11.8.04

Fatalis

Fatalis, mon livre-poème, est finalement disponible à nouveau, republié en ligne par la Fondation littéraire Fleur de Lys.

9.8.04

(Vlan!) Dans les bourses...

Dans sa grande sagesse, le Conseil des Arts du Canada vient à nouveau de me refuser une bourse.

Je ne dirai pas que ma vie en dépendait, ni mon bonheur avec Saku: ce ne serait pas vrai. Mais enfin, c'eut été bien de pouvoir payer le loyer, garnir le frigo, acquitter les factures de câble, d'internet et de téléphone, rembourser mes amis, éponger les frais de scolarité de mon fils, emmener ma blonde à Bordeaux, sauver mes incisives supérieures au moyen d'un traitement de canal, écrire en quiétude...

6.8.04

Soirées provençales

Hier, visite de cousin JF Moran avec de nouvelles moutures de chansons dans son sac à malice, dont Vers à soie que j'ai écrite pour lui et que j'offre aujourd'hui en primeur à mes lecteurs.

Saku et moi faisons du mois d'août un festival provençal improvisé. Nous passons nos soirées, entre deux étreintes passionnées, à visionner de vieux films de Pagnol et à nous lire à voix basse des Lettres de mon moulin. Le temps file, zou! je vous dis pas...

4.8.04

La fin du début

J'ai mis la dernière main au chapitre 10 de Goth, m'acquittant ainsi de mes joyeuses obligations envers le journal ICI. Bouclé en beauté, torché une chute puissante, ouverte et fermée à la fois. Suis si content d'avoir fini: Sophie et moi allons fêter ça avant que je ne réalise que je ne fais que commencer.

Allant faire le plein au dépanneur, j'entends la petite fille du rez-de-chaussée m'interpeller gaiement de sa fenêtre: «You're the guy who writes books!»

Yes. I guess I still am.

2.8.04

Nécessité récurrente

Il en est qui diraient, certains déjà disent que j'ai laissé un imbécile en sang hier sur le gazon des Catacombes, en plein centre de la cour de création. Qui dira mon dégoût de la violence et de sa nécessité récurrente?

30.7.04

29.7.04

Écran de fumée

Hier, feux d'artifice de clôture du festival (de feux d'artifice). Jean-Christian est venu. Avec Sophie, on est montés chez Christian-Gilles, qui a vue sur le sud. Quatre personnes dans le noir sur le balcon, trois Christian: mélangeant. CGDR a déménagé du 10ème au 8ème pour accommoder les projets hôteliers du propriétaire: la perspective sur le port en souffre. Anyway, le smog était si gras qu'on n'a pas vu grand-chose à part des lueurs bibliques stroboscopiques. Ça a donné le goût à Saku de danser pour moi, danser une danse de banshee concupiscente sur un air de Donna Summer en boucle.

Mardi, croisé Nathalie Rochefort à L'Esco. Obtenu sa permission d'utiliser son nom dans un épisode crucial de Goth, celui où elle invite des jeunes de la rue lors de son assermentation à l'Assemblée Nationale. J'espère qu'elle s'en souviendra: la rouge était plutôt joyeusement grise ce soir-là. Moi-même, n'ai-je pas oublié de souligner que Tony Tremblay nous a payé une tournée de shooters de Tequila?

28.7.04

Damon et Pythias

Kevin me manque. Pas trouvé le moyen de l'empêcher de se tuer à l'ouvrage.

Passé à L'Escogriffe hier avec Sophie. Peluso s'y produisait, puis Nick Landré, chacun interprétant une mienne chanson. Claude, une fois n'est pas coutume, est venu encourager son cousin. La place était pleine. J'ai toujours aimé cet endroit, à travers ses changements de nom, depuis qu'à quinze ans j'y voyais Gilbert Langevin monter sur les tables et délirer solide. Hier, Richard Gingras (le libraire du Chercheur de Trésor) et moi l'avons évoqué, puis on a causé de Kevin, un si bon client, et de la Bible en images.

27.7.04

Resistance is futile

Le speech de Barack Obama à la convention Démocrate fait rêver: on entrevoit peut-être le premier président black des Youessé. Le type n'est pourtant qu'un aspirant au Sénat, sans adversaire Républicain parce que Seven of Nine n'a pas voulu sucer son mari à Paris.

25.7.04

L'éléphant, l'ours, le dragon...

Sophie et moi, le dragon de sa fesse et l'ours de mon coeur, sommes allés à la messe. Dans un lieu où débarqua Jacques Cartier, en une église où pria Champlain. Ma famille, toute ma famille, venue de partout au Canada, sauf mon fils qui ne vint pas, se rassemblait en mémoire de l'éléphant, Hector, mon grand-père, mort il y a vingt-cinq ans. Après un somptueux repas au château de ma mère, nous sommes allés à Saint-Marc nous recueillir sur la tombe du patriarche. Au retour, nous avons fait l'amour avant de regarder tantôt Jean de Florette, tantôt nous-mêmes dans le miroir, la vaste glace engoncée dans un cadre de style colonial que CGDR nous a cédée en déménageant.

24.7.04

Générations

«They say time is the fire in which we burn»

Malcolm McDowell (Dr Tolian Soran)
Star Trek: Generations

22.7.04

Virus

Pat a attrapé la fièvre. La fièvre du blog. Il poste comme un malade avec sa candeur cruelle habituelle, n'épargnant personne et surtout pas lui-même, entrelardant le tout de tendresses fugaces.

