3.3.08
The tipping point
Sugar sugar, oh honey honey
2.3.08
Fais comme un oiseau!
Merci, Fugain, d'avoir défendu nos enfants. Je t'aimais pas trop avant. Mais je crois que des petits gars se feront pas squeesher à Kaboul grâce à toi. Y en a qui vont y penser avant de s'engager demain, et des mamans qui vont protéger leurs gamins. Merci.
Quand K cause, j'ékoute
Johhny rides free!
John en grande forme, sans conflit d'intérêts, John qui me remet le moral à hauteur d'humanité masculine. Jean Barbe qui débat. N'allez pas croire qu'il ne croit en rien parce qu'il argumente au gré du tir au sort! Bien au contraire. C'est l'essence même du débat, et Jean jase en homme intelligent: croyez bien qu'il passe sa vie à s'ostiner lui-même, et si vous en doutez, lisez ses romans.
Johnny rides, la bouche en feu, la tête au vent, he flies free!
L'autodafé de VLB
Je songe, par solidarité, à prendre un raccourci et simplement ne plus écrire les miens. Un fieffé paresseux de ma trempe se cherche toujours une bonne excuse. L'excuse politique, j'y avais pas encore pensé.
29.2.08
Extase et vitesse
Mohamed, que la paix soit avec lui, a écrit:
date: 19 févr. 2008 07:58
objet: Y'a pas de poésie en prison!
''Ma plus belle chanson. Je ne ferai jamais mieux. Écrite à la prison de Bordeaux sur les instances de Mohamed Lotfi qui, apprenant mon incarcération, vint me la demander alors que j'avais encore les menottes aux poignets, si bien que je ne conserve aucun souvenir de sa rédaction et ne la reconnais que par le style et le dernier vers, dont je me rappelle avoir été fier. Michel Rivard l'a mise en musique et l'interprète à la guitare sèche, accompagné de Richard Séguin à l'harmonica. Cela ne tourne qu'à Radio-Canada et à CIBL, de loin en loin. Les citoyens demeurent indifférents, mais les ex-taulards pleurent en l'entendant. Semi-réussite, donc. Le jour où je saurai assez écrire pour faire comprendre la geôle aux honnêtes gens, j'irai cultiver mes artichauts.''
Extrait du livre Fontes de Christian Mistral, page 182.
Le 20 décembre 2007, le Quatuor Orphée (Nathalie Duchesne, Geneviève Clermont, Karine Lalonde et Stéphanie Collerette) était venu à l'occasion de Noël pour offrir aux Souverains de la prison de Bordeaux un récital.
Pour les 25 détenus participant à cette rencontre, ce jour-là était leur premier rendez-vous avec un concert à saveur classique.
Au programme:
La compursita, La bohème, Belle, Yesterday, Canon (Pachelbel), un traditionnel québécois et Avec classe de Corneille interprété par un Souverain.
Et pour couronner le tout, j'avais demandé au Quatuor de tenter un arrangement sur la pièce ''Y'a pas de poésie en prison'' écrite en 1997 par Christian Mistral, composée et interprétée par Michel Rivard. Tiré de l'album Libre à vous.
Le succès de cette rencontre est total. Après chaque pièce, les Souverains se levaient pour une standing ovation.
Le matin du jeudi 14 février 2008, le Quatuor Orphée était de retour chez les Souverains.
Cette fois pour célébrer la Saint-Valentin et par la même occasion réenregistrer ''Y'a pas de poésie en prison'' que le Quatuor Orphée voulait ajouter à son démo et sur sa page MySpace.
Et voici le résultat!
Cliquez, téléchargez et écoutez
20.2.08
Pas un christ de mot
Personne n'est forcé de venir ici, pas plus que sur un site de porno animale. Faque si vous aimez pas notre façon de jaser chez nous, scrammez, les autres on s'en débouche une frette pis on jase.
Bunker
DA
Ché pas c'est qui, Double Assassinat, mais ça torche. J'ai eu connaissance de son blog quand son blog m'a payé la traite, et depuis je jouis et j'apprends en le lisant. C'est violent, brillant, analytique, violent, sincère, violent, brutal, irrationnel parfois mais rarement, et violent. Et c'est brillant.
Et anonyme, ce qui est triste, mais je vous y réfère anyway: les ceuzes qui passent par ici se ramasseront pas là-bas en terra incognita.
15.2.08
Chronique pilote (2)
Christian MISTRAL
2 novembre 2007
Deux de deux : Causer solo
A/S : Sylvain PREVATE
Cc : Maxime CATELLIER
Caractères (espaces compris) : 4 342
Objet : Ce que serait ma seconde chronique si j’avais dû la torcher ce soir. Te donner, Sylvain, matière tangible à te faire une idée.
C’est mon sentiment, personnel, fondé uniquement sur l’expérience et le sens commun, qui n’a aucune valeur scientifique et conserve donc une chance d’être vrai : le taux de gens qui parlent tout seuls en ville est en forte hausse.
