20.5.08

Journée en résumé



Levé midi pile encore soul. Téléjournal et Nescafé. Douche et rasage précipités.

GMail me révèle que mon cher cousin Moran et sa collègue Catherine Major sont enchantés par les chansons que je leur ai envoyées.

Bill le concierge cogne à treize heures à l'huis du Bunker: je saute dans un slip et lui ouvre, mon rasoir à la main; lui, tient dans chacune de ses paluches une bombe à cancrelats, introuvables au Canada mais faciles à se procurer sur eBay. Tandis qu'il grille une clope sur le balcon, je finis de me groomer, puis on amorce les engins et on se sauve, calfeutrant la porte derrière nous avec une serviette de bain. Pas question de revenir avant quelques heures. Bill rigole: «Tu vas les voir marcher croche un jour ou deux, puis elles vont crever. Ce truc-là, ça leur dévore les insides, comme la bactérie mangeuse de chair...» Good.

Je passe voir Guig Vigneault, son Isabelle et sa Marion, puis je saute dans un taxi, direction Henri Henri, pour une séance photo avec Jean-François Gratton, artiste et gentilhomme. Les clichés sont destinés au livre inspiré de Cabine C, l'émission de Christiane Charette. Les concepteurs souhaitaient me croquer chapeauté et j'ai donc suggéré cet endroit, qui coiffe les hommes de ma famille depuis 1932.

Le chauffeur du taxi, Monsieur Roy, est le doyen des chauffeurs en activité à Montréal: il fait ça depuis cinquante-et-un de ses quatre-vingts printemps, il a eu sept enfants, six filles d'abord et puis un fils, sur un empan d'un quart de siècle, et ils sont tous allés à l'université, ils ont tous réussi dans la vie. Je lui parle de mon grand-père, qui s'appelait Roy aussi et qui chauffait le taxi, et qui serait un peu plus vieux que lui s'il avait vécu. Il me parle de Henri Henri et du temps où les hommes portaient tous un chapeau, puis il me parle de son premier: c'était en 1943, il avait quinze ans, la ville était secouée par les vents et il a trouvé un feutre qui roulait dans la rue. Il a dû glisser du papier journal sous le bandeau intérieur pour se le mettre sur la tête, parce qu'il était trop grand pour lui.

La séance terminée, chuis allé me boire un pichet au Saint-Sulpice, à la table que ma chérie sherbrookoise et moi affectionnons, et j'ai lu quelques pages d'Agatha Christie, puis je suis rentré contempler mes coquerelles qui crawlent en travers du plancher en souffrant horriblement; je bois une bière et je suis content.

17.5.08

La toune du lumberjack

Tant que vous n'avez pas vu et entendu Johnny C Mistral chanter I wish I'd been a girlie just like my dear papa, vous savourez pas l'essence python, qui est de pisser dans son pantalon (si tout se passe bien).

À défaut, voici une version d'Éric Idle.

Éric

C'est son bar. En dehors de ce bar, il n'existe pas vraiment, surtout sans du monde qu'il paie pour le défendre. Mais combien ça lui coûterait pour s'acheter des amis, et une sorte d'autorité morale, et une femme qui l'aimerait autant pour ses forces que pour ses défauts? C'est un ti-cul avec un coat de cuir qui vole la parole d'autrui pour la regarrocher avec une voix de cendrier. Je le reverrai en enfer, sans ses gardes du corpuscule, et nous jaserons d'art et de création.

13.5.08

Pour jouer aux dés, faut exister.


Dieu ne joue pas aux dés, disait-il. On comprend maintenant pourquoi. Il ne lave pas la vaisselle non plus.

Saigneur, je t'en prie.

Saigneur! Toi qui nous saignes à blanc comme des veaux de lait avec ce qui semble être une jouissance sans cesse renouvelée, Saigneur, j’ai non pas une mais plusieurs petites prières à t’adresser.

D’abord, permets-moi de te tutoyer. Après tout, même s’il est vrai qu’on n’a pas élevé les cochons ensemble et encore moins saigné le veau de lait, on se connaît depuis un sacré bout de temps. On peut même dire que tu me connais comme si tu m’avais fait.

Peut-être pas ton meilleur travail, en passant; tu devais te remettre d’une sacrée gueule de bois ce jour-là. Saigneur, franchement, veux-tu bien me dire à quoi diable tu pensais quand t’as fait ça? Moi en particulier mais aussi le monde en général : on dirait une toile de Jackson Pollock écrasée par une benne à ordures.

Saigneur, pourquoi tu m’envoies toujours des huissiers et des coquerelles? Qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu pour mériter ça? Y a pas moyen de s’en débarrasser! Des coquerelles, des huissiers, des factures, des filles folles qui écrivent leur adresse avec du rouge à lèvres sur ma porte d’entrée. C’est très irritant et ça met mon absence de foi à rude épreuve. Parce que ça, c’est l’autre problème. Quand je croyais toujours en toi, j’étais plus heureux mais aussi plus niaiseux, et j’aime mieux être moins niaiseux que moins malheureux, s’il faut choisir entre les deux. Or, parfois, on jurerait que tu existes et que tu fais exprès pour m’embêter. On peut même plus être athées tranquilles, on est forcés de demeurer agnostiques, comme des demeurés, dans les limbes entre deux certitudes aux antipodes l’une de l’autre.

