5.12.07
Dix ans moins dix-huit jours
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4.12.07
Mettre en contexte pour se mettre en train (3)
Je sais, je sais. Je n’ai rien ajouté au survol, depuis jeudi, et les plus enthousiastes soupirent aussi, se surprennent à douter… Et s’il n’avait cédé qu’à un vilain sursaut d’humeur, le Mistral? Un drogué, un soûlon, un sanguin, un rustre barbare, un pithécanthrope, un gougnafier et un fichu poseur par-dessus le marché : comment savoir avec ces bêtes-là, ces reliques d’un âge obscur où les landes au-delà de la clôture appartenaient aux loups, aux ogres, aux égorgeurs et aux escarpes, aux possédés qui savent leurs lettres et vont chassant les âmes simples avec de doux sons sur la bouche et le malin dans la prunelle, aux Gilles de Rais et aux Villon, peut-on jamais vraiment savoir? Et s’il n’avait aucune idée de là où il souhaitait aller?
S’il n’était plus que vent, désormais, dissipé avec l’ultime fumée du vin cuvé…
Et les faux culs, les pharisiens, les fourbes, se prennent à respirer plus librement pour absolument les mêmes raisons.
Sauf que non. On ne dort guère, en temps de guerre. C’est fortement déconseillé. Sun-Tzu n’en parle pas beaucoup, Von Clausewitz non plus, de ce qu’une armée d’un seul homme est supposée prioriser : stratégie, tactique, logistique, discipline et moral se disputent l’attention, l’énergie d’un seul esprit dans un seul corps, qui ne peut se reposer sans péril et qui, sans repos, perdra pourtant assurément.
Il va falloir prendre patience encore un peu. Rien de ceci n’aurait de sens si ma voix s’adressait au silence, à moins de consciences qu’il n’en faut pour atteindre la masse critique, le strict minimum de bonnes volontés qu’il faut pour avoir une chance de résister aux forces démesurées que je vais dénoncer, pour empêcher ce qui arrive d’aller plus loin, non par principe ni par orgueil mais pour sauver mon envie même de continuer à vivre et à écrire, deux mamelles d’une seule bête-mère. Je suis armé de mots, bien sûr, mais aussi d’une durable réputation de franchise et de dédain pour le faux, le conditionné, le politiquement rectangle, et mon dernier recours est de faire appel aux derniers de mes semblables encore libres, capables de penser par eux-mêmes et de se faire une opinion propre.
Ce blog est inactif depuis trois ans. Je visais en le rouvrant un retour minimal au taux de fréquentation antérieur, qu’il m’avait fallu un an pour atteindre, et je me donnais une semaine pour ce faire, à défaut de quoi je m’y mettrais quand même, car ceci ne peut attendre.
Or, en deux jours, ce chiffre a été atteint, doublé puis triplé. Triplé! Jamais eu autrefois, cependant, tant de visites singulières depuis la Franche-Comté, encore moins une telle affluence accourant de Colombie-Britannique, à croire que l’Alsama n’existe pas, que le pays s’est rabougri comme peau de chagrin ou un scrotum après le surf. À croire que des gens, là-bas, sont soudain saisis d’un grand désir de suivre le blog d’un écrivain Québécois. N’est-ce pas curieux?
Mon courriel initial aux gens de mon réseau, leur demandant de passer le mot (parents, amis, nerds, collègues, étudiants, journalistes influents, certaines catégories se recoupant), puis les blogueurs de notre tribu soufflant sur les étincelles, puis deux chroniqueurs web au lectorat immense, aux conseils respectés, tous deux rencontrés sur la Toile aux temps héroïques et devenus des chums pour moi et moi pour eux, ces deux-là faisant ronfler la fournaise au naphta, font qu’on va pouvoir s’y mettre sous peu.
À mon rythme, cette fois, et sur le champ que j’ai choisi, ainsi que je l’ai promis à l’inénarrable Stanley Péan la semaine dernière. Faudra d’abord finir mon bref survol, puis je passerai à Stanley, qui est un homme très occupé comme chacun sait et qu’il serait grossier de trop faire attendre (pas un instant de plus, je m’y engage, qu’il n’en faudra à mon conseiller pour finir d’étudier les éléments rassemblés et m’exposer mes options).