Sont-ce des fous ordinaires, à la mode d’antan, ou des fous branchés Bluetooth today qui parlent vraiment à quelqu’un qui les écoute, à l’autre bout, quelqu’un qui les connaît et se soucie de ce qu’ils disent, qui ne parlent pas seulement pour qui les entend (comme moi et la moitié du restaurant, forcés), et pourquoi devrais-je les croire sur parole?
Si vous me croisez en ville, que je parle en l’air comme un dément et que vous osez m’en demander la raison, et supposons que j’affirme être en train de causer avec Nelly, vous ne seriez pas blâmable de zyeuter mes oreilles, voir s’il s’y trouve un micro-téléphone wifi, et en admettant que vous en constatiez l’absence, vous seriez fondé de me prendre pour un maniaque, un menteur, un farceur, un admirateur intense ou un poète, toutes ces incarnations étant chaudes et gelées de concert.
Pourtant, quiconque connaît Nelly et/ou moi, qui ne nous connaissons pas, sait qu’elle ne m’a jamais filé son numéro ni moi le mien. Sachant cela, et que tous les problèmes sont circulaires, on revient au début : menteur, farceur, fou? Le fait est que ça importe peu, parce que les réponses valent ce que valent les questions, une vérité que devraient méditer les romanciers, les parents, les profs nés dans les années quarante, les vieux clients du Boudoir ou du Quai des Brumes et tous les moralistes en général.
En vérité, on ne demande jamais aux gens qui semblent parler tout seuls à qui ils pensent parler. Ils nous font peur. On tente de se rassurer, sans succès, en se disant qu’ils se parlent à eux-mêmes (pour cause de solitude, d’ivrognerie, d’injustice sociale, de crackpoterie, d’enfance abusive, pour cause de cent slogans Passe-Partout, de cent slogans Jeanette Bertrand, de cent causes vagues et simples qu’on est conditionnés à invoquer sans y penser pour mieux passer à autre chose de plus facile), mais cependant qu’on se dit ça (voir avant la parenthèse, quatre lignes plus haut) on est bien conscients qu’on se parle tout seul itou, on est pas fous, et que tout ce qui nous distingue encore, c’est qu’on le fait en silence. There but for the grace of God go I…
Ils nous effraient, eux ou la réponse qu’ils nous feraient, ou peut-être l’épouvantable perspective qu’ils ne comprennent pas notre question. Moi, je me contente de leur faire baisser le ton. Veux pas savoir à qui ils parlent, ni de quoi, ni s’il y a vraiment quelqu’un au bout du sans-fil. Comment ferais-je, pour le savoir? Leur arracher le machin de l’oreille et y coller la mienne? C’est inélégant. J’ai pas été élevé dans une grange par des Hells Angels. Je me contente donc de les ignorer laborieusement, quand je suis de bonne humeur, et le reste du temps je les engueule jusqu’à ce que leurs faces se parsèment de rosace et que leurs caleçons jaunissent. J’aime les choses claires, est-ce donc si répréhensible?
Je suis écrivain, je fais métier de communiquer, je fuis les pléonasmes mais je pense anyway que parler tout seul, c’est une chose très sérieuse et très intime, à ne faire qu’en privé, quand on est tout seul, dans le particulier, en l’absence d’autrui, à l’exclusion d’auditeur, conjugué au singulier, en couple quand l’autre n’est pas là, en société quand il n’y a personne! Il y a des tonnes d’étudiants qui se cherchent d’originales matières à thèses. En Littérature, c’est n’importe quoi qui ne parle pas de Hubert Aquin. En Socio, c’est n’importe quoi. S’agit juste de le dire autrement. C’est ainsi qu’on se ramasse avec plein de socios en litt, fatalement, et jamais l’inverse, mais je digresse. Le sujet original, pas touché, le voilà : forget les squeegees, l’itinérance des jeunes hommes, leurs chicks et leurs cinq chiens, le suicide juvénile et l’Ecstasy comme symptôme d’un mal banlieusard, forget all that, puisque c’est déjà fait, étudié à mort, par des universitaires pleins de cours dogmatiques et de lectures mal digérées, forget it et va dans la rue, enquête, cherche voir s’il n’y a pas plus de gens maintenant qui parlent tout seuls qu’avant, et pourquoi, et comment, et cetera, bordel je vais pas faire le travail à ta place…
14.2.08
13.2.08
Petit Robert dit...
soliflore [sCliflCY] n. m.
• 1967; du lat. solus « seul » et flos, floris « fleur »
¨ Vase destiné à recevoir une seule fleur. « un soliflore de Gallé contenant une ipomée à fleur pourpre » (Perec).
véhiculaire [veikylDY] adj.
• 1905; « relatif aux véhicules » 1842; de véhicule
¨ Didact. Langue véhiculaire, servant aux communications entre des groupes de langue maternelle différente.
L'intérêt de véhiculaire, je trouve, est qu'il s'oppose à vernaculaire...
