En 1985, alors que je planchais sur Vamp, partageant un appartement avec Blue Jean Balfus et écrivant sur lui, j'écoutais cette chanson trente-trois fois par jour, version quarante-cinq tours sur un vieux pick-up.
Beej n'en pouvait plus.
Ce n'est pas, loin s'en faut, la seule raison pourquoi il a fichu le camp, mais ça y a contribué.
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37 commentaires:
Hem. Je crois que je me serais trissée aussi fissa, si j'avais dû l'entendre plus de cinq fois le jour. Sorry....:)
Ouais, mais t'aurais dû entendre la face B: tu m'aurais supplié de jouer la face A.
Dis donc, Anne, pendant que t'es là...
Mon vieil ami Léo, dont j'ai fait un personnage dans une couple de mes livres, avait grandi à Châteauroux, dans le Berry. Il pouvait prendre un de ces énormes accents truculents paysans roulants, rappelant beaucoup le nôtre. Me demandais si t'en es capable aussi. I mean, Léo était un enfant des années 30, et peut-être le souvenir même de ces régionalismes a-t-il entièrement disparu.
Blue peut jacter Ch'ti, à ce qu'on dit, mais devant moi elle a jamais voulu.
C'est vrai, tisote, j'ai pas voulu! Kestu veux, j'était pas assez ronde pour te la faire ch'ti! Me faut plus dans le ventre pour que les racines reviennent, hé,hé!
la prochaine fois qu'on se fera un petit dîner charmant autour de ton merveilleux pâté chinois, j'te promets de pousser m'in pt'tit quinquin en vrai! Mais va m'falloir plus d'un verre de rouge, tsé!
J'suis pas comme l'Anne des Ocreries, qui elle, berrichonne à l'eau gazeuse ou celle du puits! je doute pas un instant qu'elle te produise un de ses accents crénom de nom!
Oh! Vrrrraiment dégueulasse! T'as attendu le jour de notre fête nationale pour déboulonner la légendaire hospitalité québécoise? Sûr, on t'a donné à boire que de l'eau d'érable et du Tang à l'orange, mais c'est tout de même pas ma faute si Pat et toi insistiez pour tenir sur vos jambes durant trois jours! D'ailleurs, de la gnôle, y en avait en masse, et vous m'avez obligé à la siffler tout seul, résultat j'ai pas dessoulé de la semaine!
Bonne Saint-Jean.
Hum! Jamais je ne pourrrrrrrrrrais remettre en cause votre hospitalité véritable et légendaire! Je plaide non-coupable!
J'ai bu chez vous des choses incroyables à base de pommes, "cryante" de plaisir du palais et pis me semble que notre ami le MmwH! n'avait pas non plus été en reste. Nan! Disons que c'est sans doute par pudeur! Même Pat ne m'a jamis vu chanter " mon pt'tit quiquin!"! Me fait pas dire ce que j'ai pas dit!
En attendant, bonne fête de la St Jean, biloute, my love, et à tous mes amis québécois où qu'ils soient!
MmwH, c'était la classe indeed. Pour les nouveaux, rapellons que se trouvant dans l'impossibilité d'assister au quadruple party(Accueil de Blue, lancement de Sandy Gordon, show de Masataq, assemblée tribale live), il avait commandé trois bouteilles par téléphone à boire en pensant à lui. Ce que nous fîmes.
On m'expédie une p'tite gorgée d'ambré (me suis encore fait pognée, SAQ fermée aujourd'hui) et je vous la chante au complet moi, la Ayoye. De A à W! :D
(soupir) Aaah, ce quadruple party. J'ai des images qui meur'viennent de temps en temps, et à chaque fois le coeur me fait trois tours.
Bonne Saint-Jean!
Ah beeen! Ça parle au yâble! D'la grand visite!
La Poste marche pas, la SAQ non plus : y doit ben rester une coup' de canots volants ak' une gang de bons yâb' assez timbrés pour me livrer de quoi festoyer, nom de nom!
J'veux ben croire qu'il pleut à boire debout, mais c'est pas assez fort, bon!
Une chasse-galerie à l'envers, genre? Tu veux que je parte de la ville pour aller te souler à la campagne?
