7.4.09

Le Père Noël from Hell(s Angel)...

Cayouche m'a raconté que cette chanson constituait sa sentence pour ivresse au volant. Une forme de travail communautaire. Je la mets ici pour faire un peu rusher Blue, qui aura bien besoin de nous pour traduire. Si ça peut la rassurer, nous autres aussi on a un peu de misère à tout comprendre du premier coup: Cayouche est un Acadien du Nouveau-Brunswick et y a des nuances ek le pur français de Mourial.



Tordant comment il a baisé le juge dans sa chanson. T'es tout l'temps arrêté...à toutes les 5 milles pour pisser. LYES!!!

Sauf qu'il s'est fait repogner y a quelques mois. Spère qu'il passait pas devant le même juge...

6.4.09

Dans l'actualité

Ces histoires de compteurs d'eau qui commencent avec des pots-de-vin ne se limiteront pas aux commerces et à l'industrie: d'ici dix ans, chacun d'entre nous devra calculer depuis l'instant matinal où il se brosse les dents jusqu'à l'ultime pisse du jour quand il tire la chasse.

Par ailleurs, de quoi se réjouir: les profs de l'UQAM entament leur cinquième semaine de grève et la session est compromise, ce qui donne une chance aux étudiants en création littéraire qui lisent et écrivent à la maison d'apprendre et d'accomplir quelque chose!

3.4.09

Vieux poisson...


Chantal remporte, sinon les palmes, au moins les nageoires du meilleur Poisson d'avril, du plus durable et renouvelable. Car il est vrai qu'en 2003 Ksi ne ressemblait toujours pas à ça, la plupart du temps en tous cas, héhé, aaahhhhh...


1.4.09

Viendra le jour

Viendra le jour, kid, et reviendra ensuite pas constamment mais sans faillir, si t'es comme moi je veux dire, réglé comme Old Faithful ou une cocotte sur la pilule, il viendra, plus d'une fois.

Rappelle-toi: elle t'offrira cela 



ou quelque chose comme ça. Ce sera le soir, la lumière diffusée dans la pièce par quelques sources avares tirera sur  le jaune et le cendré tandis qu'une ombre sur le mur, la tienne, te semblera trembler, puis te regarder.

Elle parlera doucement, un murmure, sain et serein, ventilé par de longs silences taillés pour accomoder tes sanglots, ceux qui surviendront bientôt sans s'être annoncés, des silences cousus aux mesures de tes désarrois soudains, qui auront l'air de tissus chers et de somptueuses, lourdes étoffes exotiques hors de prix, précieuses aussi, surtout, du fait qu'elles soient coupées pour toi, puis assemblées à la taille et aux formes que prendra le chagrin, ton chagrin, vêtures étouffant les sons durs et les accents cruels, pas l'habituelle muraille de mutisme érigée autour d'une forteresse insonorisée, elle dedans et toi dehors.

Puis, quand un grand calme soulagé comblera lentement les cavités insoupçonnées d'où jaillissaient tes pleurs, quand tu seras sur le point d'ouvrir les bras pour l'étreindre et sceller ses mots dans la cire encore molle de ta peau, tu la verras se lever, tourner le dos, partir, tes yeux pleins d'eau comme d'aqueux rideaux la regarderont s'éloigner, incrédules et brûlants comme des ronds de poêle, aveugles autant que tes oreilles étaient sourdes, mais tu entendras la porte qui se referme une dernière fois, ce sera même le seul son qui subsistera en toi, car déjà tu seras dans l'ouvrage de rassembler quelques choses parmi celles qu'elle a dites avec cette voix si douce, rescaper, ramasser, réunir, renflouer le rafiot qu'est un souvenir d'homme. Ce sera en pure perte. N'ayant rien entendu, tu échoueras, cela va de soi, chacun des sites mis en chantier entre ton esprit et ton coeur sera fouillé, labouré, tes recherches documentées à fond: à la fin, rien.

Souviens-toi, tout petit, quand vert de terreur et les lèvres soudées pour retenir tes vomissures, tu sentais enfin le gros manège de La Ronde ralentir, puis s'arrêter. Six minutes en avaient semblé cent et tu avais meublé chaque seconde du hurlement MAMAAAAN! pareil aux poilus de 1917 périssant par pathétiques paquets de plusieurs multipliés par sept et décimés par douzaines sur le Chemin des Dames...

Ooooohhhh, those were good times, weren't they?

Mais les poilus couraient en panique tandis que leurs tripes accrochées aux barbelés se déroulaient sur le champ dans les brouillards de gaz moutarde, tandis que toi tu as crié, sitôt ton renvoyat ravalé: «Encore! Je veux y retourner!»

Et tourne, retournait le manège.

Elles, c'est l'exacte même affaire.



Le BizMan & Co: Loco dans le Vortex

31.3.09

29.3.09

René Char

Blue me fait connaître René Char. Le fais rebondir vers vous. Comment suis-je passé à côté d'un si incandescent poète?


27.3.09

Nelligan, again.