Pendant qu’on y est, j’aimerais bien que tu ramènes les McCôtes chez McDo plus souvent, et aussi que tu leur fasses mettre plus de sauce. Me semble que ça serait un bon début pour te faire pardonner la hausse du prix du riz. Aussi, pourrais-tu arrêter de te promener déguisé? On est trop de grandes religions à proclamer qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le nôtre, et ça devient dangereux.

Bon, eh bien, c’est à peu près ça pour l’instant, Saigneur. J’espère que tu écoutes Radio-Canada sur la première chaîne…

Sincères félicitations, Rawi Hage.


Les libraires québécois ont accordé les palmes hier soir à Rawi Hage pour son roman Parfum de poussière. J'ai été le premier à lui secouer la main, Cynthia la première à l'embrasser, et Kevin, mosaïque, a mené son peuple au puits pour lui désaltérer la gueule. Traduction: mon petit frère, sa femme and me sommes allés en boire une dans un bar gay civilisé.

Bravo, Rawi, bravo Alto aussi. Merci aux libraires indépendants d'exister toujours. Depuis que Henri Tranquille me prit sous sa frêle aile quand j'avais quatorze ans, j'aime et comprends les libraires, ces quichottesques maniaques qui doivent départager les bons sucs de l'ivresse melliflue.

J'ai salué du chef ce gros namedropper Stan; je suis plus gros que lui, mais je suppose que sa vue baisse: il a souri comme Idi Amin et n'a pas semblé me voir. Fat son of a gun. I guess he's too busy or too much of a whore to be polite.

La politique et la politesse, gros tas, c'est pas tiré du même gras.

12.5.08

Sujet déposé

Les tenants sont fragiles et les aboutissants incertains, mais Samson est costaud: ses cheveux vont repousser, ses yeux recevoir la sainte onction, et il ébranlera les colons...

Prolégomènes à ma prière

Le boomer qui me donne des étoiles plus une moitié.

Il est retraité et ne peut plus faire grand dommage aux jeunes, thank the hippie god. Si s'en prendre à mon livre qu'il ne comprend pas peut le tenir occupé, un enfant mâle quelque part a une chance de ne pas décrocher, une fillette risque de s'alphabétiser.

11.5.08

C'est comme une laine de braise qui me relie au crépuscule.


Juste pour vous rappeler: c'est l'écrivain québécois le plus tripant qui soit, après moi va sans dire, mais je le sens déjà me doubler sur la gauche, il remonte, il pédale en force, il coupe le vent, il passe devaaaaant!!!

Il est une fontaine de langue, comme si sa vie en dépendait.

Lisez. Vous comprendrez qu'elle en dépend. La langue. La vie.

Savez-vous planter les choux?


Rue Pontiac
© Marie-Josée Hudon



Vous ai déjà parlé de Marie-Josée Hudon, peintre et brigadière. Turns out she's also an urban activist, et une femme de bon sens il me semble, ce qui va rarement de concert.

Moi, vous savez, les légumes et les cercueils... Les premiers sortent de la terre, engraissés par les seconds qui s'y enfoncent; c'est à peu près tout ce que j'en sais. Mais je préfère mes carottes sans arsenic et que les jardins publics ne soient pas chasse gardée. C'est pourquoi je relaie ici cette réaction de MJH au dossier de La Presse (1, 2, 3).

