉLECTORAL

DE VICTOR-LÉVY BEAULIEU


(première partie)

***Au dix-neuvième siècle, les candidats qui aspiraient à devenir députés dans les comtés du Bas Saint-Laurent rencontraient citoyennes et citoyens afin de dresser avec eux le programme électoral qu’ils entendaient défendre au Parlement du Québec. Ainsi se formait une plate-forme électorale que le candidat devenu député s’engageait par écrit à respecter. Tous les ans, le député devait rendre compte devant ses électeurs du travail qu’il avait fait. Si le député n’avait pas fait ce qu’il avait promis de faire, les citoyennes et les citoyens avaient le pouvoir, selon le contrat signé entre eux et le député, de le forcer à démissionner. Voilà ce qui s’appelle la démocratie participative, au-delà de la partisanerie politicienne qui, de nos jours, pourrit l’exercice de la démocratie.

Voici ce que je propose aujourd’hui, d’abord sur le plan national, puis pour le comté de Rivière-du-Loup dans les domaines de l’éducation et de la culture. Bientôt, je ferai connaître ce que j’entends promouvoir afin que nos concitoyennes et nos concitoyens puissent jouir d’un meilleur partage de notre richesse et exercer ainsi leur droit au bonheur.
****

NATIONAL
Seule l’indépendance du Québec peut nous rendre maîtres chez nous.
Seule une réforme du mode de scrutin à la proportionnelle peut rendre équitable pour tous la pratique de la démocratie.
Montréal étant déjà une ville dans laquelle les francophones sont minoritaires, une nouvelle loi 101 s’impose, qui rétablira le français comme seule langue officielle au Québec.
Immigration : tous les immigrants devront apprendre le français et s’y engager de façon solennelle dès leur arrivée au Québec. Tous les immigrants devront fréquenter l’école française publique québécoise.
Abolition de toute subvention aux écoles privées.
L’État du Québec doit être laïque et égalitaire : les femmes et les hommes doivent y avoir les mêmes devoirs et les mêmes droits, particulièrement au travail.
Seul le système public de santé est garant de l’égalité de toutes les citoyennes et de tous les citoyens devant la maladie.
Seule la gratuité scolaire est en mesure de permettre à tous les Québécois d’avoir un accès véritable à l’éducation.

****

ÉDUCATION
En attendant le jour où la gratuité scolaire deviendra réalité, mon appui aux revendications de l’association des étudiants du Québec est total.

Si l’on considère que plus de 30% des citoyennes et des citoyens de Rivière-du-Loup vivent sous le seuil de la pauvreté, l’accessibilité aux études des enfants de ces citoyennes et de ces citoyens est une utopie. L’Association des étudiants nous rappelle ceci : « Le système de prêts et bourses n’est pas adapté à la réalité des étudiants. Par exemple, l’aide financière prévoit qu’il faut dépenser moins de sept dollars par jour pour se nourrir, soit moins qu’il n’en faut pour acheter le menu du jour à la cafétéria. » Le gouvernement considère aussi que les dépenses mensuelles réelles des étudiants « sont aussi basses que 376 $ pour le logis, 204 $ pour l’alimentation et 43 $ pour se vêtir » ; et depuis 1994, l’aide financières aux études n’a été indexée au coût de la vie que cinq fois. J’appuie donc sans restriction aucune les revendications de l’Association étudiante, notamment celles-ci :

. L’indexation automatique des dépenses admissibles par l’Aide financière aux études par rapport à l’Indice des prix à la consommation ;

. Un réinvestissement de 71 millions de dollars dans les dépenses admises par l’Aide financière aux études ;

. Que le gouvernement du Québec règle le sous-financement collégial, évalué en 2006/2007 à 305 millions de dollars par année ;

. Que l’élévation du seuil de revenu considéré pour la contribution parentale soit portée de 30 000$ à 45 000$ ;

. Que les pensions alimentaires ne soient plus comptabilisées dans la contribution étudiante ;

. Que les parents d’enfants en bas âge soient reconnus comme étudiantes et étudiants à temps plein même lorsqu’ils étudient à temps partiel ;

. L’implantation de garderies au niveau collégial ;

. Que tous les collèges du Québec aient accès à un appui financier dans le cadre de leurs projets environnementaux.

