17.4.02

Dans la viande jusqu'aux coudes. On s'est séparé la bidoche achetée hier et Kevin est reparti vers Ovide.

16.4.02

Kevin avait dormi deux heures la nuit dernière. Une de plus que d'habitude, mais faut dire qu'il a aidé Zeffino à déménager une baignoire XIXe en fonte et qu'en descendant l'escalier, il se l'est presque prise dans la gueule. Or, prendre un bain, dans la gueule ou autrement, je le maintiens, c'est malsain.



Quoiqu'il en soit, il roupille à cette heure, ce vieux KV, tout évaché sur le divan mauve. Empli de paix et de tourtière et de maïs en crème et de sécurité. Une seule bouteille l'a achevé, allongé pour le compte, et je veille sur son sommeil comme sur celui de mon fils s'il venait jamais dormir ici.



Kevin m'a envoyé des photos digitalisées de la tribu par courriel et s'est envoyé lui-même peu de temps après par autobus, avant de repartir chercher des thunes chez lui et là on boit, après avoir corrigé sa Métamorphose de l'élégie chez Ovide.
Ajouté une page à Origines. Les feuilles mortes se ramassent peut-être à la pelle, mais la mémoire vive, c'est un octet à la fois.

15.4.02

Mâchonne un sandwich oeufs/oignons/sel & poivre & mayo selon la recette de Guigui Vigneault afin que nul(le) ne s'approche trop, tout en écoutant Suicide is painless.
Cet après-midi, tout compte fait, le gouvernement fut gentil et ses sbires, jolies...



Arbitraire! ARBITRAIRE!
Douze minutes pour finir la bouteille. Faut pas faire attendre le gouvernement.
That son of a bitch (Babs) Bush is the fucking antichrist. Jésus, à n'en pas douter, était un imbécile heureux, aussi pourquoi sa contrepartie ne participerait-elle pas d'une pareille nature?



Dans un autre ordre d'idée, voici mon plan à moyen terme pour mieux respirer (car enfin, si j'étouffe, ce n'est pas seulement à cause de la bêtise ambiante; mon ventre y est aussi pour quelque chose): d'abord, trouver une carte de crédit dans ma boîte à malle. Ensuite, faire provision de vin en vrac et renoncer à la bière indéfiniment. Enfin, suivre ma propre version du régime Montignac, soit ne manger que des fèves de Lima en boîte, mouillées d'huile d'olive et de jus de citron, en pétant pour passer le temps tandis que fondent les kilos.



I'm a goddamned genius!
Rendez-vous avec le gouvernement à quinze heures, ce qui m'en laisse quatre pour me recuire copieusement. J'ai même pas soif. Le gouvernement me pousse à la boisson! Pas question de discuter avec lui à jeun.

13.4.02

Elle m'a reconnu du premier coup. C'est moi qui ai failli passer à côté sans la voir...



Journée magique avec maman, «dans la bulle» de son véhicule. Les yeux pleins d'eau et le sentiment d'appartenir à quelque chose de plus étrange et compliqué que moi, qui a vécu avant et vivra plus longtemps que moi. Écouter La Traviata dans la bulle et la voix de ma mère qui pose le décor et m'explique l'action.



Un samedi comme un grand soupir de soulagement.
Maman tient parole et vient me chercher pour accomplir le pèlerinage tant espéré à Saint-Georges. Sera là dans dix minutes. Pas le temps de raser mon bouc. Pourvu que grand-mère soit dans un bon jour.



Pourvu qu'elle me reconnaisse...

12.4.02

Me suis endormi au milieu d' Autant en emporte le vent, à peu près au moment où Frank Kennedy commence à s'arracher les rouflaquettes. Kevin, dont c'était la première fois, a regardé jusqu'au bout.



Spécial, K. Ne vient-il pas de nous faire cuire des steaks pour petit déjeûner? «Avec ça, lance-t-il après sa première mordée, on affronte le monde. Emmenez-en, des Warriors!»

11.4.02

Reçu un chouette courriel de mon cousin Jean-François Moran. Après avoir réalisé le CD de sa compagne, Angel Forrest, il semble prêt à se concentrer sur sa propre carrière et, lui-même un remarquable parolier, JF me demande néanmoins un texte un peu spécial.