Romance du vin

«Ce poème de neuf quatrains a été écrit par un soir de mai 1899. C'est dans ce poème qu'il a investi sa rage et sa douleur d'être un poète incompris, ses sanglots de vivre. La société contribue à son malheur, à son rire sonore, à ses sanglots étouffés. C'est une réponse aux journalistes croque-morts, aux femmes qui rient de lui, aux hommes qui repoussent sa main. Jamais Nelligan n'avait-il crié aussi fort. Toutes les strophes du poème sont ponctuées d'exclamations. Dans un moment d'extrême isolement, la place revient au cri et à l'ironie. Rien de plus à propos que de jeter à la face de cette auguste assistance, la dure vérité qu'elle applaudit la poésie sans comprendre le poète.

C'est un diatribe adressée à la société, c'est un credo poétique. C'est l'inextricable ivresse d'être: affirmer son désir de vivre douloureusement et pleinement sa destinée d'artiste, dans l'effarante lucidité de son moi déréglé. Les énoncés et les images de ce poème convergent vers un état d'âme qui alterne les périodes d'excitation et de dépression. Il s'agit en effet, d'une alternance de gaieté et de tristesse, de gloire et d'échec, d'euphorie et d'apathie, de rire sonore et de sanglots... Ce fut le chant du cygne d'un homme meurtri, incompris et aigri.»

WYCZYNSKI, Paul, Biographie de Nelligan, 1987, p. 290.


Tout se mêle en un vif éclat de gaieté verte.
Ô le beau soir de mai. Tous les oiseaux en choeur,
Ainsi que les espoirs naguères à mon coeur,
Modulent leur prélude à ma croisée ouverte.

Ô le beau soir de mai, le joyeux soir de mai!
Un orgue au loin éclate en froides mélopées;
Et les rayons ainsi que de pourpres épées,
Percent le coeur du jour qui se meurt parfumé.

Je suis gai! je suis gai! Dans le cristal qui chante,
Verse, verse le vin! verse encore et toujours,
Que je puisse oublier la tristesse des jours,
Dans le dédain que j'ai de la foule méchante!

Je suis gai! je suis gai! Vive le vin et l'Art!...
J'ai le rêve de faire aussi des vers célèbres,
Des vers qui gémiront les musiques funèbres
Des vents d'automne au loin passant dans le brouillard.

C'est le règne du rire amer et de la rage
De se savoir poète et l'objet du mépris,
De se savoir un coeur et de n'être compris
Que par le clair de lune et les grands soirs d'orages!

Femmes! je bois à vous qui riez du chemin
Où l'Idéal m'appelle en ouvrant ses bras roses;
Je bois à vous surtout, hommes aux fronts moroses
Qui dédaignez ma vie et repoussez ma main!

Pendant que tout l'azur s'étoile dans la gloire,
Et qu'un hymne s'entonneau renouveau doré,
Sur le jour expirant je n'ai donc pas pleuré,
Moi qui marche à tâtons dans ma jeunesse noire!

Je suis gai! je suis gai! Vive le soir de mai!
Je suis follement gai, sans être pourtant ivre!...
Serait-ce que je suis enfin heureux de vivre;
Enfin mon coeur est-il guéri d'avoir aimé?

Les cloches ont chanté; le vent du soir odore...
Et pendant que le vin ruisselle à joyeux flots,
Je suis si gai, si gai, dans mon rire sonore,
Oh! si gai, que j'ai peur d'éclater en sanglots!

Merci à Big Butch (ne pas confondre ek Ti-Butch, son benjamin) pour l'idée.

26.3.09

Émile...



C'est notre Blue, encore, qui nous parle de nous.

Villanueva: follow-up

J'ai dit que j'y reviendrais. Vous avez été assez gentils pour pas me mettre la pression. Le fait est que j'ai beau ruminer la question, la traiter comme de la tire Sainte-Catherine, la retourner pis la piner comme une catin, je trouve pas de meilleure manière d'en reparler que l'a fait Patrick Lagacé dans ce papier.

C'est aussi un peu par charité, vous comprenez: PatLag se morfond ek son blog quasiment confidentiel, sans personne qui visite autrement que par accident, c'est presquement le Bates Motel, faque me sus dit qu'on irait l'encourager, héhé.

On devrait peut-être...

Richard

C'est comme ça qu'il écrivait, dans le temps, et ce salaud vient de se trahir: il sait toujours écrire. I knew it. I KNEW IT!

Une chronique sentie sensée songée d'alpha en oméga. Le gars d'autrefois.



Ça déchire, ce papier. Il a oublié de niaiser, de martiner, il est triste et fâché: il parle de lui, de moé, de plusieurs d'entre vous qui rôdez par ici, et de son temps aussi, de l'avenir de nos enfants: l'esprit affûté de Richard nous en découpe une tranche.

Et s'il omet de mentionner le tiers frère, Napoléon, qui siège astheure à l'Assemblée Nationale, c'est dans l'intérêt de la dialectique.