L’adoption de ces mesures se répercuterait dans plusieurs domaines :

. Disparition de la mal-bouffe dans les collèges, cause à court, moyen et long terme de l’augmentation des maladies chez les jeunes Québécois ;

. Diminution de l’obligation qu’a une majorité d’étudiants de devoir travailler au-delà de leurs limites pour payer leurs études, ce qui est l’une des principales raisons du décrochage scolaire ;

. Une meilleure égalité des chances pour les étudiants dont les parents défavorisés ne peuvent assumer les coûts de plus en plus prohibitifs de l’éducation de leurs enfants.

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CULTURE
. La culture commençant d’abord à la maison, elle doit y être favorisée. Je m’engage donc à promouvoir pour chacune des familles du comté de Rivière-du-Loup l’établissement d’une bibliothèque. Comment ? Tous les ans, les éditeurs québécois détruisent ou envoient à l’étranger des dizaines de milliers d’ouvrages de grande qualité qu’ils n’ont pas trouvé à vendre. Ces ouvrages ont pu être publiés en grande partie grâce aux subventions reçues par les gouvernements. Il m’apparaît donc normal que ces ouvrages soient offerts aux familles québécoises.

. Instauration dans les écoles primaires et secondaires d’un cours d’histoire et de culture régionale.

. Création dans toutes les municipalités du comté de Rivière-du-Loup de mini-musées permanents sur les artistes (écrivains, peintres, musiciens, etc.) qui y sont nés et ont contribué à l’édification de notre culture régionale et nationale. Ces mini-musées nous redonneraient une fierté que nous avons perdue et permettraient d’offrir à ceux qui nous visitent d’avoir accès à notre richesse culturelle.

. Décentralisation des bibliothèques municipales : pour rejoindre les personnages âgées, handicapées ou malades qui ne peuvent pas se déplacer, je propose que ce soient les bibliothèques qui se rendent jusqu’à elles. Un minibus, des livres à offrir : voilà tout ce qu’il faut pour que cette politique soit mise en place.
. Création d’un Centre pour la promotion et la diffusion de notre culture régionale. Sans moyens d’action, sans contacts dans nos grandes villes, nos artistes ne peuvent guère s’y faire entendre. Un Centre régional pour la promotion et la diffusion de la culture serait donc un grand atout pour l’épanouissement de nos jeunes artistes.

. Développement des médias communautaires traditionnels : journaux, radios, télévision ; développement des nouveaux médias électroniques communautaires.
. Décentralisation des grandes manifestations culturelles de Montréal et de Québec. Notre région paie sa part (par les impôts que perçoivent les gouvernements) pour que puissent avoir lieu le Festival Juste pour rire, le Festival de jazz de Montréal, les Francofolies, Nuits d’Afrique, etc. À lui seul, le Festival de jazz de Montréal offre tous les ans plus de 250 spectacles gratuits. Pourquoi notre région n’aurait-elle pas droit à quelques-uns de ces spectacles que nous contribuons à financer ? Cette décentralisation revitaliserait notre culture et le tourisme régional qui en ont grand besoin.

Victor-Lévy Beaulieu

Candidat indépendantiste indépendant

Comté de Rivière-du-Loup

16 novembre 2008

1 (418) 851-8888

Vlb2000@bellnet.ca

Site internet (sur Google ou par Éditions Trois-Pistoles) :

www.vlbcandidat.org

12.11.08

Une fois n'est pas coutume

Je n'ai guère de clairvoyance politique à l'accoutumée. Butch me rappelle que la règle souffre des exceptions, héhéhé.

L'info que contenait le lien mort peut être déduite ici. Jeri se serait montrée un chouia plus cochonne et Hillary serait présidente aujourd'hui...

9.11.08

Emcée monday...

