2.7.08

Opération Cancrelat: phase II

C'est plaisir de les voir choir du mur, tout désorientés. Le plancher du Bunker se transforme en cimetière.

Marcher? Opus?

Big Brother au volant des transports en commun, ou comment traquer chacun de vos déplacements au nom de l'économie et de la flexibilité.

Inénarrable

Un lecteur, François Giguère, me fait connaître le travail d'un sien ami, Sylvain Martel.


Paysage de mon époque (hommage à Francis Bacon)
© Sylvain Martel



Ça ne ressemble à rien et c'est très beau, très puissant, réjouissant le regard et capturant l'esprit...

Impayable

Mon cher fils qui débarque au Bunker à deux heures trente du matin pour me «rendre une petite visite». Devant ma bouille ensommeillée, son interrogation ingénue: «C'est récent que tu te couches de bonne heure comme ça?»

24.6.08

Fac-similé

de Christian Mistral
à MCL
cci Kevin Vigneau
date 24 juin 2008 00:59
objet Re: ???

M-C,

Je rentre à l'instant au Bunker après un séjour aux Catacombes (chez Kevin).

Pas dormi; ai dû, de fait, intervenir pour arranger les choses entre eux (K et C), puis dans le coeur et les tripes de mon ami, puis dans les trips et l'esprit de sa femme, puis me suis assoupi assis après les avoir mis au lit, et au réveil il m'a frappé deux fois à la face, ce qui en soi n'est pas sans précédent: nous nous tapons sur la gueule une fois par deux ans à tour de rôle, en moyenne, selon mes estimations, et je te prie de croire que je ne te raconterais jamais ça dans l'improbable triple cas où l'on me trouverait sobre, rationnel et au fait de ce qui fait tiquer les femmes. Si je te cause et t'expose ainsi sans fard les choses de ma vie, depuis dimanche jusqu'à lundi, si j'esquisse à grands traits ma nuit blanche aux liquides et gris coloris, c'est parce que nous, toi et moi, faisons de concert l'émouvant pari de ne rien dissimuler, enjoliver, maquiller, contrefaire ou déguiser. Tout au plus nous plaisons-nous depuis le début à parfumer nos phrases (leur cambrer les reins, leur mousser les seins, les astiquer, les épiler, les ajuster, les calibrer, les bichonner, les dégrossir et les polir): tout cela dans l'intérêt du langage, humain attribut propre à la communication, et moteur de la civilisation.

Je crois en la notion de civilisation. Étrangement, c'est assez récent. Je n'y avais pas beaucoup réfléchi avant.

Kevin, qui s'est penché sur ces choses trois ans durant à l'université, vient tout juste d'avoir trente berges et se trouve au périlleux confluent de sa barbarie et de son idéal. Je l'ai emmené aussi loin que je pouvais, il ne m'écoute plus maintenant, n'écoute plus personne en fait et devra s'écouter lui-même ou à défaut se damner. À chacun sa destinée selon sa force et son chien, au sens d'avoir du chien ou au sens que ton chien est mort: on choisit tant qu'on peut et au-delà le choix nous échappe.

Je voudrais t'écrire et te bercer davantage, mais le jus me manque: I guess I'm getting too old for this writing racket!

Peut-être pourrions-nous, peut-être devrions-nous nous voir cette semaine dans le Parc, avant de couper le robinet. Je promets d'être aussi déplaisant que possible, pour te rendre notre éloignement moins pénible. J'ai paraît-il un certain talent pour dégoûter les gens, mais force m'est d'admettre qu'avec toi, je vois mal comment m'y prendre.

Statue de Félix, sandwiches, bouteilles d'eau, tertre ombreux, friselis dans le feuillage et paparazzi dans les buissons. On parle de tout sauf de mon pied gauche.

Kisses,

Chris

PS: J'adresse fac-similé de la présente à Kevin, puisqu'il y est question de lui. Ne va surtout pas t'inquiéter: c'est une procédure naturelle entre nous et il ne t'écrira pas ni ne laissera ton adresse sortir de chez lui.

13.6.08

Been there, done that?

Paddy dirait qu'un vide juridique réside entre les jolis plis rosés de Julie Couillard.