Le guantanamo des légumes ou les sarcophages contaminants


Selon ce qu'une série d'articles du vendredi 9 mai 2008 révèle en page 2 et 3 du premier cahier du journal La Presse, j'aimerais faire part à vos lecteurs de mes commentaires concernant le jardinage communautaire au centre-ville et en particulier celui de la rue Rivard (photos couleurs à l'appui). Depuis plusieurs années j'ai constaté à quel point, les journalistes couvrant ce sujet-là et en l'occurence ce cas-là (le jardin de la rue Rivard) manque complètement leur cible.Je ne suis pas du tout impressionnée par les préoccupations de ces jardiniers du centre-ville... Ni de ce qu'ils entreprennent à tous crins afin de poursuivre leurs loisirs horticoles et maraîchers.Au chapitre de la socialisation, sachez que ces jardins sont attribués sur une base d'ancienneté. Cette attribution (désuette?) favorise la privacité alors qu'il s'agit d'un loisir public. D'année en année en année, les mêmes jardiniers s'attribuent les même jardins tant et si bien qu'on ne parle plus ici de jardinage communautaire mais bien de jardinage privé. Si la tendance se maintient, un terrain de 30,000 pieds carré est donc attribué coin Rivard et Bienville depuis belle lurette (plusieurs décennies), à une même trentaine d'irréductibles Gaulois et ce, au détriment d'une communauté entière de plusieurs milliers de «bons romains» vivants alentour. (La liste d'attente de 200 personnes faisant foi en passant).Si autrefois le jardin Rivard et passez-moi l'expression, était une sorte de «Guantanamo» des légumes, sorte de zone interdite, cadenassée, grillagée, clôturée, surplombée par un muret de béton décrépit, 365 jours par année, il est devenu aujourd'hui, au chapitre de la contamination, toujours selon ce que la série d'articles et de photos du vendredi 9 mai 2008 révèle dans La Presse pages 2 et 3, une horreur d'expérimentation. Ces jardiniers ont eu le pouvoir d'imposer une de leurs bonnes et des meilleures solutions! C'est-à-dire la mise en place d'énormes sarcophages dignes de ceux de Toutankamon donnant désormais au jardin Rivard un aspect pharaonique stupide, funéraire et monumentalement ridicule. Allo l'esthétisme: une trentaine de sarcophages géants reposent désormais sur un espace public!!! Et personne ne s'en formaliserait? Faut le faire!!!!!Ajoutez à cela que rien ne peut être envisagé pour corriger l'apparente ruelle grise sale et grafittée qui borde tous ces cercueils taillés à même notre forêt boréale sur son flanc ouest.

Cacher l'arrière-cour des commerces de la rue St-Denis? Planter des arbres? Voyons donc! Impensable! Cela porterait ombrage aux trois carottes et deux navets que Néfertiti viendra arroser cet été. Questionnez-vous, chers journalistes et voisins de tous acabits, sur la véritable vocation d'un jardin communautaire en milieu urbain en regard du passé et du présent. Si à l'époque, des familles démunies et nombreuses y trouvaient des bénéfices alimentaires, je ne crois pas qu'aujourd'hui cette vocation soit dignement perpétuée. Nous entretenons faussement cette image bucolique du jardinage communautaire Montréalais. Ce n'est plus une nécessité au jardin Rivard. Sa sacro sainte image du communautaire est pyramidale, dans tous les sens du terme. Elle est maintenue au détriment d'un voisinage de forte densité qui manque d'espace et se limite à déambuler le long d'un pseudo lieu communautaire qui présente toutes les caractéristiques d'un lieu privé. Je trouve que notre quartier paye cher les légumes exempts de contaminants que Cleopâtre exige. Et particulièrement ce printemps, alors que les sarcophages poussent sur le Plateau Mont-Royal comme de la mauvaise herbe. Bref, je mettrais moi la hache dans le cimetière des Pharaons de la rue Rivard. Que cet espace de 30,000 pieds carré soit rendu à la communauté. Qu'on en fasse un parc public auquel tout le monde aura plein accès car cela nous appartient à tous.

Marie-Josée Hudon

Monday, monday...

Je vais livrer la prière du lundi à Vous êtes ici, l'émission de Patrick Masbourian.

En même temps, je serai au Lion d'Or pour la remise du Prix des libraires du Québec. Prière de prier pour LCM.

L'ubiquité est épuisante, but it's still a pretty cool thing.

6.5.08

L'amour selon Bill S.

Sonnet 58

by William Shakepeare

That god forbid that made me first your slave
I should in thought control your times of pleasure,
Or at your hand th'account of hours to crave,
Being your vassal bound to stay your leisure.
O, let me suffer, being at your beck,
Th'imprisoned absence of your liberty;
And patience, tame to sufferance, bide each check
Without accusing you of injury.
Be where you list; your charter is so strong
That you yourself may privilege your time
To what you will; to you it doth belong.
Yourself to pardon of self-doing crime.
I am to wait, though waiting so be hell,
Not blame your pleasure, be it ill or well.

Faut pas toucher à mon frérot.

J'ai mis le temps à aimer Tom Hanks, mais ça valait la peine.

5.5.08

Barbe and me...


...sommes follement et platoniquement épris de Marie-Josée Hudon, peintre brigadière. Check this out!

Gémellité: ça saute, une génération.

L'ordre des choses, la rationalité dans l'univers.

La fifure uqamienne

La porte-parole de Bastien m'adresse ce mot rigolo:

Le service de sécurité de l'UQAM a téléphoné chez Bastien aujourd'hui à propos des messages sur votre blogue.

Les profs se plaignent et pensent que vous les menacez.

Honnêtement, cette histoire me dépasse et va beaucoup trop loin. Enfin, ils se prennent peut être un peu trop au sérieux aussi.

Juste pour vous avertir.


Ouaaaaahhh! Je ris tellement que le clavier danse devant mes yeux. Ces salopards s'imaginent-ils vraiment pouvoir me faire le coup qu'ils ont fait au Canard? À moi?

Petites saletés fachofifonnes.

Léonard Le Génie,,,

Pour vingt-trois dollars et quelques rutilantes cochonneries.