Euh, t'es Faune...Homme... (lamentable calembour sur un film de Spielberg

Faune. Une fille. Les roubignoles accrochées solide. Un tantinet tête de pioche, juste ski faut, exemple elle cherche un moyen de patenter pour que Faune puisse être une femelle (c'est Nijinski qui fucke encore le chien, elle voudrait voir L'Après-midi d'un faune avec une fille en faune, je crois comprendre, mais comment elle voit le reste au juste, je le sais pas encore, ni si les sept nymphes deviendraient une heptade de satyres, ni comment demeurer fidèle à la vision de Nijinski pour qui le faune cabriole dans un costume ne laissant rien ignorer de son, justement, satyriasis; enfin, je crois que personne n'a encore été considéré pour incarner l'après-midi.

Faunesse, le vocable féminin équivalent, n'a qu'à faire de l'air, dégager du gazon, scramer vers un de ces lieux à la mode depuis la dernière réforme de l'orthographe, où tout est conçu pour le confort et la sérénité si essentiels au rétablissement des mots cocufiés, estropiés, mutilés, oubliés, tombés en désuétude, épelés de traviole, dénaturés, dégradés, éviscérés de leur vrai sens ou tout simplement d'aspect peu engageant, voire au son voisin d'un nom de maladie répugnante, honteuse et stigmatisée et qui pue et qui souille et qui enlaidit le chair, la ronge, l'extermine, anéantit l'être entier dans les caves obscures des hôpitaux où la mort se murmure, là où l'on cache les soins intensifs, là où l'être qu'on visite n'est déjà plus, méconnaissable, comateux, gelé dur, délirant, peu de chose toujours, branché intubé à moitié dans les limbes à vouloir supplier le premier air supérieur qui passe avec un stéthoscope dépassant de la poche le supplier de tuer l'être de l'achever le débrancher lui injecter la médecine qui le ferait comme dans les films expirer juste après quelques sages et poignantes paroles résumant sa vie, entouré de famille et d'amis, mais y a pas de gars des vues le docteur est pissou et c'est pareil dans le mouroir des mots, faque Faunesse est mieux de mettre ses affaires en ordre, ses heures à vivre sont comptées, le masculin va l'emporter, Faune la sacrée bonne femme l'a décrété, chpense qu'elle va bien vous faire triper. On va la voir souvent. Et parcourant un de ses ex-blogs, je suis tombé sur un lien vers un truc vraiment spécial. Mac va encore se marrer, parce qu'il l'a dit, que je l'oublie aux deux semaines et me le fais rappeler aux troisièmes: la France, juste quand on va en désespérer et en avoir jusqu'au ras des bottes, elle nous surprend.

Z'imaginez une chronique comme ça ici? On a des vapeurs collectives depuis deux semaines parce que Falardeau a traité Suzuki de Japonouille à barbiche!

Ça, c'est vert, de sève et d'invectives, ça descend droit de Voltaire, c'est drôle à se pisser dessus!

Merci Faune.

8.11.08

Joseph Daniel Bastien Leboeuf

Aucune recherche de grandiloquence dans mon titre. Seulement qu'un mec qui écrit ça, on ne l'appelle pas le Duck ni le Canard, ce soir.

Vous vouliez des nouvelles, d'autres se faire une opinion, et je pouvais rien écrire hormis l'occasionnel bulletin de santé télégraphique. Trop délicate affaire, trop grouillant noeud de vipères, trop d'écornifleux sua ligne.

Mais voilà, me semble qu'il suffit de lire ça pour trouver ce qu'on veut savoir. Y en a qui vont tomber sur le cul. C'est notre Duck, ça. Notre vieux Bastien si attachant et si exaspérant et si flamboyant dans le juvénile gossant. Sauf que c'est plus ça du tout, et j'attends qu'on revienne me dire que cet homme-là est fou...

Lâchez-vous lousses

Je viens juste d'enseigner à HelenaBlue comment enfiler des chapelets de sacres nouveaux-françois, and now this!

Primo Tonio!

À croire que tout le vieux gang revient au monde la même semaine.

OldCola, désignant le ciel...


Photo prise hier dans un quelconque pays d'Europe par AJT.

London Blues

7.11.08

Le premier qui chiale j'y éclate la tronche!

