13.11.10
Souple, raide et tendre regard: Alexandre Bédard
Un ami d'Emcée.
Je ne le connais pas encore, mais j'ai passé une heure hier soir à regarder ce qu'elle m'émerveillait à me montrer de lui. J'ai pas l'oeil, moi, j'ai pas l'oreille non plus, ni la main, je suis ni peintre ni photographe ni musicien, je ne suis qu'écrivain, mais à travers Emcée je sais percer quelques arcanes soyeux et puissants, et les retransmettre à ma Tribu.
Il y a là, quelque part, l'image d'un gant de rodéo dont Hemingway, Chaplin et Picasso se seraient réjouis.
6.11.10
I should have changed my fucking lock...
LYES!
Pour les nouveaux Tribaux qui ne savent pas encore, et pour les anciens qui alzheiment, cela signifie de long en large, grosso modo, de bas en haut et vice versa:
(La
Yeule
En
Sang
!)
Autrement dit, mort de rire, genre. Lots of laughs. Avec Mac, on en avait marre des MDR et des LOL et on avait accouché de ça pour remplacer. Ça nous convenait, puis ça s'est répandu comme une grippe.
Anyway: voici la virile version Cake de l'hymne des pitounes en colère. C'est du gâteau. Malheureusement, impossible d'en trouver une copie exempte de censure.
Pour les nouveaux Tribaux qui ne savent pas encore, et pour les anciens qui alzheiment, cela signifie de long en large, grosso modo, de bas en haut et vice versa:
(La
Yeule
En
Sang
!)
Autrement dit, mort de rire, genre. Lots of laughs. Avec Mac, on en avait marre des MDR et des LOL et on avait accouché de ça pour remplacer. Ça nous convenait, puis ça s'est répandu comme une grippe.
Anyway: voici la virile version Cake de l'hymne des pitounes en colère. C'est du gâteau. Malheureusement, impossible d'en trouver une copie exempte de censure.
3.11.10
J'ai quarante-six ans, officiellement depuis minuit, heure avancée, mais dans les faits je suis né dans quelques heures encore...
Je sais pas, pour une fois, si elle a fait exprès, mais Blue a déterré quelques anciens vers de mon cru qui s'accordent à l'occasion de mon anniversaire.
Le temps est un acide
Qui mord dans la matière
Et le temps est un fluide
D'essence meurtrière
L'esprit est un bureau
Où d'infinis tiroirs
Préservent la mémoire
Du coeur et de la peau...
(extrait, Comme les bulles, Fontes)
M'en souvenais plus...
Ça me vient de ma mère, qui m'expliquait ainsi, enfant, la nature de la mémoire. «Ce sont de petits tiroirs. Plein ta tête. Chaque chose que tu apprends, tu la places dedans. Une chose, un tiroir. Ta tête est un bureau, immense, plein, plein de tiroirs, tu ne manqueras jamais d'espace, il y a plein de place. Ce que tu sais, ce que tu sens, ce dont tu veux te souvenir, tu le loges, là, chacun dans son tiroir, afin de le récupérer facilement quand tu en auras besoin.»
Ce n'est pas ainsi que le rappel fonctionne, à mon avis d'adulte: ce serait plus un mélange d'hyperliens et de poupées gigognes. N'empêche, maman avait le tour de frapper mon imagination, et force m'est de constater que je me souviens...
Le temps est un acide
Qui mord dans la matière
Et le temps est un fluide
D'essence meurtrière
L'esprit est un bureau
Où d'infinis tiroirs
Préservent la mémoire
Du coeur et de la peau...
(extrait, Comme les bulles, Fontes)
M'en souvenais plus...
Ça me vient de ma mère, qui m'expliquait ainsi, enfant, la nature de la mémoire. «Ce sont de petits tiroirs. Plein ta tête. Chaque chose que tu apprends, tu la places dedans. Une chose, un tiroir. Ta tête est un bureau, immense, plein, plein de tiroirs, tu ne manqueras jamais d'espace, il y a plein de place. Ce que tu sais, ce que tu sens, ce dont tu veux te souvenir, tu le loges, là, chacun dans son tiroir, afin de le récupérer facilement quand tu en auras besoin.»
