22.6.02

Pâté chinois pour petit déjeûner. Ça fait un bon fond. Toujours révolté par ce qu'elle m'a écrit. J'attends patiemment que mon dégoût reflue.
Coup de fil de don José (Acquelin) autorisant l'usage de son texte avec enthousiasme.



J'apprends que je fais désormais partie du comité liberté d'expression de l'UNEQ. D'autre part, ils réclament une photo de moi en position d'écrire pour un diaporama en l'honneur de leurs 25 ans. Trouver une idée drôle.

21.6.02

Justine me chicane parce que j'ai séché deux jours (elle savait pas, pour la souris). Moi je songe à l'incendie de ses cheveux l'opulence dont elle comble le denim de ses robes et je me fais plaisir.



Justine loves to make a man horny

it makes her feel juicy


(Anonyme)
Reçu de Bertrand Laverdure: un exemplaire frais imprimé de Les chants de l'aube de Lady Day, par Danièle Robert, préface de Stanley Péan, publié chez Triptyque. Une splendeur de contenant! Le contenu, je ne l'ai pas absorbé encore, faut que je finisse mon roman de Star Trek.



Les folles sont si foutrement sexy! Le problème, avec les folles, c'est qu'elles ne savent pas qu'elles le sont. Elles s'en doutent, je pense, et ça les rend méchantes, mais autrement, c'est du bonbon.



J'en ai connu une, récemment, elle avait lu tous mes romans, mais du diable si elle ne s'indignait pas de me voir boire! Cette grotesque et virulente sangsue se figurait que mes livres s'écrivent tout seuls, et que le temps que je passe à m'enivrer tout en contemplant le plafond et en réfléchissant est du temps perdu. Perdu pour elle, s'entend.



Le comble, c'est que l'inénarrable cruche, cachée planquée creux sous trois épaisses couches de pseudonymes, craint toujours qu'on la reconnaisse. Encore faudrait-il qu'elle fût connue! Truman disait finement: «If you can't stand the heat, get out of the kitchen!», quand il ne disait pas «If you can't shit, get off the pot!»



Dangereuses, ces biches-là. «Fais-moi confiance! Quand vas-tu enfin me faire confiance?»



Hmmmph!
Ça parle au diable: de nouvelles fleurettes rouges ont surgi du pot d'Annie. Ça s'arrose, bordel.
Beaucoup de viande mise à bronzer sur l'étal vert autour du bassin du Parc Lafontaine. Quelqu'un travaille-t-il encore dans cette ville indolente et flemmarde? C'est beau à voir, je vous raconte pas, les forces vives de la nation, les masses laborieuses qui s'enduisent de lotion solaire.



Hey, I'm back!



Un aspect parmi cent de la curieuse nature des femmes: elles s'imaginent devoir passer avant la littérature. Même celles qui s'échinent à écrire avec toute l'émouvante (m)aigreur de leurs moyens, la face figée en un rictus de revanche; c'est tout dire.



Vous là-bas dans l'ombre, et vous ici, dans la lumière des premières rangées, je vous aime bien, vous savez...



Bon, trève de larmoieries; faut que je sorte acheter des tubes à cigarettes.
La Bibliothèque Centrale expose les cahiers de José Acquelin, de véritables objets d'art. J'y ai découvert un texte d'une époustouflante lucidité que je place dès maintenant en exergue d'Origines.
Deux jours d'absence forcée. Vous êtes toujours là? Ma souris m'a lâché. Celle en plastique et caoutchouc. Mais tout est arrangé, mon cousin JF Moran m'en a offert une autre et je remonte en selle tranquillement pas vite. Le temps de descendre une quille ou deux et je reviens en pleine forme!



En attendant, j'ai écrit des paroles pour JF, un texte sans refrain disponible sur Chansons.



19.6.02

Y a des gens, je vous jure, la liberté les fait râler (surtout la mienne).



Hier, quelqu'un que je ne nommerai pas (vu que je ne peux parler de rien ni personne) me demande de rester. À regret, j'explique que j'ai des choses à faire au Bunker. «Dans ce cas, SORS DE MA VIE!» hurle quelqu'un.