Je vais publier tout ce que VLB me demande de diffuser, toujours, point final. Je sais, la campagne électorale risque d'être longue. Mais c'est VLB pis si il veut que ça sorte, hostie, ça va sortir. Clair?

OPINION


Ces mythes qu’on oublie

par Victor-Lévy Beaulieu,

candidat indépendantiste indépendant

dans le comté de Rivière-du-Loup



Depuis que Barak Obama a été élu président des États-Unis et que de gigantesques foules ont envahi toutes les grandes villes de l’Amérique pour célébrer cette victoire, on peut lire dans les journaux, les blogues, et entendre à la radio et à la télévision : « Ah ! Si on avait un Barak Obama chez nous ! »


Le fait est qu’un Barak Obama, on en a eu un chez nous. Il se nommait René Lévesque et, le soir du 15 novembre 1976, quand il porta le Parti québécois au pouvoir, on célébra partout au Québec, dans un déploiement de drapeaux, de chants et de grande émotion, ce qu’on a pu appeler le triomphe des nègres blancs d’Amérique. Le discours que fit alors René Lévesque avait une qualité aussi prégnante que celui de Barak Obama à Chicago. J’étais là ce soir-là. Et quand j’ai vu pleurer Jesse Jackson dans la nuit du 4 novembre dernier, je me suis rappelé que le 15 novembre 1976, nous avons été plusieurs à le faire aussi, de joie, d’espoir, de fierté : « Nous sommes quelque chose comme un grand peuple ! » a dit René Lévesque.
J’étais en France quand François Mitterand a été élu en tant que premier président français socialiste en mai 1981. Le soir de son élection, tout Paris était dans la rue et le drapeau tricolore flottait partout. Pour les Français et pour les Québécois qui, comme moi, participaient à la fête, une grande émotion nous habitait aussi : de la joie, de l’espoir, de la fierté encore. Et quand, quelques jours plus tard, François Mitterand traversa tout Paris, on aurait dit le général de Gaulle libérant la France de tous ses démons.
Il m’apparaît donc honteux que nos politiciens se réclament de Barak Obama en ce début de campagne électorale. Il devrait y avoir une loi pour empêcher les opportunistes de commettre ainsi ce délit contre la beauté mythologique.

Un dernier mot sur Barak Obama. Bien que j’aie suivi la campagne américaine de près, un symbole important a paru échapper à tout le monde. Natif du Kentucky, Abraham Lincoln fit de l’Illinois son pays d’adoption. Il y passa sa jeunesse, y fut élu en 1834 à la Chambre des Représentants, puis député au Congrès en 1846. Bien qu’il n’ait jamais pu se faire élire sénateur, il devient en 1860 le premier président américain qui s’engage à mettre fin à l’esclavage des Noirs. Comme on doute de lui, il affirme dans son premier discours comme président : « Je ferai exactement ce que j’ai dit que je ferais. »
Et Abraham Lincoln tint promesse. Comme Lincoln, Barak Obama a fait de l’Illinois son pays d’adoption. C’est plus qu’une coïncidence, mais la beauté du mythe quand celui-ci force la réalité. La marche du peuple noir américain vers la liberté a commencé en Illinois et elle vient d’y triompher. Serait-ce venu aussi rapidement si Barak Obama avait été sénateur du Nebraska plutôt que celui de l’Illinois ? Il me semble que non : par leur coïncidence, les grands mythes se répondent les uns les autres et, ainsi, deviennent véritablement fondateurs.
Dommage que dans son discours du 4 novembre dernier, Barak Obama n’ait pas dit tout ce qu’il devait à cet autre fils adoptif de l’Illinois qui, au prix de sa vie, a balisé pour lui ce chemin qui mène de l’esclavage à la liberté.

J’en ai eu un petit pincement au cœur, comme j’en ai eu un quand, dans son premier discours électoral, Mme Pauline Marois a fait silence sur René Lévesque, le père de notre nation, dont on attend toujours que la réalité devienne le mythe qu’il a incarné.


Trois-Pistoles, le 7 novembre 2008

Queenie, si tu lis...

Jujube & me nous inquiétons dans le fond. Donne des nouvelles...