Ce n'est pas ainsi que le rappel fonctionne, à mon avis d'adulte: ce serait plus un mélange d'hyperliens et de poupées gigognes. N'empêche, maman avait le tour de frapper mon imagination, et force m'est de constater que je me souviens...
24.10.10
20.10.10
South Park Lafontaine
Faisant un ménage de, balayant des yeux mes archives, je suis tombé sur ces deux croustillantes caricatures de mon cru, l'une de Blue, l'autre d'Emcée. Je vous laisse deviner laquelle est laquelle.
Crisse ke sont cutes!
Faudrait que j'fasse Sandy aussi, pis Venise next. Pis Big Mac, pis Yvan, pis Sammy, pis Plam, pis Swan, pis McDoodle, pis Marsi, pis Maxime, pis Patrick Natier, pis Flash, pis Danger, pis la Tribu au grand total: on gonflerait la population du Colorado.
Sa voix...
Ma chère Sonia Johnson lançait hier, dans un Dièse Onze bondé, son dernier album, Le carré de nos amours.
Y figure un mien texte, intitulé Ma voix. Elle le rend avec l'énergie et la chaleur qui lui sont propres. Une chanson, sur papier, c'est plat, un pain sans levain, et ce levain, c'est la voix...
13.10.10
Samedi soir dernier en concentré, comme...
© Patrick Natier
Juste en haut, là à droite, le beau Shrek qui tient la guitare, c'est Frédéric Mas, de Masataq.
Un rang dessous, de babord à tribord, on distingue Marsi, Blue, Venise & Me. Et Gomeux à l'extrème-droite, ce qui ne surprendra personne, right?
Le cow-boy côté jardin, c'est Prométhée V. Flanqué de Flash Gordon, Swan, Sandra Gordon, McDoodle, Stéphane Danger Ranger, Yvan Lafontaine dit le Terrible, Frédéric Dumont, le chum de Maxime et Maxime.
Ne figurent pas sur la photo: Le Plumitif, passé plus tôt, et MakesmewonderHum, présent par procuration liquide.
12.10.10
10.10.10
J+3: message à MakesmewonderHum
La classe. La grande classe. La crisse de grosse classe sale. L'art d'être chaud au coeur de tous sans se montrer la face. De se faire toaster au Bourgogne à répétition sans rougir des joues. J'ai appris quelque chose sur l'art de vivre, dude.
J'attends que les filles en parlent avant d'élaborer, héhé...
J'attends que les filles en parlent avant d'élaborer, héhé...
8.10.10
5.10.10
Un dentier (haut et bas), un carlin, un lapin, un fouet et un tuba...
On espère que tout ça n'appartient pas au même pauvre Herr...
Prendre un verre de bière, mon minou
Prendre un verre de bière right through!
Tu t'en prends un, tu m'en donnes pas
J'te fais des belles façons
J'te chante des belles chansons
Donne-moé'z-en donc!
Prendre un verre de bière, mon minou
Prendre un verre de bière right through!
Tu t'en prends un, tu m'en donnes pas
J'te fais des belles façons
J'te chante des belles chansons
Donne-moé'z-en donc!
29.9.10
Esprit d'airain, couilles d'acier
Sam O'Nihil rides again!
Octobre 1970 - L'histoire d'une petite histoire
Comment la police antiterroriste a épié la captivité de Pierre Laporte
Louis Hamelin
29 septembre 2010
Le matin du 19 octobre 1970, tandis que policiers et experts fouillent les tas d'objets et de détritus extraits de la maison du 5630, rue Armstrong, le repaire de la cellule Chénier découvert aux petites heures ce jour-là, un sergent de la Sûreté du Québec, s'adressant aux journalistes accourus, évoque certains indices (taches de sang, etc.) relevés dans le bungalow perquisitionné et qui tendraient à prouver que le ministre du Travail a bel et bien été détenu, puis assassiné à cet endroit.