Ciel d'Afrique et pattes de gazelle! Quelle bonne occasion de réintégrer la mienne, pensé-je.



Sur le chemin du retour, une théorie de bagnoles klaxonnantes hérissées de drapeaux brésiliens applaudissait le nouvel état de choses. Au fait, quelqu'un connaît-il le résultat du match contre la Belgique?

18.6.02

Bon, ben, pas moyen de rapporter ces satanés films! Annie a appelé tous les clubs de la ville pour découvrir d'où ils venaient, sans succès.



Là, je l'accompagne à la bibliothèque pour effectuer son inscription. Une île, une ville. J'ai presque envie de pousser vers l'ouest, histoire de tâter de quelques public libraries westmountaises.
Étreinte matinale rapide et sweet. Sorti acheter du lait: deux hassidim venant de directions opposées se pressaient pour arriver à l'heure à la synagogue: le premier a fermé la porte au visage du second. J'ai eu l'impression qu'il lui jouait un tour.



Hier, on a beaucoup jasé du roman en chantier d'Annie, et tout marche rondement, mais je ne peux en piper mot. Je ne peux parler de rien ni personne.

17.6.02

Vais rapporter les films de K au club vidéo, histoire de lui donner un coup de main et d'éviter que ça ne lui coûte le bras dont il aura besoin pour vilbrequiner les trous de vis dans les portes d'armoires qui doivent recevoir les boutons gris que sa grand-mère m'a offerts.
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Le film continue. J'ai renouvelé mon alliance avec la production. Je reviens sous la pluie (encore) et Annie nous touille des pâtes à la pâte de tomates. Elle regarde Eyes wide shut, sage et douce et paisible, tandis que j'admire ses jambes à travers une jupe hippie de coton mince. Let the sun shine in!
Annie m'a rendu responsable d'un peu plus de vie et de beauté: un héliotrope, un bégonia, des pensées plus un peu de verveine, tous plantés dans un gros pot. J'espère me montrer à la hauteur.



Ce matin, rencontre avec les producteurs de mon scénario. Annie me lit des bouts de Julien Vago. Moi, j'essaie de lire mon avenir dans le vol des goélands à ma croisée ouverte.

16.6.02

Soirée d'hier chez Annie, super souper, J-C était de la fête. Aujourd'hui, on rentre sous la pluie et on se fait sécher en regardant un film de gars bien sanglant et chaotique.

15.6.02

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Avec Kevin, on s'est descendu une bouteille de Havana Club en regardant Les raisins de la colère, puis on a commencé à se taper dans la gueule.



Annie est venue m'aider à retrouver mes lunettes et à éponger l'hémoglobine de Madelinot. De la grosse rouge qui tache. J'espère qu'il va bien. En tous cas, j'aurai appris qu'il possède un sacré punch (au rhum).



Tu parles d'un contrat de peinture! Peut-être le perroquet d'hier préfigurait-il ce party de pirates. Yo ho ho et une bouteille de rhum!

14.6.02

Hier, faisant la file à L'Échange de la rue Saint-Denis pour recevoir paiement des livres sacrifiés, je tombe face à face avec Éric Drouin, une cassette de Peter Gabriel à la main. Les yeux dans les yeux, trois longues secondes avant que sa face ne se fende d'un grand sourire. «Je viens d'en fumer un gros, dit-il. C'est pas moi qui te reconnais pas, c'est mon corps!»
Ajouté deux courts chapitres à Origines. L'un traite de clarté d'esprit, l'autre de transgression, et le plus drôle est qu'ils ne figureront pas à cet endroit dans le livre.
En pleine rue Rachel, je viens juste de croiser un bonhomme avec un perroquet vivant juché sur l'épaule, une grosse bête d'au moins trois kilos. La classe!
Mario passe travailler un peu sur ses sites. Il admire le vilbrequin de Kevin, une vieille chose déchue rachetée chez un chineur, de préférence à une perceuse, en hommage à son aïeul qui lui en apprit l'usage. C'était à l'époque où il bâtissait leur nid, à Catherine et à lui.