Une chasse-galerie à l'envers, à l'endrette, de tou'é bords tou'é côtés, awigne-ha-han, pas de problème avec ça, moi. Tant que ça se rende sans trop d'éclat (de verre) et à bon port. J'y pense : tu veux pas me refiler la ricette de bagosse dont tu as déjà fait mention? J'ai une baignoire che nous, pis le reste doit pas être ben dur à cueillir dins' alentours. En attendant les canots, ça pourrait peut-être ben faire l'affaire. Anyway c'est ça ou du lait de vache.
C'est bon du lait de vache, mais pour un 24 juin, c'est pas le yâb' ben ben.
La bagosse, m'as demander à Kevin de te l'écrire, la recette exacte, mais déjà je peux te dire: ça te prend seulement une canisse de dix gallons, pas besoin d'encombrer ton bain, pis ça te prend du sucre, ben du sucre, toutes sortes de sucre, pis de la levure, pis de l'eau. Le reste, des vieux fruits, des restants de racines, tu peux t'amuser à les cueillir.
Ça prend une trentaine de jours. À Bordeaux, on le faisait en six, mais c'est dur sur le système.
Exit la cueillette : y'a des bacs à composte gros comme des conteneurs derrière chaque maison. Chuis gras dur. Merci pour le cue Christian, et un beau bonjour à Kevin en passant.
Hum. Trente jours, voire six (dans le meilleur des immondes), c'est long pareil... moi qui voulais ça pour hier.
Petite misère.
Ça t'apprendra!
En ville, t'aurais qu'à descendre au dépanneur.
(Rires)
Ouain. Faut surtout que j'apprenne à faire des provisions, comme la fourmi. J'ai une belle dépense, comme dans le vieux temps, grande (et vide) comme deux terrains de football, j'pourrais stocker ça là-dedans! Huuuuum.
C'est de l'automutilation mon affaire.
Va te rester de la place pour garder kek Français au frais.
Blue rédige une liste.
Je pensais qu'il fallait les garder au chaud, les Français.
D'oh.
Chaud, frais, tiède, du moment que t'as un bon cadenas!
Et qu'on n'en parle à personne.
T'as raison.
On n'en parle à personne.
Right. Pas un mot sua game.
Comme ça, euh, t'as pas mal de gros bacs à compost dans ton boutte?
(Ben oui hein, j'ai mis un e de trop)
Je pense que j'en aurais assez pour me partir une production home made de petit jus, en remplir ma dépense, en exporter, en plus de m'installer un kiosque trois saisons sur le bord du chemin. Durant la quatrième j'écoulerais la marchandise excédentaire : ça coûtera moins cher d'Hydro.
On parle de bagosse, là, où de Français?
La bagosse, ça se garde pas: faut la consommer presto.
Les Français, ben, ça se garde, mais ça s'exporte pas: t'as qu'à songer au tien.
(rires)
Faudra que je démêle tout ça.
Démêle, démêle, mais reviens pas icitte avec un signe de ponctuation comme signature et rien derrière. Même l'Indien est capable d'écrire son nom!
Aaah! Kossé ça!
Ce doit être la dépense qui m'affecte à ce point-là...
(soupir)
Quand je pense que je suis jamais loin mais en même temps jamais là pour prodiguer mes conseils genre sur comment garder dans sa besace un français!
Au chaud, je suis pas sûre, ni au frais, ni au tiède, e cadenas t'oublie.
Le français , ce qu'il aime, c'est que ça vienne de lui!
Vaut le jouer cadenas subtil, cadenas invisible , c'est des grands sensibles, tsé, mine de rien!
Je souris mais je dois dire que néanmoins cela mérite une réflexion approfondie.
Si quelqu'un , genre , pouvais me dire comment garder un québécois et le pourquoi du comment?
N'empêche, nous on y arrive, non?
Alors?
Une bonne bagosse et on remet le couvert!
Ah! Comme je vous aime!
C'est l'offre et la demande. Si ça rapportait de garder un Québécois, y a longtemps que Bernard Tapie aurait transformé ça en industrie.
Cadenas subtil, tu dis, cadenas invisible: ça fait même pas trois semaines que t'as réalisé ce que contenaient les valises de chars lors de ton séjour. A fallu que je te fasse un dessin.