La suite de sa déclaration a été occultée par l'enchaînement rapide des événements de cette semaine-là. Mais comme l'écrirait le lendemain le reporter du Montréal-Matin: «D'après les renseignements recueillis par les policiers au cours de la matinée d'hier, une seconde maison installée sur le terrain adjacent aurait également servi de repaire à des membres bien connus du Front de libération du Québec.» Cette information fut aussi publiée par le Montreal-Star (dès le 19 octobre, le Star étant un journal de l'après-midi), Le Petit Journal (un hebdomadaire) du 25 octobre, Le Soleil de Québec, qui s'appuyait sur une dépêche de la Presse canadienne, et le Nouvelliste de Trois-Rivières, repiquant probablement, sans la citer, la même dépêche.
Outre son contenu, intrigant à première vue, sinon même explosif dans le contexte de l'affaire Laporte, c'est le sort de cette information qui retint presque aussitôt mon attention: dans les jours suivants, elle s'évaporait sans laisser de trace. On n'en entendrait plus jamais parler: ni à l'enquête du coroner, ni au cours des procès-spectacles à venir, ni même à la faveur d'une des grandes enquêtes journalistiques (Toronto Star, CBC) des années 1970. Plus tard, en parlant à d'anciens membres de la bande qui avait fréquenté le 5630 de la rue Armstrong au cours de l'été 1970, et en les écoutant me réfuter, dans les termes les plus nets et assurés, la présence de felquistes dans la maison voisine, soit au 5640 (il n'y a pas de 5620, un terrain vague s'étendant, à l'époque, sur deux lots dans cette direction), je me suis vite convaincu de la fausseté de ladite information de source policière.
Des détails qui clochent
Il fallait donc conclure à une erreur: interrogés par les agents, les habitants du voisinage avaient confondu les occupants de l'autre bungalow, situé au 5640, avec les suspects dont on leur exhibait les photos. Sauf qu'un détail clochait. Deux, même. Examinons la suite de la déclaration policière du 19 octobre: «Toutefois, cette maison était déserte depuis un mois.» (Presse canadienne) Et «[...] mais peu de temps avant la découverte du corps de M. Laporte, une familiale venait se garer devant la porte et ses occupants vidaient la maison de tout son contenu» (Montréal-Matin).
Cette erreur de la police comportait donc, assez étrangement, deux points de recoupement avec la trame connue des événements d'octobre. Un mois plus tôt, c'est en effet, à quelques jours près, le moment du départ de trois membres de la cellule Chénier pour leur fameux voyage au Texas. Il faut croire que, par le plus grand des hasards, les voisins ont décidé de décamper presque en même temps. Et que, hasard encore plus incroyable, peu après (Le Petit Journal précise: vers les 6h) la mort d'un otage politique dans la maison voisine, événement dont ils ne pouvaient en principe se douter, ces mêmes voisins revenaient vider les lieux!
Une chose de sûre: les membres de la cellule Chénier, eux, n'ont pas eu besoin d'une station wagon pour transporter leurs affaires, il n'y a qu'à voir, sur les photos, le capharnaüm abandonné dans leur sillage! Pour des policiers venus faire du camping dans la banlieue profonde, par contre, le format familial pourrait avoir été bien utile, entre autres pour trimballer un délicat matériel de surveillance électronique. Car la «petite histoire» racontée aux journalistes pendant la matinée du 19 octobre est une fabrication évidente, une tentative limpide de déguiser l'identité des véritables occupants du bungalow voisin. Le 5640 était un des postes d'observation de la police antiterroriste pendant la semaine fatidique. Il pourrait ne pas avoir été le seul. Le Petit Journal a aussi parlé d'une «troisième maison qui a joué un rôle dans cette affaire. Située à 75 pieds des autres domiciles et de l'autre côté de la rue, elle était ou, du moins, semblait abandonnée depuis un mois et demi». Ce qui nous amène approximativement au début de septembre et à la célèbre réunion de planification stratégique du FLQ dont le bungalow de la rue Armstrong a été le théâtre...