Ensuite, eh bien, je pourrai enfin entrer dans le vif du sujet et confronter une bonne fois le démon blond au cœur empoisonné de l’hydre : le moyen que je vois, c’est une douche écossaise, mais misère, ce sera délicat, sans doute le texte le plus difficile que j’aurai jamais eu à construire.
3.12.07
Chu un ti-cul avec un coat de cuir (chanter sur l'air de «N'importe quoi»)
CGDR est venu m’apporter une grosse bière et son appui moral cet après-midi. Pourquoi? ai-je baillé en me grattant les cheveux. Il m’a raconté qu’Éric Lapointe s’était épanché sur mon compte hier soir, à TLMEP. «Ça m’a fait quelque chose. Il y est allé fort sans raison. Tu devrais te défendre.»
Je baille encore. Paraît que je lui dois cinquante dollars, à Lapointe. C’est vrai. On jouait au billard, je le battais toujours, il déprimait; pour le requinquer et me faire du fric facile, je lui ai gagé un rouge que parmi les cinq prochains clients à entrer dans le bar, il s'en trouverait un qui lui demanderait un autographe. Eh bien, il a gagné et j'ai perdu : dix clients plus tard, tout le monde s’en foutait toujours autant d'aussi bon coeur. Mais cette idée, aussi, de faire le juke-box organique, le haut-parleur vivant, de chanter les mêmes affaires soir après soir. Y a des disques pour ça, des vidéos. Peut bien déprimer. Moi aussi, je déprimerais, s'il fallait que j'écrive le même texte à chaque fois. En tout cas, il a gagné et ses cinquante dollars l'attendent.
Il a décliné mes textes, vrai aussi, mais c’est lui qui m’a appelé pour demander à les voir, je suis allé le rejoindre quelque part avec Kevin Vigneau, Éric a trouvé les mots trop intellectuels (splendeur, virulence, etc. : «Le monde vont pas comprendre…»). Quant à la suggestion d'une chanson sans refrain, c'était trop poétique: «Faut un hook pour que les Manons de l'est s'en rappellent!» Kevin avait cru entendre les manants...
Je retourne me coucher.
2.12.07
Crochets, coeur et couronne

Il n’y a pas que des pourris, des sangsues, des déçus, des amers et des folliculaires dans notre monde immédiat, même si on ne voit souvent que ça à force de satelliser nos relations humaines, étancher les compartiments de nos vies et connaître au fond très peu de nouveaux gens, de nouveaux lieux, qui ne soient virtuels.
Un homme de cœur en rachète cent méchants, il vous redonne un morceau de vous-même et vous inspire. Vendredi, Claude Martel, mécène et samaritain, je ne sais pas quel mot convient sauf homme de cœur, chirurgien dentiste à Saint-Lambert, m’a refait un sourire, sans rien attendre en retour, trois heures d’ouvrage assisté de Diane, des frais que je n’ose imaginer, tout cela lui étant venu à l’idée lors de mon passage à TLMEP. Je le tiens désormais pour un ami et je note ici son nom, son geste et son visage, dans mon journal à cette date : il m’a redonné foi au milieu d’une tourmente désespérante qui se prolonge, se prolonge…
29.11.07
Mettre en contexte pour se mettre en train (2)

Pas la routine.
Depuis vingt ans, cette anguille humaine a pris un luxe de précautions inouï pour éviter de confronter quiconque serait susceptible de se défendre. Jamais on ne l’a vu débattre : ni dans un journal avec ses lecteurs qui soumettaient des réactions articulées, ni sur le web, ni à la télé, ni à la radio, ni au Dollarama, ni dans les magazines imbéciles qu’il a dégradés davantage avec cette insouciance tâcheronne qui le caractérise, et qui déguise pourtant bien pire : l’impuissance de cet homme-là, sa crainte permanente d’être démasqué (imprimée dans sa face, trahie par ces yeux furtifs et cet intarissable trou qui lui sert à dégoiser), et son hostilité sournoise envers sa propre société. Je ne connais pas de spécimen plus dégénéré, aussi nuisible que ce tartuffe parmi ce que ma génération avait de mieux à offrir et qu’elle aura produit de pire. Jean-Luc Mongrain croit au moins en quelque chose, et son discours est constant, et son action suit son discours. Gilles Proulx est un amuseur inoffensif sur cette échelle. Arcand est un journaliste. Mais qui, quel démagogue sans foi ni loi ni le moindre scrupule se mesure à Martineau dans notre génération? On a dit, un peu tôt, Jeff Fillion. Liquidé, Fillion, malgré les vœux de son auditoire. Un porc, ajoute finement Madame Martineau. Or, Fillion n’a jamais été, tant s’en faut, pernicieux comme ce bouffon avide, ce parvenu dévorant qui a aidé à l’éliminer. Combien de journalistes recoivent de la merde sous enveloppe au bureau de la rédaction et s’en vantent comme s’ils étaient le jeune Jean-Pierre Charbonneau se faisant tirer en plein Devoir pour stopper son enquête sur le crime organisé?