Leadhan VS Péloquin

Et si je meurs demain je veux qu'on écrive sur ma tombe: Fais chier sti voulait pas mourir tout de suite...bon je sais que c'est pas aussi génial que Vous êtes pas écoeurés de mourir bande de cave...

Oh que si, ça l'est. Paske rien n'est génial dans le grotesque graffito de Péloquin, hostie vous êtes pas écoeurés de sucer les Boomers gang de zoufs, et que ton exclamation est universelle, intemporelle, belle.

On s'aime gros, mais des fois on s'énarve.

Plaque tournante, misère...

Il savait pas encore que je l'ai écrit à 19 ans, à part les trois premières pages. Croyez-le ou pas, il essayait de me défendre, héhé.

Bombardier, Denise, ma ravissante: quelle contribution tu apportes à la critique littéraire! Inestimable. Vilaine comique, tu es si drôle. Pas qualifiée pour reconnaître mon talent, cependant, et je suis aux anges que mes thèmes te hérissent. Jean faisait des farces: prendre un coup, ça fait des romans forts, s'asperger d'eau bénite aussi, s'agit d'avoir le génie. Une once suffit.

Curzi: un honnête homme qui ne pose pas. Chez un député, c'est guère fréquent, chez un comédien non plus.

6.11.08

La vlimeuse

Toute la Tribu se demande depuis des mois ce que Lady Guy brette avec son blog.

Ben c'est ça. Un scoop qui sera annoncé demain.

Donc, elle est de retour aussi, comme Gésu-Ksi. C'est une bonne semaine.

Strange Fruit: la traduction manquante

Fascinante histoire, celle de cette chanson et de son auteur: pour bien prendre la mesure de ce qui a changé avant-hier...

Mélanie Vincelette m'a procuré la traduction qui me manquait, celle de Lady Guy. La voici:

Étrange Fruit

Les arbres du Sud hébergent d’étranges fruits

Ensanglantés des feuilles aux racines

La brise berce ces corps noircis

Fruits étranges des peupliers qui butinent

Scène champêtre du Sud Vaillant

Ces yeux exorbités, ces bouches qui hurlent

Fleurant le magnolia doux et franc

Et soudain l’odeur de chair qui brûle

C’est un fruit au bec du corbeau offert

Aux fureurs des orages et du vent

À l’astre chauffant et aux arbres mendiants

Cette récolte cruelle et amère

VLB, fric et politique

Victor-Lévy Beaulieu, candidat indépendantiste indépendant dans Rivière-du-Loup : une campagne de financement et un appel aux bénévoles

Trois-Pistoles, le 5 novembre 2008 — Les élections, quoique déclenchées contre le gré de la population du Québec, ne manqueront pas de piquant dans Rivière-du-Loup, circonscription détenue par le chef de l’ADQ, Mario Dumont, où l’écrivain et l’éditeur Victor-Lévy Beaulieu se présente comme candidat indépendantiste indépendant.

Déçu des formations politiques qui perçoivent l’indépendance comme un obstacle à l’obtention d’un pouvoir somme toute relatif, plutôt qu’une libération, VLB estime qu’il est plus que temps de la remettre à l’ordre du jour et d’en faire le pivot de la campagne électorale.

Les partis traditionnels actuels ne se distinguant en rien les uns des autres, VLB considère qu’il est urgent que les citoyens prennent la parole et mettent sur la place publique ce qu’ils ont sur le cœur. VLB espère donc que sa décision de se porter candidat indépendantiste indépendant encouragera ceux qui veulent que le Québec soit un pays MAINTENANT de se porter candidats dans tous les comtés du Québec.

Participez au financement de cette campagne d’un premier candidat indépendantiste indépendant en aidant à son financement.

Vous pouvez faire un chèque à l’ordre de : Victor-Lévy Beaulieu, candidat indépendantiste indépendant, à l’adresse suivante : 31 route Nationale est, paroisse Notre-Dame-des-Neiges, État du Québec, GOL 4KO.