Une histoire sur mesure
Cinq journaux, je le répète, ont rapporté la partie de la déclaration policière qui concernait la maison voisine, ses occupants envolés et la visite éclair d'une auto familiale. Quelques autres ne l'ont pas fait: The Gazette et Le Devoir, lesquels, ce matin-là, n'avaient de toute évidence aucun reporter sur les lieux. Ensuite La Presse et Le Journal de Montréal. Dans ce dernier cas, la chose est assez compréhensible, même si Pierre Bouchard, qui couvrait les activités du FLQ pour le populaire tabloïd, se trouvait bel et bien rue Armstrong avec les autres. Je cite l'Histoire d'un mouvement clandestin de Louis Fournier: «Selon la commission d'enquête Keable, "M. Bouchard a collaboré avec divers services de renseignements antisubversifs pendant une période qui s'étend au moins de 1969 à 1973". Il aurait collaboré avec les services de renseignement de l'armée canadienne [il est officier de réserve], de la GRC et de la police de Montréal...»
Autrement dit, Bouchard savait à quoi s'en tenir au sujet de la maison voisine. Le fait qu'il n'ait pas jugé utile de répandre cette fabrication nous renseigne par ailleurs un peu mieux sur la véritable fonction de la petite histoire inventée par la police antiterroriste: elle n'est pas destinée aux lecteurs, à la population; seulement aux journalistes eux-mêmes, c'est-à-dire à ceux qu'elle ne contrôle pas et qui risquaient, ne sait-on jamais, de rendre compte de certains mouvements suspects observés par les habitants de la petite rue Armstrong en septembre et octobre 1970.
Attribuer ces mouvements au FLQ était la meilleure manière de détourner et de désamorcer toute question possiblement embêtante sur de tels va-et-vient.
Un bout de jupon
Les récents reportages diffusés par Radio-Canada ont confirmé que l'escouade antiterroriste connaissait tous les felquistes et a continué de les surveiller même après les enlèvements. La Presse canadienne l'affirmait déjà, le 6 octobre 1970: «Tous les membres connus des organisations terroristes séparatistes sont actuellement étroitement surveillés depuis l'enlèvement hier du diplomate Richard Cross...» Qu'ont donc fait les gens de la CAT, l'escouade antiterroriste combinée, rue Armstrong, au cours de l'automne? La même chose qu'à Prévost, en juin, lors du démantèlement d'un premier complot d'enlèvement. Et la même chose que dans la rue des Récollets, plus tard, à Montréal-Nord: ils ont installé des postes d'observation autour des repaires qu'ils avaient repérés.
La preuve est dans le cover-up. En effet, il est plutôt rare qu'on essaie de camoufler un crime inexistant. Et dans la petite histoire de la maison voisine, la tentative de camouflage, même si elle ne tient qu'en quelques phrases, crève les yeux. La police antiterroriste a commis une erreur et laissé dépasser un bout de jupon. Et s'il est raisonnable de penser qu'on a profité du voyage étasunien des locataires du 5630 pour sortir la quincaillerie électronique, alors l'escouade antiterroriste a littéralement «monitoré» la captivité de Pierre Laporte. Ce qui soulève évidemment bien des questions sur une telle descente de police qui, de justesse, s'est apparemment trompée de cible cette semaine-là.
Qui donc occupait la maison voisine du bungalow des ravisseurs de Laporte entre le 10 et le 17 octobre de l'automne 1970? Je propose que Radio-Canada aille le demander à son ripou préféré, Julien Giguère, le père spirituel autoproclamé de la Loi sur les mesures de guerre.