20.7.04

Pas sérieux

Je n'entretiens pas sérieusement ce lieu. Je vois Guig, Hans, et je n'en parle pas. Je cuis dans un four de velours et je n'en pipe mot. JF débarque avec l'envie de boire et on n'a pas un rond, puis Dominique survient avec deux caisses de 24, et motus!

Hier, barbecue avec Sophie, Kevin et Cynthia dans le jardin des Catacombes.

18.7.04

Comme un saumon qui charrie sa chair rose en remontant aux sources

Comme un saumon qui charrie sa chair rose en remontant aux sources, incontinent mais sans malice, instinctif et princier, plein d'expérience, impatient sourcil, souffle succint, comme enfin cette bête belle qui ne se mangera qu'à l'issue d'un noble et généreux combat, je suis reparti dans le temps, cherchant ce qu'elle écrivait, et comment. Prêt à endurer une dose de déception, de relecture éclairée, de propos fades et pondérés. J'aurais coupé, oui, coupé mon senestre annulaire contre l'assurance de parcourir à nouveau ses vieux posts avec l'infrangible joie si rare en lettres. Mais rien ne me laissait soupçonner que j'en reviendrais encore plus troublé, ravi, full planche groupie que la première fois, ni d'autant plus fâché qu'elle s'y mette ou non selon son caprice, ni d'autant plus en christ d'être un poisson qui, goûtant l'hameçon, n'en peut plus de prier Poséidon: «Que je grimpe, que je fasse surface, que je sois repêché, que l'on me jette au fond de la chaloupe et qu'on m'assomme avec la rame, une fois pour toutes!»

Y a pas à dire: elle sait écrire, la petite mère, quand tel spectre l'en empêche ou que tel autre l'en supplie et que ses démons la défient et que je suis ailleurs que là tout à la fois. On croirait pas, en la lisant, le collier d'excuses qu'elle peut vous enfiler dans le cul comme autant de perles rares avant de le retirer d'un coup sec, juste pour ne pas écrire.

Bien certain, ça ajoute au plaisir, d'avoir à sévir en fin de compte. Au plaisir, et au danger. Celui, parmi plusieurs, de me lasser à force de lui expliquer ce qu'elle sait déjà depuis avant qu'on se connaisse, soit: ce qu'est la littérature, la place qui lui revient dans ma zone, les devoirs qu'elle engendre et la ligne au-delà de laquelle je n'en discute pas davantage.

Et donc, je crois qu'aujourd'hui elle écrira. Que moi aussi. Que nous devons chaque jour lire ou écrire ou dessiner quelque chose au même chef que nous faisons l'amour et entretenons nos maisons et mangeons: pas de défaites, pas de ratiocinations, pas de faux-fuyants qui tiennent: vivre, s'aimer, créer comme axe tridirectionnel de notre histoire. Je n'attends pas d'elle ce qui est exigé de moi: mon métier n'est pas le sien. Mais le sien n'est pas ce à quoi nous avons communié; nous n'en partageons ni le langage, ni les silences éloquents. Notre contrat repose sur l'art et ce qu'il cimente entre deux sensibilités, deux perceptions soeurs, deux conceptions voisines; notre baiser scelle une entente esthétique et une entente éthique. Je préfère me priver de la sauter que me priver de la lire: c'est énormément dire, si vous saviez. Je veux jouir de son esprit comme je jouis de son corps et je ne barguignerai pas sur ce chapitre, cette inestimable marchandise, tous ces fruits juteux qui mûrissent en elle dans le verger de sa cervelle.

17.7.04

Cassonade et vin suisse

Faulkner est monté hier avec un vinier offert par un obscur chanteur de l'helvète underground. Puis, avec Sophie, on s'est livrés aux exquis, aux ineffables arcanes de la consolation. Pendant ce temps, là-haut, CGDR se remettait péniblement d'une nuit d'écriture avec Éric Lapointe.

16.7.04

Neverending story

Boudin, orgueil, frousse et territorialité: finalement, c'est une histoire ordinaire. Et ancienne. J'ai horreur des histoires ordinaires et anciennes. Been there, done that. Vais faire une sieste.

Trouble in paradise

Me suis chicané avec ma souveraine soyeuse pour une brosse à dents et un parapluie.

15.7.04

Royaume

J'aimerais pouvoir écrire que j'avance péniblement dans mon roman, mais ce serait un damné mensonge. Je n'avance pas du tout, et c'est loin d'être pénible. L'été se passe entre un ventilateur qui me souffle dans le cou et Sophie qui m'insuffle la vie. Ève et Adam au paradis, dégustant des nectarines et du bleu danois entre deux plongées profondes au royaume de la Connaissance.

12.7.04

La part du lion

Maxime Catellier me fait l'honneur de me dédier un puissant poème.

La part du lion


À C.M.

La fatigue est la cadence du vampire

obus du trouble à contre-pleur
la marge sent la viande
les fées noires tendres
tailleuses
du requin dans la gorge
Malaxeur

un prince fou dévore
dans sa patte un génie s'étripant
presque roi
toi ton château l'ombre flagelle en somme
le coeur tremblant des mesures saignées
le piano droit des formes

quand irons-nous chanter en pleurant
dans les cercles où chasser n'a plus de nom
dans les nuits perpétuelles dans les nuits bues?