Je dirais qu'il bée entre Couillard et Carole Devault.

Louis dirait mieux, Louis dirait pis. Pour mon fils de vingt-six ans, pour mes amis et ma compagne de trente, pour ses flos et celui de mon ami, pour mon vieux chum de quarante-cinq aussi et son fils et sa fille et pour mon Bro de trente-sept et sa fifille naissante, je cite aussi ceci.

Jos Blush (un avant-goût)

Pour plaire à quelqu'une à qui cela manquait.

12.6.08

CSF

Le Conseil du Statut de la Femme se prononce beaucoup ces jours-ci. Qu'il se prononce donc là-dessus...

Torture et pâtisserie

Pas de la tarte. Mais, par le diable! quelle sainte chose que le cul des filles...

Apprendre, me soumettre à une femelle, une seule, ne m'est déjà pas naturel: à deux, c'est du vice ou du grand art, et que la lèpre me mange la face si je manque à ma foi.

10.6.08

Il y a eu du sport!

Glorieuse après-midi de pétanque hier au Parc avec messires Barbe et Pinard. On a réussi à jouer une partie et quart en trois heures. Ça jasait ferme...

4.6.08

Free at last! Free at last! Thank shrinks allmighty, the Duck is free (sort of) at last!

Le Duck est passé m'annoncer son acquittement pour cause de vol au-dessus d'un nid de coucou. On est allés regarder les canards se draguer au Parc Lafontaine, les filles faire du jogging, les gars leur jouer de la guitare, les chiens nager dans le bassin pour rapporter des os en plastique. Chouette après-midi bucolique.

3.6.08

Cath Major en prière...


...aux Cent-Ans, au Lion d'Or (interprétant notre première chanson avec Moran), puis chez Masbourian.

Christian!
Voici un souvenir de cette première interprétation de "déchirée, l'enfance"...
On t'embrasse fort et en espérant te voir bientôt, j'apporte tes textes avec moi aux Cent-Ans, je te donne des nouvelles!
Catxx et Jeff xxx

1.6.08

«Le Donald Pilon du New Jersey!» s'esclafferait-elle.



Si vous aimez Buk, Fante, Shepard et/ou me myself and I, faites un croche du côté de chez Sandra Gordon (vous pouvez pas vous tromper, c'est la cour à scrap dans le vieux champ de Jacques Daniel). Ma première impression: elle se trouve un peu à l'étroit dans la forme poétique, mais la prose lui va comme un maillot-résille.

À l'attention de Monsieur Mon fils, suite à notre passionnante jasette interrompue à l'aube, ainsi qu'à tous ceux qui pigent .

Tiré de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers
Diderot & d'Alembert
(XVIIIe)


Philosophe...

L'héautontimorouménos

Chuck BAUDELAIRE (1821-1867)
Tiré de : Les fleurs du mal


A J. G. F.

Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?

Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !

HOMO SUM, ET HUMANI NIHIL A ME ALIENUM PUTO

Qui a jamais compris Terence?

Les Romains, gras et déjà languides, depuis le beau milieu de leur dégénérescence insoupçonnée, les Romains au moins se sentirent interpellés un peu, et beaucoup pleurèrent.

On ne sait plus qui fut Terence, ni s'émouvoir à ses sentences. Et si le temps avait un sens, même circulaire, il a bien viré de vecteur, astheure; il s'écoule à rebours, sablier retourné comme un verre à shooter.

Outre avoir foutrement soif, je suis un oppossum, un humain nihiliste ou un putois aliéné.

31.5.08

Parfois elles vont nu-pieds...



Toujours elles sont souveraines.



Parfois elles vont, parfois elles viennent, tête et cul en parfait alignement, hiérarchique et naturel. Et quand elles pleurent, l'horrible son qui en émane est compensé par la touchante bôté du pesstak.

C'est très compliqué...

L'hommage.

Ça se complique encore.

C'est enfin, pourtant, aussi simple que pur et ancien comme le monde: je commence à le comprendre.

Entre vassal et suzerain, entre capo et parrain, entre chevalier et dulcinée, le même lien de foi doublé de menace, de besoin mutuel et d'amour se tisse.