«Je voudrais que le thème soit inspiré par le manque... les besoins et les manques.... le cul, la drogue, l'alcool, le cash, une espèce de délire sur la vie... la structure n'a pas besoin d'être conventionnelle au sens où le refrain naîtra de lui-même s'il y a lieu, un peu dans le genre de la chanson que tu m'as fait écouter, Le jardinier du couvent... Une histoire plus qu'une chanson, un texte, quoi! Peut-être une suite d'idées plus qu'une histoire, une déclaration... une réflexion, comme tu voudras...



Ça peut écorcher, ça peut être lourd et complexe... quelque chose de jamais fait par personne d'autre... je suis fou d'excitation simplement à l'idée d'oser "l'inosable"!»



Je te comprends. Donne-moi quelques jours, cousin.







Je sors acheter un pain, et du diable si je ne me fais pas draguer par un gentil petit pédé plateau-nique! Vingt ans que ça ne m'est pas arrivé. Au début, je croyais qu'il avait un tic de la bouche. Flatteur, va.
Éléments oniriques familiers: suivant mon propre chemin dans l'intention de rejoindre les autres plus tard, voire d'arriver avant eux, j'en suis séparé; mon raccourci est un cul-de-sac, rétrécissant comme un entonnoir, barré par des obstacles fabriqués de main d'homme (le plus souvent un savant embrouillamini de barbelés et de béton) et je me retrouve coincé dans une maison labyrinthique où je ne suis pas le bienvenu...



Cette fois-ci, les murs sont recouverts de viande humaine encore rose et l'endroit appartient à un certain monsieur Screwball qu'une hystérique alerte à pleins poumons.

10.4.02

Circius alterne entre brailler et dégueuler («Ta belle toilette toute fraîche propre! Bon Dieu, chuis vraiment une raclure immonde! S'cuse-moi, Mistral, mais toute cette invitante porcela...BREEEUH!»). Qu'est-ce qui m'a pris d'appeler ce moulin un bunker? Là-dessus, Marlène m'appelle, toute gentille, et je comprends qu'il vaut mieux tout remettre à plus tard.



Entre deux éclaboussements, j'essaie de remonter le moral d'Emmanuel en lui démontrant, chiffres à l'appui, que la fréquentation du site a augmenté de 59,1% depuis la publication du journal, soit une dizaine de jours.



«KwaAAA? Tu veux dire que ces... ces... tu veux dire qu'ils... après tout le travail que j'ai fait? La présentation, ta biographie, ta putain de biblio interminable et l'entretien de la Saint-Valentin, quand tu m'as pratiquement jeté dehors, et le référencement, les constantes mises à jour, le... le... tu veux dire que ces busards se précipitent maintenant que tu tiens UN JOURNAL? T'appelles ça un journal? Ce que t'as lu sur un banc de Parc en revenant du BS?»
Vu sur un banc de parc près d'une école, rue Rachel, angle Franchère (au marqueur noir): «tu me traite encore de petit je te tue! avec le sabre d'Éric Houle»...



Lu dans Voici l'homme, de Michael Moorcock, aux éditions L'Atalante: «Piégé. Coulant à fond. Peux pas être moi-même. Transformé en ce qu'attendent les autres. Est-ce le destin de tout le monde? Les grands personnages étaient-ils le produit de leurs amis qui désiraient pour ami un grand personnage?»
Briqué les chiottes. Ma corvée de la journée. Du diable si je comprends comment elles se salissent si vite. Je prends pourtant bien soin de pisser dans le lavabo!
Dors mal. Dors pas. Cauchemarde au max. Rêvé à ma soeur avec des bacchantes...



Réveillé par ma propre voix vociférant des imprécations.

9.4.02

Lancement collectif hier soir à la BNQ; hydre à vingt têtes, dont la moitié sont des amis. J'ai eu le vin triste et me suis mis à chiâler sur Sherbrooke sitôt après. Mario est allé livrer mes quatre chansons chez Sébastien, des Respectables (Seb m'a déjà expliqué qu'on appelait ainsi les courtisanes du Siècle des Lumières); Kevin m'a ramené au Bunker par les ruelles. Je lui apprenais Amazing Grace à tue-tête et au retour, j'ai mis Father ans Son de Cat Stevens, «pour nous quatre» (lui, moi, nos fils) et on a rechiâlé de concert.