12.2.08
Chronique pilote (1)
Chronique pilote
Christian MISTRAL
2 novembre 2007
Une de deux : L’alinéa
A/S : Sylvain PREVATE
Cc : Maxime CATELLIER
Caractères (espaces compris) : 4 146
Objet : Ce que serait ma première chronique si j’avais dû la torcher ce soir. Te donner, Sylvain, matière tangible à te faire une idée.
Ma première chronique, j’avais dans l’idée qu’elle porte sur la disparition de l’alinéa, mais ça devra attendre, pour un tas de bonnes raisons et d’autres aussi. Par exemple? Par exemple, je n’en sais pas encore assez sur la question, à part que j’ai appris à écrire avec et qu’on ne m’a prévenu de son obsolescence (qui est un peu la mienne) qu’après-coup. En plus, c’est une assistante de direction qui m’a mis au parfum, m’enseignant du même coup qu’il n’y a plus, non plus, de secrétaires. Alinéa, secrétaire, même évaporation soudaine. Mais bon, a linea signifie s’écarter de la ligne, et s’écarter de la ligne, ce n’est plus cool du tout. Pour ce qui est de la secrétaire, je voyais bien qu'elle existait toujours, puisque je couchais avec : elle avait seulement changé de nom. Mais l’alinéa, basta! Effacé d’abord de la correspondance commerciale, il s’est naturellement estompé des effets épistolaires électroniques privés (certains disent même e-mails, courriels ou autres barbarismes exotiques). Les journaux l’évacuent aussi à toute voile et subtils coups de pied en poupe. L’alinéa, pour autant que je puisse en juger, se réfugie chez les éditeurs de littérature adoubés, ceux-là mêmes qui sont tant occupés à mourir. Busy, busy… Moi, je voudrais en parler à Foglia avant de me faire une idée, parce qu’il écrit mieux que personne, bien entendu (quoiqu’il serait plus juste de dire que personne n’écrit mieux que lui) mais aussi parce qu’il a été typographe, qu’il a vu tout un corps de métier soufflé de la surface de notre époque en quelques années à peine, comme les maréchaux-ferrants au tournant du vingtième siècle, et qu’il doit pouvoir nourrir ma réflexion sur l’alinéa. L’ennui, c’est que j’ai peur de parler à Foglia. Pourquoi fucker le chien quand tout va bien? On ne s’est jamais parlé, jamais achalé, et c’est pas l’alinéa, condamné anyway, qui va me faire rompre un pacte tacite de non-intersection aussi durable et aussi fécond. Pourquoi fécond? Pasque c’est le contraire de stérile.
Ceci, c’est comme qui dirait une chronique-pilote. Comme le pilote d’une émission de tévé. C’est destiné à donner une idée du produit à celui qui est susceptible de l’acheter. Ce n’est à peu près jamais diffusé. Ça sert aussi à faire des ajustements de dernière minute, du fine tuning. On ne m’a pas demandé de l’écrire, et ça m’aurait insulté qu’on le fasse, après douze livres, you know, mais si Brando a pu auditionner pour le rôle du Parrain et se bourrer les gencives de coton hydrophile, je me dis que je ne suis pas au-dessus de fournir gracieusement un aperçu du genre de réflexions que j’envisagerais de partager dans ce journal.
Je l’ai dit à trois personnes, qu’il n’était pas impossible que je m’efforce de boucher le trou laissé ici par l’Avard. Aux deux premières, j’ai dû préciser qu’il ne s’agissait pas de celui de Molière, mais de l’autre, celui de Gratton. La troisième m’a accusé d’appartenir à la mafia maskoutaine. En effet, Avard et moi sommes issus tous deux des entrailles triomphantes du Séminaire de Saint-Hyacinthe, qui a prospéré cent-cinquante ans à travers incendies, corruption, consanguinité de sa clientèle héréditaire, réputation surfaite et vocation vacillante, prospéré donc et attendu qu’Avard et moi et tous les types de notre temps passent par là pour disparaître.
Je sais, c’est une longue phrase, un peu lourde, un peu compliquée, mais elle est correcte, so live with it. Stop whining. People whine all the time. On lit un journal gratis dans un pays qui ne nous oblige ni à lire ni à ne pas lire et on trouve le moyen de chialer comme des cochons de lait intolérants au lactose. Trop longues, les phrases? Too damn bad. À l’Échange, y a une pile de Martine à la plage. En solde.
Vous autres, les autres, ceux qui n’ont pas frémi de chienne en parcourant ce qui précède, je suis sacrément content d’entamer ce continuum textuel avec vous. Je n’aimerais pas parler tout seul. J’en verserais des larmes d’instruction passive, d’un méchant coloris, ce serait pas joli, ce serait, je sais pas, genre épave et violet d’automne drogué, tirant moitié sur le full brun, moitié sur le full planche, comme?
10.2.08
J'ai trouvé mon roman!!!
Je l'ai trouvé, l'enfant de con. Je le tiens par les schnolles. J'en reviens pas...
Christ, je pense que je suis heureux. J'érige une croix hosannière sur l'ossuaire de mes ébauches mort-nées! Alleluia, sweet Lord, Hallelujah you bastard.
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