Octobre 1970 - L'histoire d'une petite histoire
Comment la police antiterroriste a épié la captivité de Pierre Laporte
Louis Hamelin
29 septembre 2010
Le matin du 19 octobre 1970, tandis que policiers et experts fouillent les tas d'objets et de détritus extraits de la maison du 5630, rue Armstrong, le repaire de la cellule Chénier découvert aux petites heures ce jour-là, un sergent de la Sûreté du Québec, s'adressant aux journalistes accourus, évoque certains indices (taches de sang, etc.) relevés dans le bungalow perquisitionné et qui tendraient à prouver que le ministre du Travail a bel et bien été détenu, puis assassiné à cet endroit.
La suite de sa déclaration a été occultée par l'enchaînement rapide des événements de cette semaine-là. Mais comme l'écrirait le lendemain le reporter du Montréal-Matin: «D'après les renseignements recueillis par les policiers au cours de la matinée d'hier, une seconde maison installée sur le terrain adjacent aurait également servi de repaire à des membres bien connus du Front de libération du Québec.» Cette information fut aussi publiée par le Montreal-Star (dès le 19 octobre, le Star étant un journal de l'après-midi), Le Petit Journal (un hebdomadaire) du 25 octobre, Le Soleil de Québec, qui s'appuyait sur une dépêche de la Presse canadienne, et le Nouvelliste de Trois-Rivières, repiquant probablement, sans la citer, la même dépêche.
Outre son contenu, intrigant à première vue, sinon même explosif dans le contexte de l'affaire Laporte, c'est le sort de cette information qui retint presque aussitôt mon attention: dans les jours suivants, elle s'évaporait sans laisser de trace. On n'en entendrait plus jamais parler: ni à l'enquête du coroner, ni au cours des procès-spectacles à venir, ni même à la faveur d'une des grandes enquêtes journalistiques (Toronto Star, CBC) des années 1970. Plus tard, en parlant à d'anciens membres de la bande qui avait fréquenté le 5630 de la rue Armstrong au cours de l'été 1970, et en les écoutant me réfuter, dans les termes les plus nets et assurés, la présence de felquistes dans la maison voisine, soit au 5640 (il n'y a pas de 5620, un terrain vague s'étendant, à l'époque, sur deux lots dans cette direction), je me suis vite convaincu de la fausseté de ladite information de source policière.
Des détails qui clochent
Il fallait donc conclure à une erreur: interrogés par les agents, les habitants du voisinage avaient confondu les occupants de l'autre bungalow, situé au 5640, avec les suspects dont on leur exhibait les photos. Sauf qu'un détail clochait. Deux, même. Examinons la suite de la déclaration policière du 19 octobre: «Toutefois, cette maison était déserte depuis un mois.» (Presse canadienne) Et «[...] mais peu de temps avant la découverte du corps de M. Laporte, une familiale venait se garer devant la porte et ses occupants vidaient la maison de tout son contenu» (Montréal-Matin).
Cette erreur de la police comportait donc, assez étrangement, deux points de recoupement avec la trame connue des événements d'octobre. Un mois plus tôt, c'est en effet, à quelques jours près, le moment du départ de trois membres de la cellule Chénier pour leur fameux voyage au Texas. Il faut croire que, par le plus grand des hasards, les voisins ont décidé de décamper presque en même temps. Et que, hasard encore plus incroyable, peu après (Le Petit Journal précise: vers les 6h) la mort d'un otage politique dans la maison voisine, événement dont ils ne pouvaient en principe se douter, ces mêmes voisins revenaient vider les lieux!
Une chose de sûre: les membres de la cellule Chénier, eux, n'ont pas eu besoin d'une station wagon pour transporter leurs affaires, il n'y a qu'à voir, sur les photos, le capharnaüm abandonné dans leur sillage! Pour des policiers venus faire du camping dans la banlieue profonde, par contre, le format familial pourrait avoir été bien utile, entre autres pour trimballer un délicat matériel de surveillance électronique. Car la «petite histoire» racontée aux journalistes pendant la matinée du 19 octobre est une fabrication évidente, une tentative limpide de déguiser l'identité des véritables occupants du bungalow voisin. Le 5640 était un des postes d'observation de la police antiterroriste pendant la semaine fatidique. Il pourrait ne pas avoir été le seul. Le Petit Journal a aussi parlé d'une «troisième maison qui a joué un rôle dans cette affaire. Située à 75 pieds des autres domiciles et de l'autre côté de la rue, elle était ou, du moins, semblait abandonnée depuis un mois et demi». Ce qui nous amène approximativement au début de septembre et à la célèbre réunion de planification stratégique du FLQ dont le bungalow de la rue Armstrong a été le théâtre...