Devenez bénévole pour la cause de l’indépendance en téléphonant au 1-418-851-8888 ou par courriel : vlb2000@bellnet.ca

2.11.08

Zhom: Il est revenu, il vit, Gésu-Ksi

Faudrait avoir craché ses yeux dans les chiottes en dégueulant hier soir pour pas se les laisser crever de bonne grâce par l'évidence de sa forme revenue. Je vois vraiment pas qui aurait pu me faire rire à soir sinon Ksi. L'envie de partager, je l'avais creux dans le cul, mais elle aussi est revenue, alors voilà.

Dor de retour, La Manic is back.

Écoutez-en d'autres aussi, vous gênez pas.

Mais La Manic, Tabarnik, c'est La Manic.

Sandy still rules

Last of the Beatniks, sure. Mais elle devient aussi la première de quelque chose, on sait pas quoi encore. Ça aura à voir avec écrire, je gage.

Le jeu à Bloody Sophy.

Qui, comme chacun sait, est une très méchante, très brutale créature!




Jouer à Tuer Tuer Tuer Tuer Tuer Tuer

Un jeu défoulant ou vous avez simplement à tuer les personnages à l'écran, avec 3 armes à votre disposition et

Jouez à ce jeu gratuit maintenant !


Tirez dans le tas, c'est en plein la matière qu'on couvre dans le cours ce matin.

Blue a les bleus, Blue's got the blues.

Une peine d'amour, je pense. Pas sûr. Pas de danger qu'elle se plaindrait, non plus!

Toute la tribu: plize allons-y faire un tour. Apportez-y de la bagosse, du chocolat, des toupies qui s'allument en tournant... Des cossins, des gogosses, des bisous, des riens.

Pour Blue qui file anglopoétique...

parce qu'elle a le coeur à la bonne place, quelques abominations militaires:

Pour Inuk qui file testostéryque...

parce qu'il a le coeur à la bonne place, un peu de poésie martiale:

Les amis de mes enfants sont mes amis...

Ma mère a récemment écrit cela à un de mes potes, m'émouvant beaucoup. Et je savais qu'elle flipperait un peu en découvrant qu'il est de deux ans son aîné, héhé.



Jean-Christian croit en Simon Gaudreau, donc je crois en lui aussi. Aujourd'hui, quatorze heures, on vernira ses travaux. Il semble que mon rejeton soit le antihéros de ses vidéos. Good God allmighty, pour une fois je suis content que maman ne lise pas ce blog.

Fiston et Simon savent ce qu'ils font, même si tout cela m'échappe. Je comprends rien, sinon qu'ils comprennent, eux, et que c'est là toute l'aventure de l'art: être un d'abord, puis deux, puis dix, puis mille à comprendre. It's fucking war. That, I remember. Damn, I'm still fighting it, the good fight.

30.10.08

Indépendant: quoi d'autre?

Du neuf, tout frais tout chaud, de Trois-Pistoles...

Mise au point :

Le Parti indépendantiste et mon engagement


J’ai adhéré au Parti indépendantiste parce que, précisément, il me paraissait être le seul parti à être vraiment indépendantiste.

J’y ai aussi adhéré parce qu’une majorité de jeunes en faisaient partie, d’où mon enthousiasme.

J’ai aussi annoncé publiquement qu’aux prochaines élections provinciales, je me présenterais à la convention d’investiture du parti pour devenir son candidat dans le comté de Rivière-du-Loup contre Mario Dumont.

Mais tandis qu’avec mes collaborateurs, je préparais le plan de match de cette campagne, une crise interne déchirait le parti. Quand j’en fus informé, je demandai à rencontrer Éric Tremblay, le chef du parti. Avec Éric Tremblay, Michel Lepage et Richard Gervais, membres de l’exécutif, nous avons convenu que seul un congrès appelé le plus rapidement possible pouvait vraiment faire la lumière sur ce qui se passait ou ne se passait pas au parti, question que personne n’entretienne de doute sur l’intégrité de sa direction.

Après quelques semaines, j’apprends par courriel qu’un nouvel exécutif a été formé sans que les militants le sachent et qu’il n’y aura pas de congrès pour y laver en famille le linge sale du parti.

Ce manque de transparence, surtout chez un jeune parti, ne correspond guère à l’idée que je me fais de la démocratie participative. Je rends donc ma carte de membre du parti.