25.3.09

Quand le sang n'a ni queue ni tête


Un homme a beau être costaud, si la bonne femme lui met la main dessus, le mec est foutu pour ce qui s'agit de penser à deux places à la fois. Y a jamais assez de sang pour irriguer la bite et la cervelle en même temps, et le coeur thermopompe comme un boeuf Ultramar.

Cela étant, chacun son vice. Mes meilleurs amis, fous raides par définition, me regardent bizarre si je leur dis qu'en me suçant elle m'a appris l'origine du Taj (par-delà le bien et le) Mahal.

J'en voulais plus, j'ai supplié: c'est toute l'histoire de l'Empire moghol qui y est passée, and how sweet it was, too...

On va y en faire des Pèse sur Pause

Guère le chwè

Vingt et une heures, après les Franc-Tireurs à TQC, j'ai le choix entre rester là et switcher à TQS pour deux épisodes d'Elvis Gratton. La voix gorgeuse clikduplato du gars de TQC m'annonce: «Après la pause, à DocsPlus: L'odyssée de notre ancêtre l'Homo sapiens, à travers son apprentissage de la chasse et sa découverte de la mort de l'art, et de l'amour.»

Faque j'watche Elvis Gratton. Tsé veux dire, un fou da'une poche!

TV HEBDO

Mercredi 25 mars 2009, 21h00
DocsPlus - 2 h
TQC (CIVM), poste 3
Homo sapiens
(4) Fr. 2004. L'odyssée de notre ancêtre l'Homo sapiens, à travers son apprentissage de la chasse et sa découverte de la mort, de l'amour, de l'art et de la religion.

Documentaire
Classement : Général

Réalisation :
Jacques Malaterre

23.3.09

Un bateau dans une bouteille




Cadeau rétro pour les Montréalais, de coeur ou de fait.

C'est Blue qui m'a convaincu de le faire, by the way.

S'agit de la chanson-thème des célébrations du 350ème anniversaire de la fondation de Montréal.

22.3.09

DANGER: séisme, scotch, sloche, swompe et Samson



Une part de mystère perdure, mais pas pour longtemps j'en suis quasiment sûr. Un talent littéraire charpenté sur un tempérament, c'est comme ça, comme une Salomé qui se dévoile en dansant et pas une couche ne quitte la bête pour flotter diaphane jusqu'à vos pieds qui piaffent avant que le filet de bave qui vous suait des commissures n'augmente son débit: tu veux voir en-dessous, I'm ready to show you, mais faut que t'ouvres le robinet! I mean, y a autant d'écrivains vraiment vigoureux et doués que de putains vigoureuses et douées, c'est-à-dire pas beaucoup, et oui on n'a pas à chercher loin pour leur trouver des tas de points communs, pourtant celui qui compte le plus, dont dépendent tous les autres, c'est la faculté de se faire désirer. Le client paie pour ça autant que pour la prise de possession, mais il n'y prête pas attention, c'est ce qui est vraiment cochon. Je rigole pas. Songez à votre écrivain favori. N'importe quelle époque, n'importe quelle culture, n'importe quel degré de considération publique. Vous gage votre casseau de cennes noires contre la jambe de bois de Sarah Bernhardt qu'il ou elle n'envoya jamais toute la sauce avant de voir une flaque de salive épaisse et large comme une plaque d'égoût s'étaler aux pieds du lecteur idéal.

Héhé.

Oui, le mystère. Eh bien, je l'ai entendu chanter, soul, et parler vendredi, sobre, et s'il devait choisir entre les deux jobs, je suis d'avis qu'il n'y aurait aucun mystère. Ce en quoi je suis d'une scrupuleuse objectivité: chacun sait que je déteste autant la musique que j'aime les soulons, aussi sont-ce mes a priori pourris qui garantissent ma sereine impartialité, un truc à n'essayer à la maison les enfants sous aucun prétexte hors la supervision de vos parents et d'une paire de spares (les premiers ont tendance à se consumer spontanément aux pires moments, ou au contraire à se pétrifier au milieu du salon, pour de bon, oubliez l'idée de vendre et prendre votre retraite à trente ans, faut torcher la maison, la raser au sol, désinfecter afin que rien ne repousse, bref il est recommandé que votre paire de mères et votre paire de pères, c'est toujours sage prévoir un set de spare, se contre-balançent l'une l'autre): n'oubliez pas, ça peut sembler facile, mais je suis un professionnel!

Le mystère, le mystère, oui oui, j'y arrive, les nerfs, Sacristie... Oui, eh bien, astheure qu'on sait qu'il a une belle voix de radio, et des choses à dire avec par-dessus le marché, reste à voir s'il a une face de radio itou (moi je le sais! moi je le sais!), mais il n'a pas publié de photo encore.

S'agit du citoyen Ranger, Stéphane. On peut télécharger l'émission La Swompe (co-animée par Éric Samson) et les segments de Ranger sont aux parages de 16:17 et 16:26.

Parce que du beurre, c'est du beurre

Marlon fait à Maria une offre qu'elle ne peut refuser.