Une histoire sur mesure
Cinq journaux, je le répète, ont rapporté la partie de la déclaration policière qui concernait la maison voisine, ses occupants envolés et la visite éclair d'une auto familiale. Quelques autres ne l'ont pas fait: The Gazette et Le Devoir, lesquels, ce matin-là, n'avaient de toute évidence aucun reporter sur les lieux. Ensuite La Presse et Le Journal de Montréal. Dans ce dernier cas, la chose est assez compréhensible, même si Pierre Bouchard, qui couvrait les activités du FLQ pour le populaire tabloïd, se trouvait bel et bien rue Armstrong avec les autres. Je cite l'Histoire d'un mouvement clandestin de Louis Fournier: «Selon la commission d'enquête Keable, "M. Bouchard a collaboré avec divers services de renseignements antisubversifs pendant une période qui s'étend au moins de 1969 à 1973". Il aurait collaboré avec les services de renseignement de l'armée canadienne [il est officier de réserve], de la GRC et de la police de Montréal...»
Autrement dit, Bouchard savait à quoi s'en tenir au sujet de la maison voisine. Le fait qu'il n'ait pas jugé utile de répandre cette fabrication nous renseigne par ailleurs un peu mieux sur la véritable fonction de la petite histoire inventée par la police antiterroriste: elle n'est pas destinée aux lecteurs, à la population; seulement aux journalistes eux-mêmes, c'est-à-dire à ceux qu'elle ne contrôle pas et qui risquaient, ne sait-on jamais, de rendre compte de certains mouvements suspects observés par les habitants de la petite rue Armstrong en septembre et octobre 1970.
Attribuer ces mouvements au FLQ était la meilleure manière de détourner et de désamorcer toute question possiblement embêtante sur de tels va-et-vient.
Un bout de jupon
Les récents reportages diffusés par Radio-Canada ont confirmé que l'escouade antiterroriste connaissait tous les felquistes et a continué de les surveiller même après les enlèvements. La Presse canadienne l'affirmait déjà, le 6 octobre 1970: «Tous les membres connus des organisations terroristes séparatistes sont actuellement étroitement surveillés depuis l'enlèvement hier du diplomate Richard Cross...» Qu'ont donc fait les gens de la CAT, l'escouade antiterroriste combinée, rue Armstrong, au cours de l'automne? La même chose qu'à Prévost, en juin, lors du démantèlement d'un premier complot d'enlèvement. Et la même chose que dans la rue des Récollets, plus tard, à Montréal-Nord: ils ont installé des postes d'observation autour des repaires qu'ils avaient repérés.
La preuve est dans le cover-up. En effet, il est plutôt rare qu'on essaie de camoufler un crime inexistant. Et dans la petite histoire de la maison voisine, la tentative de camouflage, même si elle ne tient qu'en quelques phrases, crève les yeux. La police antiterroriste a commis une erreur et laissé dépasser un bout de jupon. Et s'il est raisonnable de penser qu'on a profité du voyage étasunien des locataires du 5630 pour sortir la quincaillerie électronique, alors l'escouade antiterroriste a littéralement «monitoré» la captivité de Pierre Laporte. Ce qui soulève évidemment bien des questions sur une telle descente de police qui, de justesse, s'est apparemment trompée de cible cette semaine-là.
Qui donc occupait la maison voisine du bungalow des ravisseurs de Laporte entre le 10 et le 17 octobre de l'automne 1970? Je propose que Radio-Canada aille le demander à son ripou préféré, Julien Giguère, le père spirituel autoproclamé de la Loi sur les mesures de guerre.