Mais tel que je l’ai déjà annoncé, je livrerai toutefois bataille aux prochaines élections à Mario Dumont dans le comté de Rivière-du-Loup, quitte à le faire comme candidat indépendant, comme candidat du Parti des régions ou, pourquoi pas, comme candidat du Parti des lésions !


Victor-Lévy Beaulieu

Nelligan Sauvé!

L'ai retrouvé, et sur Canoë! On essaiera pas de comprendre. Tripons sans trop rameuter les populations...

À noter que la variation en imitation de muezzin a été expurgée...

Cabine C: N'attendez pas le film pour lire le livre





C'est en librairie. J'y suis plongé et c'est assez captivant. C'est plutôt cher, un rouge, mais les photos à elles seules (toutes de Jean-François Gratton, un tour de force, une somme en soi) valent le prix si on peut se l'offrir, et les textes sont correctement foutus. Celui de Pascal Henrard sur Christian Mistral évite la plupart des lieux communs coutumiers, se fait vache en chemin sans vraiment le vouloir, mais on s'en branle, c'est bien écrit. Seul défaut: l'absence de rabats, qui ne pardonne pas chez ces livres-là. La couverture frise déjà. Tant qu'à faire, aurait mieux valu charger cinquante-deux, quitte à franchir le seuil psychologique, et relier un peu plusse mieux.

29.10.08

Kat de sisse: Bigras, chronique...

Délicieux: Conclusion? Je la laisse à Gilles Vigneault; «Quand tu ne t'occupes pas de la politique, elle, elle s'occupe de toi.»

Pour une fois qu'il attribue des mots qui ne lui appartiennent pas, faut qu'il prête à Gilles Vigneault un dire si vieux que la France ne lui connaît d'autre auteur que la sagesse populaire. Ineffable Daniel B.

25.10.08

Huit (who's still counting?): pour notre HelenaBlue

Sept sur cinq.

La Faute à la blonde à Butch qui m'y a fait penser après trente ans de repos...

Pour Butch pis pour Laurence: the diminutive french star...

Diminutive maybe, mais Cocteau l'a eue dans le cul quand il est mort le même jour qu'elle. A fallu vingt ans pour qu'on se rende compte qu'il venait pus aux partys de Nowell.

Six sur cinq...

Avec Sandy, comme ça nous arrive, on se barbait à matin pour se réveiller, c'est comme se pitcher des siaux d'eau frette par Internet. Et en m'amusant avec la petite soeur et elle avec moi, en se chatouillant avec nos claviers, j'ai découvert sans les chercher des affaires effrayantes, épouvantables sur cette pauvre Soeur Sourire: je vous mets sur la piste, je peux pas accoter ça tout seul. Philo, si t'as kekchose à dire, c'est le temps.

24.10.08

Cinq sur cinq

Le lien du tag musical ne mène plus vers La Manic. Suis forcé de le remplacer pour remplir mes obligations de tagué.

Joe Dassin, Les plus belles années de ma vie. J'ai écrit ma première chanson après avoir entendu ça. J'avais dix ans. J'ignorais que Joe n'était pas l'auteur de ses paroles. Je ne connaissais pas Pierre Delanoë.

22.10.08

He did it to me again!

PatLag m'a refait le coup, héhé... Ma moyenne de visites quotidiennes sur ce blog oscille autour de 402; à 14:30, on en est à 1052 et la seule idée du courrier supplémentaire à gérer me rend, littéralement, physiquement malade, ce qui ajoute à mes soucis celui du vomi à éponger.

Par effet de trickle down, certains blogueurs non-prévenus vers lesquels je lie d'ici vont capoter en consultant leurs compteurs: non, ils ne sont pas cassés, c'est juste l'effet Lagacé, ça va passer.

Tag musical

Ai été tagué. Je retague pas, mais allez-y gaiement si l'idée vous inspire. Y a Miss Blue qui va prendre le relais.

1. Georges Dor, La Manic. J'ai bien connu Georges et sa femme, pour qui il écrivit ceci en 1966, deux ans après ma naissance. Et il l'aima, de fait, jusqu'au trépas: quarante ans. Rare qu'un homme promette ça et le fasse.