Là, les chars deviennent tabous, c'est le règne ascendant des bécyks, et on a plein de valises à vider discrètement avant de partir pour la Cour à Scrap.
Dur, dur, la gestion des ressources humaines.
Ah! C'est vrai, ça demande un certain doigté...
La gestion des ressources, j'entends!
p'tain, j'arrive un bout too late, je suis navrée, j'eus à faire ailleurs...le patois castelroussin (le berrichon qu'on cause à Châteauroux), c'est pas toutà fait le même que le mien, mais qu'est-cetu crois ? pour sûr que je le cause, mon berrichon qui vous ressemble ! je L'ECRIS, même, des foués, figure-toi ! rien que pour faire chier les gens de la ville qui pincent le musiau d'vant nous z'aut' quand qu'y nous entendent....pardi dame bin sûr !
Châteauroux, j'y ai étudié 3 ans, c'est à 60 bornes de là où j'ai passé mes 20 premières années (j'ai bougé de 12 km depuis). Dans le Berry, t'as pas le même patois partout, c'est rigolo !
exemple : le mot français "haie" (ce truc végatal qui entoure les champs dans les bocages....) - par cheux moué, on dira "une bouchure", ailleurs en Berry, on dira "une bouch'ture", ou "une bouch'tu' ", ça dépend de l'endroit ousque t'es.
Pis pas pu....:)
pis tu sais, quand j'suis chez moi...y r'vient tout seul, mon patois....on a gardé un foutu accent dans le coin, mais c'est vrai qu'y s'perd....on a tellement mis dans l'tête des gens qu'ça fait "bouseux"...z'ont honte, tu vois ? je me souviens, quand j'étais gosse....on allait à Bordeaux en vacances, on y avait de la famille....combien de fois dans les magasins, on a d'mandé à mes parents si on était québecois ! ils en salivaient les gens, on faisait exotiques...dès qu'y savaient qu'on était berrichons, y nous tournaient le nez, on les intéressait plus...on était plus du tout exotiques, soudain....juste ringards, pour ces gens de la grande ville...je me souviens des coups de pieds que j'ai retenus, des envies de calottes qui me venaient, d'être humiliés comme ça, parce que patoisants....ah ça mon gars, mon berrichon c'est pas celui de Châteauroux, c'est plutôt celui de Bourges, mais t'entends-ty bin ? J'VAIS POINT L'JETER !!!!
Foutraille !
Merci, Anne, merci. C'est comme un gros cadeau de Fête que tu nous fais.
PS: Difficile à concevoir, ici, de telles différences de saveurs langagières sur de si courtes distances (relativement, tu comprends). Comme quoi on a beau faire la guerre et inventer la télé, la culture ne s'efface pas comme ça.
Blue ne m'en voudra pas de révéler qu'à peu de chose près, elle m'avait expliqué en termes fort proches des tiens, quand on évoquait la question il y a quelques années.
faut des racines pour pouvoir pousser loin....:)
Au plumard, la Berrichonne! Les vaches vont pas se traire toutes seules, dans cinq heures, pis t'as un champ de topinambour à sarcler.
j'avions point de vaches, ça chie partout ! j'avions que des chieuves, pis les topinambours, ça fait péter,j'en avions point non pus, mais tu verrais mon champ de fayots !! :)))
9 h du mat ici, j'avions dormi comme une bûche !
Anne, héhé: always the good sport!
Tiens, je te raconte une joke qui me vient de Kevin, Madelinot, donc Acadien: eux aussi avaient coutume de dire... Enfin, tu vas voir.
Donc, c'est un petit Madelinot qui se précipite tout excité dans la maison en criant: «Maman! Maman! J'ai vu deux airplanes!»
Sa mère le corrige tendrement: «Non, Kevin. Tu sais qu'il faut dire AVIONS...»
Le kid, contrit: «Maman, euh, j'avions vu deux airplanes...»
LYES! Ça fait dix ans qu'il me l'a racontée pis j'en pisse encore dans mes culottes!
MOUAHAHAHAHAHAHAHA !
p'tain, c'est géant ! merci Christian, ça va faire un tabac dans l'Berry c't'affaire là !! :))))
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