27.9.10
Mes actions de Segway en chute libre!
Juste quand j'allais proposer mon slogan (Segway: on marche pas!) à Jimi Heselden...
Vais devoir convertir mon bolide en tondeuse à gazon.
26.9.10
Triathlon tribal
Enfin! Voici venu le temps de mettre un terme à l'embargo, de clore le motus et découdre nos bouches!
Figurez-vous donc que le samedi 9 octobre sera un de ces jours ancrés dans nos mémoires, un de ces samedis qui impriment un vif souvenir au corps même si on s'est cuité à mort...
D'abord, la terre d'Amérique, et plus précisément nous, va recevoir la première visite de Blue! I kid you not: c'est officiel, son billet est acheté, elle vient faire une saucette, trois jours et des poussières. Ce sera serré, va falloir bourrer l'agenda jusque dans les marges et en mener large! Toute la Tribu est invitée à venir la rencontrer à partir de 18 heures au Café-Resto Bar L'absynthe. Blog & Roll!
À vingt heures, ça continue avec le lancement des Corpuscules de Krause, de notre Sandra Gordon. Au même endroit. Gênez-vous pas!
Enfin, à vingt-deux heures, toujours à L'absynthe et afin de clore en beauté, un show de Masataq, dont j'ai parlé ici tout récemment.
Un samedi, je vous dis, du feu de Dieu!
image: © fakirdesign
Figurez-vous donc que le samedi 9 octobre sera un de ces jours ancrés dans nos mémoires, un de ces samedis qui impriment un vif souvenir au corps même si on s'est cuité à mort...
D'abord, la terre d'Amérique, et plus précisément nous, va recevoir la première visite de Blue! I kid you not: c'est officiel, son billet est acheté, elle vient faire une saucette, trois jours et des poussières. Ce sera serré, va falloir bourrer l'agenda jusque dans les marges et en mener large! Toute la Tribu est invitée à venir la rencontrer à partir de 18 heures au Café-Resto Bar L'absynthe. Blog & Roll!
À vingt heures, ça continue avec le lancement des Corpuscules de Krause, de notre Sandra Gordon. Au même endroit. Gênez-vous pas!
Enfin, à vingt-deux heures, toujours à L'absynthe et afin de clore en beauté, un show de Masataq, dont j'ai parlé ici tout récemment.
Un samedi, je vous dis, du feu de Dieu!
image: © fakirdesign
17.9.10
Cool court
12.9.10
De la musique qui tient aux côtes (d'azur)
J'ai soupé hier avec un gars pas ordinaire. Rencontré au récent lancement des Corpuscules de Krause (l'opus de notre Sandra Gordon qu'Emcée vient juste de terminer dans l'allégresse mêlée d'enchantement), Frédéric Mas est venu au Moonshine avec sa blonde mangeailler mes sushis. Parce que je fais des sushis, astheure; ça change des bines et du pâté chinois, mais anyway, toujours est-il que ce very nice Niçois arrivé ici en 2001 m'a fait une forte impression: un charisme, un estomac, une carrure, un regard, une intelligence, une voix! À force de fréquenter Blue, j'en oubliais que tous les Français fantastiques n'originent pas du Nord.
Sa blonde avait apporté un cheesecake, lui a fourni la galette, celle de Masataq: j'écoute en boucle depuis ce matin et ça me renverse en diable...
Sa blonde avait apporté un cheesecake, lui a fourni la galette, celle de Masataq: j'écoute en boucle depuis ce matin et ça me renverse en diable...
7.9.10
Imposture compost
Je ne cherche pas, je trouve.
Dixit Mistral...
Hohoho!
Picasso: “les bons artistes copient, les grands artistes volent”.
Tuladit Pablito.
Dixit Mistral...
Hohoho!
Picasso: “les bons artistes copient, les grands artistes volent”.
Tuladit Pablito.
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