2. Ray Charles, Hit the road Jack! Toujours nier. Wasn't me, baby! Wasn't me...



3. Richard Desjardins, Les Yankees. Pour Mac, Butch, Misko...



4. Bonnie Tyler, Holding out for a hero. Pour me rappeler qu'il y a encore des femmes. Gotta be fresh from the fight...



5. Claude Dubois, J'ai souvenir encore. Il avait dix-sept ans quand il écrivit cette chanson absolument parfaite.

20.10.08

Samson éprouve la solidité des colonnes du Temple...

Intéressant follow-up au billet précédent.

LYES (La Yeule En Sang, de rire, pour les nouveaux. Asseyez-vous dans le fond pis pas un mot sua game, you may learn something)!

Check this shit out. Y est-y assez temps qu'on le reconnaisse, sacraman? Sauf qu'ils ne le reconnaissent pas, dans aucun des deux principaux sens du verbe.

Ou bien les études de "lettres" valent que dalle, sinon pour réviser son alphabet, ou bien on admet qu'écrire comme du monde ne s'enseigne pas (à preuve, cette journaliste masochiste qui fait équivaloir un bacc en lettres avec l'intention de faire écrivain), ou bien on trouve plus urgent de former davantage d'avocats (on en manque cruellement dans ce pays, les Claude F. Archambault prennent leur retraite ou se font couper le téléphone ou se font coffrer à Bordeaux ou tirer dans leur bureau, et ceux qui restent s'épuisent à pourchasser une clientèle, à défaut de pouvoir courir après les ambulances comme aux States où Civilisation n'est pas un vain mot). En tout les cas, quelqu'un a eu la brillante idée de non seulement quintupler le coût d'un diplôme de médecine vétérinaire (l'ablation des tumeurs mammaires chez le rat domestique requiert considérablement plus de ressources humaines que celles dont nous disposons), mais on s'est aussi avisé de remettre une ristourne de 81$ au pauvre couillon engraissé dès l'enfance au Ritalin, passé à l’acide valproïque le printemps de ses dix-sept ans (la terre sentait bon l'humus mouillé, l'exsudat de lombric et la fiente de pigeon, la saine pourriture des sphaignes et les exhalaisons doucereuses qui montaient de l'anmoor en mai, malheureusement il ne connaissait aucun de ces vocables à cent piasses: il étudiait à l'UQAM, et pas en pédologie comme le souhaitait tant sa maman) et qui se lacère un peu les avant-bras le samedi soir pour susciter la passion de sa co-loc; elle ne saurait tarder à quitter ce vieux mec de trente-cinq ans qui ne fait que la faire rire comme une dinde et la garder au lit tous les week-ends au point qu'elle doit s'ennuyer horriblement de leurs si post-modernes discussions philosophiques) et qui planche sur la sémiotique structurale d'inspiration saussuro-hjelmslévienne de ce sexy Algirdas Julien Greimas. On lui réduit sa facture de 81$! Je dis: soyons conséquents et crachons-lui au menton le jour même de l'inscription, en riant à s'en tenir les côtes afin qu'il sache aussi et d'entrée de jeu à quoi s'en tenir. Cracher, rire: c'est la plus élémentaire décence. Dans deux ans, quand on s'essuira le derrière avec son parchemin avant de le lui remettre lors de la collation des grades au Solid Gold Bar Salon, il n'ira peut-être pas droit chez Rona pour acheter dix pieds de Double Tresse De Polypropylene Multifilaments Haute Ténacité et une boîte de rodonticide aigu.

19.10.08

En cherchant autre chose


Chu retombé sur ça, et pis calice d'hostie je le republie, c'est trop beau.

Strange Fruit: Lady sings the shame



En rappel, pour résumer nos vieux efforts, l'autre Lady, Guy...

HelenaBlue


People, say hello to HelenaBlue, une sweet fuckée comme on les aime qui vient nous visiter de plus en plus souvent, à vol de clavier, et dont on souhaite qu'elle y prendra goût.

Une porte parmi d'autres pour pénétrer chez elle et apprendre à la connaître.