Précautions luxueuses, disais-je : l’homme s’y entend pour éviter plus fort que lui, aussi quand un Dany Laferrière l’estourbit d’un bref et brillant trait d’esprit à TLMEP, eh bien, tout le monde en parle. Encore et toujours. Il n’échappera jamais à ces mots qui le ligotent et le résument et le cuisent carbonisé : "Richard Martineau vit intellectuellement au dessus de ses moyens. Il dépense plus qu’il ne possède. Un jour, il fera faillite!". Il ne s’est trouvé personne, pas une seule voix pour prétendre que le coup était moche, même pas son ami Patrick Lagacé, nettement plus sérieux et d’une loyauté touchante, qui consacre de plus en plus de son espace rédactionnel à défendre l’indéfendable. Martineau s’en était pris à Laferrière avec son pitoyable arsenal ordinaire de majuscules, de citations juxtaposées, de questions rhétoriques et d’invectives atones. Plusieurs ont compris ce jour-là qu’il venait de basculer hors de sa zone pusillanime naturelle, qu’il se croyait enfin un redoutable intervenant intellectuel, bref qu’il divorçait du réel. Moi, je l’admets, j’ai eu pitié. Jeune, il écrivait fort et pensait jusqu’au bout d’une chronique. Sa corruption n’a rien de réjouissant pour nous autres qui sommes de la même fournée
Ça ne lui a pas servi de leçon, évidemment. Et de l’immonde gâchis de sa rencontre télévisée avec Dieudonné, qui l’a croqué comme un mulot, Louise Cousineau a fait un compte-rendu. La bataille a pogné. Je me suis retrouvé au milieu, mon nom lancé comme un caillou par ce saltimbanque paniqué en direction de sa critique.
Lisez cet article. On l’a altéré. Il finissait par crisse de folle. J’ai écrit à Louise Cousineau pour regretter à sa place la conduite inqualifiable de Martineau. C’est resté sans réponse. Mais l’injure à la journaliste a disparu, le Premier Ministre a eu droit à un Mea Culpa, et je me ramasse avec les sales majuscules du guignol qui se fout bien des conséquences.
Ma foi, il est peut-être temps de lui rappeler ce qu’on peut faire avec un clavier. Mais laissons-le se lamenter qu’on le poursuive, laissons-le revenir de son ébahissement. Quoi! Lui? Responsable?
C’était le 12. Johnny m’a conseillé de laisser couler. Je l’ai écouté. Il m’a aussi envoyé un enregistrement qui, m’a-t-il dit, méritait davantage mon attention. Grave. Dommageable. Cela, je ne l’ai pas écouté. Mais j’anticipe…
28.11.07
Mettre en contexte pour se mettre en train (1)
À venir, donc, un bref survol…
Dérouiller
27.11.07
24.9.06
1.10.04
Pecher. Patiemment. Joncher la chaloupe. Puis déposer sa canne et se jeter aux flots.
Que je touche en retard
J’ai tassé le tissu
Du couvre-lit autour
De ta peau douce pour
T’endormir en matrice;
L’écran luit, bleu lagon,
Dans la nuit du Bunker,
En moulant l’édredon
Sur tes hanches-caprices
Dont le rêve est issu
En m’aimantant le coeur,
Où le cens est perçu
Et versée ta liqueur.
Je sens ton cou d’ici
Avec mes doigts hagards,
C’est un parfum précis
Que je touche en retard
Et je goûte à distance
Au creux de ton dos d’or
Ce son d’amour qui dort
Dans un berceau d’absence.

30.9.04
Salon
27.9.04
G.O.
24.9.04
Gastronomie et art de vivre
22.9.04
Yusuf Islam: Oh baby baby it's a wild world
Dissolution
17.9.04
Basta l'embargo!
Voyager léger
Winston Churchill
16.9.04
Périls du dictionnaire
Happy birthday
14.9.04
Mettre la charogne devant l'émeu
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